ARCHITECTURE MILITAIRE ( XIIIe. SIECLE ). 345
domine un immense horizon comme un emblème de la puissance et de
la fierté de ces barons qui prenaient pour devise :
ROI NE SlilS ,
PRINCE, NE COMTE AUSSI.
JE SUIS LE SIRE DE COUCY.
On se rappelle qu'au XIIIe. siècle brilla cette architecture aux lon-
gues colonnes réunies en faisceaux, aux voûtes élancées, aux arcades
aiguës, que nous avons appelée Ogivale [\) et qui répudiant les tra-
ditions romaines vint en quelque sorte conquérir le sol français. Les
châteaux durent, comme les églises, se soumettre à une révolution ar-
tislique si complète, si générale; mais les innovations ne pouvaient
porter que sur des parties accessoires, car ces édilices offrent des masses
et peu de détails. Les portes, les fenêtres, les voûtes, l'ornementation ;
voila surtout, dans les châteaux , ce qui subit au XIIIe. siècle, les effets
delà révolution ogivale.
Forme générale. La forme ou disposition générale des châteaux du
XIIIe. siècle, fut, comme auparavant, subordonnée à celle du terrain,
lorsqu'ils reposaient sur la cime d'un rocher, ou sur un plateau bordé
de vallons et de ravins. En pays de plaine, on préférait la forme carrée-
longue; on trouve autour des deux enceintes, les mêmes travaux de
défense que dans les forteresses du XIIe. siècle.
Tour du do7ijo7u Si l'on vit encore, au XIIIe. siècle, des donjons
carrés, ils eurent un diamètre moins considérable que ceux des XIe.
et XIIe. siècles ; mais le plus ordinairement, ils étaient de forme
cylindrique. Quelle que fût la place attribuée à cette maîtresse tour, elle
était isolée (Coucy), entourée d'un fossé particulier et accessible seu-
lement au moyen d'un pont-levis.
A partir du XIIIe. siècle, on n'éleva plus de mottes en terre ou du
moins on n'en établit que très-rarement, et dans les lieux où l'absence
de bons matériaux forçait d'avoir recours à ce moyen d'accroître la
hauteur des édifices : encore les donjons du XIIIe. siècle en petit
nombre, assis sur des mottes, ne sont peut-être ainsi placés, au moins
rable , mais l'aplomb de la tour n'a point été compromis par cette violente
secousse.
(1) Voir la quatrième partie de mon Cours d'antiquités et Y Abécédaire d'ar-
chéologie.
domine un immense horizon comme un emblème de la puissance et de
la fierté de ces barons qui prenaient pour devise :
ROI NE SlilS ,
PRINCE, NE COMTE AUSSI.
JE SUIS LE SIRE DE COUCY.
On se rappelle qu'au XIIIe. siècle brilla cette architecture aux lon-
gues colonnes réunies en faisceaux, aux voûtes élancées, aux arcades
aiguës, que nous avons appelée Ogivale [\) et qui répudiant les tra-
ditions romaines vint en quelque sorte conquérir le sol français. Les
châteaux durent, comme les églises, se soumettre à une révolution ar-
tislique si complète, si générale; mais les innovations ne pouvaient
porter que sur des parties accessoires, car ces édilices offrent des masses
et peu de détails. Les portes, les fenêtres, les voûtes, l'ornementation ;
voila surtout, dans les châteaux , ce qui subit au XIIIe. siècle, les effets
delà révolution ogivale.
Forme générale. La forme ou disposition générale des châteaux du
XIIIe. siècle, fut, comme auparavant, subordonnée à celle du terrain,
lorsqu'ils reposaient sur la cime d'un rocher, ou sur un plateau bordé
de vallons et de ravins. En pays de plaine, on préférait la forme carrée-
longue; on trouve autour des deux enceintes, les mêmes travaux de
défense que dans les forteresses du XIIe. siècle.
Tour du do7ijo7u Si l'on vit encore, au XIIIe. siècle, des donjons
carrés, ils eurent un diamètre moins considérable que ceux des XIe.
et XIIe. siècles ; mais le plus ordinairement, ils étaient de forme
cylindrique. Quelle que fût la place attribuée à cette maîtresse tour, elle
était isolée (Coucy), entourée d'un fossé particulier et accessible seu-
lement au moyen d'un pont-levis.
A partir du XIIIe. siècle, on n'éleva plus de mottes en terre ou du
moins on n'en établit que très-rarement, et dans les lieux où l'absence
de bons matériaux forçait d'avoir recours à ce moyen d'accroître la
hauteur des édifices : encore les donjons du XIIIe. siècle en petit
nombre, assis sur des mottes, ne sont peut-être ainsi placés, au moins
rable , mais l'aplomb de la tour n'a point été compromis par cette violente
secousse.
(1) Voir la quatrième partie de mon Cours d'antiquités et Y Abécédaire d'ar-
chéologie.