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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0827

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DES COMTES, PUIS DUCS,D£ VENDOME.

809

CHRONOLOGIE IIISTORIQUE

D E S

COMTES, puis DUCS, D E YENDÔME.

Le Vendomois, Pagus Plnclocinensis, appellé par corruption Pagus Hindusnisus clans un des Capitulaires
de Charles le Chauve, tiresonnom de son chef-lieu, qui n’étoit qu’un petit château, castellum T' indoci-
num, du tems de Grégoire de Tours, le plus ancien auteur qui en ait parlé. ( L. IX , c. 20. ) Les limites clu
Vendomois sont le Perche au Nord , le Blaisois à l’Orient, la Touraine au Midi, et le Maine ou Mayenne à
l’Occident. 11 est compris aujourd’liui dans le diocèse de Blois, et faisoit partie auparavant de celui de Char-
tres, dont les Evêques étoient même autrefois Suzerains du château de Vendôine, comme 011 le voit par une
lettre de FuIbert,Evêque de Chartres, écrite après l’an 1007 àun homme qu’ilqualifie nob!e,et dont il ne mar-
que le nom que par la lettre R : Hæc à vobis exigo, lui dit-il, securitatem de mea vita et membris et terra
quam habeo.....de auxilio vestro contra omnes homines, salvâsidelitate Roberti ( Regis ), cle rèceptu Kin-
docini castri acl meum usum et meorurn sidelium qui vobis assecurabunt ïlliul. ( Bouquet, T. X, p. 447* )
Les Comtes d’Anjou, qui possédoient le Vendomois jusqu’à Hugues Capet, étoient donc vassaux des Evêques
de Chartres pour le château de Vendôme. Du reste celui à qui Fulbert écrit nous paroit être un Vicomteou
un Châtelain de Vendôme.

Le Vendomois, pour le spirituel, a de tout tems été partagé entre deux diocèses : la partie qu’on a depuis
nommée le bas Vendomois, a toujours été comprise dans le diocèse du Mans-, celle qu’on appelle le haut Ven-
domois appartenoit au diocèse de Chartres avant l’érection faite en 1697 de i’Evêclié de Blois, auquel elle
a été depuis attribuée.

BOUCHARD I.

Bouchard I, dit le Vieux , filspuîné de Foulques le
Bon, Comte cl’Anjou , et de Gerberge, sa femme, sui-
vant D. Bouquet ( T. X, p. 35o, n. ) , reçut de son
pere en partage les terres de Vendôme, de Montoire,
de Lavardin,et d’autres, qui formerent depuis le Comté
de Vendôme. Ce fut un des plus zélés partisans de
Hugues Capet, Duc et ensuite R.oi de France, avec
lequel il avoit été élevé. Sa probité , ses talens et ses
services, lui mériterent l’eslime et la confiance de ce
Prince, qui le mit à la tôte de son Conseil. Aymon,
Comte de Corbeil, étant venu à mourir, le Monarque
fit épouser Elisabeth , sa veuve, à Bouchard; et en
considération de ce mariage, il lui donna le château
de Melun , et le fit Comte (1) de Paris. Doin Mabillon
ajoute qu’il lui conféra de plus la charge de Grand-
Sénéchal, que le Iloi Lothaire avoit créée en faveur
de Geofroi Grisegoneile, Comte d’Anjou et frere de
Bouchard. Tant d’honneurs et de richesses accumulcs
sursa tête ne lui corrompirent point le cœur: il n’usa
de son pouvoir et de son crédit que pour faire du bien.
Voyant l’Abbaye de S. Maur-des-Fossés tombée dans
le relâchement, il la demanda en commende au Iloi,
dans le dessein d’y mettre la réforme. L’ayant obtenue,
il y fit venir S. Mayeul, Abbé de Cluni , avec un
noinbre de ses Ileligieux, qui remplirent parfaitement

les intentions du Comte. S. Mayeul, après avoir ré-
tabli le bon ordre à S. Maur, prit congé de sa colonie
qu’il y laissa, et retourna à Cluni. Entre les biens que
donna Bouchard à S. Maur, il faut compter la terre
de Neuilli-sur-Marne. L’acte de cette donation est du
xni des Calendes de Mai 1298, et souscrit par Bou-
chard, Elisabeth sa femme, et Renaud leur fils. (Du-
bois, Hist. Eccl. de Paris, T. 1, p. 621. ) Le Roi Robert,
lils et successeur de Flugues Capet, hérita des senti-
mens de son pere envers le Comtc Bouchard. Eudes
le Champenois, depuis Comte de Blois, jaloux de la
saveur de ce dernier, entra sur ses terres à main ar-
mée l’an 999, et lui enleva le château de Melun par
la trahison de Gauthier, Gouverncur de la place, et
de sa femme, qu’il avoit corrompus par argent. (L’Abbé
Velli dit que le dessein d’Eudes , en s’emparant de
Melun , étoit de se ménager une communication entre
ses Etats de Blois et de Ghampagne. Mais Eudes alors
n’étoit pas encore Comte de Blois.) Bouchard, peu
de tems après , reprit .Melun avec le secours du Roi et
du Duc de Normandie. Eudes, qui s’y étoit enfermé,
trouva moyen de s’évader ; mais Gauthier et sa femmc
furent pris et pendus comme traitres. On en vint en-
suite à une bataille, où le Comte de Champagne lut
entièrement défait. Bouchard , étant parvenu à un âge
fort avancé, quitta la Cour, et se retira dans l’Abbaye
J de S. Maur-des-Fossés , où il mourut l’an 1012, sui-

(1) On a dit ci-devant (T. I, p. 56/, col. 1 ) que Hugues Capet,
à son avénement à la Couronne, y réunit le Comté de Paris. Cela
11e contredit pas ce que nous avançons ici d’après l’auteur de la vie
du Comte Bouchard {apitd Duchêne, Hist. sranç., T. V, p. 1 )6)
que Hugues Capet, lui ayant fait épouser Elisabeth, le créa Comte de
Melun et Comte de Paris, après lui avoir déja donné le Comté
de Corbeil. In e/uo copulœ thalamo dcdit Hugo Rex sibi suleli
Corniti castrum Milidunum, atcjue jam dictiun Corboilum Co-
mitatumcjue Parisiacæ urbis, talitenjue rcgalis Cotnes esfcitur.

Rcmarquez ces mots, rcgalis Comes, qui ne peuvent tomber que
sur les Comtés de Paris et de Melun, où l’on ne voit ptus que des
Vicomtes depuis HuguesCapet, au lieu quejusqu’audouziemesiécle
on a des Comtes de Corbeil, dont le Domaiye ne hit pas un don
de Hugues Capet, mais le douaire (pi’Elisabeth avoit apporté à
Bouchard dc son preinier mariage. Ces termes regtdis Cumcs 11e
signifient donc proprement qu’un Vicomte qid exerçoit cpnnne
Lieutenant l’autorité du Roi dans le Parisis.

Tome 11,
 
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