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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0845

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DES DUCS DE NORMANDIE, DES COMTES D’ANJOU ET DU MAINE. 8z7

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

DES DUCS D E NORMANDIE;

DES COMTES D’ANJOU ET DES COMTES DU MAINE.

DUCS DE NORMÀNDIE.

Cette portion de la Gaule Celtique
qu’on nomme aujourd’liui.Norman-
die étoit divisée , lorsque Jules-Cé-
sar en fit la conquête par ses Lieu-
tenans, en onze cîtés, dont la der-
niere étoit composée des Isles voisi-
nes. Auguste réduisit ces cités àsept,
qui furent attribuéës à la 2 e Lyon-
noise dans la division des Gaules
qui fut faite sous l’empire d’Hono-
rius. Les François ayant conquis les
Gaules, cette province fit partie de
la Neustrie sous les Rois Mérovin-
giens. Par le partage que firent en-
tre eux les enfans de Louis Ie Dé-
bonnaire , elle tomba dans le lot de
Charles le Chauve. Ce Prince en
donna le commandement,avec celui
de tous les pays voisins situés entre
la Seine et la Loire, à Robert, tige
des Capétiens ; c’est ce qu’on nom-
ma pour lors le Duché de France.
Robert rnérita le surnom de Fort
par ses exploits. Sa valeur toutefois,
et celle de ses successeurs, furent in-
sufüsantes pour arrêter les courses
d’un peuple sorti de DanemarcK
et de la Norwege, qu’on appella Nor■
mands , c’est-à-dire gens du Nord.
Depuis près de cent ans , ces barba-
res venoient fréquemment ravager
les côtes de France, puis s’en re-
tournoient chargés de dépouilles.
Mais après la bataille de Fontenai,
qui moissonna tant de milliers de
François, le Royaume étant épuisé
et hors d’état de leur résister, ils fi-
rent des courses jusques dans le
cceur de la France, porterent le fer et
le feu dans les proviuces les plus re-
culées, et enfin s’établirent dans
celle qui porte aujourd’hui leur nom.

Cette province, bornée à l’Est par
la Picardie et l’Isle de France, au
Nord par la Manche , à l’Ouest par
l’Océan , au Sud par le Perche , le
Maine et une partie de la Bretagne ,
a de longueur environ 60 lieues sur
32 de largeur. Elle comprend sept
Evêchés, Rouen, Bayeux, Avran-
ches, Evreux, Séez, Lisieux et Cou-
tances ; et se divise en trois Généra-
lités , Rouen, Caen et Alençon.
Pour ce qui concerne l’ordre judi-
ciaire, la Normandie se partage en
sept grands Bailliages , chaque Bail-
liage en Vicomtés , chaque Vicomté
en Sergenteries, et. chaque Sergen-
terie en plus ou moins de paroisses,
à proportion de son étendue. Ces

COMTES D’ANJOü.

L’Axjou , Pagus Andegavensis , ou
Andicavensis, situé entre le Maine ,
la Bretagne, le Poitou et la Touraine,
a pour capitale la ville d’Angers,
appellée solis les Romains Julioma-
gus. La petite riviere de Layon, La-
dis , qui tombe dans la Loire au-
dessous de Glonne, oli S. Florent-
le-Vieux , terminoit autrefois l’An-
jou ; par conséquent le canton de
Mauges , Pagus Medalgiensis, n’é-
toit pas encore compris, coinrne il
l’est aujourd’hui, dans le diocèse
d’Angers. C’est la remarque de M.
de Valois contre le Géographe San-
son. Les Angevins, subjugués par
César , voulurent secouer le joug
des Romains presque aussitôt qu’ils
l’eurent pris. Leur Chef osa faire le
siége de Poitiers ; mais, obligé de le
lever, il reprit la route cle l’Anjou.
Fabius , Lieutenant-Général de Cé-
sar, le poursuivit dans sa retraite,et,
l’ayant atteint au passage de la Loire,
il défit entièrement son armée. De-
puis ce tems l’Anjou resta soumis
aux Romains , jusqu’au régne d’Ho-
norius, époque d’un bouleversement
universel dans l’Empire d’Occident,
et de l’irruption des Barbares dans
ses disférentes provinces. Les Visi-
goths envahirent une partie de l’An-
joLi. Les Francs, qui vinrent en-
suite , voulurent s’emparer de l’au-
tre. ÀEgidius, ou Gilles, maître de
la milice des Romains, fit venir
Odoacre, Roi des Saxons , pour l’ai-
der à défendre l’Anjou. Tandis que
ce renfort arrive, AEgidius meurt,
etPaul, son successeur, cede au Roi
des Saxons la ville d’Angers avec
les Isles de la Loire, où ii se can-
tonne. Mais Childéric, Pvoi des
Francs, enleve aux Saxons la ville
d’Angers , l’an gôg, après avoir tué
le Comte Paul de sa main. Le vain-
queur, par cetüe double défaite,
incorpore l’Anjou à ses autres con-
quêtes. Cette province fut, sous la
seconderace de nosRois, divisée en
deux Comtés, l’un au-delà de la
riviere de Maine ou Mayenne, dont
Château-Neuf étoit la capit'ale, l’au-
tre en-deçà de la même riviere ,
ayant pour capitale Angers. Le
Comté d’outre-Maine, qu’on nomma
aussi la Marche Angevine., fut
donné , l’an 85o , par le Roi Charles
le Chauve à Pvobert le Fort, pourle
défendre contre les Bretons et les

COMTES DUMAÎNE.

Le Maine , province située
entre la Bretagne, l’Anjou,
laTouraine, le Vendomois,
le Perche et la Normandie,
étoit originairement occu-
pé par trois peuples , les
Aulerci Cenomani , qui
étoient les plus nombreux,
les Aulerci Diablintes, et
les Arvii. ( D’Anville. )
Mais le nom des premiers
a prévalu dans le pays, qui
n’est presque plus connu
depuis le quatrieme siécle
que sous le nom de Ceno-
mania. Les Manseaux fu-
rent du nombre de ceux
qui par leurs colonies se
rendirent maîtres , sous
Bellovese, leur Ches, de la
partie de l’Italie que les Ro-
mains appellerent depuis
Gaule Cisalpine. Ils y bâti-
rent en particulier les Yilles
de Trente , de Creme , de
Bergame , de Bresse , de
Crémone, de Mantoue et
de Vérone , dont les peu-
ples continuerent d’êtreap-
pellés, de leur ancien nom,
Cenomani. Ceci arriva vers
l’an 164 de Rome , ôço
ans avant J. C. Les Man-
seaux , lorsque César en-
tra dans les Caules, se con-
fédérerent avec les Auver-
gnats et d’autres peuples ,
pour défendre leur liberté.
Apprenant qu’il faisoit le
siége d’Alise, ils accouru-
rent au secours de la place;
mais l’habileté du Général
romain rendit leurs efforts
inutiles. Marchant de con-
quête en conquête, il arriva
enfinsurleurs terres, et les
contraignitdesubir le joug.
Les Francs dans la suite
eurent moins'de peine àles
réduire sous leurs loix. Fa-
tigués et excédés par Ies
exactions des Osficiers ro-
inains, ils s’oflrirent d’eux-
mêmes à ces nouveaux con-
quérans. On ne sait pas la
date précise de cette révo-
lution; mais on voit qLie, dLi
terns de Clovis , Rigoiner,
Pri nce d u sang de Mérovée,
possédoit le Maine à titre ;
 
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