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Le charivari — 13.1844

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Novembre (No. 305-334)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17365#1253
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I,E ©ISA KÏWÂKI.

si gigantesque devra se contenter d'un in-trente-deux,
[lest, ma foi, fort heureux qu'un Plutarquese soit
rencontré, sous le nom, ou peut-être le pseudonyme
de Gustave Malbert, pour fixer sur un monument
plus durable que le marbre et l'airain la vie réelle et
authentique de la reine Pomaré. Sans cette heureuse
circonstance, que de faits et gestes de la Majesté pa*
risienne, ignorés jusque-là, couraient risque d'être
perduspour la postérité ! L'histoire ne s'en serait pas
consolée, et nous contemporains,, ses pourvoyeurs,
nous aurions dû verser des larmes de douleur à '
mouiller tous nos mouchoirs... Or, ces mouchoirs,
il vaut mieux les réserver pour les jeter à la reine
Pomaré.

Ainsi, sans le Voyage auLour de la reine Po-
maré, nous n'aurions pas connu l'aventure touchante
qui a signalé la naissance de Sa Majesté polkante.

Son père, capitaine de la garde nationale, était
de service le jour où elle le vit pour la première fois t
(le jour).

11 était assis dans son fauteuil d'officier, quand ua
pékinëtun militaire se présentèrent devant lui. Le
pékin était un clerc de notaire ; le militaire était le ■
tambour du poste.

Le tambour dit: « Capitaine, la patrouille vient de
ramasser un ivrogne ; que faut-il en faire ? »

Le pékin dit $« Mon cousin, ma cousine vient
d'accoucher.»

Le tambour reprit : « Capitaine, que faut-il faire
du pochard en question?

— Oh ! dit le capitaine, qu'on Je mette en liberté.»
Puis, se tournant vers Je pékin : « J'en suis sûr, c'est
un gerçon, n'est-ce pas, cousin Oscar? Un jour, lu
aussi, sera capitaine; il sera peut-être même, qui
sait, chel'de bataillon ou.,.. Mais d'où vient cet air
embarrassé? Est-ce que votre cousine ne se porte-
rait pas bien ?

— Son, capitaine, elle va très bien pour une fem-
me malade; mais je ne sais comment vous dire.....

— Parlez, mille capotes !

m. Ma cousine est accouchée d'une fille,

— Lue liile ! dix mille bizets récalcitrans ! » Puis
s'élançant dans le corps de garde, il s'écria : « Tam-
bour ! si l'ivrogne n'est pas lâché, qu'on me le fiche
au violon. »

Qui sait si ce violon, approvisionné par sa nais-
sance, n'a pas influé sur le goût de Pomaré pour
ceux duRanelagh et du bal Mabille !

*t Aiïriandés par la célébrité populaire de cette
majesté dont le texte du Charivari vous a parlé quel-
quefois, et dont son dessin vous a même donné un
léger aperçu, vous voulez peut-être faire plus ample
connaissance avec la reine Pomaré. Voici son por-
trait, dessiné par elle-même, car Pomaré est artiste,
et plus d'un amateur pourrait parler avantageuse-
ment du mérite de ses traits et delà richesse de ses
couleurs.

Comme toutes les illustrations contemporaines,
la reine Pomaré a ses pensées intimes qui courent
les albums, ses calembours et ses bons mots. En
voici des échantillons.

Pensées. — La nuit, tous las pochards sont gris.
(Sur L'album de M, de Schouen). —Les niais respec-
tent les femmes, les sots les méprisent, les gens d'es-
prit les aiment. (Sur l'album du prince Albert),--Je
n'aime pas les imbéciles; j'ai remarqué qu'en géné-
ral ils manquent d'esprit.(Sur l'album de\M. Vatout),

Calembour. — î u jour au Ranelagh on prenait
un punch à la romaine ; Je vicomte de... s'imaginait
faire de la régence eu cassant des verres : « Que fera
le garçon, dit Pomaré, si tu perds ses verres ? »

Bons mots, — On demandait à Pomaré quel était
celui pour qui son cceur avait parlé aussitôt après
son couronnement. — Elle montra à la glace la carte
d'un capitaine au 6e hussards, en déclamant ce vers :
..... . Le premier qui fut roi fut un soldat heureux.

On ne fera pas h la reine Pomaré le reproche
qu'on adresse, en Angleterre, au gouvernement fran-
çais, celui de n'avoir point d'écu. En
voici un qu'elle applique sur toutes ses
dépêches. Les savans versés dans
le "blason contemporain remarque-
ront que ce sont tout simplement les
armes d'un de nos plus jeunes pairs
de France, avec une simple modifica-
tion dans la barre. La reine Pomaré a sans doute a-
dopté cet écusson pour exprimer, par une ingénieuse
allégorie, que le jeune pair en question lui a rendu
les armes.

/* Ne quittons pas le Voyage du spirituel Plutar-
que de la reine Pomaré, sans dire que cette majesté
a tous les attributs de la royauté, y compris un ordre
de chevalerie. C'est, à l'instar de sa sœur Victoria,
un ordre delà jarretière, Mais, à la différence de la
jarretière anglaise, la jarretière de Pomaré est, pour
ceux qu'elle décore, un gage véritable et sincère.
d'entente coi-dialc. *-

On lit dans le dernier Courrier de Paris du vicom-
te Charles de Launay :

« Il y a bien encore quelques originaux qui aiment
» ce qu'on appelle les belles femmes ; mais ils sont
» en petit nombre, et le mauvais goût de ces esprits
» faux ne fera jamais autorité. »

Puis un peu plus loin :

« Une ex-coquette disait un jour à sa fille, femme
» belle et charmante qui se complaisait dans sonex-
» cessive pâleur : « Prends garde, ma chère enfant,
» les jeunes femmes qui ne mettent pas de rouge sont
» toujours quittées pour de vieilles femmes qui en
» mettent. » Et la prédiction s'accomplit. La femme
» vertueuse, mais pâle, fut trahie par son mari
» quelques mois après, indignement trahie pour une
» femme horriblement fanée, mais toujours très pa-
ît rée, très endimanchée, et surtout très panachée.Cet
» apologue signifie qu'une supériorité sottement
» négligée ne vaut pas une médiocrité adroitement
» cultivée, »

Que dites-f ous de l'apologue ? En vérité, si l'on
connaissait moins le galant vicomte, on croirait que
ces hérésies ont été écrites sous la dictée d'une vieille
femme.

ET VOILA JUSTEMENT

pourquoi le ministère est muet.

Il jt des plus vénérables apô-
f§tres de la religion officiel*
le, feu Talleyrand, a prêt
ché cette édifiante maxi-
me ; « La parole a été don-
née à l'homme pour cléguir
ser sa pensée. » Le diable
sait si ses disciples, les
inventeurs du Système dit
rU vérité, se sont re-

ligieusement conformés à la maxime du maître i
déguisemens à l'aide de la parole sont si persista '
qu'on peut dire que leur pensée célèbre un carrn •
perpétuel, sans mercredi des cendres.

Mais entre ces débardeurs oratoires, celui qui s|
assurément le plus distingué par des] mascarades I
ce genre, c'est l'austère Guizot. Sa faconde possède
un magasin de déguisemens qui, pour le nombft J
la variété, ferait pâlir celui de Babin.

Or, l'ouverture de -la session approche ; c'est |
moment où les députés commencent à revenir I
Paris, où même les conservateurs les plus hor»
ébranlés par le choc de l'opinion.publique qu'ils ouï
vue en émoi dans les départemens, viennent aiipJ
des ministres exposer leurs alarmes, demander J
explications, ou des prétextes qui puissent au moins
spécieusement défendre la marche du Système et jj
tifier leur adhésion fossile.

Eh bien ! soit que, cette fois, sir Guizot se trouvei
bout de savon pour essayer de se laver, soit qu'à'
force d?en lâcher il ait fini par trouver la hourdej
monotone, soit (ce qui serait plus vraisemblable)!
qu'il réserve toutes ses provisions de discours-ft
ronne pour les prochains débats parlementaires, si?j
Guizot, disons-nous, a imaginé un moyen nouveal
pour esquiver tout dialogue. En comédien consom-:
mé, qui connaît son répertoire, il s'est avisé déjoue!
la scène de Mllc Lucile dans le Médecin malgré lui;!
il s'est donné un mutisme de circonstance au moyen
d'une phthisie laryngée. 'Nous avions déjà des joui
naux officiels qui ne disent absolument rien; il J
manquait plus que des ministres muets pour cé
pléter notre système de publicité.

Et tous les jours maintenant il se passe à l'hôtel
des Capucines des scènes dans le genre des suivan-.
tes :

1er conservateur. — Ah î mon cher Guizot,j'a-
vais grand désir et grand besoin de vous voir. Jt
viens de passer cinq mois au milieu de mes commet-
tans ; je ne vous cache pas qu'ils sont horriblement
mécontens de tout ce qui se passe. De grâce, dites-
moi donc ce que je poi|?rais leui? <4ire pour tes cal-
mer ; comment dois-je leur expliquer le traité de
Maroc, le voyage en Angleterre, les affaires de Taîti,
l'indemnité au vénérable Pritchard, qu'ils appellent
un galopin?

m. guizot ouvrant la bouche et montrant sa
gue. — Hi, han, houn.

2e conservateur. — L'emprunt cause un grau'
scandale ; on murmure que c'est encore là une pâtée
jetée à un gros loup-cervier israélite. De quelle façon
devons-nous appuyer la chose ? Que répondre à F
pinion publique ?

M. Guizot montre une ordonnance de médecin far-
tant défense expresse à M. le ministre, de p'fa'i
pour cause de maladie de larynx.

Mais parfois la scène change brusquement: un
huissier annonce Son Excellence lord Gowley^ml*'
sadeur d'Angleterre.

l'ambassadeur. —- Voici des dépêches de mon
gouvernement qui vous"tracent la marche que vo
aurez à suivre à Taïti, en Orient, en Grèce, en I*
pagne, etc., et qui me chargent en outre de voo
demander des explications catégoriques sur cliv
points de politique extérieure. , ..

m. guizot d'une voix haute et claire. — W°,'
je suis entièrement aux ordres de votre seigncu
et prêt à lui donner toutes les explications que
pourra dé-irer.

(Suit une conversation pendant laquelle Myw
jabolte, deux heures durant, relativement al
terre.)

On ne peut donc pas plus maintenant se
phthisies laryngées qu'aux sermens.

—Un écrivain politique a. f1
l'estomac de l'Europe. Il fi**
tait le cœur*

—L'estomac de
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