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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0733

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DES SIRES.OU BARONS.DE COUCI. 7ï5

CHRONOLOGIE IIISTORIQUE

D E S

SIRES, o u BARONS, DE COUCL

Couci, en latin Cocllciacus, Cociacum , Coceium, et Cocceium , est un nom commun à une viiïe et üil
Viiïage du Laonnois, distans l’un de l’autre d’un quart de lieue, entre Soissons, Laon et Noyon. La viiïe, si-
tuée sur une montagne, étoit autrefois défendue par un cliâteau dont il reste une tour remarquable par sa
hauteur qui est de 172 pieds, et sa circonférence qui en a 3o5. Elle étoit entourée, à quelque distance,
d’une forte muraille beaucoup moins haute, qui avoit 18 pieds d’épaisseur. On sent bien qu’avant l’inven-
tion de la poudre il devoit être impossible de forcer et la muraille et la tour, qui se protégeoient récipro-
quement. Le Cardinal Mazarin fit sauter la muraille en 1652, et la tour a été fendue du haut en bas par
le grand tremblement de terre du 18 Septembre 1692. Mais elle ne subsiste pas moins comme un monu-
ment extraordinaire de l’industrie humaine et de la magnificence des anciens Sires de Couci. Cette terre a
toujours étéregardée comme une des plus anciennes et des principales Baronies du Royaume. » Item est vrai,

« dit un ancien monument, qu’entre les autres ia Baronie de Coucy, qui est composée de trois Châtellenies ,

3) Coucy, la Fere et Marle, est une des plus anciennes et plus notables Baronies du Royaume ; item que
» ladicte Baronie de Coucy est tenue en foy et hommage du Roy nostre Sire et de sa Couronne, et si no-
>3 blement, quele Seigneur et Baron n’est tenu faire foy et hommage sinon à la personne du Roy propre-
3) ment 33. (Ducliêne, Hist. de la M. de Guines , p. 672. )

La Seigneurie de Couci étoit originairement une de ces Pairies du Royaume qui, comme les grands
Duchés et Comtés, 11e devoient cette prérogative éminente qu’à leur mouvance immédiate du trône. Les
Sires de Couci n’ont porté généralement que le titre de Baron , qui fut synonyine de Pair jusques bien
après S. Louis. II s’établit ensuite entre la Baronie et la Pairie une distinction qui finit par priver peu à peu
de la dignité de Pair les Couci-Guines, issus des autres par fernmes, et leurs successeurs dans la Baronie de
Couci.

Le villagede Couci, plus ancien quelaville, avoit été donné par Clovis à l’Eglise de B.eims. Herbertll,
Comte de Verinandois, ayant obtenu du Roi Raoul et du Pape JeanX l’Archevêché de Reims pour Hugues,
son fils, âgé seulement de cinq ans, prit en main l’administration de tous les revenus de cette Eglise, et
demeura aussi possesseur de la terre de Couci. Après samort elle tomba entre les mains de Bernard, Sei-
gneur de Senlis, son parent. Hugues le Grand, Comte de Paris, et Thibaut le Tricheur, Comte de Blois,
la posséderent depuis en commun, mais fort peu de tems; Artaud, compétiteur de Hugues, fils d’Herbert,
h pourle Siége de Reims, les ayant contraints de la lui remettre en 949. Thibaut rentra, Pannée suivante,
dans la ville et le château de Couci, au moyen des intelligences qu’il avoit pratiquées avec la garnison. Ce-
lui-ci transmit à Eudes, son fils, la Sirerie de Couci avec le Comté de Blois, à la charge d’un surcens ( 1) de
| 60 sous envers l’Eglise de Reims, suivantle Traité qu’il avoit fait avec l’Archevêque Odolric. Ce droit fut

1 transporté depuis par ce Prélat à l’Abbaye de S. Remi, qui en a été servie jusques vers la fin du xv e siécle,

| comme divers actes le justifient. Mais la terre de Couci ne passa pas aux descendans d’Eudes. Divers Che-

valiers, presque tous inconnus, s’en emparerent, et en jouirent successivement jusqu’après le milieu du
xi e siécle, qu’elle tomba dans une Maison ancienne qui la conserva pendant deux siécles, et s’illustra par
des actions éclatantes, les unes bonnes, les autres mauvaises, les unes vraies, les autres en partie fabuleuses.

ENGUERAND I.

Enguerand I, surnommé de la Fere , parce qu’il
faisoit apparemment son principal séjour en ce lieu,
Seigneur de Boves d’où sa Maison tiroit son nom,

étoit, en io85, Comte d’Amiens, dont il devint pos-
sesseur après Gui et Ives, qui avoient succédé au

B. H. Simon depuis sa retraite à l’Abhaye de S. Claude.

11 jouissoit en 1086 de la Sirerie de Couci, qu’il te-
noit de Dreux, son pere, que les anciens monumens

I (1) Ce cens n’emportoit aucune mouvance féodale ou autre

envers l’Abbaye de S. Remi. Ce ne fut que l’équivalent d’une in-
demnité permanente accordée à l’Eglise de Reims comme prix
de la cession qu’elle faisoit, et par consdquent semblable à ces an-
ciennes redevances qu’on payoit aux Eglises sous la seconde race
pour celles de leurs terres que nos Rois donnoient à titre de pré-
caires aux laïques pour les tenir immédiatement d’eux et de leur
Couronne, de même que les autres Fiefs immédiats. Cela est prouvé
particuliérement pour Couci par une foule d’actes et de faits qui
constatent son immédiateté effective dans tous les tems postérieurs
à l’accord de 965 , et sur-tout par une Charte de 1116, rapportée
dans l’Histoire de la Maison de Guines par Duchêne (p. 024) sous
l’an 1118 ( il falloit mettre 1116.) On y voit que, quoique les pré-
1 décesseurs d’Enguerand, alors Sire de Couci, eussent toujours payé

le cens, ce Seigneur l’avoit toujours refusé, mais qu’après de longs
et ruineux débats il promettoit de le payer. C’eût été le cas sans
doute de parler aussi d’une mouvance quelconque de la terre de
Couci, à raison du cens envers l’Abbaye de S. Remi, si elle avoit
seulement fondé la moindre prétention à cet égard. Mais il n’y a
pas un seul mot qui tende à le faire croire. Ainsi toutes les conve-
nances comme toutes les preuves de fait, démontrent que la terre
deCouci ne cessa point d’être immédiate par l’accord de 965 , et
qu’en cessant de faire partie d’une Baronie ecclésiastique, elle de-
vint aussitôt une Baronie laïque, distinctes, éparée, et parfaitement
égale en dignités et en prérogatives à toutes les autres Baronies im-
médiates du Royaume , quoique son étendue et sa puissance ne
fussent pas comparables à celles des grands Duchés et Comtés.
 
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