488 DE CAUMONT. ABÉCÉDAIRE D ARCHÉOLOGIE.
Ce que j'ai dit en parlant de l'état de l'architecture urbaine à notre
époque (p. 260) s'applique à l'architecture des maisons de campagne
et des châteaux : il n'y a pas de style proprement dit de nos jours, on
a essayé de tous les styles ; certaines imitations de la renaissance sont
assez satisfaisantes, et quelques-unes sont très-élégantes : mais il ne faut
pas le dissimuler, l'ère des châteaux est passée. A présent que les for-
tunes se sont divisées et que la vie de campagne est plus solitaire
qu'autrefois, les grands châteaux sont devenus des charges dispen-
dieuses , des habitations peu commodes, et, sauf un petit nombre d'ex-
ceptions, on ne bâtit plus de châteaux, mais bien ce que l'on appelle
des PAVILLONS.
CONCLUSION.
Je ne terminerai pas cette instruction élémentaire sans recommander
a ceux qui étudieront nos antiquités nationales, d'explorer avec un soin
tout particulier les constructions civiles et militaires du moyen-âge ,
de les décrire et de les dessiner : les églises subsisteront long-temps
malgré les mutilations et les restaurations qu'elles subissent, parce que
le respect qui les entoure les protège encore contre le vandalisme.
Mais nos vieilles constructions civiles, mais nos tours féodales seront,
à une époque donnée , détruites de fond en comble. Chaque jour je
vois le marteau et la mine saper sans aucun pioGt des ruines qui
animaient le paysage, qui fournissaient au voyageur un moyen de
s'orienter dans nos campagnes, et qui pour nous étaient des témoins
vivants des faits les plus importants de l'histoire locale. La Société
française pour la conservation des monuments lutte contre cette stupide
manie de détruire; elle réussira quelquefois, elle achètera çà et là
quelques édifices ; mais elle ne pourra jamais en préserver qu'un nombre
bien restreint : je conjure donc tous les amis de l'archéologie de
s'attacher à explorer et à décrire les monuments civils et militaires du
moyen-âge plus particulièrement que tous les autres, afin que nous
conservions au moins un souvenir de ceux que nos efforts n'auront pu
sauver.
FI N.
Ce que j'ai dit en parlant de l'état de l'architecture urbaine à notre
époque (p. 260) s'applique à l'architecture des maisons de campagne
et des châteaux : il n'y a pas de style proprement dit de nos jours, on
a essayé de tous les styles ; certaines imitations de la renaissance sont
assez satisfaisantes, et quelques-unes sont très-élégantes : mais il ne faut
pas le dissimuler, l'ère des châteaux est passée. A présent que les for-
tunes se sont divisées et que la vie de campagne est plus solitaire
qu'autrefois, les grands châteaux sont devenus des charges dispen-
dieuses , des habitations peu commodes, et, sauf un petit nombre d'ex-
ceptions, on ne bâtit plus de châteaux, mais bien ce que l'on appelle
des PAVILLONS.
CONCLUSION.
Je ne terminerai pas cette instruction élémentaire sans recommander
a ceux qui étudieront nos antiquités nationales, d'explorer avec un soin
tout particulier les constructions civiles et militaires du moyen-âge ,
de les décrire et de les dessiner : les églises subsisteront long-temps
malgré les mutilations et les restaurations qu'elles subissent, parce que
le respect qui les entoure les protège encore contre le vandalisme.
Mais nos vieilles constructions civiles, mais nos tours féodales seront,
à une époque donnée , détruites de fond en comble. Chaque jour je
vois le marteau et la mine saper sans aucun pioGt des ruines qui
animaient le paysage, qui fournissaient au voyageur un moyen de
s'orienter dans nos campagnes, et qui pour nous étaient des témoins
vivants des faits les plus importants de l'histoire locale. La Société
française pour la conservation des monuments lutte contre cette stupide
manie de détruire; elle réussira quelquefois, elle achètera çà et là
quelques édifices ; mais elle ne pourra jamais en préserver qu'un nombre
bien restreint : je conjure donc tous les amis de l'archéologie de
s'attacher à explorer et à décrire les monuments civils et militaires du
moyen-âge plus particulièrement que tous les autres, afin que nous
conservions au moins un souvenir de ceux que nos efforts n'auront pu
sauver.
FI N.