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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1834 (Nr. 165-216)

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Numéro 169 (30 Janvier 1834)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26558#0032

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4* AHWEB.


Numéro 169.’

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Lotis Desnoyers (PeiviUe), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie \éro-Do-.!af. —
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M, Ch. Puiupon.

30 JANVIER 1834.


Les réclamations, abonnemeas et envois d’argent doivent
être adn s,es, franco, à M. Ch. Philipon, directenr
du journal , au Bureau de la Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies

n’A i BE«T.

bastioat atnrtoo moues.

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.


UN BAL DE COUR EN 1834,

PIECE A PETIT SPECTACLE ET EN TROIS EPOQUES.

première époque.-L a diffus içn des partis ;

deuxièms époque. . — Lia fusion des partis ;
troisième époque. — La confusion de s partis.

Personnage*. —• Le roi. —La réinc.—Son fils. — M. Mauguin.—
M. Odijon-Barrot. — M. Bavoux. — M. et Madame Leduc. — Leur
fils Tin-Tin. — Courtisans.

{Voir, pour la Première époque, les derniers numéros delà Caricature.)

Suite de la deuxième époque. — La fusion des partis.

(Nos lecteurs ont pu voir dans les deux derniers numéros de la Caricature que
M. Leduc, marchand de peaux de lapins au faubourg St-Germain, accompagné de
sa femme et de son ûIsTin-Tin, est venu au liai de la cour, par suite d’un quipro-
quo résultant de re qu’on lui a remis la lettre d'invitation que S. M. avait fait
adresser à M. le dnc de Turpin, dans un but de fusion des partis. Us ont pu voir
également que les trois premiers, induits en erreur par les fausses indications
des domestiques du château, sont montés dans le pavillon de l’Horloge, espérant
y trouver des rafraîchissemens. C’est à ce moment que nous retrouvons nos per-
snnnages.}

Madame Leduc. — Oh ! Jà, là 1 j’ai les jambes cassées de grimper
ce sacré escalier, qu’on dirait qu’il monte jusqu’au ciel. J’en ai ma
chemise toute mouillée, quoi ! Ah ! sapredine, si c’est là qu’ils met-
tent leurs ratatouilles de rafraîchissemens, il n’y a pas de risque qu’on
les leur chippe ! Excusez ! A moins que ce seraient lescorbeanx. Ouf!

Tin-Tiw, pleurant. — Maman, j’ai faim, moi, nà ! Je veux manger,
à cause !

Madame Leduc. — Allons, à l’autre maintenant!.... Démon d'en-
fant, va ! Ce fichtre-là me fera mourir de chagrin, avec sa gourman-
dise, qu’elle est vraiment hideuse. Mais est-ce que je peux te donner
à manger, moi! est-ce que je peux faire sortir du sang d’une pierre?
Prends un petit peu de patience, et suce ton pouce en attendant : ça te
distraira. Ce qu’il y a de pour sur, c est que nous ne pouvons pas
t’être bien loin de la chose. Hé ! tiens, quand je te ledisats : l’esqalier
est finite ; nous y voilà, je m’imagine. (Regardant autour d'elle.) Ali!
mon Dieu!.... où donc quenous sommes?.... on dirait z’un grenier!.
Mais quoi qu’il y a donc au beau milieu, qu’on croirait une grosse
brioche ?

M. Leduc. — Ali ! ouin, une brioche ! jolie brioche ! tu vois bien
que c’est une cloche. C’est la cloche de l’horloge dont auquel nous
sommes dans les combles du pavillon.

Tin-Tin. — Ohé ! là, là ! ohé ! c’te cloche ! (Tin-Tin s'en approche
et la met en branle.)

Madame Lbduc. — Veux-tu te taire, que tu me fends la tète en
deux! (A son mari.) Mais vois donc si ce polisson-là fera une seule

fois ce qu’on lui dit!.... C’est pas l’embarras, j’aime mieux lé voir
s’amuser ainsi honnêtement, que de dire qu’il se roule par terre,
commeà son habitude, et qu’il abime ses culottes. Mais c’est z’égal, en
voilà assez, Tin-Tin. Laisse cette cloche tranquille, monsieur.

M. Leduc. — Hé ! parbleu ! comment veux-tu qu’il t’entende, avec
ce bacchanale !

Le son de la clpèhe qneTtN-Tls continue de sonner à grande volée, jette l'épou-
vante daas toutle château ; la salle dn bal offre en un moment te spectacle de la plus
grande Canfu-ion. La danse est interrompue, chacun se précipite sur son sel Hall,
sur son chapeau, sur «on boa ; et se dispose à fuir du château qu’on s’imagine déjà
être au pouvoir des républicain*. Ce sont des cris, des pleurs, des lamentations ;
c’est une confusion, un tapage, une terreur, qui rappellent le fameux festin de
Balthasar. Et puis, au milieu de cet effroi général, on voit déjà les intrigans se pré-
parer atout événement. Le roi bientôt, n’est plus entouré quededeuxou trois dévoués.
Il en est de même de la reine ; quant au prince Rosolin, il erre seul dans les ap-
partenions, seul, tout seul, comme la grue de Virgile , sur le bord des étangs, i
l’approche des orages.

En revanche, les grands hommes dn moment se trouvent être tout-à-coup les
Mauguin, les OdilLon-Barrot, les Bavoux, et autres membres de la vieille Gauche-
rie, qu’on s’imagine n’être venusau bal, que pour être plus à poitée de donner le
signal de l’insurrection, et de s’emparer aussitôt des rênes du gouvernement. On
les avait évités jusque là comme des pestiférés ; on les entoure maintenant, on les
salue, on leur sourit, on se rappelle à leur souvenir. C’est à qui aura l’honneur de
leur toucher à la main ; ou fait queue autour de chacun d’eux pour attraper cette
faveur, comme à la porte du Constitutionnel pour se désabonner, comme aux bu-
reaux de charité pour obtenir un bon de soupe, comme partout où il y a foule et
vogue. — Enfin, on entend ça et là, dans les groupes, des paroles peu flatteuses
pour sa majesté, pour ses ministres et sou gouvernement ; paroles qu’on ne prend
plus même la peine d’épargner à ses oreilles.

TJn ex-philippotin. — Il y a long-temps que j’avais prévu cela.

Deuxième ex-philippotin. — Moi aussi ; et, vraiment, il n’y a pas
grand mérite. Quand on voit un pouvoir suivre un système aussi
contraire aux vœux et aux intérêts de la nation !...

Troisième. — Ah! ne m’en parlez pas ! Et avec ça, une police qui
assomme les patriotes, qui viole le secret des lettres, qui profane les
domiciles, qui provoque, qui se joue de la liberté individuelle!

Quatrième. — Une magistrature politique qui juge à tort et à tra-
vers, comme les corneilles abattent les noix.

Cinquième.— Un ministère qui ne cherche qu’à étouffer la liberté,
qui sc fait le valet de la sainte-alliance, qui trahit, qui insulte, qui
vilipende les véritables alliés de la France ; qui chasse et qui mal-
traile de pauvres pioscrits ; qui se moque de la charte et des lois; qui
gâche , à l’intérieur, les trésors de la France, et à l’étranger sa di-
gnité et son honneur; un ministère qui....

Un timoré.— Chut, chut! ne parlez donc pas si fort! les voilà tous
huit dans l’encoignure de cette croisée.

Le même Ex-PHiLirpou«.— Hé ! parbleu, je me moque encore pas
mal qu’ils m’entendent ou non! Ce que je dis là, c’est ce que toute la
France a dit avant moi. Le moment est venu où tous les bons citoyens
 
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