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https://doi.org/10.11588/diglit.18085#0038
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HISTOIRE DE LAMBËSE
Tout d'abord il n'existait en cet endroit qu'un petit poste
militaire, un de ceux que la sagesse du gouvernement romain
avait échelonnés au nord de l'Aurès, pour garder les passages
du désert: celui de Lambèse était destiné à surveiller le débou-
ché qu'ouvre, de ce côté, le défilé d'El-Kanlara, et la route du
Sahara par El-Kàntara et Biskra. Quand nous nous sommes
trouvés dans la même situation que les Romains nous avons
imité leur exemple et nous nous sommes installés à Batna, dont
l'intérêt stratégique est le même.
Au commencement du 11e siècle de notre ère (125 environ), ce
premier établissement militaire reçut un grand développement
lorsque l'empereur résolut d'en faire le quartier général des
troupes légionnaires d'Afrique, qui campaient auparavant à
Tébei-sa; la fortune de Lambèse date, à proprement parler,
de cjtte époque. A partir de l'empereur TIadrien, qui vint y
passer en revue les légionnaires, les fit manœuvrer devant lui
et leur adressa une harangue dont le texte a été retrouvé dans
les ruines', elle est la première place militaire de l'Afrique
septentrionale et le siège du gouverneur de Numidie; elle n'a
au-dessus d'elle, en dignité, que Garthàge.
On doit se garder de croire, cependant, que les monuments
somptueux dont les restes existent encore sur la colline q ui domine
le village moderne remontent au début du 11e siècle; il fallut plus
de cinquante ans pour qu'une véritable ville se fondât auprès du
camp. Sa genèse est tout à fait analogue à colle de nos villes algé-
riennes et tunisiennes : là encore, il ya un rapprochement àfaire
entre les Romains et nous. Les armées anciennes, comme les
armées modernes, traînaient après elles toute une arrière-garde
d'agents d'affaires ou déplaisirs, de trafiquants, d'entrepreneurs
de ceux qu'on appelle en Afrique des « mercantis »; ce sont des
gens venus un peu de partout, audacieux, durs à la fatigue, qui
acceptent gaiement les mille inconvénients de la vie errante
et des installations rudimentaires, clans le seul espoir de faire
de beaux bénéfices; quelques-uns mêmes arrivent à une cer-
taine aisance. Lorsqu'un camp s'établit en permanence, ils se
1 La pierre est exposée aujourd'hui au Musée du Louvre..
HISTOIRE DE LAMBËSE
Tout d'abord il n'existait en cet endroit qu'un petit poste
militaire, un de ceux que la sagesse du gouvernement romain
avait échelonnés au nord de l'Aurès, pour garder les passages
du désert: celui de Lambèse était destiné à surveiller le débou-
ché qu'ouvre, de ce côté, le défilé d'El-Kanlara, et la route du
Sahara par El-Kàntara et Biskra. Quand nous nous sommes
trouvés dans la même situation que les Romains nous avons
imité leur exemple et nous nous sommes installés à Batna, dont
l'intérêt stratégique est le même.
Au commencement du 11e siècle de notre ère (125 environ), ce
premier établissement militaire reçut un grand développement
lorsque l'empereur résolut d'en faire le quartier général des
troupes légionnaires d'Afrique, qui campaient auparavant à
Tébei-sa; la fortune de Lambèse date, à proprement parler,
de cjtte époque. A partir de l'empereur TIadrien, qui vint y
passer en revue les légionnaires, les fit manœuvrer devant lui
et leur adressa une harangue dont le texte a été retrouvé dans
les ruines', elle est la première place militaire de l'Afrique
septentrionale et le siège du gouverneur de Numidie; elle n'a
au-dessus d'elle, en dignité, que Garthàge.
On doit se garder de croire, cependant, que les monuments
somptueux dont les restes existent encore sur la colline q ui domine
le village moderne remontent au début du 11e siècle; il fallut plus
de cinquante ans pour qu'une véritable ville se fondât auprès du
camp. Sa genèse est tout à fait analogue à colle de nos villes algé-
riennes et tunisiennes : là encore, il ya un rapprochement àfaire
entre les Romains et nous. Les armées anciennes, comme les
armées modernes, traînaient après elles toute une arrière-garde
d'agents d'affaires ou déplaisirs, de trafiquants, d'entrepreneurs
de ceux qu'on appelle en Afrique des « mercantis »; ce sont des
gens venus un peu de partout, audacieux, durs à la fatigue, qui
acceptent gaiement les mille inconvénients de la vie errante
et des installations rudimentaires, clans le seul espoir de faire
de beaux bénéfices; quelques-uns mêmes arrivent à une cer-
taine aisance. Lorsqu'un camp s'établit en permanence, ils se
1 La pierre est exposée aujourd'hui au Musée du Louvre..