ARCHITECTURE MILITAIRE (xile. SIECLE). 343
Les traces des crampons qui avaient fixé les lettres de l'inscription
sont restées dans la pierre comme le montre l'esquisse précédente.
Quelles furent, au XIIe. siècle, les conséquences de lu multiplication
des châteaux forts ?
L'établissement de ces nombreux châteaux entraîna de notables chan-
gements dans l'état du pays.
Vers la fin du XIIe. siècle, telle localité inconnue au IXe., et dans
laquelle un seigneur avait établi son château au XIe., était devenue une
bourgade importante, une baronnie d'où dépendaient parfois des villes
anciennement fondées. Ces nouveaux centres formés par l'établissement
des châteaux , déplacèrent une partie de la population. Les habitants
des campagnes grouppèrent leurs habitations autour du donjon qui
devait les protéger contre les rapines et dans lequel ils allaient, en
temps de guerre, porter leurs effets les plus précieux (1).
Toute agglomération d'habitants nécessite des échanges et l'exercice
des arts indispensables, aussi vit-on constamment s'établir des mar-
chés, des foires et des artisans près des forteresses; le centre féodal
devint un petit centre d'affaires dont l'importance s'est maintenue
jusqu'à nous, puisque la plupart de nos chefs-lieux de canton ont été
au moyen-âge le siège d'une baronnie et d'une forteresse plus ou moins
importante.
L'établissement des abbayes et la fondation des églises ou paroisses,
par ces dernières, fut aussi une des grandes causes qui vinrent, au
XIe. siècle et surtout au XIIe. , changer la géographie de nos contrées.
Ou vit alors des landes incultes devenir fertiles et se couvrir d'habi-
tations.
Un bon ouvrage sur la statistique et la géographie des forteresses au
XIIe. siècle serait, à nos yeux, rempli d'intérêt et extrêmement utile,
pour classer dans la mémoire les faits d'armes et les divers événements
(1) Les habitants des campagnes déposaient ordinairement leurs meubles
dans le château voisin lorsqu'ils craignaient le pillage. Les églises étaient aussi
remplies d'effets et servaient de lieux de refuge dans les moments de danger.
Lorsque Serlon fit à Carentan, en 1105, son fameux discours contre les longues
chevelures, qui décida Henri Ier. et les seigneurs de sa suite à se laisser tondre,
l'église était encombrée de meubles, ce qui donna lieu à l'orateur de débuter
par une peinture pathétique des malheurs du temps et des effets de l'anarchie
régnante.
Voir Orderic Vital, histoire de Normandie , 1 iv. XI.
Les traces des crampons qui avaient fixé les lettres de l'inscription
sont restées dans la pierre comme le montre l'esquisse précédente.
Quelles furent, au XIIe. siècle, les conséquences de lu multiplication
des châteaux forts ?
L'établissement de ces nombreux châteaux entraîna de notables chan-
gements dans l'état du pays.
Vers la fin du XIIe. siècle, telle localité inconnue au IXe., et dans
laquelle un seigneur avait établi son château au XIe., était devenue une
bourgade importante, une baronnie d'où dépendaient parfois des villes
anciennement fondées. Ces nouveaux centres formés par l'établissement
des châteaux , déplacèrent une partie de la population. Les habitants
des campagnes grouppèrent leurs habitations autour du donjon qui
devait les protéger contre les rapines et dans lequel ils allaient, en
temps de guerre, porter leurs effets les plus précieux (1).
Toute agglomération d'habitants nécessite des échanges et l'exercice
des arts indispensables, aussi vit-on constamment s'établir des mar-
chés, des foires et des artisans près des forteresses; le centre féodal
devint un petit centre d'affaires dont l'importance s'est maintenue
jusqu'à nous, puisque la plupart de nos chefs-lieux de canton ont été
au moyen-âge le siège d'une baronnie et d'une forteresse plus ou moins
importante.
L'établissement des abbayes et la fondation des églises ou paroisses,
par ces dernières, fut aussi une des grandes causes qui vinrent, au
XIe. siècle et surtout au XIIe. , changer la géographie de nos contrées.
Ou vit alors des landes incultes devenir fertiles et se couvrir d'habi-
tations.
Un bon ouvrage sur la statistique et la géographie des forteresses au
XIIe. siècle serait, à nos yeux, rempli d'intérêt et extrêmement utile,
pour classer dans la mémoire les faits d'armes et les divers événements
(1) Les habitants des campagnes déposaient ordinairement leurs meubles
dans le château voisin lorsqu'ils craignaient le pillage. Les églises étaient aussi
remplies d'effets et servaient de lieux de refuge dans les moments de danger.
Lorsque Serlon fit à Carentan, en 1105, son fameux discours contre les longues
chevelures, qui décida Henri Ier. et les seigneurs de sa suite à se laisser tondre,
l'église était encombrée de meubles, ce qui donna lieu à l'orateur de débuter
par une peinture pathétique des malheurs du temps et des effets de l'anarchie
régnante.
Voir Orderic Vital, histoire de Normandie , 1 iv. XI.