Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Chassinat, Émile
Les antiquités égyptiennes de la collection Fouquet — Paris, 1922

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.71251#0038
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
quel ils étaient attachés. Ils se sont

à prendre, ne laissait pas d’être coûteuse et hors de portée du plus grand nombre. Pour
y satisfaire à moindres frais, on imagina, vers le milieu de l’Ancien empire, de remplacer
ces scènes sculptées ou peintes par des figurines en ronde bosse, isolées ou réunies en
groupe, dont on réglait le nombre en proportion des ressources du mort. Le résultat
cherché était le même. Notre brasseur appartient à cette catégorie d’imagerie funéraire.
Le bronze y était fort rarement employé; on se servait à l’ordinaire du calcaire et
surtout de bois stuqué et peint.
La pièce décrite ici est unique.
Le petit bonhomme assis à croupetons, les mains (aujourd’hui détruites) posées à
plat sur les genoux, est un bibelot délicieux (haut., 0,063 niill. ; pl. XVII, fig. 2).
Attentif et grave, un sourire au coin de la bouche, il semble écouter avec tout le recueil-
lement convenable quelque histoire merveilleuse que lui narre le magister. Peut-être,
encore, une espièglerie malencontreusement découverte lui vaut-elle, tout contrit, une
admonestation sévère, qu’il oubliera d’ailleurs bien vite, lorsque le censeur sera parti.
Sous le front rasé très haut, encadrée par les longs cheveux coupés au niveau des
oreilles, la face est intelligente et ouverte. On croirait voir l’un de ces gamins à la
mine éveillée, effrontés comme des moineaux et vifs comme eux, qui accueillent le
passant dans les rues des villages d’Egypte.
Les formes grêles du corps nu de l’enfant, au dessin encore indécis, sont rendues
dans un modelé très enveloppé d’une justesse surprenante.
Le porteur d’encensoir et le porteur de jarre (pl. XVII, fig. 3 et 4) sont des ex-voto.
Des prêtres les ont offerts au dieu du temple au
fait représenter, comme il était d’usage, munis des ustensiles qui rappelaient leurs
fonctions. Le premier, outre l’encensoir, tenait de la main droite un vase à libation,
dont il ne reste qu’un petit fragment. Ces deux bronzes, qui mesurent 0,10 cent, de
haut, sont de même facture et certainement contemporains.
Je ne me hasarderai pas à leur fixer une époque, non plus qu’au précédent, qui est
en tout cas plus ancien. On a coutume de dire que la majorité des figurines de bronze
sont de basse époque, et on les attribue presque toujours aux Saïtes et aux Ptolémées.
C’est trancher la question et non la résoudre. En réalité, l’étude des bronzes égyptiens
est encore complètement à faire. Il faut reconnaître que la tâche n’est pas aisée. Les
moyens de classement sont à l’ordinairè peu nombreux et fréquemment incertains.
Pour les pièces de grandes dimensions, la répartition est assez facile. Moulées sur
des modèles très poussés, fondues avec soin et reprises en détail par le ciseleur, ce
sont de véritables œuvres d’art dont les qualités de style sont égales à celles des meilleures
images de pierre auxquelles elles s’apparentent. Encore, n’est-il pas toujours possible de
formuler une opinion définitive sur leur compte, témoin les statues d’hommes de
l’ancienne collection Posno, qui ont été successivement rattachées à l’Ancien empire et à
la période saïte. Mais la difficulté devient presque inextricable en présence de la masse

32
 
Annotationen