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https://doi.org/10.11588/diglit.14801#0366
344 de CATJMONT, abécédaire d'archéologie.
qui constituent l'histoire nationale. Comment, en effet, suivre les détails
donnés pur nos chroniques sur les sièges de tel ou tel château, si nous
en ignorons la position exacte?
Pour que le travail fût complètement satisfaisant, il faudrait que
cette géographie féodale présentât quelques notions sur l'importance
relalive des châteaux, sur les fiefs qui en dépendaient, afin qu'on pût
y puiser en même temps des notions sur la hiérarchie militaire, et sur
la position des maisons fortifiées du moyen-âge.
CHAPITRE 111.
XIIIe. SIÈCLE.
Quels ont été , durant le XIIIe. siècle, les caractères de l'archi-
tecture militaire?
Nous avons vu comment, au XII0. siècle , une transformation
s'opérait dans l'architecture militaire aussi bien que dans l'architecture
religieuse, et quelques châteaux de la fin du XIIe. siècle nous ont
montré ces changements déjà accomplis. Il sera facile de suivre ce dé-
veloppement en passant en revue un certain nombre de châteaux du
XIIIe. siècle.
Quelques forteresses s'élèvent hautes et fières et sont lâ pour prouver
que si le génie de l'architecture avait porté ses inspirations les plus
belles et les plus pures dans la composition de ces admirables cathé-
drales que l'on a justement appelées de grandes épopées de pierres,
la puissance féodale a\ait aussi fécondé le talent des architectes du
XIIIe. siècle. Si les cathédrales de Chartres, d'Amiens, de Paris, de
Reims, etc. , elc, ravissent d'admiration eL de surprise et pénètrent
l'ame d'émotions religieuses, le château de Coucy avec sa tour colossale
n'agit pas moins fortement sur l'esprit du spectateur.
Il a aussi sa poésie cet énorme donjon cylindrique, haut de 200
pieds, qui s'élèjve comme une colonne inébranlable, au milieu d'une
auréole de tours et de murailles crénelées ; celle colonne féodale que
les révolutions du globe n'ont pu ébranler sur sa base (-1) et qui
(1) Un tremblement de terre, arrivé en 1G92, a fendu verticalement les
murs du donjon de Coucy, et l'une de ces crevasses est même assez, considé-
qui constituent l'histoire nationale. Comment, en effet, suivre les détails
donnés pur nos chroniques sur les sièges de tel ou tel château, si nous
en ignorons la position exacte?
Pour que le travail fût complètement satisfaisant, il faudrait que
cette géographie féodale présentât quelques notions sur l'importance
relalive des châteaux, sur les fiefs qui en dépendaient, afin qu'on pût
y puiser en même temps des notions sur la hiérarchie militaire, et sur
la position des maisons fortifiées du moyen-âge.
CHAPITRE 111.
XIIIe. SIÈCLE.
Quels ont été , durant le XIIIe. siècle, les caractères de l'archi-
tecture militaire?
Nous avons vu comment, au XII0. siècle , une transformation
s'opérait dans l'architecture militaire aussi bien que dans l'architecture
religieuse, et quelques châteaux de la fin du XIIe. siècle nous ont
montré ces changements déjà accomplis. Il sera facile de suivre ce dé-
veloppement en passant en revue un certain nombre de châteaux du
XIIIe. siècle.
Quelques forteresses s'élèvent hautes et fières et sont lâ pour prouver
que si le génie de l'architecture avait porté ses inspirations les plus
belles et les plus pures dans la composition de ces admirables cathé-
drales que l'on a justement appelées de grandes épopées de pierres,
la puissance féodale a\ait aussi fécondé le talent des architectes du
XIIIe. siècle. Si les cathédrales de Chartres, d'Amiens, de Paris, de
Reims, etc. , elc, ravissent d'admiration eL de surprise et pénètrent
l'ame d'émotions religieuses, le château de Coucy avec sa tour colossale
n'agit pas moins fortement sur l'esprit du spectateur.
Il a aussi sa poésie cet énorme donjon cylindrique, haut de 200
pieds, qui s'élèjve comme une colonne inébranlable, au milieu d'une
auréole de tours et de murailles crénelées ; celle colonne féodale que
les révolutions du globe n'ont pu ébranler sur sa base (-1) et qui
(1) Un tremblement de terre, arrivé en 1G92, a fendu verticalement les
murs du donjon de Coucy, et l'une de ces crevasses est même assez, considé-