392 DE CAUMONT. ABECEDAIRE D ARCHÉOLOGIE.
Il esl très-difficile, à présent, de se rendre un compte exact du plan
et de la distribution du château établi sur la crête d'un rocher que l'on
n'a point applani avant de bâtir. Plusieurs des principales pièces étaient
a des niveaux différents, il fallait monter ou descendre pour commu-
niquer des unes aux autres.
Le donjon avait, comme ceux que j'ai cités déjà, sa porte à une
certaine hauteur; je pense que la partie basse de la tour était pleine
et que le vide ne commençait qu'au niveau de l'entrée.
Le second château de Ribeauvillé, tout près du premier, est établi
sur une roche coupée ù pic du côté du Nord et du Sud-Ouest. On le
nomme château de Gisperg. « On dirait, écrit M. de Golbéry,
« que l'approche en esl interdite autant par la nature que par de
d sinistres souvenirs; il n'est pas cependant tout-.à-fait inaccessible;
« mais si quelquefois il est visité par l'antiquaire, que l'amour de la
« science instruit à ne rien redouter, le plus souvent on l'abandonne
« aux oiseaux de proie. »
Effectivement, quand je les ai visitées, des faucons planaient autour
de ces ruines, fort inquiétés de ma présence.
Le donjon de Girsberg est carré comme celui de St.-U!rich, et assis
sur la partie la plus haute et la plus escarpée du rocher.
La plupart des antiquaires et des dessinateurs ont négligé le troi-
sième château de Ribeauvillé, probablement parce qu'il est beaucoup
plus élevé et par suite plus difficile d'accès.
Cette tour, qui n'a guère que 40 pieds de hauteur, est construite
en bel appareil â bossages, de grès vosgien, dont presque toutes les
pièces portent des signes d'appareilleur.
Elle est fondée sur le rocher.
Du côté de la vallée du Rhin on a rétabli le niveau, à la base de la
tour, entre deux crêtes de rocher, au moyen d'un arc qui simule une
fausse porte ; l'archivolte est garnie de gros boutons de fleurs que l'on
a][souvent employés dans l'architecture allemande du moyen-âge. Ce
moyen de supporter la partie saillante du cylindre de la tour, là où
la roche était échancrée et droite, mérite d'être remarqué; il est
d'autant plus ingénieux qu'on l'a fait servir à la décoration de l'édifice.
Vue à distance, cette arcade produit l'effet de la porte principale de la
tour, mais on se tromperait si on croyait que jamais elle ait servi
d'entrée : tout porte à croire que la tour est pleine à cette place, et
la véritable entrée est à près de 20 pieds d'élévation, comme dans
tous les autres donjons'que nous avons signalés précédemment.
Il esl très-difficile, à présent, de se rendre un compte exact du plan
et de la distribution du château établi sur la crête d'un rocher que l'on
n'a point applani avant de bâtir. Plusieurs des principales pièces étaient
a des niveaux différents, il fallait monter ou descendre pour commu-
niquer des unes aux autres.
Le donjon avait, comme ceux que j'ai cités déjà, sa porte à une
certaine hauteur; je pense que la partie basse de la tour était pleine
et que le vide ne commençait qu'au niveau de l'entrée.
Le second château de Ribeauvillé, tout près du premier, est établi
sur une roche coupée ù pic du côté du Nord et du Sud-Ouest. On le
nomme château de Gisperg. « On dirait, écrit M. de Golbéry,
« que l'approche en esl interdite autant par la nature que par de
d sinistres souvenirs; il n'est pas cependant tout-.à-fait inaccessible;
« mais si quelquefois il est visité par l'antiquaire, que l'amour de la
« science instruit à ne rien redouter, le plus souvent on l'abandonne
« aux oiseaux de proie. »
Effectivement, quand je les ai visitées, des faucons planaient autour
de ces ruines, fort inquiétés de ma présence.
Le donjon de Girsberg est carré comme celui de St.-U!rich, et assis
sur la partie la plus haute et la plus escarpée du rocher.
La plupart des antiquaires et des dessinateurs ont négligé le troi-
sième château de Ribeauvillé, probablement parce qu'il est beaucoup
plus élevé et par suite plus difficile d'accès.
Cette tour, qui n'a guère que 40 pieds de hauteur, est construite
en bel appareil â bossages, de grès vosgien, dont presque toutes les
pièces portent des signes d'appareilleur.
Elle est fondée sur le rocher.
Du côté de la vallée du Rhin on a rétabli le niveau, à la base de la
tour, entre deux crêtes de rocher, au moyen d'un arc qui simule une
fausse porte ; l'archivolte est garnie de gros boutons de fleurs que l'on
a][souvent employés dans l'architecture allemande du moyen-âge. Ce
moyen de supporter la partie saillante du cylindre de la tour, là où
la roche était échancrée et droite, mérite d'être remarqué; il est
d'autant plus ingénieux qu'on l'a fait servir à la décoration de l'édifice.
Vue à distance, cette arcade produit l'effet de la porte principale de la
tour, mais on se tromperait si on croyait que jamais elle ait servi
d'entrée : tout porte à croire que la tour est pleine à cette place, et
la véritable entrée est à près de 20 pieds d'élévation, comme dans
tous les autres donjons'que nous avons signalés précédemment.