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Le charivari — 14.1845

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Octobre (No. 275-304)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17624#1086
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M ©HAM^AHa.

Pour îaneer du paradis des
prospectus en l'air, le mille. 5 francs.

Id. les jours de première
représentation.....8

Id. les jours de représen-
tation à bénéfice. ... 10

Id. sur papier de toutes les
couleurs ...... 1 50 c. de supplérn.

Pour fourrer au vestiaire
un prospectus dans les po-
ches de tous les paletots. . 4

Pour imprimer une an-
nonce derrière toutes les
contremarques „ . . . 30 cent, la ligne.

Pour accrocher au clou de
chaque vespasienne de théâ-.
tre un cent de prospectus pe-
tit format, papier satiné. „ 2 50 cent.

On délivrera au contrôle des prospectus de M.
Alexandre Dumas père, au bureau de supplémens
des annonces de M. Alexandre Dumas fils, au ves-
tiaire des spécimens de M. Alexandre Dumas neveu,
au bureau des cannes des échantillons de MM. À-
lexandre Dumas cousin, beau-frère, beau-fils, etc.

On annoncera plus spécialement les feuilletons de
M. J. Janin aux Funambules, ceux de M. Paul de
Kock à la Gaité, et les œuvres complètes de M. Eu-
gène Sue au boulevard du Crime.

Qui sait ? peut-être verrons-nous un jour les lan-
ceurs d'annonces pousser la galanterie jusqu'à en-
velopper dans des fragmens de Bibliothèque choisie
des dragées, des pralines, des morceaux d'Angéli-
que ou des papillotes.

Dans les momens les plus larmoyans de la repré-
présentation on lancera du haut des combles des
douzaines de mouchoirs imprimés, contenant un
échantillon de feuilleton ou l'annonce d'une société
quelconque pour l'exploitation d'un journal en com -
mandite.

Ce sera bien le moins qu'on puisse faire pour les
futurs actionnaires dans les cas où il arriverait
qu'il ne leur reste plus que les yeux pour pleurer.

m tram a la tapeur.

'est apparemment depuis
que l'incomparable maire de
Saint-Pierre-sur-Dives, M.
Legrand, a solennellement
proclamé le sage Guizot di-
gne de monter dans un char
de triomphe, que l'ambition
de jouir de l'ovation sur
quatre roUes a gagné tous
les habitans des hautes ré-
gions gouvernementales. Les
collègues ministériels de l'i-
dole du Calvados notam-
ment se sont dit, dans un
accès de dépit jaloux: « Tiens ! pourquoi n'aurions-
nous pas aussi notre char de triomphe comme le
confrère Guizot ? Sans nous flatter, nous le valons
bien ; nous sommes pour le moins aussi sages que
lui. Qu'on le demande au château et à l'Angleterre.»
En conséquence, ils ont décidé qu'ils se gratifie-
raient tous généralement et individuellement de ce
plaisir, de telle sorte que le char de triomphe de-
viendra bientôt un omnibus.

Pour cette fantaisie comme pour toutes celles qui
peuvent leur passer par la tête, les ministres devaient
d'autant moins se gêner qu'en pareil cas, la bourse
des contribuables est toujours là, quand nos Excel-
lences se décernent n'importe quoi, le public est
chargé de payer. Pour nous borner à rappeler un
seul de ces souvenirs trop chers, n'a-t-il pas été obli-
gé naguère de tirer quelques centaines de mille francs
de sa poche, lorsque M. Teste eut la fantasque idée
de s'offrir à lui-même et à ses collègues, sôus pré-
texte de commémoration de l'établissement des che-
mins de fer, une énorme médaille d'or format du
Times.

Mais revenons aux chars de triomphe. Le ministre
des travaux publics, M. Dumon, a voulu, le pre-

mier, triompher concurremment avec le sage Guizot;
mais afin de se renfermer dans sa spécialité et aussi
sans doute d'être plus original, son excellence a dé-
cidé qu'elle triompherait en chemin de fer. Là, en
effet, le triomphe doit marcher comme sur des rou-
lettes.

M. Dumon doit donc, lors de sa prochaine visite
aux railways de la Côte-d'Or, se faire promener
triomphalement de Charny à Meursault. Inutile d'a-
jouter que le ministre ne s'est pas contenté, pour
cette circonstance solennelle, d'un vulgaire wagon.
Fi donc ! est-ce qu'une excellence peut s'asseoir sur
des coussins réservés au commun des citoyens. Son
noble fémur ne saurait déroger à ce point.

M. Dumon a ordonné qu'on lui fabricàt un wagon
de triomphe pour son usage spécial. Ce wagon qui
se construit en ce moment, dit la Revue de la Côte
d'Or, sera magnifique, et on calcule que, tant pour
le superbe véhicule que pour les frais de la prome-
nade ministérielle, il en coûtera environ quarante
mille francs. On ne sait pas encore au juste si c'est
la compagnie du chemin de fer ou le trésor public
qui paiera cette somme pas mal ronde ; on sait seu-
lement d'une façon certaine que ce ne sera pas le mi-
nistre.

Vous voyez que, lorsque les excellences s'en mê-
lent, ce n'est pas comme avec les prospectus [indus
triels, le triomphe du bon marché.

TOUJOURS LES POMMES DE TERRE.

Les médecins et les savans, deux classes qu'il ne
faut pas toujours eonfondre, continuent plus que
jamais à piocher sur la pomme de terre.

M. Charles Dupin, qui pourtant ne se lasse pas fa-
cilement, a déjà renoncé à statistiquer le nombre de
mémoires écrits depuis six semaines sur ce sujet fa-
rineux.

Depuis notre dernier et mémorable article qui, à
la rigueur, pourrait aussi compter pour un mémoire,
vu le soin que nous avons mis pour y traiter digne-
ment la question des pommes de terre ; depuis notre
travail, disons-nous, la science végétale a fait un
pas.

Jusqu'à ce jour, toute l'attention des savans avait
principalement porté sur ce point intéressant de sa-
voir si le champignon microscopique trouvé dans les
pommes de terre provenait de leur maladie noire,
ou bien s'il causait ladite souffrance.

Mais quant à la guéri3on,rien, les médecins hydro-
pathes eux-mêmes qui prétendent guérir tous les
maux ont renoncé à entreprendre cette cure.

Le cas semblait donc désespéré et les malheureu-
ses pommes de terre me faisaient tout l'effet d'être
vouée, aux champignons à perpétuité,mais jugez de
notre joie concurremment avec celle qu'ont dû é-
prouver les légumes en question, lorsque nous avons
lu ce matin dans le Constitutionnel la note d'un sa-
vant, qui indique le moyen de rendre à la santé les
pommes de terre qui commencent à champignonner.

Cette fois, du moins, on ne les transforme pas en

fécule,on leur laisse.leur individualité de pommes ri
terre, et elles continueront à rester susceptibles d'a^
compagner honorablement dans la société leur am"
intime, le bifteck.

Ecoutez donc la recette donnée aux agriculteu
par notre ami le savant de Paris, et prenez-en honQ8
note, quand même vous ne cultiveriez pas de ces lé
gumes sur vos fenêtres encombrées pour le moment'
par des pots de giroflées.

N'oubliez pas que notre ami le savant parle à des
laboureurs par l'organe du Constitutionnel, ~. tons
les laboureurs sont généralement abonnés auConstitu
tionnel, pour peu que concurremment avec les bet-
teraves ils cultivent les belles-lettres.

« Paysans, leur dit-il, pour peu que vous teniez
à vouloir conserver vos pommes de terre cet hiver
voici le moyen bien simple que je vous donne. • '

« Vous prenez vos pommes de terre une à une
vous les coupez en tranches assez fines, vous trem-
pez lesdites tranches dans une solution composée
d'eau filtrée étendue de trois millièmes d'acide hydro-
chlorique ; vous retirez les tranches après un séjour
de six secondes dans la solution indiquée, puis vous
les faites soigneusement sécher au soleil. Moyennant
cette précaution, vous pourrez conserver vos légumes
indéfiniment. »

Vous voyez que c'est simple comme bonjour. Il
suffit de se procurer chez le pharmacien du village
lequel est un épicier herboriste qui ne tient, en fait
de drogues, que de la réglisse, — un flacon d'acide
hydrochlorique dont on a soin de verser les trois
millièmes dans un seau d'eau ; si vous en versez
quatre millièmes, le chimiste ne répond plus de vos
pommes de terre ; cinq millièmes, c'est de vous-mê-
me qu'il ne répond plus, car en mangeant plus
tard vos légumes, vous serez hydrochloriqué à per-
pétuité.

Ensuite, pour compter les secondes, il s'agit tout
simplement de faire emplette d'une montre de Bré-
guet, l'ognon ou le coucou sont sévèrement prohibés
pour cette opération chimique et délicate.

La chose terminée, il s'agit de faire sécher les
tranches au soleil.

Diable, voilà qui devient plus difficile ; un 'fer-
mier à son aise peut à la rigueur acheter un bocal
d'acide et une montre plus ou moins Bréguet, mais
cette année il est fort difficile de se procurer du
soleil.

Les moindres rayons doivent être d'un prix fou.

A la rigueur, on doit pouvoir remplacer cet astre
calorifère par un bon feu, mais c'est encore une
dépense assez forte.

De sorte qu'en ne comptant même pour rien le
temps d'un paysan qui passera ses journées à décou-
per ses légumes par petites tranches, il s'ensuit
qu'il faut dépenser environ trois cents francs pour
conserver pour cinquante écus de pommes de terre.

Je vote l'impression du procédé dans le Journal
des Connaissances inutiles.

CAItlIAOif.

On raconte qu'un électeur bien pensant de Saint-
Orner aurait obtenu une fourniture de draps moyen-
nant la promesse d'un vote complaisant. Le minis-
tère craignait avant tout que l'électeur fabricant ne
s'avisât de le dflfeper.

■—Les draps adjugés sont destinés au collège de
la ville. Mais on sait qu'en fait de collèges, l'admi-
nistration n'a de souci que pour les collèges électo-
raux.

— On annonce le retour de M. Guizot à Pans.
Rien ne sera changé à l'hôtel des affaires étrangères,
il n'y aura qu'un étranger de plus.

— A l'occasion du baptême du prince de Saxe-
Cobourg-Gotha, il y a eu au château d'Eu un banquet

{La suite à la ¥ page.)
 
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