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CHRONOLOGIE HISTORIQUE
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
DUCS ET COMTES DE BOURGOGNE,
DUCS D E BOURGOGNE.
Depuis ïe partage que les fiîs de Louis le Débonnaire firent entre eux
l’an 843 , Ia partie de l’ancien Royaume de Bourgogne située en-
deçà du Rhône et de la Saône, appellée Duché de Bourgogne, n’a
jamais été réunie aux autres parties du Royaume dont elle avoit été
séparée z elle a toujours ete sous la puissance des Rois de Fiance, qui
l’ont cédée en propriété , sous le titre de Duché relevant de leur Cou-
ronne, aux Princes de leur Maison, d’abord purement et simplement,
sans autre charge que celle de la foi et hommage, puis à titre d’apa-
nage seulement, et à la charge de retour et de réunion à la Couronne,
au défaut cle postérité en ligne directe.
II faut encore distinguer , avec l’Auteur de la nouvelle histoire de
Bourgogne, deux sortes de Ducs de Bourgogne : les uns possesseurs
du Duché par bénéfice , concession , et révocables à volonté ; les
autres Souverains et propriétaires du Duché. On doit retrancher, sui-
vant D. Plancher, de la liste des Ducs de Bourgogne cinq Ducs pré-
tendus , que Duchêne a placés dans son catalogue. Le premier est
Hugues , fils naturel de Charlemagne , Abbé de S. Bertin et de
S. Quentin, Secrétaire de Louis le Débonnaire : le second est Hugues,
Comte d’Orléans , fils du Prince Conrad , frere de Judith, seconde
femme de Louis le Débonnaire ; cet Hugues est disférent d’un autre
qui a porté le même nom que lui, a eu les mêmes qualités , et
a été réellement Duc de Bourgogne : le troisieme Duc supposé est
Eudes, Cornte d’Orléans, Duc de Guienne, et enfm Roi de France
après la mort de Charles le Gros : le quatrieme, Robert, dit l’Abbé,
frere d’Eudes et Roi de France après lui : le cinquieme est Raoul, fds
de Richard, Duc de Bourgogne. Si ces trois clerniers selon lui ont
exercé leur autorité sur la Bourgogne, c’est à titre de Souverains et de
Rois de France , mais non de Ducs. II faut néanmoins convenir que
Raoul a été appellé Duc de Bourgogne du vivant de son pere, et en a
fait depuis les lonctions jusqu’à ce qu’il ait été élevé sur le trône de
France. II faut convenir encore que d’anciens monumens doiment à
Flugues, fils de Charlemagne, le titre de Duc de Bourgogne.
Le Duché de Bourgogne proprement dit comprend, i° le Dijon-
nois, composé des Bailliages de Dijon, de Beaune , de Nuits, d’Au-
xonne, et de S. Jean de Laune ; 20 l’Autunois, où sont les Bailliages
d’Autun , de Montcenis, de Sémur en Brionnois, et de Bourbon-
Lanci ; 3° le Châlonnois avec la Bresse châlonnoise ; 4° l’Auxois, où
sont renfermés les Bailliages de Sémur, d’Avalon , d’Arnai-le-Duc et
de Saulieu ; 5° le pays de la Montagne, dont la principale ville est Châ-
tillon-sur-Seine.
RICHARD,
Duc BENïiFICIAIRE DE BoURGOGNE.
Richard , dit le Justicier , fils et successeur de Théodoric, Comte
d Autun, petit-fils, par son pere, de Childebrand II, et frere de Boson,
Roi de Provence, et de Richilde , femme de Charles le Chauve, étoit
Duc de Bourgogne en 877 par la faveur du Monarque , son beau-fiere.
Après la mort du Roi Louis le Bégue il s’attacha au parti des Rois Louis
et Carloman, fils de ce Prince et petits-hls de son bienfaiteur, contre Bo-
son, son frere , qui s etoit fait Roi de Provence , et travailla de concert
avec eux pour le detroner. II est vraisemblable qu’il commandoit sous
leurs ordres , lorsqu’en 880 ils enleverent à Boson la ville de Mâcon,
defendue par Bernard, Marquis de Gothie, qu’ils firent prisonnier.
(^dnn. Fuld. Ce qui est plus certain, c’est qu’en 882 il emporta la ville
de Vienne apres un siege de cleux ans , vigoureusement soutenu par Er-
mengarde, sa belle-soeur, femme de Boson, qu’il emmena prisonniere
avec ses enfans a Autun. (Ibid. ) L’an 887, après la retraite de l’Empe-
reur Charles le Gros, Richard fut du nombre des Seigneurs qui concou-
COMTES DE EOURGOGNE.
Le Comté de Bourgogne, dit aussi
Bourgogne supérieure , ou haute
Bourgogne, et depuis Franche-
Comté, est proprement le pays des
anciens Séquanois, et cette troi-
sieme Germanie , qui, du nom
de l’Empereur Pupien Maxime,
collégue de Balbin, et non à rai-
son de son étendue, fut appellée
Maxima Sequanorum. LeRoyau-
me de Bourgogne, dont cette pro-
vince faisoit partie , fut compris
sous la race carlovingienne de nos
Rois dans le partage de l’Empe-
reur Lothaire. Elle passa ensuite,
avec d’autres provinces, au second
fils de ce Prince , appellé aussi
Lothaire , après la mort duquel
elle revint à Cliarles le Chauve.
Les Rois de Provenco et ceux de
la Bourgogne Transjurane l’enle-
verent aux successeurs de Charles,
et y établirent des Comtes, dont
un, appellé Archi-Comte, étoit
supérieur à quatre autres. Ces
Comtes étoient le Comte de Va-
rasque, le Cointe de Montbéliard,
le Comte de Scodingue, le Comte
d’Amous, et le Comte de Port. Le
premier comprenoit dans son dé-
partement ce que nous appellons
aujourd’hui le pays d’Ajoie, dont
Porentru est la capitale. Le Comte
de Montbéliard avoit dans son
district les Bailliages de Baume,
d’Ornans et de Pontarlier, avec la
partie de ceux de Salins , de Po-
îigni, qui est dans la montagne,
et Poligni même , suivant une
Charte de 922. Au Comte de Sco-
dingue ressortissoit une partie des
Bailliages de Salins, d’Arbois et
de Poligni, ceux de Lons-le-Sau-
nier et d’Orgelet avec la terre de
S. Claude , en ce qui étoit du dio-
cèse de Besançon. Le Comte d’A-
mous dominoit sur les Bailliages
de Dôle et de Quingei, et sur
ceux d’Arbois et de Grai en par-
tie. Le Comte de Port dominoit
sur le Bailliage de Vesoul, les
terres de Lure , de Luxeu , de
Vauvillers, sur une partie du Bail-
liage de Grai, et étendoit sa ju-
risdiction jusqu’aux portes de Be-
sançon. Tel est le systême de
M. Dunod sur l’origine du Comté
de Bourgogne. D. Plancher, dans
son histoire du Duché de Bour-
gogne, pense au contraire que la
Bourgogne supérieure, située en-
rurenî
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
DUCS ET COMTES DE BOURGOGNE,
DUCS D E BOURGOGNE.
Depuis ïe partage que les fiîs de Louis le Débonnaire firent entre eux
l’an 843 , Ia partie de l’ancien Royaume de Bourgogne située en-
deçà du Rhône et de la Saône, appellée Duché de Bourgogne, n’a
jamais été réunie aux autres parties du Royaume dont elle avoit été
séparée z elle a toujours ete sous la puissance des Rois de Fiance, qui
l’ont cédée en propriété , sous le titre de Duché relevant de leur Cou-
ronne, aux Princes de leur Maison, d’abord purement et simplement,
sans autre charge que celle de la foi et hommage, puis à titre d’apa-
nage seulement, et à la charge de retour et de réunion à la Couronne,
au défaut cle postérité en ligne directe.
II faut encore distinguer , avec l’Auteur de la nouvelle histoire de
Bourgogne, deux sortes de Ducs de Bourgogne : les uns possesseurs
du Duché par bénéfice , concession , et révocables à volonté ; les
autres Souverains et propriétaires du Duché. On doit retrancher, sui-
vant D. Plancher, de la liste des Ducs de Bourgogne cinq Ducs pré-
tendus , que Duchêne a placés dans son catalogue. Le premier est
Hugues , fils naturel de Charlemagne , Abbé de S. Bertin et de
S. Quentin, Secrétaire de Louis le Débonnaire : le second est Hugues,
Comte d’Orléans , fils du Prince Conrad , frere de Judith, seconde
femme de Louis le Débonnaire ; cet Hugues est disférent d’un autre
qui a porté le même nom que lui, a eu les mêmes qualités , et
a été réellement Duc de Bourgogne : le troisieme Duc supposé est
Eudes, Cornte d’Orléans, Duc de Guienne, et enfm Roi de France
après la mort de Charles le Gros : le quatrieme, Robert, dit l’Abbé,
frere d’Eudes et Roi de France après lui : le cinquieme est Raoul, fds
de Richard, Duc de Bourgogne. Si ces trois clerniers selon lui ont
exercé leur autorité sur la Bourgogne, c’est à titre de Souverains et de
Rois de France , mais non de Ducs. II faut néanmoins convenir que
Raoul a été appellé Duc de Bourgogne du vivant de son pere, et en a
fait depuis les lonctions jusqu’à ce qu’il ait été élevé sur le trône de
France. II faut convenir encore que d’anciens monumens doiment à
Flugues, fils de Charlemagne, le titre de Duc de Bourgogne.
Le Duché de Bourgogne proprement dit comprend, i° le Dijon-
nois, composé des Bailliages de Dijon, de Beaune , de Nuits, d’Au-
xonne, et de S. Jean de Laune ; 20 l’Autunois, où sont les Bailliages
d’Autun , de Montcenis, de Sémur en Brionnois, et de Bourbon-
Lanci ; 3° le Châlonnois avec la Bresse châlonnoise ; 4° l’Auxois, où
sont renfermés les Bailliages de Sémur, d’Avalon , d’Arnai-le-Duc et
de Saulieu ; 5° le pays de la Montagne, dont la principale ville est Châ-
tillon-sur-Seine.
RICHARD,
Duc BENïiFICIAIRE DE BoURGOGNE.
Richard , dit le Justicier , fils et successeur de Théodoric, Comte
d Autun, petit-fils, par son pere, de Childebrand II, et frere de Boson,
Roi de Provence, et de Richilde , femme de Charles le Chauve, étoit
Duc de Bourgogne en 877 par la faveur du Monarque , son beau-fiere.
Après la mort du Roi Louis le Bégue il s’attacha au parti des Rois Louis
et Carloman, fils de ce Prince et petits-hls de son bienfaiteur, contre Bo-
son, son frere , qui s etoit fait Roi de Provence , et travailla de concert
avec eux pour le detroner. II est vraisemblable qu’il commandoit sous
leurs ordres , lorsqu’en 880 ils enleverent à Boson la ville de Mâcon,
defendue par Bernard, Marquis de Gothie, qu’ils firent prisonnier.
(^dnn. Fuld. Ce qui est plus certain, c’est qu’en 882 il emporta la ville
de Vienne apres un siege de cleux ans , vigoureusement soutenu par Er-
mengarde, sa belle-soeur, femme de Boson, qu’il emmena prisonniere
avec ses enfans a Autun. (Ibid. ) L’an 887, après la retraite de l’Empe-
reur Charles le Gros, Richard fut du nombre des Seigneurs qui concou-
COMTES DE EOURGOGNE.
Le Comté de Bourgogne, dit aussi
Bourgogne supérieure , ou haute
Bourgogne, et depuis Franche-
Comté, est proprement le pays des
anciens Séquanois, et cette troi-
sieme Germanie , qui, du nom
de l’Empereur Pupien Maxime,
collégue de Balbin, et non à rai-
son de son étendue, fut appellée
Maxima Sequanorum. LeRoyau-
me de Bourgogne, dont cette pro-
vince faisoit partie , fut compris
sous la race carlovingienne de nos
Rois dans le partage de l’Empe-
reur Lothaire. Elle passa ensuite,
avec d’autres provinces, au second
fils de ce Prince , appellé aussi
Lothaire , après la mort duquel
elle revint à Cliarles le Chauve.
Les Rois de Provenco et ceux de
la Bourgogne Transjurane l’enle-
verent aux successeurs de Charles,
et y établirent des Comtes, dont
un, appellé Archi-Comte, étoit
supérieur à quatre autres. Ces
Comtes étoient le Comte de Va-
rasque, le Cointe de Montbéliard,
le Comte de Scodingue, le Comte
d’Amous, et le Comte de Port. Le
premier comprenoit dans son dé-
partement ce que nous appellons
aujourd’hui le pays d’Ajoie, dont
Porentru est la capitale. Le Comte
de Montbéliard avoit dans son
district les Bailliages de Baume,
d’Ornans et de Pontarlier, avec la
partie de ceux de Salins , de Po-
îigni, qui est dans la montagne,
et Poligni même , suivant une
Charte de 922. Au Comte de Sco-
dingue ressortissoit une partie des
Bailliages de Salins, d’Arbois et
de Poligni, ceux de Lons-le-Sau-
nier et d’Orgelet avec la terre de
S. Claude , en ce qui étoit du dio-
cèse de Besançon. Le Comte d’A-
mous dominoit sur les Bailliages
de Dôle et de Quingei, et sur
ceux d’Arbois et de Grai en par-
tie. Le Comte de Port dominoit
sur le Bailliage de Vesoul, les
terres de Lure , de Luxeu , de
Vauvillers, sur une partie du Bail-
liage de Grai, et étendoit sa ju-
risdiction jusqu’aux portes de Be-
sançon. Tel est le systême de
M. Dunod sur l’origine du Comté
de Bourgogne. D. Plancher, dans
son histoire du Duché de Bour-
gogne, pense au contraire que la
Bourgogne supérieure, située en-
rurenî