Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1891

DOI Heft:
Nr. 35 (21 Novembre)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19739#0284
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
274 LA CHRONIQUE DES ARTS

les Anglais, environ neuf mois avant Jeanne
d'Arc à Kouen. Le monument, en granit de
Kersamton, serait dressé sur l'une des col-
lines armoricaines, le Menez-Bré, d'où l'on
découvre les régions de Tréguier, de Cor-
nouailles et de Goélo et, tout au nord, à l'ho-
rizon, la mer anglo-bretonne.

L'Académie des Beaux-Arts, en séance du
14 novembre, présidée par M. Paul Dubois, a
entendu lecture des lettres de candidature
au fauteuil vacant par le décès du peintre
Élie Delaunay. Ces lettres, classées par ordre
alphabétique, sont de MM. Joseph Blanc,
Edouard Détaille et Jules Lefobvre. Quelques
membres de l'Académie proposent d'ajouter
à cette liste les noms de MM. Aimé Morot et
Luc-Olivier Merson. L'Académie procédera
samedi prochain au classement des candidats.

M. Duplessis lit ensuite la notice qu'il a
écrite sur la vie et les travaux de son prédé-
cesseur, Albert Lenoir. M. Larroumet pré-
sente un ouvrage de MM. Charles Garnier et
Ammann.

NOUVELLES

M. Bourgeois, ministre de l'Instruction
publique, a déclaré, dans une des dernières
séances de la Chambre, qu'il allait être donné
satisfaction aux trois vœux formulés par la
Commission des Monuments historiques, la-
quelle demande la cessation du cumul des
fonctions d'architecte-constructeur et d'ins-
pecteur des constructions, le recrutement des
architectes de l'État par voie de concours et
la création d'une chaire d'architecture fran-
çaise à l'École des Beaux-Arts.

Nous ne saurions trop applaudir à cette der-
nière mesure, grosse de conséquences et qui
comblera une lacune depuis longtemps signa-
lée par tous les admirateurs de notre art na-
tional. Les élèves de l'École seront désormais
en possession d'un enseiguement qui, à côté
des arts classiques, leur fera connaître les
formes si originales de notre architecture fran-
çaise à ses diverses époques.

*** Le Musée Carnavalet vient d'acquérir
un très intéressant portrait de l'abbé Gré-
goire, le fameux conventionnel, évoque cons-
titutionnel de Blois. Il est représenté en pied
et en costume d'évèque, tête nue, cheveux
poudrés. La peinture est signée : Mauzaisse,
1820.

Suivant le vœu de Chamfleury, deux
souvenirs ont été offerts par sa succession au
Musée du Louvre et à la Société dos Gens de
lettres : le premier est un portrait de lui,
peint par Gustave Courbet ; le second, une
aquarelle représentant l'auteur de Chien-
Caillou assis dans son cabinet de travail.

•le** M. Eugène Muntz ouvrira son cours
d'esthétique et d'histoire de l'art le mercredi
2 décembre, à doux heures et demie, dans
l'hémicycle de l'École des Beaux-Arts, et le
continuera les mercredis à la même heure.

Le Comité des Monuments parisiens a
tenu jeudi dernier sa séance de réouverture
au Cercle de la Librairie. M. Wallon, séna-
teur, secrétaire perpétuel de l'Académie des
inscriptions, a appuyé la proposition de
MM. Charles Normand et Du Seigneur de
voir restituer au Musée du Trocadéro le su-
perbe hôtel de la Trémoilie, à l'aide de mou-
lages.

sic** M. Alfred Bobaut annonce, dans une
lettre adressée au Journal des Arts, qu'il a
découvert dans une maison de vente de ta-
bleaux un faux dessin et une fausse peinture
de Corot. Il a reconnu que ces deux œuvres
étaient de son beau-père, M. Constant Dutil-
leux, mort il y a quelques années. Elles
avaient figuré à la vente des toiles de ce pein-
tre, et, il y a un an, elles étaient exposées à
l'hôtel Drouot, portant encore le monogramme
de l'auteur, G. Dx.

Au mois d'avril dernier, deux panneaux
des Gobelins, représentant : l'un Narcisse se
mirant dans une fontaine, l'autre Apollon ter-
rassant le serpent Python, étaient enlevés
d'un hôtel inhabité du boulevard Gambetta.
Ces tapisseries, d'une hauteur de 2™,95 sur
une largeur de 2m,57, étaient estimées 50.000 fr.
Une enquête fut ouverte, qui n'amena au-
cun résultat jusqu'à ces jours-ci, où le parquet
de Limoges fut avisé qu'elles venaient d'être re-
trouvées à Paris, chez un marchand d'anti-
quités de la rue Bonaparte. Elles avaient été
déposées chez lui par un riche Espagnol, qui
les avait acquises à Madrid d'un marchand de
curiosités. L'enquête vient d'apprendre qu'el-
les avaient été précédemment aux mains
d'une dame riche, qui les tenait directement
d'un brocanteur d'Angers, un sieur Cussy; ce-
lui-ci vient d'être mis en état d'arrestation.
Cussy, qui n'a pu expliquer comment ces ta-
pisseries s'étaient trouvées en sa possession,
a certainement eu des complices à Limoges ;
on les recherche actuellement.

#** L'an dernier, quelques archéologues du
département de la Manche avaient découvert,
à l'intérieur de l'abside romane de la curieuse
église de Savigny," une suite de peintures mu-
rales du xn« siècle, représentant la vie de
sainte. Barbe. On décida de faire restaurer
ces peintures, et l'artiste chargé de ce travail
a, paraît-il, constaté récemment, dans la nel*
de cette même église, l'existence d'autres
peintures datant de la même époque et repré-
sentant La Cène; le badigeon qui les recou-
vrait ayant été enlevé avec soin, on a reconnu
qu'elles étaient en bon état de conservation.

La fameuse tour penchée de Saragosse
vient d'être démolie par mesure de prudence,
car, malgré une restauration complète datant
d'une trentaine d'années, cette tour, fortement
crevassée, menaçait depuis quelque temps de
s'effondrer. Elle avait été construite en 1504
pour porter l'horloge de la ville, et mesurait
84 mètres do haut. L'originalité de cette tour'
consistait surtout dans une forte inclinaison
qui faisait que l'extrémité du monument sur-
plombait la base de près de 2 m. 1/2.
 
Annotationen