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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0422
4° 4
C H R O N O L O G I E H I S T O R I Q U E
& son successcur, né à Limeuil lc 5 Juiîlet 1497 » fuc place dans
la dixicme annce de son âge à ia Cour du LCn Louis XII, en
qualité d’enfant d’honneur. Dès lors ii sit voir combien lcs
mceurs scroient dilférentes de cellcs de son pere. Un iiviezntt-
rulé, i‘lnjlruciion d‘un jeune Prince pourfe bien gouverner envers
Dieu & ie rnüride, lui ctant tombc cntre ics mains , il cn fut si
enchanté, qu’ii se mit à le transcrire, 3c achevasa copie avant
d’avoir atteint l’âgc de 1 1 ans. L’an 1 s 1 o , il fut cmancipé pai
son pere c>ui iui fit don cn même tems de laVicomte de 1 urenne
& de piusieurs autres terres, ce qu’il lui confirma, 1 an 1 5 16 ,
dans son Traité de mariage. Ce fut à cette époque qu’il prit le
titre de Vicomte de Turenne. L’an 1 yz i , la guerre etaut piete
à s’ouvrir entre l’Empereur Charles Quint & le Roi François I,
le Vicomte de Turenne alla joindre le Connetable de Bourbon ,
3c conduisit dans la viiie d’Amiens, avec quelques autres Sei-
gneurs, Ja cavalcrie de ce Pi ince. L’annec suivantc, il fut du
nombre des braves qui s’enfermerent dans Terrouenne avec
l’Amiral Chabot pour défendre cette piace contre les troupes
réunies de i’Empereur & du Roi d’Angleterre. Le Roi, 1 an
I < 14, le nomma Lieutenant-Généraldes troupes qu’il envoyoit
au-delà dcs Monts sous le commandement du Duc d’Albanie.
II étoit encore en Italie lorsque Ftançois I fut fait prisonnieiy,
le 24 Févriet 1 szy , à la bataille dc Pavie. L’année suivante, il
fut de l’Ambasfade envoyée au Roi d’Angîeterre pour traiter du
mariage de Marie, sa fille, avec Ic Roi de France 3c conclure
une ligue dcfensive avcc lui contre l’Empereur, à l’eiFet de le
contraindrc à rcndre la liberté aux enfans de François I détenus
en Espasne. 11 partit, l’an 1518, avec Lautrec pour l’Icalie, &
eut part à la conquête que ce Gcncral fit d’une pame du
Royaume de Naples. L’an 1 s 50 ( N. S. ) , s’ctant rendu en Es-
pagne par ordrc du Roi François I, avec titre d’Ambasiadeur,
il obcint de l’Empcreur la dclivrance des enfans de France
qu’il retenoit en ôtage, conclut le mariage de îa Reine Eiléo-
nore, sœur de Charles-Quint, avec le Roi son maître 5 & ,
comme son procureur spécial, épousa la Princesse le Diman-
che zo Mars de la même année. L’an 1532., le Roi s’érant trans-
porté en Bretagne pour consommer la réunion de ce Duché à
laCouronne de"France, le Vicomte de Turenne , qui fut de sa
ccmpasnie, se logea à Viileches, à trois lieues de Châtcau-
briant, 011 le Monarque tcnoit sa Cour. II y rut attaque d’une
fievre épidémique causce par les chaleurs exceisivcs des mois de
Mai & de Juin, elle l’emporta le a Juillct, trois jours après
avoir fait son testamenr. Son corps fut transporté dans une
grande pompe , que Baluze décrit en détail, aux Cordeliers de
Brive-Ia-Gaiüarde. !1 avoit époute, 1°, par contrat du 19 Avril
1510, Cathjrine, fille & héritiere de Gui d’Amboise, Sei-
gneur de Ravel ; i°, par Traité du 11 Juin 1318, Anne de ia
Tour, Daine de Montgascon, fille de Godefroi de la Tonr,
IT' du nom, veuve en premieres noces de Charles de Bourbon,
Comte de Rouisillon, 3c en secondes de Jean de Montmorenci,
Seigneur d’Ecouën , morte à Paris en 1530, dont il eut un fils,
qui suit 3 3c quatte filles.
FRANÇOIS III.
1531. François III, né au châtcau de Fcrrieres en Bour-
bonnois le 15 Janvier 1516 (V. S. ) , succéda en bas âge à
François II, son pere, dans la Vicomté de Turenne 3c la Ba-
ronie de Montgascon. II fit ses premieres armes en Italie sous
François de Bourbon , Duc d’Enguien , & se comporta si vail-
lamment à la bataille de Cérisoles, gagnée le 14 Avril 1544
par ce Prince, qu’il fut fait Chevalier dc sa main avec Biaise de
Montluc, comme étant l’un 3c l’autre des braves qui avoient
contribué le plus à la vidoire. Le Roi Henri II lui donna, l’an
1554, la charge de Capiraine de la seconde compagnie des cent
Gentilshommes de sa Maison. On le voic dans l’armée fran-
çoise , i’année suivante, en Piémont. L’an 1357, il vole au se-
cours de la ville de S. Quentin , alsicgée par Ies Espagnols 8c ies
Anglois. Il est blesse dangeteusement le 10 Août à la fameuse
bataille qui porte le nom de cette ville, dans le village d’Esfi-
gni-Ie-Grand , qui en est éloigné de deux lieues. On le porte au
camp des Anglois où i! meurt quelques jours aptès, ayant fait
son testament le 13 du même mois. Ses grandes qualités lui mé -
riterent des regrets. II avoit épousé , par contrat du 15 Février
1545 (Y. S.), ÉléonokEj fiileaînée du Connétable deMont-
morenci, dont il laisià un fils, qui suit, 8c Madeleine de la
Tour , dite Mademoiselle de Montgascon, mariée, par contrat
du 1 Janvier 1571, avec Honorat de Savoie, Comte de Tende,
Grand-Sénéchal 3c Gouverneur de Provence, mort de poison
le 8 Septembrc suivant à Montelimat.
HENRI D E L A T O U R.
1557. Hsnri de la Tour, né à Jose en Auvergne le zS
Scptembre 1555, fut élevé dans la maison du Connécable de
Montmorenci, son aïeul maternel , après la mort de Fran-
çois III, son pere, auquei il succéda dans la Vicomté de Tu-
renne 3c ses autres domaines. Appellé par fa nailsance à la pro-
felsion des armcs, son goût répondit patfaitement à cette vo-
cation. Le Roi Cbarles IX îui donna, Fan 1573 , une compa-
gnie de 30 lances, avec laquelle il alia servir au siége de la
Rochelle. L’année suivante, ii fit la campagne avec le Maré-
chal de Damville, son onck. II paroisioit alors très attaché à
la religion catholique dans laquellc il avoit écé nourri. Mais,
l’an 1575, il embrasià le calvinistnes & sui le refus que Mon-
sieur, frere du Roi Henri III, fit de lui donner le gouverne-
ment du Beiri & de l’Anjou , il se retira dans sa Vicomté de
Turenne. II n’y resta pas oisif. Ayant pris des liaisons avec le
Roi de Navarre, il fit révolter en sa faveur la plupart des places
du bas Limosin & duPérigord. II accourut, l’an 1 58 1 , au se-
cours de Cambrai dont le Duc de Parme faisoit le sicge. Mais
les efforcs qu’il sit pour se jetter dans la place ne furent point
heureux. II fut pris au mois d’Avril par les Espagnols qui le
retinrent prisonnier l’espace de deux ans 3c dix mois, & ne lui
rendirent sa liberté qu’après avoir tiré de lui s 3 mille écus de
rançon. Le Roi de Navarre , qu’il alla rejoindre ensuite, Ie
laiilà en Guienne, l’an 1585 , pour s’opposer aux forces des
Catholiques. II y eut des succès ; mais il ne put empêcher le
Duc de Mayenne de prendre Castillon sur la Dordogne le 19
Août 1586, après deux mois de siége. Bien résolu de réparer
cette perte, il vint à bout, l’année suivante, de reprendre
Castillon, le 10 Mars , par escalade. Le io Oèlobre de la
même année, il eut part à la visftoire remportée par le Roi de
Navarre à la bataille de Coutras. Ce Prince étant monté sur
le trône de France en iC<9 sous le nom de Henri IV, il re-
doubla de zele pour sa défense, & l’accompagna en 1590 au
siége de Paris. Henri IV l’envoya , l’année (uivante , vers la
Reine d’Angleterre 3c les Princes protestans d’Allemagne pour
soilicitcr du secours. A son rctour , le Roi , pour reconnoître
ses serviccs, lui fît épouser, le 15 Oâobre 591, Char-
lottede la Marck , héritiere du Duché de Bouillon & de la
Principauté de Sedan. A cette faveur le Monarque ajouta Ie
bâton de Maréchal de France, dont il l’honora le 9 Mars 1591.
Dès lors il ne sut plus connu que sous le nom de Maréchal de
Bouillon. L’an 1594, ilperdit, le ; 5 Mai, Charlotte , sa femme,
qui moutut sans laisser de postérité. La succesiîon de cette Prin-
cesse, qui l’avoit fait son légataire pour les Souverainetés de
Bouillon 3c de Sedan , & les autres terres qu’elle posiédoit au
droit écrit, occasionna un grand procès entre lui & deux héri-
tiers naturels, Ie Duc de Montpensier & le Comte de Maule-
vrier. Deux accommodemens que le Roi ménagea entre lui 3c
ses deux parties , l’un en 1594 avec le premier , l’autre avec
le second en 1601 , lui assurerent la jouissance paisible des ri-
ches domaincs que sa femme lui avoit laisies. Mais sa recon-
noisiance nerépondit pas auxobligations qu’il avoit à ce Prince.
Accusé d’avoir trenipé dans la conspiration du Maréchal de
Biron, au lieu de se justifier , il se sauva dans le Palatinat,
d’ou , étant revenu i’an i 606, il obtint son pardon du Roi par
ses ‘oumillions. Après la mort de Henri IV il entra dans les
faèlions qui s éleverent à la Cour sous la régence de la Reine
Marie de Médicis , puis sous le ministere du Connétable de
Luines. Une maladie dont il fut attaqué à Sedan au tnilieu de
nouveaux projets qu’il formoit, l’enleva le 15 Mars 16x3.
D Isabi-lle de Nassau, qu’il avoit époufëe en secondes 110-
ces, il laissa Frédéric-Maurice, son successeur, & d’autres en-
fans. { Voy. Charlotte de la Marck & Henri de la Tour parmi
les Ducs de Bouillon, oii vous trouvere^ aujji la Juite des Vi-
comtes de Turenne jusqua la vente saite de cette Principauté
au Roi Louis XVen 173 8e
CHRONOLOGIE
C H R O N O L O G I E H I S T O R I Q U E
& son successcur, né à Limeuil lc 5 Juiîlet 1497 » fuc place dans
la dixicme annce de son âge à ia Cour du LCn Louis XII, en
qualité d’enfant d’honneur. Dès lors ii sit voir combien lcs
mceurs scroient dilférentes de cellcs de son pere. Un iiviezntt-
rulé, i‘lnjlruciion d‘un jeune Prince pourfe bien gouverner envers
Dieu & ie rnüride, lui ctant tombc cntre ics mains , il cn fut si
enchanté, qu’ii se mit à le transcrire, 3c achevasa copie avant
d’avoir atteint l’âgc de 1 1 ans. L’an 1 s 1 o , il fut cmancipé pai
son pere c>ui iui fit don cn même tems de laVicomte de 1 urenne
& de piusieurs autres terres, ce qu’il lui confirma, 1 an 1 5 16 ,
dans son Traité de mariage. Ce fut à cette époque qu’il prit le
titre de Vicomte de Turenne. L’an 1 yz i , la guerre etaut piete
à s’ouvrir entre l’Empereur Charles Quint & le Roi François I,
le Vicomte de Turenne alla joindre le Connetable de Bourbon ,
3c conduisit dans la viiie d’Amiens, avec quelques autres Sei-
gneurs, Ja cavalcrie de ce Pi ince. L’annec suivantc, il fut du
nombre des braves qui s’enfermerent dans Terrouenne avec
l’Amiral Chabot pour défendre cette piace contre les troupes
réunies de i’Empereur & du Roi d’Angleterre. Le Roi, 1 an
I < 14, le nomma Lieutenant-Généraldes troupes qu’il envoyoit
au-delà dcs Monts sous le commandement du Duc d’Albanie.
II étoit encore en Italie lorsque Ftançois I fut fait prisonnieiy,
le 24 Févriet 1 szy , à la bataille dc Pavie. L’année suivante, il
fut de l’Ambasfade envoyée au Roi d’Angîeterre pour traiter du
mariage de Marie, sa fille, avec Ic Roi de France 3c conclure
une ligue dcfensive avcc lui contre l’Empereur, à l’eiFet de le
contraindrc à rcndre la liberté aux enfans de François I détenus
en Espasne. 11 partit, l’an 1518, avec Lautrec pour l’Icalie, &
eut part à la conquête que ce Gcncral fit d’une pame du
Royaume de Naples. L’an 1 s 50 ( N. S. ) , s’ctant rendu en Es-
pagne par ordrc du Roi François I, avec titre d’Ambasiadeur,
il obcint de l’Empcreur la dclivrance des enfans de France
qu’il retenoit en ôtage, conclut le mariage de îa Reine Eiléo-
nore, sœur de Charles-Quint, avec le Roi son maître 5 & ,
comme son procureur spécial, épousa la Princesse le Diman-
che zo Mars de la même année. L’an 1532., le Roi s’érant trans-
porté en Bretagne pour consommer la réunion de ce Duché à
laCouronne de"France, le Vicomte de Turenne , qui fut de sa
ccmpasnie, se logea à Viileches, à trois lieues de Châtcau-
briant, 011 le Monarque tcnoit sa Cour. II y rut attaque d’une
fievre épidémique causce par les chaleurs exceisivcs des mois de
Mai & de Juin, elle l’emporta le a Juillct, trois jours après
avoir fait son testamenr. Son corps fut transporté dans une
grande pompe , que Baluze décrit en détail, aux Cordeliers de
Brive-Ia-Gaiüarde. !1 avoit époute, 1°, par contrat du 19 Avril
1510, Cathjrine, fille & héritiere de Gui d’Amboise, Sei-
gneur de Ravel ; i°, par Traité du 11 Juin 1318, Anne de ia
Tour, Daine de Montgascon, fille de Godefroi de la Tonr,
IT' du nom, veuve en premieres noces de Charles de Bourbon,
Comte de Rouisillon, 3c en secondes de Jean de Montmorenci,
Seigneur d’Ecouën , morte à Paris en 1530, dont il eut un fils,
qui suit 3 3c quatte filles.
FRANÇOIS III.
1531. François III, né au châtcau de Fcrrieres en Bour-
bonnois le 15 Janvier 1516 (V. S. ) , succéda en bas âge à
François II, son pere, dans la Vicomté de Turenne 3c la Ba-
ronie de Montgascon. II fit ses premieres armes en Italie sous
François de Bourbon , Duc d’Enguien , & se comporta si vail-
lamment à la bataille de Cérisoles, gagnée le 14 Avril 1544
par ce Prince, qu’il fut fait Chevalier dc sa main avec Biaise de
Montluc, comme étant l’un 3c l’autre des braves qui avoient
contribué le plus à la vidoire. Le Roi Henri II lui donna, l’an
1554, la charge de Capiraine de la seconde compagnie des cent
Gentilshommes de sa Maison. On le voic dans l’armée fran-
çoise , i’année suivante, en Piémont. L’an 1357, il vole au se-
cours de la ville de S. Quentin , alsicgée par Ies Espagnols 8c ies
Anglois. Il est blesse dangeteusement le 10 Août à la fameuse
bataille qui porte le nom de cette ville, dans le village d’Esfi-
gni-Ie-Grand , qui en est éloigné de deux lieues. On le porte au
camp des Anglois où i! meurt quelques jours aptès, ayant fait
son testament le 13 du même mois. Ses grandes qualités lui mé -
riterent des regrets. II avoit épousé , par contrat du 15 Février
1545 (Y. S.), ÉléonokEj fiileaînée du Connétable deMont-
morenci, dont il laisià un fils, qui suit, 8c Madeleine de la
Tour , dite Mademoiselle de Montgascon, mariée, par contrat
du 1 Janvier 1571, avec Honorat de Savoie, Comte de Tende,
Grand-Sénéchal 3c Gouverneur de Provence, mort de poison
le 8 Septembrc suivant à Montelimat.
HENRI D E L A T O U R.
1557. Hsnri de la Tour, né à Jose en Auvergne le zS
Scptembre 1555, fut élevé dans la maison du Connécable de
Montmorenci, son aïeul maternel , après la mort de Fran-
çois III, son pere, auquei il succéda dans la Vicomté de Tu-
renne 3c ses autres domaines. Appellé par fa nailsance à la pro-
felsion des armcs, son goût répondit patfaitement à cette vo-
cation. Le Roi Cbarles IX îui donna, Fan 1573 , une compa-
gnie de 30 lances, avec laquelle il alia servir au siége de la
Rochelle. L’année suivante, ii fit la campagne avec le Maré-
chal de Damville, son onck. II paroisioit alors très attaché à
la religion catholique dans laquellc il avoit écé nourri. Mais,
l’an 1575, il embrasià le calvinistnes & sui le refus que Mon-
sieur, frere du Roi Henri III, fit de lui donner le gouverne-
ment du Beiri & de l’Anjou , il se retira dans sa Vicomté de
Turenne. II n’y resta pas oisif. Ayant pris des liaisons avec le
Roi de Navarre, il fit révolter en sa faveur la plupart des places
du bas Limosin & duPérigord. II accourut, l’an 1 58 1 , au se-
cours de Cambrai dont le Duc de Parme faisoit le sicge. Mais
les efforcs qu’il sit pour se jetter dans la place ne furent point
heureux. II fut pris au mois d’Avril par les Espagnols qui le
retinrent prisonnier l’espace de deux ans 3c dix mois, & ne lui
rendirent sa liberté qu’après avoir tiré de lui s 3 mille écus de
rançon. Le Roi de Navarre , qu’il alla rejoindre ensuite, Ie
laiilà en Guienne, l’an 1585 , pour s’opposer aux forces des
Catholiques. II y eut des succès ; mais il ne put empêcher le
Duc de Mayenne de prendre Castillon sur la Dordogne le 19
Août 1586, après deux mois de siége. Bien résolu de réparer
cette perte, il vint à bout, l’année suivante, de reprendre
Castillon, le 10 Mars , par escalade. Le io Oèlobre de la
même année, il eut part à la visftoire remportée par le Roi de
Navarre à la bataille de Coutras. Ce Prince étant monté sur
le trône de France en iC<9 sous le nom de Henri IV, il re-
doubla de zele pour sa défense, & l’accompagna en 1590 au
siége de Paris. Henri IV l’envoya , l’année (uivante , vers la
Reine d’Angleterre 3c les Princes protestans d’Allemagne pour
soilicitcr du secours. A son rctour , le Roi , pour reconnoître
ses serviccs, lui fît épouser, le 15 Oâobre 591, Char-
lottede la Marck , héritiere du Duché de Bouillon & de la
Principauté de Sedan. A cette faveur le Monarque ajouta Ie
bâton de Maréchal de France, dont il l’honora le 9 Mars 1591.
Dès lors il ne sut plus connu que sous le nom de Maréchal de
Bouillon. L’an 1594, ilperdit, le ; 5 Mai, Charlotte , sa femme,
qui moutut sans laisser de postérité. La succesiîon de cette Prin-
cesse, qui l’avoit fait son légataire pour les Souverainetés de
Bouillon 3c de Sedan , & les autres terres qu’elle posiédoit au
droit écrit, occasionna un grand procès entre lui & deux héri-
tiers naturels, Ie Duc de Montpensier & le Comte de Maule-
vrier. Deux accommodemens que le Roi ménagea entre lui 3c
ses deux parties , l’un en 1594 avec le premier , l’autre avec
le second en 1601 , lui assurerent la jouissance paisible des ri-
ches domaincs que sa femme lui avoit laisies. Mais sa recon-
noisiance nerépondit pas auxobligations qu’il avoit à ce Prince.
Accusé d’avoir trenipé dans la conspiration du Maréchal de
Biron, au lieu de se justifier , il se sauva dans le Palatinat,
d’ou , étant revenu i’an i 606, il obtint son pardon du Roi par
ses ‘oumillions. Après la mort de Henri IV il entra dans les
faèlions qui s éleverent à la Cour sous la régence de la Reine
Marie de Médicis , puis sous le ministere du Connétable de
Luines. Une maladie dont il fut attaqué à Sedan au tnilieu de
nouveaux projets qu’il formoit, l’enleva le 15 Mars 16x3.
D Isabi-lle de Nassau, qu’il avoit époufëe en secondes 110-
ces, il laissa Frédéric-Maurice, son successeur, & d’autres en-
fans. { Voy. Charlotte de la Marck & Henri de la Tour parmi
les Ducs de Bouillon, oii vous trouvere^ aujji la Juite des Vi-
comtes de Turenne jusqua la vente saite de cette Principauté
au Roi Louis XVen 173 8e
CHRONOLOGIE