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Chassinat, Émile
Les antiquités égyptiennes de la collection Fouquet — Paris, 1922

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https://doi.org/10.11588/diglit.71251#0029
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de taille réduite. On y remarque pourtant une stèle à l’effigie assez rare du dieu
syrien Reshpou et surtout un fragment délicieux, en calcaire, qui semble avoir fait
partie d’une scène d’apport d’offrandes (haut., 0,19 cent., larg., 0,13 cent,
(pl. XI). On y voit une négresse debout, à droite, enveloppée dans un large manteau
orné d’une frange. Elle donne le sein à un enfant placé dans une sorte de hotte

arrondie du bas, quelle porte suspendue à son cou; le nourrisson tient une fleur de
lotus de la main gauche. Elle conduisait à la longe (on distingue encore un fragment

de la corde dans sa main gauche) un animal aujourd’hui détruit,

sur lequel, semble-

t-il, était juché un singe, dont on ne distingue plus que la tête et les membres antérieurs.

Un autre personnage lui faisait face, un homme sans doute. Il n’en reste que le bras

droit, qui supporte une

cage carrée renfermant un hérisson. Le type ethnique est admira-

blement observé. La tête massive de la femme, avec ses traits accentués, ses lèvres lippues,

son nez écrasé, et la lourdeur de la carrure donnent une idée aussi exacte que possible
de la physionomie caractéristique du nègre originaire du Soudan. La hotte dans laquelle
repose l’enfant ajoute à la note réaliste du sujet. Ce mode de portage était en usage
chez les
plusieurs reprises dans les tombes de la XVIIIe et de la XIXe dynastie.
Le modelé de ce bas-relief est soigné, ferme et fort peu saillant. La technique me

pulations du Haut Nil. Nous le trouvons figuré à

dès les plus anciens temps

paraît être de la XVIIIe dynastie.

Les ruines des grandes villes antiques situées à Horbeit, Samanhoûd, San, Mît

Rahinéh, Saqqarah, Médinet el-Fayoûm, El-Amarna, Edfou, Philæ, pour ne parler que

des plus connues, ont fourni de nombreux modèles de sculpture en calcaire et en pierre
dure à divers états d’exécution, depuis l’ébauche jusqu’au fini complet. Ils servaient à
l’enseignement des apprentis et leur permettaient de s’initier, par des exercices gradués, à
la pratique de leur art.

Le choix en est peu varié à l’ordinaire et borné aux éléments nécessaires à la compo-

sition d’une

statue ou d’un bas

■relief classique : figures en

pied, profils de rois ou de divi-

nités, têtes ou parties du corps humain en ronde bosse, images d’animaux, hiéroglyphes.
La banalité inévitable du sujet est rachetée presque toujours par la maîtrise de la facture.
Les ateliers de sculpteurs découverts à Tell el-Amarna, il y a une dizaine d’années,

renfermaient un assez grand nombre de pièces d’école d’une rare beauté, exécutées sous
Aménophis IV. Mais la plupart de celles qui proviennent d’autres lieux sont de date
beaucoup plus récente. Elles ne remontent guère au delà du vie siècle avant notre ère ; la
majorité appartient au début de l’époque ptolémaïque.
La collection Fouquet possède plusieurs spécimens de ces modèles ; quatre surtout
sont remarquables, dont un fort beau et de type assez rare. C’est un torse d’homme
en calcaire, coupé au-dessus du genou et sans bras (pl. XII), haut de 0,16 cent. Il
rappelle beaucoup, par sa silhouette élégante, la perfection du modelé, à la fois robuste
et très pur, les œuvres du commencement de la XVIIIe dynastie. Le haut du corps

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