DES BARONS ET COMTES DE MONTFORT-L’AMAURI. 675
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
BARONS, puis COMTES, DE MONTFORT-L’AMAURI.
La -ville de Montfort, surnommée rAmauri, de ITui de ses Seigneurs, située sur une montagne
dans le Mantois, entre Chartres etParis, estle chef-lieu d’une terre dontles premiers pro-
priétaires ne sont pas bien connus. L’opinion la plus probable les fait descendre d’un Guil-
laume, Comte en Hainaut, arriere-petit-hls par Amauri I, son pere, de Baudouin Bras-de-
fer, Comte de Flandre, et de Judith, hlle de Charles le Chauve. Guillaume épousa, dit-on,
Fhéritiere de Montfort et d’Epernon, laquelle survécut à son mari (mortFan ioo3 au plutôt),
clont elle eut un fils, qui suit.
AMAURI II.
Amauri II, fxls de Guillaume, lui succéda, ou, si
l’on veut, à sa mere, dans les terres de Montfort et
d’Epernon. II souscrivit, l’an 1028 , avec Eudes II,
Comte de Champagne, Guillaume IV, Comte d’Au-
vergne , Foulques Nerra, Comte d’Anjou , et d’autres
Seigneurs , la pancarte par laquelle le lloi Robert con-
firmales possessions de i’Abbaye de Coulombs. Après
la mort de ce Monarque, il s’attacha au Roi Elenri,
son fils ainé, que la Reine Constance, appuyée des
Comtes de Champagne et de Flandre , vouloit exclure
du trône pour faire régner en sa place Robert, son
frere cadet, ou plutôt pour régner elle-même sous le
nom de ce dernier. Amauri donna un bon conseil à
Henri, qui fut d’aller trouver Robert, Duc de Nor-
mandie, pour le mettre dans ses intérêts. Flenri prit en
esfet ce parti, et s’en trouva bien. L’an io53 , Amauri
fit don à l’Abbaye de Marmoutier du village de Séni-
court, au pays chartrain, et de quelques Eglises voi-
sines. L’histoire depuis ce tems ne fait plus mention
de lui. II avoit épousé Bertrade, ou Berteïs , dont
il eut Simon, qui suit, et Mainier, Seigneur d’Eper-
non.
S I M O N I.
Simon I, fds d’Amauri II, lui succéda dans la Ba-
ronie de Montfort. Fidele au Roi Flenri, comme l’a-
voit été son pere , il aida ce Prince , l’an io58, à
reprendre le chàteau de Tilliers, dont Guillaume le
Bâtard, Duc de Nonnandie, s’étoit emparé. (Mabil.
Ann. B., T. IV, p. 581.) L’an 1067, il assista à la
célebre Assernblce des Grands du Royaume, convo-
quée par le Roi Philippe I', pour être présens à la dé-
dicace de l’Eglise de S. Martin des Champs, près de
Paris. II donna, l’an 1072, du consentement de son
fils aîné, le Prieuré de S. Martin de Montfort a l’Ab-
baye de S. Magloire de Paris. II mourut l’an 1087, et
fut enterré au cimetiere de l’Eglise de S. Thoinas d’E-
pernon. Simon avoit épousé en premieres noces, vers
i’an io55 , Isabelle , fille et héritiere de Hugues I,
dit Bardoul, Seigneur de Broyes et de Nogent. Le
nom de sa seconde femme est inconnu. Agnès , fille
de Richard, Comte d’Evreux, qu’il fit enlever de nuit,
suivant Ordéric Vital, par Raoul II, Seigneur de Toéni
et de Conches, dont elle étoit sœur utérine, fut sa
troisieme femme. Du premier lit il eut Amauri, qui
suit; Isabelle, mariée, l’an 1077, à R.aoul II, Sei-
gneur de Toéni et de Conches , laquelle , après la mort
de son époux, arrivée le 24 Avrii 1102, se fit Reli-
gieuse à ldautesbruyeres ; et Eve, mariée, en 1119, à
Guillaume Crêpin I, Seigneur du Bec-Crêpin. Du
troisieme lit sortirent Richard et Simon, qui viendront
ci-après ; Amauri ,quilessuivra *, Guillauine, éluEvêque
de Paris en 1092; et la. fameuse Bertrade , qui épousa,
en 1089 011 1091 , Foulques le Rechin , Comte d’An-
jou, à qui elle fut ensuite enlevée par le Roi Phi-
lippe I.
AMAUIII III, surnommè LE F O R T. !
1087. Amauri III, surnommé le Fort, succéda à
Simon, son pere, dans la Baronie de Montfort, et à |
sa mere, Isabelle , dans celles de Broves et de Nogent.
II entra, Pan 1087, dans une querelle dont l’issue lui
devint funeste. Guillaume de Breteuil, Seigneur d’Y-
vri, avoit confié lagarde de cette place à Ascelin Goel,
son vassal, Chevalier renomraé par sa valeur. Celui-ci
la livra par trahison au Duc Robert. Guillaume, l’ayant
rachetée pour le prix de i5oo livres, en chassa Ascelin,
ce qui occasionna entre eux une guerre longue et san-
glante. Arnauri prit parti pour Goel ; et s’ètant jetté
connne un lion sur la terre de Breteuil, il y fit d’horri-
bles dégâts. Mais dans un combat particulier où il fai-
soit tête lui seul à deux Chevaliers, il fut percé dans
le flanc d’un coup de lance, dont il mourut le meme
jour,l’an 1089, sans laisser de postérité. (Grdéric Vi-
tal, p. 685.)
RICHARD.
1089. Bichard, frere d’Amauri, lui succèda dans
la Baronie de Montfort, et n’oublia rien pour venger
sa mort sur Guillaume de Breteuil. L’an 1092, dans
la derniere semaine de Février où tomboit le jour bis-
sextile, dit Ordéric Vital, ayant joint ses troupes à
celles d’Ascelin Goel, il eut part à la victoire que ce-
lui-ci remporta entre Bons-moulins et Laigle sur le Ba-
ron de Breteuil, qui fut pris dans le combat avec
d’autres Chevaliers, et renfermé dans le château de
Breherval. On étoit à la veille du Carême, et les ri-
gueurs que Goel leur fit essuyer dans la prison , leur
donnerent moyen d’expier leurs crimes pendant ce
saint tems par une salutaire pénitence; car durant 1111
tems fort rude, il les faisoit exposer à la fenôtre nus
BtsaEtsuœæRsæswàaass
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
BARONS, puis COMTES, DE MONTFORT-L’AMAURI.
La -ville de Montfort, surnommée rAmauri, de ITui de ses Seigneurs, située sur une montagne
dans le Mantois, entre Chartres etParis, estle chef-lieu d’une terre dontles premiers pro-
priétaires ne sont pas bien connus. L’opinion la plus probable les fait descendre d’un Guil-
laume, Comte en Hainaut, arriere-petit-hls par Amauri I, son pere, de Baudouin Bras-de-
fer, Comte de Flandre, et de Judith, hlle de Charles le Chauve. Guillaume épousa, dit-on,
Fhéritiere de Montfort et d’Epernon, laquelle survécut à son mari (mortFan ioo3 au plutôt),
clont elle eut un fils, qui suit.
AMAURI II.
Amauri II, fxls de Guillaume, lui succéda, ou, si
l’on veut, à sa mere, dans les terres de Montfort et
d’Epernon. II souscrivit, l’an 1028 , avec Eudes II,
Comte de Champagne, Guillaume IV, Comte d’Au-
vergne , Foulques Nerra, Comte d’Anjou , et d’autres
Seigneurs , la pancarte par laquelle le lloi Robert con-
firmales possessions de i’Abbaye de Coulombs. Après
la mort de ce Monarque, il s’attacha au Roi Elenri,
son fils ainé, que la Reine Constance, appuyée des
Comtes de Champagne et de Flandre , vouloit exclure
du trône pour faire régner en sa place Robert, son
frere cadet, ou plutôt pour régner elle-même sous le
nom de ce dernier. Amauri donna un bon conseil à
Henri, qui fut d’aller trouver Robert, Duc de Nor-
mandie, pour le mettre dans ses intérêts. Flenri prit en
esfet ce parti, et s’en trouva bien. L’an io53 , Amauri
fit don à l’Abbaye de Marmoutier du village de Séni-
court, au pays chartrain, et de quelques Eglises voi-
sines. L’histoire depuis ce tems ne fait plus mention
de lui. II avoit épousé Bertrade, ou Berteïs , dont
il eut Simon, qui suit, et Mainier, Seigneur d’Eper-
non.
S I M O N I.
Simon I, fds d’Amauri II, lui succéda dans la Ba-
ronie de Montfort. Fidele au Roi Flenri, comme l’a-
voit été son pere , il aida ce Prince , l’an io58, à
reprendre le chàteau de Tilliers, dont Guillaume le
Bâtard, Duc de Nonnandie, s’étoit emparé. (Mabil.
Ann. B., T. IV, p. 581.) L’an 1067, il assista à la
célebre Assernblce des Grands du Royaume, convo-
quée par le Roi Philippe I', pour être présens à la dé-
dicace de l’Eglise de S. Martin des Champs, près de
Paris. II donna, l’an 1072, du consentement de son
fils aîné, le Prieuré de S. Martin de Montfort a l’Ab-
baye de S. Magloire de Paris. II mourut l’an 1087, et
fut enterré au cimetiere de l’Eglise de S. Thoinas d’E-
pernon. Simon avoit épousé en premieres noces, vers
i’an io55 , Isabelle , fille et héritiere de Hugues I,
dit Bardoul, Seigneur de Broyes et de Nogent. Le
nom de sa seconde femme est inconnu. Agnès , fille
de Richard, Comte d’Evreux, qu’il fit enlever de nuit,
suivant Ordéric Vital, par Raoul II, Seigneur de Toéni
et de Conches, dont elle étoit sœur utérine, fut sa
troisieme femme. Du premier lit il eut Amauri, qui
suit; Isabelle, mariée, l’an 1077, à R.aoul II, Sei-
gneur de Toéni et de Conches , laquelle , après la mort
de son époux, arrivée le 24 Avrii 1102, se fit Reli-
gieuse à ldautesbruyeres ; et Eve, mariée, en 1119, à
Guillaume Crêpin I, Seigneur du Bec-Crêpin. Du
troisieme lit sortirent Richard et Simon, qui viendront
ci-après ; Amauri ,quilessuivra *, Guillauine, éluEvêque
de Paris en 1092; et la. fameuse Bertrade , qui épousa,
en 1089 011 1091 , Foulques le Rechin , Comte d’An-
jou, à qui elle fut ensuite enlevée par le Roi Phi-
lippe I.
AMAUIII III, surnommè LE F O R T. !
1087. Amauri III, surnommé le Fort, succéda à
Simon, son pere, dans la Baronie de Montfort, et à |
sa mere, Isabelle , dans celles de Broves et de Nogent.
II entra, Pan 1087, dans une querelle dont l’issue lui
devint funeste. Guillaume de Breteuil, Seigneur d’Y-
vri, avoit confié lagarde de cette place à Ascelin Goel,
son vassal, Chevalier renomraé par sa valeur. Celui-ci
la livra par trahison au Duc Robert. Guillaume, l’ayant
rachetée pour le prix de i5oo livres, en chassa Ascelin,
ce qui occasionna entre eux une guerre longue et san-
glante. Arnauri prit parti pour Goel ; et s’ètant jetté
connne un lion sur la terre de Breteuil, il y fit d’horri-
bles dégâts. Mais dans un combat particulier où il fai-
soit tête lui seul à deux Chevaliers, il fut percé dans
le flanc d’un coup de lance, dont il mourut le meme
jour,l’an 1089, sans laisser de postérité. (Grdéric Vi-
tal, p. 685.)
RICHARD.
1089. Bichard, frere d’Amauri, lui succèda dans
la Baronie de Montfort, et n’oublia rien pour venger
sa mort sur Guillaume de Breteuil. L’an 1092, dans
la derniere semaine de Février où tomboit le jour bis-
sextile, dit Ordéric Vital, ayant joint ses troupes à
celles d’Ascelin Goel, il eut part à la victoire que ce-
lui-ci remporta entre Bons-moulins et Laigle sur le Ba-
ron de Breteuil, qui fut pris dans le combat avec
d’autres Chevaliers, et renfermé dans le château de
Breherval. On étoit à la veille du Carême, et les ri-
gueurs que Goel leur fit essuyer dans la prison , leur
donnerent moyen d’expier leurs crimes pendant ce
saint tems par une salutaire pénitence; car durant 1111
tems fort rude, il les faisoit exposer à la fenôtre nus
BtsaEtsuœæRsæswàaass