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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0423
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CHRONOLQ GIE HISTORIQUE

D E S

COMTES ET DES VICOMTES DE BOURGES.

Le Berri, bornc aujourd’hui par l’Orléanois au Septentrion , par le Nivernois à l’Orient, par le Bour-
bonnois au Midi, & par le Poitou à l’Occident, s’étendoit autrefois sur une partie du Bourbonnois &
sur un quartier de la Touraine. C’est à-peu-près ce qui forme aujourd’hui le dioccse de Bourges. Sa
capitale a porté le nom d'Avaricum julqu’au v c siécie de l’Eglise. Ses habitans , appellés Bituriqes,
étoient surnommés Cubï, pour les distinguer des Bituriges Vibifci, qui habitoient ie Bourdelois. Les
premiers faisoient partie des Celtes lorsque Jules-César fit la conquête de leur pays. C’étoit jusqu’à
cette époque le peuple ie pius puistànt ôc le plus nombreux des Gaules auxquelles iis donnerent souvent la
loi. Ils se multiplierent au point que leur pays, quoique fertile, ne pouvant suftire pour les nourrir,
Ambigat, leur Roi, vers l’an 15 o de Rome, en détacha deux bandes considérabies 8c les envoya chercher
fortune ailleurs. L’une , sous la conduite de Bellovese, prit la route de l’Itaiie, & alla s’établir sur ïes
bords du Pô \ l’autre, ayant pour chef Sigovese, s’achemina vers la forèt Hercinie 011 eiie s’enfonça, &
de là s’avança par degrés jusqu’à l’Eibe, 8c même jusqu’à la Vistule. Dans cet éloignement elien’oublia
point la mere patrie dont elle conserva les mœurs & les usages très disférens de cenx des Germains,
teis que Tacite les a décrits. C’est ie mème peuple, suivant bien de l’apparence, comme nous l’avons
remarqué ailleurs , qui reparut clans les Gaules sous le nom de Francs au iv c siécle , 8c y fonda ia pre-
miere & la plus belle Monarchie de l’Europe. Le Berri étoit alors sous ia puisiTance des Visigoths. Au-
guste en l’attribuant à l’Aquitaine avoit déclaré sa capitale Métropole de tout le pays qui s’étend depuis
ia Loire jusqu’aux Pyrénées ; 8c c’est sur cette attribution qu’est fondé 1e titre de Primat d’Aquitaine
que prend encore aujourd’hui l’Archevèque de Bourges. L’Aquitaine ayant été partagée en trois provin-
ces sous Honorius , ie Berri fut compris dans la premiere dont l’étendue est représentée par la province
ecclésiastique de Bourges.

Les Francs ne laiilerent pas long-tems les Visigoths en posiTessîon de la premiere Aquitaine. Ils s’en
rendirent maîtres après la batailie de Vouiüé, gagnée par Clovis sur Alaric qu’il tua de sa propre main.

Le Berri soumis aux François fut gouverné, comme il l’avoit été sous ies Romains 8c ies Visigoths ,
par des Comtes qui, avec le tems , convertirent en fief héréditaire une dignité qui n’étoit d’abord que
personnelie. Ces Comtes furent sous la dépendance immédiate des Ducs d’Aquitaine, 8c leurs noms
sont restés dans l’oubli jusqu’au suivant.

CHUNIBERT.

Chunibert fut établi Comte de Berri par Waifre, Duc d’A-
quitaine, avec lequel Pepin le Bref, Roi de France, étoit alors
en guerre. Ce Monarque étant venu, i’an 763 , en Berri avec
unc armée considérable , mit le siége devant la capitale , après
s’être emparé des châteaux qui l’environnoient. L’ayant em-
portée d’assaut, il en fit réparer ies fortifications, & l’unit à son
domaine par droit de conquête. Ii y mit un nouveau Comte
dont ie nom n’est point connu, avcc une forte garnison. Pour
gagner l’affedion dcs Aquitains, il traita les habitans de Bourges
avechumanité, & donna mêmeaux soldats quiavoient défendu
ia place la liberté de se retirer chez eux. Quant à Chunibert &
aux autres Scigneurs aquitains qui les avoient commandés , il
les fît pasier cn France, avec leurs familles, pour leur ôter l’en-
vie de remuer. L’an 767, étant revenu à Bourges, il y tint i’As-
semblée du Champ de Mai, 8c donna des ordres pour bâtir un
palais dans cette ville.

H U M B E R T.

778. Humbert , que ia grande Chronique de S. Dcnis
nomme Robert, fut créé Comte de Bourges par Charlemagne
Jorsqu’il donna l’Aquitaine à son fils Louis le Débonnaire ,
c’est-à-dire l’année même de la naissance de ce Prince. Hum-
bert jouit peu de tems de cette dignité. ( Bouquet. )

S T U R E.

Sture , ou Sturmius , fut le successeur d’Humbert au
Comté de Bourges. L’histoire ne fournit point d’autres iumie-
res sur sa pcrsonne.

W I F R E D.

Wifred , nommé aussi Egprid 8c Acerbd , Comte de

Bourges , fonda, I’an 818 , le Monastere de Strade , ou de
S. Genou sur l’Indre. C’est ia premiere époque connue de son
gouvernement. L’Auteur de Ia vie de S. Genou fait descendre
ce Comte d’une Maison royale, &: lui donne pour épouse Oda ,
qui ne lui cédoit pas, dit-il, en noblesse. De ce mariage na-
quit une fille nommée Agane, qui fut mariée à Robert, Maire
du Palais de Pepin, Roi d’Aquitaine, beau-frere de ce Prince
par sa sœur Ingeitrude, fils de Théodebert, Comte de Madrie,
8c arriere-petit-fils , par son perc, de Childebrand, frere de
Charies Martel. Wifred 8c son épouse , dit le même Ecrivain,
moururent vers le même tems que le Roi Pepin, c’est-à-dire
environ l’an 83 8. ( Bouquet, Vaissete. )

G É R A R D.

838. Gérard , qu’on croit faussement étre ie même que
Gérardde Roussillon , Comte en Bourgogne 8c en Provencc,
fut, à ce qu’il paroît, le successeur immédiat de Wisrcd. L’an
867 , le Roi Charles le Chauve, pour quelque sujet de mécon-
tentement qu’on ignore, le dépouilla du Comté de Bourges
pour ie donner à un Seigneur nommé Egfrid, ou Acfred , déjà
pourvu, suivant D. Mabillon , de l’Abbayc de S. Hilaire de
Poitiers 8c d’autres Bénésices ecclésiastiques. Cette nomination
occasionna une guerre entre ies deux compétiteurs. Gérard se
maintint contre les essorts d’Egfrid. Au commencement de 86 8,
il l’assiégea dans une maison où il s’étoit fortifié. Egfrid, après
une résistance vigoureuse, ayant été obligé d’en sortir pour se
soustraireaux ssammes qui l’environnoient, les gens de Gérard
sesaisirentde sapersonne, Sc lui couperent la téte qu’ils jette-
rent dansle fcu. A la nouvelle de cet événement, le Roi Charles
entra dans le Berri, où ii mit tout à feu Sc à sang. Gérard nean-
moins ne fut pas encore cette fois dépossedé, vraisemblable-
ment parce qu’il avoit trouvé moyen de faire sa paix avec le J

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TLoms. II»
 
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