Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Caumont, Arcisse de
Abécédaire ou rudiment d'archéologie (Band 2): Architecture civile et militaire — Caen, 1853

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.14801#0166
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
154 de caumont. abecedaire d'archéologie.

long-temps après leur fondation, en général aux frais des habitants.

Dans tous les temps les villes neuves ont été fondées sur des plans
réguliers, mais jamais sans doute la régularité n'a été portée aussi loin
que dans ces Bastides du XIIIe. siècle et particulièrement à Montpazier.

M Jouannet, qui a\ait remarqué le premier la régularité de quelques
Bastides du Sud-Ouest, les croyait exclusivement anglaises. Il en est
beaucoup que Ton doit à des princes fi ançais et ce sont justement les
plus anciennes. La ville d'Aigues-Mortes, œuvre de saint Louis, offre
encore peu de symétrie dans son plan ; mais les Bastides agenaises
d'Alphonse de Poitiers ont évidemment servi de modèle à celles
d'Edouard Ier.

Le nombre des Bastides n'étonne pas moins que leur forme et la ré-
gularité de leur plan, rien que dans deux arrondissements de la Dor-
dogne elles sont au nombre de dix, françaises dans celui de Sarlat,
anglaises dans celui de Bergerac; dans la Guienne et dans une petite
portion du Languedoc on en compterait au moins cinquante — Ce qui
les a tant multipliées, c'est sûrement le besoin ressenti par des princes
étrangers ( Alphonse de Poitiers comme Edouard Ier. ) de s'établir
solidement dans des possessions nouvelles, en les civilisant et en les
affranchissant ; mais ce qui a rendu possibles toutes ces Bastides, c'est la
prospérité du pays; dans d'autres régions de la France, où les cir-
constances étaient presque les mêmes, on a fait au contraire fort peu
de Bastides ou on n'en a pas fait du tout. En Angleterre, où il serait si
intéressant d'en trouver, on n'en a encoré signalé nulle part ; dans tous
les cas, elles ne semblent pas avoir été assez nombreuses pour qu'un
type uniforme se formât et fût adopté pour tous les plans.

Le système d'administration suivi dans le Sud-Ouest delà France,
ne s'est pas généralisé, et, partout ailleurs à peu près au lieu de dis-
cipliner la foule des maisons neuves, on leur a permis de se grouper
en désordre autour des anciens centres de population.

Ce fait, ainsi restreint, n'en est pas moins le plus considérable
que puisse révéler l'étude de l'architecture civile du moyen-âge,
c'est un côté aussi curieux qu'imprévu de l'art français (i).

(1) Note communiquée par M. de Verneilh. Voir pour les détails, les Ann.
Arch. vol. 4, p. 161 ; — vol. 6, p. 171 ; — vol. 10, p. 270; —vol. 11, p.
335;—vol. 12, p. 24-
 
Annotationen