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Le charivari — 13.1844

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Septembre (No. 245-273)
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iili eMAîiS.WARI*'

Ce /a dièse n'a pas été mis sans intention , creusons
ce fa dicze. Et ce bécarre donc ! A quel propos Child-
Harold se servirait-il d'un bécarre s'il n'avait pas
les plus graves motifs? Je ne prendrai pas de nourri-
ture que je n'ai trouvé ces motifs ! »

Et voilà comment en prêtant l'oreille à de sem-
blable musique on aiguisait son esprit, on exerçait
sa sagacité et l'on devenait peu à peu d'une force
herculéenne à tous les petits jeux de société.

Maintenant tout est bouleversé dans le système de
M. Hector Berlioz, et son Conte pendant l'orage nous
ramène, sans qu'il s'en doute peut-être, en pleine
musique classique. Désormais j'aimerai autant prêter
l'oreille à une romance de M. Glapisson, paroles de
M. Crevel de Charlemagne; car enfin ce n'est plus
M. Berlioz, l'ex-fougueux compositeur, qui donne
carrière à sa verve échevelée, c'est un musicien or-
dinaire qui suivra pas à pas, note à note toutes les
phrases qu'il aura plu à M. Alexandre Dumas de je-
ter sur le papier. C'est fort triste.

Tandis que si M. Hector Berlioz s'était mis en tête
de nous narrer à lui tout seul un Conte pendant
l'orage, Dieu sait ce qu'il nous aurait dit avec tous
ses instrumens et notamment ceux à vent, qui étaient
complètement de mise dans une tempête.—Quel
conte et quel orage !

M. Hector Berlioz ne l'a pas voulu, que toute la
responsabilité de cette détermination retombe sur
son pupitre, et puisse-t-elle ne pas le renverser !

Eu tout cas, si cette nouvelle composition lyrique
obtient du succès, il faudra que les lauriers soient
•partagés en deux parts égales; M. Dumas viendra en
concurrence de M. Berlioz, et si je m'appelais Hec-
tor, pour rien au monde je ne voudrais souffrir
n'avoir que demi-part, — tout ou rien. — Mais je ne
m'appelle pas Hector.

Un homme d'esprit disait hier à la Bourse : « Les
haussiers ont acheté Abd-el-Kader pour la veille
de la réponse des primes ; reste à savoir, maintenant,
s'il sera livré en liquidation. »

BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN-

Il y a des cas où rien est
le synonyme d'un subs-
tantif ; c'est quand il s'a-
git d'un diplomate.

A l'heure où nous écri-
vons ces lignes comme un
simple ambassadeur, dix
premiers-Paris ont braqué
le télescope de leur polé-
mique sur un monsieur
qui se promène dans Lon-
dres. De leur côté trois sa-
lons politiques ont tourné
les jumelles de leurs in-
i terlocuteurs sur ce ..même
1 monsieur, qui est encore
le point de mire ue tous uxs binocles d'une foule de
correspondances ordinairement bien informées.

Ce monsieur qui reçoit tant d'œillades à travers
des lentilles de verre est un Cosaque greffé sur un
Allemand. Il a pu être bien, très bien même; mais il
y a si longtemps de cela qu'il ne lui reste plus au-
jourd'hui de ses grâces d'autrefois qu'une entière lai-
deur.

Le Cosaco-Germain est quelque chose comme un
fantôme diplomatique ; il tient boutique de traités,
vend, achète et trafique de protocoles et autres ulti-
matums et fait commerce de mémorandums au plus
cher prix, le tout au compte de la Russie.

C'est un ministre plénipotentiaire de la force de
trente-trois secrétaires d'ambassade et de vingt-neuf
chargés d'affaires. Il est aussi riche que sept héritiers
de M. Scribe; beaucoup de héros de M. de Balzac,
les Rastignac et autres Vandenesse, vendraient tous
leurs domaines pour acheter le quart de ses terres.

Le monsieur moscovilo-ludesque est le marquis
de Carabas de l'Ukraine.

On lui ferait une ceinture avec les rubans de ses
croix.

Dix métiers à la Jacquart se fatiguent a produire
ceux qu'il consomme.

Nous avons nommé M. lie Nesselrode, cet homme
qui serait le Nestor de la diplomatie si M. de Metter-
nich n'en était le Me'chisédech.

Or tous ces binocles, toutes ces jumelles, tous ces
télescopes dont il a été question plus haut se deman-
dent les uns aux autres ce que diable il est allé faire
à Londres, et toutes les sœurs Anne de la presse sont
occupées à voir si quelque chose ne vient pas.

Plusieurs, et de ceux qui devinent le fond du sac
politique où sir Robert Peel s'enveloppe, prétendent
que le comte de Nesselrode n'est allé à Londres que
pour conclure un traité d'alliance offensive et défen-
sive entre la Bussie et l'Angleterre. On mettrait en
commun les cotons et les canons, les ïartares et les
horses-guards, les roubles et les guinées, les cok-
neys et les mougicks, les grands-ducs et les lords,
les plumes de coq rouge et les plumes de coq vert,
les vaisseaux anglais et les régimens russes, et on
crierait hurrah ! en moscovite. Ce serait un mariage
politique sous le régime de la communauté.

Le tout envers et contre la France.

Beaucoup, qui ne sont pas moins bien informés,
affirment qu'il s'agit d'une négociation commerciale
à l'effet de déterminer le roi Léopold, grâce à l'as-
cendant que possède sur son esprit—s'il eu a—la du-
chesse de Kent, à se jeter dans la coalition mercan-
tile connue en Allemagne sous le nom de Zollverein;
toujours envers et contre la France.

Il ne s'agit pas de boulets et d'obus,- d'assauts et
de batailles, disent-ils, mais tout bonnement de co-
tonnades et de draps, de ventes et d'achats. C'est l'âge
d'argent après l'âge de fer.

D'autres, lesquels ont une science non moins in-
fuse des ténébreuses menées de la perfide Albion et
des manœuvres occultes de l'ours du Nord, soutien-
nent que le négoce et la guerre n'ont rien à voir dans
tout cela. SI est question, disent-ils, d'un mariage en-
tre le jeune duc de Cftnibridge et la non moins jeune
duchesse Olga.

Ainsi, selon les uns il chante : « En avant, mar-
chons ! » sur un air assez connu ; selon les autres il
psalmodie : « Aunons, trafiquons, brocantons ! »
sur un air non moins connu ; et selon les troisièmes
il fredonne : « Cai! gai! mariez-vous! » sur un air
trop connu.

Quelques personnes peu faciles à convaincre sup-
posent qu'il s'est rendu à Londres pour se prome-
ner. Chacun, en été, prend son air où il le trouve.
Et qui plus que les diplomates a l'habitude des
changemens d'air ?

C'est trop de discours dépensés à propos d'un
monsieur qui ne dit rien. M. le comte de Nesselrode
ne voit plus les affaires qu'à l'aide de besicles; il
suit le mouvement sur des béquilles, et vous voulez
qu'il fasse marcher l'Europe, lui qui a toutes les
peines du monde à se tenir sur ses jambes?

M. de Nesselrode est un Grimm contemporain. Il
est allé à Londres pour savoir ce qu'on y dit de la
Bussie.

Ce diplomate-omnibus fait de la politique par cor-
respondance. C'est à la lettre.

ÏÏMÎ PÛMPE ASPIRANTE

0.111 ASi'IRK Ali POMPON.

Quand je dis as-
pirante, je n'énon-
5=^ ce que la moitié de
gjpses qualités: elle
est foulante, par-
dessus le marché,
"^ce qui lui donne
un second point de
ressemblance avec
le budget, qui aspire jusqu'à notre dernier centime
et nous foule à noie; écraser.

Permettez-moi, lecteur, de \ous poser une question
un peu plus difficile à résoudre que ne l'est à deviner
le rébus jdela quatrième page, que je ne devine ja-
mais, et ejïjjSl ->ins lorsque'j'en suis l'auteur.

Savez-vous pourquoi le feu, quand il s'y met clé-
vore les maisons avec une rapidité effrayante pour
les compagnies d'assurances ? C'est pareeque ces irn-
meubles, allez-vous dire, ne sont pas incombustibles
Cette réponse judicieuse fait honneur à votre su",
gaciîé, mais vous n'y êtes pas du tout. Vous me ré.
pondriez autre chose que vous n'y seriez pas davan-
tage, carlemot de l'énigme est introuvable, inimagi-
nable, inexplicable.

C'est pourquoi je vais vous l'expliquer.

Si l'incendie étend si souvent ses ravages avec une
liberté d'autant plus réelle qu'elle ne lui est garantie
par aucun espèce de charte, c'est parce que « les
» pompes en usage étant construites avec des pistons
« ajustés et des clapets ou soupapes métalliques i(
» suffit de quelques grains de sable ou de petits cail-
» loux qui s'introduisent dans l'intérieur du corps de
» pompe pour les mettre hors de service et désarmer,
» la population contre le fléau qui la ruine. »

Avouez que vous ne l'auriez jamais deviné! Et
pour ne pas vous écraser du poids de ma supériorité
je vous confesserai que je l'aurais deviné encore
moins que vous, si c'est possible.

C'est à confondre d'humiliation l'espèce humaine.
Dire qu'un simple grain de sable peut produire
des monceaux de ruines! qu'une si petite cause en-
traîne de si grands effets !

0 Bossuet ! les mécaniciens hydrauliques te pla-
gient, mon bonhomme, car déjà tu avais signalé
l'immense importance du grain de sable, non pas
dans une pompe, mais dans la vessie de Crormvell.
Qne c'est bien le cas de répéter avec toi : « Vanité
des vanités, tout n'est que vanité ! » Excepté pour-
tant, le grain de sable qui exerce une influence si re-
doutable sur l'existence des œuvres ma coniques de
l'humanité et sur les calculs des gouvernemens.

Si jusqu'à ce jour le vénérable corps des sapeurs-
pompiers, malgré l'ardeur de son zèle, n'a pas tou-
jours réussi à maîtriser promptement l'incendie,
C'est que lus plus elakvoyana n'y ont -vu que dji-feUj
et n'ont pas même soupçonné ce perfide grain de sa-
ble qui se glissait sournoisement dans leurs tuyaux
pour les obstruer. Scélérat de grain de sable !

M. Lclestu l'a compris, lui, et avec une ténacité di-
gne de son nom, il s'est plongé dans les méditations
les plus profondes pour découvrir un système quel-
conque de lithotritie applicable aux tuyaux de pom-
pes. « Cherchez et vous trouverez, » a dit l'Écriture.
11 a cherché et il a trouvé. Honneur au Leroy-d'Étio-
les des machines à piston!

L'inventeur dévoile une partie de son secret: le
génie est expansif. Ce secret consiste principalement
dans l'emploi de cuirs malléables au point de'digérer
toute espèce de sables et de cailloux sans en être au-
cunement incommodés. C'est simple comme un pre-
mier-Paris de journal grave. La simplicité est le plus
bel apanage de beaucoup d'inventeurs. Vous place-
riez une pompe-Letestu au milieu d'un banc de sable,
qu'elle ne produirait que de l'eau claire. Est-ce pour
cela que le ministre de la marine fait une consomma-
tion immodérée de ce nouvel instrument pour le ser- j
vice do son département aquatique ?

Si les cuirs employés par l'inventeur sont aussi j
bons qu'il le dit, le ministre de la guerre, qui s'y con-
naît, ne peut manquer de lui donner également
sa pratique ; à moins que la jalousie ne s'en m*
Désormais , grâce à cette découverte pierrifique
et sablifuge, on éteindra le plus vaste incendie aussi
facilement qu'une allumette chimique, et il n'y aura
de flambé que les compagnies d'assurances, devenu65
aussi utiles aux propriétaires d'immeubles que <e
lunettes aux aveugles. Croyez cela et buvez de ÎW
clarifiée par le système-Leteslu.

Mais ce n'est pas tout : ledit systènie-LetesWi
beaucoup moins exclusif que le nom de son inventew
et parrain, s'applique avec un égal succès à une fou*

le de pompes puisantes, épuisantes..... Pour

bourse des amateurs, et irrigantes.

INous ne désespérons pas de le voir appliquer aus-
si à d'autres instrumens hydrauliques qui a"eIv-
draient ainsi postérieurement la plu.'- grande fl
feetion.
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