ARCHITECTURE MILITAIRE (x\'le. SIECLE). 451

Dans la suite il appartint au roi Henry II qui le donna à la du-
chesse de Valentinois.

Après la mort du roi, arrivée en 1559 , Catherine de Médicis força
cette duchesse à l'échanger contre son château de Chaumont. Chenon-
ceaux fut ensuite habité par Henry III (1).

Le château d'Ussé-sur- Loire , un des plus beaux delà Touraine,
et dont il existe plusieurs lithographies, date en partie de la première
moitié du XVIe. siècle (1538) ; mais il fut terminé beaucoup plus tard
sous la direction de Vauban.

Château d'A zay-le-Ridcau. Le c'iâteau d'Azay-le-Rideau , bâti par
Gilles Berthelot, maître de la Chambre des Comptes à Paris et maire
de Tours, en 1520, appartient au style de la renaissance. La sala-
mandre de François Ier. se voit au-dessus de la porte d'entrée. Des
tours percées de belles fenêtres à croisées en pierre garnissent les
angles du château dont les toits pyramidaux sont couronnés d'épis et
dominés par des cheminées. La rivière d'Indre, au milieu de laquelle
il se trouve, le défend de tous côtés.

On aimait beaucoup , au XVIe. siècle , à bâtir au milieu de l'eau ;
nous avons encore de cette époque une série considérable de châteaux
entourés de belles douves. Fervaques et Victot dans le Calvados, Fiers
dans l'Orne et une multitude d'autres que nous citerions au besoin,
se mirent, comme celui d'Azay , comme celui de Chenonceaux , dans
les eaux d'une rivière ou d'un étang, et l'usage de se clore ainsi au
moyen de l'eau a régné jusqu'au XVIIIe. siècle.

L'eau était effectivement un excellent moyen de braver les voleurs
et les pillards qui, pendant et long-temps après les guerres de religion,
parcouraient les campagnes impunément.

Le château de Lasson, décrit dans ma Statistique monumentale du
Calvados, et dont je présente la vue générale , est décoré de moulures
riches et élégantes : au-dessus du second ordre, un encorbellement très-
prononcé porte une frise ornée de cartouches, de médaillons et d'autres
moulures usitées à cette époque; au-dessus s'élève un parapet formant
attique et dissimulant une partie du toit.

Les lucarnes cintrées, les grandes cheminées qui dominent l'édifice,

(1) V. Guide du voyageur en Touraine , par M. l'abbé Bourassé.