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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0676

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CHRONOLOGIE HISTORIQUE

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

D E S

SIRES, ou CHÂTELAINS, D E MONTLHÉRI.

Montlïiéri, capitale du Hurepoix, à six lieues ou environ de Paris, près de la ronte d’Orléans, est appeîlé
dans les anciens monumens Mons Leherii, Mons Letherici et Mons Aericus, du nom de son fondateur
qui n’est pas bien connu , ou du Gaulois Mont-le-herj , qui signifie montée rude et disficile, parce qu’il
est sitné sur le penchant d’une colîine. Cette ville et ses dépendances tomberent au commencement du
xi e siecle dans la Maison de Montmorenci.

M I L O N.

T H I B A U T.

Thibaut , surnômmé Fils-étoupes, Fiians stupas ,
à cause de sa cbevelure blonde , est le premier Sei-
gneur connu de Montlhéri. Duchêne le dit par con-
jecture second hls de Bouehard II, Sire de Montmo-
renci ; ce qui est très vraisemblable, puisqu’on voit la
terre de Brai, qui appartenoit à l’auteur des Montmo-
rencis, possédëe par les descendans de Thibaut. Le
Roi Robert, dont il avoit rnérité la faveur, l’honora
de la cliarge de Grand-Forestier. L’an ioi5 , il bâtit,
du consentement de ce Prince, le château de Mont-
lhéri. ( Aimoin, 1. v, c. 46. ) Lasituation avantageuse
de cette place , la solidité de ses murs, et la hauteur de
ses tours , dont il reste encore la principale qu’on ap-
perçoit de sept lieues , la rendirent une des plus im-
portantes qu’il y eût alors en France. On ignore l’an-
née de la mort de Thibaut. II laissa pour héritier un
fils , qui suit.

G U I I.

Gui I, fils de Thibaut File-étoupes et son succes-
seur en la Seigneurie de Montîhéri, jouit d’une grande
réputation de valeur et de probitè sous les règnes de
Plenri I et de Philippe, son îils. II fonda, l’an 1064 ,
le Prieuré de Long-Pont, à une demi-lieue de Mont-
lhéri, sur la riviere d’Orge. C’est encore à lui ou bien
à son pere qu’on doit rapporser la sondation faite dans
le château de Montlhëri de îa Collégiale de S. Pierre ,
qu’une Charte de Louis le Jeune dit avoir existé dès
le tems des Seigneurs de Montlhéri, ainsi que d’une
Eglise de Notre-Dame , qui étoit dans le même chà-
teau. ( Le Beuf, ffist. clu dioc. de Paris , T. X ,
pag. i58.) Gui vivoit encore l’an 1071 , coinme le
prouve sa signature inise au bas d’un Diplôme du Roi
Philippe I, donné cette année pour consirmer les pos-
sessions que l’Eglise de Laon avoit aux viilages de
Vaux et de S. Marcel. ( Arch. cle l’Eglise cle Laon. )
Gui laissa de sa femme, Hodierne , Dame de la I erté-
Alais et de Gommets dans le Hurepoix, morte avant lui,
deux fils et cinq filles. Les sds sont Milon, ou Miles ,
qui suit ; Gui, Sire de Rochefort, dit le Rouge, de la
couleur de son poil, suivant Albert d’Aix : les filles,
Mélisende , dite bonne voisine, femme de Hugues ,
Comte de Réthel ; Alix , rnariée à Hugues II, Sire du
Puiset ; N., femme de Gautier II, Seigneur de S. Va-
leri-sur-Somme ; Mélisende la Jeune, surnoinmèe
chere voisine , qui èpousa le Seigneur de Porit-sur-
Seine ; et Elisabeth , seconde fernme de Josselin de
Courtenai. La mere de ces enfans hnit ses jours quel-
que tems avant son mari, et fut inhumée à Long-Pont,
où il eut aussi sa sépulture.

Milon , ou Miles , appellé de Brai , successeur
de Gui, son pere , dans îa Seigneurie de Montlhéri (1),
fut surnominé aussi le Grand beaucoup plus pour
sa puissance et sa valeur que pour l’usage qu’il ht
de l’une et de l’autre. II avoit épousé , Pan 1070 ,
Lithuise, Vicomtesse héréditaire de Troyes. Suger le
représente comme un séditieux et un perturbateur du
repos de l’Etat. Son château de Montlhéri, suivant îe
même Auteur , étoit le berceau de toutes les cabales
qui se formoient contre le Roi Philippe I, et Pasyîe de
tous les rebelîes que ce Monarque poursuivoit. La pu-
blication de la premiere Croisade ht changer d’objet à
l’humeur inquiete et turbulente du Sire de Montîhéri.
lî partit, l’an 1096 , pour cette expédition. De retour
en France, il n’y fit pas un long séjour. L’an 1101 , il
retourna en Paîestine sous les enseignes de Hugues îe
Grand, frere du Ptoi Philippe I. Mais 3e SLiccès de ce
second voyage ne rëpondit pas à son aitente. S’ëtant
trouvé au combat de Rama, livré par Baudouin, lloi
de Jérusalem , aux Inhdeles, le 27 Mai 1102, il y fut
pris, et conduit, avec les autres prisonniers, à Ascalon.
Depuis ce teins 011 n’apprit plus rien de certain ni de
lui ni-de ses autres compagnons d’infortune. ( ürdèric
ffital, 1. ix , p. 723, et 1. x, p. 795. ) Milon laissa de
son mariage quatre hls : Gui, qui suit; Thibaut, dit
la Bofe ; lienaud , Vicomte de Troyes , puis Evêque
de cette viîle ; et Milon II de Brai, Vicomte de Troyes
après son frere. Le Comte Milon le Grand eut aussi
cinq filles : Marguerite, femme de Manassès, Vicomte
de Sens ; Emmeline , mariée à Hugues, Seigneur de
Broyes; N., alliée à N., Seigneur de Planci en Cliain-
pagrie ; N. , qui épousa le Seigneur d’Erici ; et Isa-
beau , femme de Thibaut , Seigneur de Dampierre en
Champagne , duquel descendent par les femrnes , si
l’on en croit du Bouchet, presque tous les Souverains
qui sont aujourd’hui en Europe. L’Eglise cle Troyes,
dans son Nécrologe, fait mention du Comte Milon
comme d’un bienfaiteur, et tous les Dimanches on le
recommande dans cette même Eglise en ces termes :
Pour l’ame du ssicomte Milon et du Comte Ffuon ,
qui les maisons etfranchises donnercnt cucette Eglise.
(Groslei, Mém, pour l’Hist. de Troves, p. 400. )

G U I II.

Gui II, cîit Troùssel, hls aîné de Miîon le Grand ,
lui succcda dans la Seigneurie de Montlhéri, ainsi que
dans ses autres Domaines , excepté la Vicomté de
Troyes. Comrne il étoit d’un caractere assez ressem-
blant à celui de son pere , le Roi Philippe I, poui se

( 1 ) M. Groslei ( Mém. sur l’Hist^ de Troyes, p. 43o ) le dit Comte de Corbeil, et se trompe.
 
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