Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
DU CHRISTIANISME DE QUELQUES IMPÉRATRICES ROMAINES. 187
des monétaires chrétiens, et à reconnaître dans la légende : AVGVSTA IN PAGE un de ces
signes secrets au moyen desquels les chrétiens se reconnaissaient entre eux sans révéler
leur profession à leurs ennemis.
Le mot MEMORIAE chez les païens est employé, tant sur les tombes que sur les monnaies
commémoratives, comme une marque d'affection envers les morts, qui n'implique pas l'idée
d'apothéose '. Pourquoi les chrétiens n'auraient-ils pas pu également employer sur une mon-
naie une formule propre aux monuments funéraires?
Un autre argument dont je me suis servi dans mon Afémone ' pour corroborer ce que je dis
du christianisme de Salonine, ce sont les édits de Gallien en faveur des chrétiens. En effet, et
ceci mérite quelque considération, à peine Valérien, qui avait cruellement persécuté l'Église,
est-il fait captif par les Perses, que son Ris donne des ordres pour apaiser la persécution.
Eusèbe^ nous a conservé le texte même d'un de ces édits, adressé aux évêques d'Orient et
d'Égypte h
On a dit que ce serait deviner que de vouloir assigner à quelque motif particulier les dispo-
sitions bienveillantes de Gallien pour les chrétiens. On a voulu attribuer ces dispositions à la
haine que Gallien portait à Macrien, qui, fort puissant sous Valérien, s'était révolté aussitôt
après le malheur arrivé à ce prince, et s'était déclaré empereur en Orient h
C'est à 1 influence de Salonine quej'attribue la promulgation de ces édits en faveur des chré-
tiens. Nous avons vu plus hauV que , sous le règne de Commode et de Sévère Alexandre, deux
femmes, Marcia,la concubine du tyran, etJulia Mamæa, la mère de 1 empereur, avaient su, par
leur ascendant, concilier aux chrétiens la protection de ces princes. Gallien, malgré les débor-
dements de ses mœurs, avait conservé des sentiments d'estime, de respect et d'amour pour sa
femme?. Le palais de Valérien, au dire d'Eusèbe, était rempli de gens pieux (3socEj3a$) et crai-
gnant Dieu % et, ce qui est remarquable, c est que l'évêque de Césarée tient le même langage
en parlant de la cour de Constance Chlore9. L'écrivain ecclésiastique a, sans aucun doute,
voulu donner à entendre, par ces expressions, qu'il y avait des chrétiens parmi les gens de la
cour de Valérien, et cette opinion acquiert d'autant plus de force et d'autorité et de ce que je
viens de faire remarquer relativement au langage d'Eusèbe en parlant de la maison de Cons-
tance Chlore, où nous savons positivement qu'il y avait des chrétiens, et de ce que l'historien
ajoute que le palais de Valérien avait l'apparence d'un oratoire Salonine, aussi
bien que les autres princesses qui avaient occupé le trône avant elle, a pu entendre parler de
' Eckhel, D. A. VIII, p. ^65. s Crévier, i. xxvi, §6.
2 P. 33 et suiv. " Sapctc, p. 165 et 166.
s Fût. ecc/., vu, 13. ? Voyez mon Vémoùe, p. 11, 12,16, 3A.
* C'est ce qui résuite clairement du texte de cet édit, ^ vil, 10. Kaï ira? o oixo? aù-rou
comme fa fait observer Tiliemont, Nemofres ^s-7r)^pMTo, xa't -r,-; èxxûicda Osoti.
é fRûtoirc t. IV, p. 23. s W/. I, 17.
 
Annotationen