DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.18085#0016
10
HISTOIRE SOMMAIRE
Mais Rome n'entendait point s'engager trop avant dans
les terres; elle préféra se servir des princes numides, ses
voisins, pour administrer le pays et le préparer peu à peu à
sa domination. Elle ne prit que la région située entre la mer
au nord et à l'est, et une ligne conventionnelle, à l'ouest,
qui allait de Tabarka à Tiné (sur le golfe de Gabès). Le reste
fut abandonné aux princes, ses vassaux. Ceux-ci acceptèrent
pour la plupart le rôle que les Romains leur attribuaient;
un seul, pourtant, essaya de secouer le joug; ce fut Ju-
gurlha (m-io4). On connaît, par le récit de Salluste, les
événements qui marquèrent sa lutte contre Métellus et
Marius; pendant sept ans, ce prédécesseur d'Abd-el-Kader
tint en échec les légions romaines, souvent vaincu, jamais
abattu ; il fallut la trahison de Bocchus pour le faire tomber
entre les mains de ses ennemis.
Alors commence, dans l'histoire de Rome, une période agi-
tée; les guerres civiles se succèdent sans interruption. Il n'est
plus question pour les Romains de savoir quels peuples nou-
veaux ils soumettront, mais à quel chef militaire ils obéiront.
L'Afrique subit le contre-coup de cet état de choses. Hiemsal,
Hiarbas, Arabion, Juba l'Ancien furent obligés de prendre
plus ou moins ouvertement parti dans la lutte. La défaite de ce
dernier, qui s'était prononcé contre César, amena le démem-
brement du royaume numide. Cirta (Constantine), avec un
vaste territoire, fut donnée à Sittius le « condottiere », qui
avait combattu vaillamment pour le vainqueur de Pharsale ;
Bocchus fut gratifié de quelques autres cantons à sa conve-
nance"; le reste fut rattaché à la province d'Afrique, qui
s'agrandit d'autant (46 av. J.-C).
Avec Auguste, nouvelle division du pays. La Numidie
tout entière (c'est-à-dire la province actuelle de Constantine)
devient partie intégrante de la province d'Afrique (la Tuni-
sie actuelle), tandis que la Maurétanie (provinces d'Alger et
d'Oran et Maroc) est confiée au roi Juba : c'était en préparer
HISTOIRE SOMMAIRE
Mais Rome n'entendait point s'engager trop avant dans
les terres; elle préféra se servir des princes numides, ses
voisins, pour administrer le pays et le préparer peu à peu à
sa domination. Elle ne prit que la région située entre la mer
au nord et à l'est, et une ligne conventionnelle, à l'ouest,
qui allait de Tabarka à Tiné (sur le golfe de Gabès). Le reste
fut abandonné aux princes, ses vassaux. Ceux-ci acceptèrent
pour la plupart le rôle que les Romains leur attribuaient;
un seul, pourtant, essaya de secouer le joug; ce fut Ju-
gurlha (m-io4). On connaît, par le récit de Salluste, les
événements qui marquèrent sa lutte contre Métellus et
Marius; pendant sept ans, ce prédécesseur d'Abd-el-Kader
tint en échec les légions romaines, souvent vaincu, jamais
abattu ; il fallut la trahison de Bocchus pour le faire tomber
entre les mains de ses ennemis.
Alors commence, dans l'histoire de Rome, une période agi-
tée; les guerres civiles se succèdent sans interruption. Il n'est
plus question pour les Romains de savoir quels peuples nou-
veaux ils soumettront, mais à quel chef militaire ils obéiront.
L'Afrique subit le contre-coup de cet état de choses. Hiemsal,
Hiarbas, Arabion, Juba l'Ancien furent obligés de prendre
plus ou moins ouvertement parti dans la lutte. La défaite de ce
dernier, qui s'était prononcé contre César, amena le démem-
brement du royaume numide. Cirta (Constantine), avec un
vaste territoire, fut donnée à Sittius le « condottiere », qui
avait combattu vaillamment pour le vainqueur de Pharsale ;
Bocchus fut gratifié de quelques autres cantons à sa conve-
nance"; le reste fut rattaché à la province d'Afrique, qui
s'agrandit d'autant (46 av. J.-C).
Avec Auguste, nouvelle division du pays. La Numidie
tout entière (c'est-à-dire la province actuelle de Constantine)
devient partie intégrante de la province d'Afrique (la Tuni-
sie actuelle), tandis que la Maurétanie (provinces d'Alger et
d'Oran et Maroc) est confiée au roi Juba : c'était en préparer