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Caumont, Arcisse de
Abécédaire ou rudiment d'archéologie (Band 2): Architecture civile et militaire — Caen, 1853

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https://doi.org/10.11588/diglit.14801#0420
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408 DE CAUMONT. ABÉCÉDAIRE o'ARCHEOLOGI E.

la citadelle, fatiguée de taîtt de coups, s^ntrouvre sur un grand nom-
bre de points » (1).

Dans les sièges longs et difficiles, on formait aussi quelquefois un
blocus, en élevant autour de la ville une 1 igiie de fossés garnis de for-
teresses. Nous avons dit, en parlant de Domfront, que Guillaume-le-
Conquérant fut obligé d'employer ce moyen pour réduire la ville en
1048; on eut souvent recours à cette tactique dans les siècles suivants.
On voit, dans le septième chant de la Philippide de Guillaume Le
Breton, que Philippe-Auguste assiégeant le château Gaillard, fit en-
tourer son camp d'un double fossé, et éleva entre ces deux lignes de
défense 15 tours de bois, égales en hauteur également espacées, et
tellement bien construites, qu'elles auraient pu servir d'ornement aux
remparts d'une ville. Froissard rapporte qu'Edouard III, non content
d'assiéger Calais par mer, bâtit encore autour de la place une sorte de
ville en bois, où il y avait de vastes habitations, des rues, et que l'on y
vendait le mercredi et le vendredi, des merceries, des toiles et toutes
sortes de marchandises apportées de Flandre et d'Angleterre.

On trouverait dans les chroniqueurs un grand nombre de passages
qui fourniraient des notions très-exactes sur l'art d'attaquer et de dé-
fendre les places ; cet art paraît s'être perfectionné sensiblement depuis
les croisades, et dans le passage de Guillaune Le Breton, que je viens
de citer, le poète fait entendre que le mangonneau était une machine
imitée de celles des Turcs (2).

Si les guerriers du moyen-âge suivaient la tactique des Romains
dans l'attaque et la défense des places, on admettra facilement qu'ils
suivaient aussi leurs traditions pour l'établissement des camps ; un

(1) Guillaume Le Breton , Philippide , pages 52 et 53.

(2) Guillaume Le Breton rapporte , dans le second chant de sa Philippide,
que les Français ne faisaient point usage de l'arbalète à la fin du XIIe. siècle.

« En ce temps-là , dit-il, nos enfants de France ignoraient entièrement ce
« que c'était qu'une arbalète et une machine à lancer des pierres; dans toute
« son armée le Roi n'avait pas un seul homme qui sût manier de telles armes,
a et l'on pensait que tout chevalier n'en était que plus léger pour combattre. »

Il est cependant certain que les Normands et les Anglais faisaient usage d'ar-
balètes dès le XIe. siècle ; ils s'en servirent avec avantage à la bataille d'Haslings
(voir Hallam, l'Europe au moyen-âge, t. 3 , page 203).

Il paraît résulter des paroles mises par le poète Guillaume Le Breton dans
la bouche de la Parque Atropos (chant Ve.) que Richard-Cceur-de-Lion avait
donné de l'extension à l'usage de cette arme, et que « le premier il avaLt
montré aux enfants de France l'usage de l'arbalète. «
 
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