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CHRONOLOGIE HISTORIQUE
CHRONOLOGIE HIST ORIQUE
DES COMTES D E BIGORRE.
Le Bigorre , borné au Nord par l’Armagnac , au Midi par les Pyrénées, à TEst par le pays des quatre
vallées, le Nebouzan 8c l’Astarac, 8c à l’Ouest par ie Béarn, s’étend sur 15 lieues 8c demie de ion-
crueur 8c environ 7 de largeur. Tarbes est sa capitale. Les Bigerri, ou Bigeronnes, dont les Tornates 8c
ies Camponi faisoient partie, étoient ses habicans dn tems de Jules César. De la domination des Ro-
mains, le Bigorre pasta sous celie des V isigoths , 8c succestivement sous celle des François 8c des Gas-
Dès le tems d’Honorius , il étoit compris dans la Novempopulanie , ou troisieme Aquitaine.
cons.
DONAT-LOUP et VANDPvÉSlGILE.
Donat-Loui j, fils de Loup-Centu’e, Duc de Gascogne, fut
étabii Comte de Bigorre vers l’an 810, par i’Empereur Louis ie
Débonnaire. Wandkegisile, fils d’Atalgaire, 8c petit-fils,
par son pere, d'Hatton, frere du Duc Hunod, établi Comte
de la Marche de Gascogne par Louis le Débonnaire, paroît auili
avoir eu le Bigorre dans son département. II eut pour iuccel-
seur Bernard, son fiis, qui elfc nommé dans un Diplômc de
Charles le Chauve dc l’an 845, conune etant alors en exer-
cice. ( Bouquet, T. V, p. 199.) On ne connoît point les suc-
cessèurs de Bernard jusqu’à Raymond, qui, en qualité de
Comte de Bigorre, rétabiit le Monastere de S. Savin, dans la
vailée de Lavedan, vers i’an 946.11 vivoit encorc en 947.
GARCIE-ARNAUD I.
Garcie-Arnaud I, successeur de Raymond au Comté de
Bigorre, souscrivit, i’an 983, ia Charte par laqueilc Guil-
laume, Comte d’Ailarac, soumettoit i’Abbaye dc Pessan à
cehe deSimorre. ( Gall. Chr. Nov. T. I, prob. p. ! 68 , coi. 1.)
C’est tout ce que nous avons pu découvrir sur ce Conne.
L O U I S.
Louis , que M. de Marca (Hist. deEéarn, p. 8otî ) substi-
tue irnménatement dans le Comté dc Bigorre a Raymond dont
il le ditfils, remplaça Garcie-Arnaud 1, comine re prouve la
Charte qu’Otton-Dat, Vicomte de Montaner, sit dresser, i’an
1009 , en sa présence, 8c avec son approbation, pour la fonda-
tion du Monastere de S. Orens ou de la Reulle , de iiegula,
au diocèse de Tarbes. ( GaLL. Chr. T. I, prob. p. 195, coi. i.)
Nos lumieres nc s’étendent pas plus loin sur ce Comte.
GARCIE-ARNAUD II.
GaRcie-Arnaud II, successeur de Louis, fut un des Sei-
gneurs qui souscrivirent, l’an 1031, l’acfe de la fondation du
Monastere de S. Pé de Generez, S. Fetri de Generojo, au dio-
ccse de Tarbes, faite par ie Duc Sanche-Guillaume. (Gall.
Lhr. ibid.) II contribua lui méme à ia dotation de cettc Mai-
son par le don qu’il lui sit de la troisicme partie de son marché
de Lourde & de quelqucs tcrres au licu d’Ader, en présence dc
Fortaner, Vicomte de Lavedan, qu’il obligea de promettre avec
serment que jamais ii ne formeroit aucune demande sur ies
choses données, à raison de sa Vicomté. (Marca, Hiji. de
Eéarn., p. bo6.) Garcie-Arnaud mérite aussî place, ainsi quc
Garcie-Fort, fils de Fortaner & son succesieur à la Vicomté
de Lavcdan, parmi lcs bienfaiteurs de l’Abbaye de S. Savin,
dont ils augmenterent les rentes, dit M. de Marca, par les
donations qu’îls lui firent du tems de l’Abbé Bernard. ( Ibid. )
II paroît que Garcie-Arnaud ctoit un Seigneur équitable &
paciiique. Sur quelques diflicuités qui s’éleverent entre lui 8c
le Duc Sanche, touchant les hmites de la Gascogne 8c du Bi-
gorre, ils convinrentde visiter ensemble les iicux contentieux,
8c d’en reconnoître 8c renouvelier les bornes; ce qu’ils exécu-
terent en présence des Seigneurs & des Prélats de l’un 8c de
l’autre pays. ( Ibid. ) Garcie-Arnaud avoit ceilè de vivre en 103 6
sans laisser de lignée.
BERNARD-ROGER.
1036 au plustard. Bernard-Roger, Comte en partie de
Carcassonne 8c de Foix, étoit en possessîon du Comtéde Bigorre
en 10)6. II avoit dès lors de Gersende, sa femme, sœur de
Garcie-Arnaud, une fillenubiie, nommée en naissant Ermes-
iinde, 8c Gisbcrge après son baptéme, qu’ii maria cette année
avec Ramire I, Roi d’Aragon, nls de Sanche le Grand, Roi de
Navarre. Briz Martinez ( Hiji. Pinnat. 1. z, c. 3 z , ) nous a con-
servé dans son entier l’aèfce par lequei Ramire constitue à sa
future épouse à titre d’arrhes 8c de dot ses châteaux, terres &
domaines d’Atheres , de Senaque, de Loberes, d’Aries, de
Serra-Castel 8c de la valièe de Tena, avec toutcs leurs dépcn-
dances , pour en jotiir suivant la coutume du pays. « Or cette
« coutume, dit M. de Marca, étoit i’usagc introduit par les Ioix
« gothiques dans l’Espagne, de constituer à la femme, sur Ics
33 biens du mari, un douaire ou agencement qu’ils nommoient
33 arrhes ou dot, qui 11e pouvoit excèder néanmoins la valeur
33 de la dixieme partie des biens dumari, suivant la loi du
33 Roi Chindasvind : ladisposition de cesbiensou denicrsdotaux
33 demeurant libre à la femme, si elle n’avoit point d’enfans,
33 8c jretournant au mari en cas qu’elle dècédât sans faire testa-
33 ment. De sortc que les parens de la fille mariée n’étoient
33 point obligès de lui bailler sur leurs biens propres aucune
33 dot, sinon que ce fùt de leur bon grèj mais la dot se prenoir
.3 sur les biens du mari. 33 L’acfe dont il s’agit est daté du
zz Acut 1036 de l’Incarnation, & fut fait en présence de Ri-
chard, Evcque de Tarbes, de Garcie-Fort, Vicomte de Lave-
dan, & de Gielm-Fort, son frere utèrin. Le Comte Bernard-
Roger finit ses jours au plus rard en 1038 , laissant trois fils,
Bernard, Roger 8c Ficrre, avec la silîe dont 011 vient de parier.
( VoytT^ Bernard-Roger, Comtc dc Carcajfotine. )
B E R N A R D I.
1038 au plus tard. Bernard I, fils aînè de Bernard-Roger,
lui suecèda au Comtè de Bigorre. L’an io6z, il fit, avec Clé-
mence, sa fcmme, un pèierinage à N. D. de Puy en Velai,
où ii mit sa personne & son Comtè sous la protecfcion de Ia
Mere de Dieu, avec l’obligation d’unc rente annuelle de 60
sous morlas 5 de là vient ia suzerainetè que l’Eglise du Puy
prétend sur le Bigorre. Clèmence mourut la même annèe, 8c
Bernard, peu de tems après, prit en secondesnoces Etiennete.
L’an 1064, le zi Novembre , de conccrt avec Hèraclius,
Evéque de Tarbes, il soumit le Monastcre de S. Fèlix & de
S. Licer à l’Ordre de Cluni, pour y ècablir larèforme. ( GalL.
Chr.No. T. I, pr. p. 191.) Bernard mourut vcrs l’an 1065,
Iaissànt de sa prerniere fcmme un siis qui suit, 8c de Ia seconde
une fiile nommèe Bèatrix qui viendra ensuite. On trouvc dans
le Cartulaire de S. Pè de Gènerez, que ce Comte gouvernoit
ses terres avec bcaucoup de prudence.
RAYMOND I.
106) ou environ. Raymond I, fils & successeur de Ber-
nard I, mourut avant le mois d’Avril 1080, sans laissèr de pos-
tèrité. II paroît qu’il euc quelque différend avec Arnaud II,
Comte dc Comingcs, qu’il ravagea son pays, 8c qu’il lui fit
ensuite réparation des dommages qu’il lui avoit causès. ( Vais-
sete. )
B É A T R I X I.
1080. Béatrix I, fille de Bernard I, succe'da au Comte
Raymond, sonfrere, avecCentule I (IV), VicomtedeBèarn,
qu’elle avoit èpousé l’an 1078. De ce mariagc naquirent Ber-
nard, qui suit, 8c Centule. Leur pere mourut en 1088. Bèatrix
iu;
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
CHRONOLOGIE HIST ORIQUE
DES COMTES D E BIGORRE.
Le Bigorre , borné au Nord par l’Armagnac , au Midi par les Pyrénées, à TEst par le pays des quatre
vallées, le Nebouzan 8c l’Astarac, 8c à l’Ouest par ie Béarn, s’étend sur 15 lieues 8c demie de ion-
crueur 8c environ 7 de largeur. Tarbes est sa capitale. Les Bigerri, ou Bigeronnes, dont les Tornates 8c
ies Camponi faisoient partie, étoient ses habicans dn tems de Jules César. De la domination des Ro-
mains, le Bigorre pasta sous celie des V isigoths , 8c succestivement sous celle des François 8c des Gas-
Dès le tems d’Honorius , il étoit compris dans la Novempopulanie , ou troisieme Aquitaine.
cons.
DONAT-LOUP et VANDPvÉSlGILE.
Donat-Loui j, fils de Loup-Centu’e, Duc de Gascogne, fut
étabii Comte de Bigorre vers l’an 810, par i’Empereur Louis ie
Débonnaire. Wandkegisile, fils d’Atalgaire, 8c petit-fils,
par son pere, d'Hatton, frere du Duc Hunod, établi Comte
de la Marche de Gascogne par Louis le Débonnaire, paroît auili
avoir eu le Bigorre dans son département. II eut pour iuccel-
seur Bernard, son fiis, qui elfc nommé dans un Diplômc de
Charles le Chauve dc l’an 845, conune etant alors en exer-
cice. ( Bouquet, T. V, p. 199.) On ne connoît point les suc-
cessèurs de Bernard jusqu’à Raymond, qui, en qualité de
Comte de Bigorre, rétabiit le Monastere de S. Savin, dans la
vailée de Lavedan, vers i’an 946.11 vivoit encorc en 947.
GARCIE-ARNAUD I.
Garcie-Arnaud I, successeur de Raymond au Comté de
Bigorre, souscrivit, i’an 983, ia Charte par laqueilc Guil-
laume, Comte d’Ailarac, soumettoit i’Abbaye dc Pessan à
cehe deSimorre. ( Gall. Chr. Nov. T. I, prob. p. ! 68 , coi. 1.)
C’est tout ce que nous avons pu découvrir sur ce Conne.
L O U I S.
Louis , que M. de Marca (Hist. deEéarn, p. 8otî ) substi-
tue irnménatement dans le Comté dc Bigorre a Raymond dont
il le ditfils, remplaça Garcie-Arnaud 1, comine re prouve la
Charte qu’Otton-Dat, Vicomte de Montaner, sit dresser, i’an
1009 , en sa présence, 8c avec son approbation, pour la fonda-
tion du Monastere de S. Orens ou de la Reulle , de iiegula,
au diocèse de Tarbes. ( GaLL. Chr. T. I, prob. p. 195, coi. i.)
Nos lumieres nc s’étendent pas plus loin sur ce Comte.
GARCIE-ARNAUD II.
GaRcie-Arnaud II, successeur de Louis, fut un des Sei-
gneurs qui souscrivirent, l’an 1031, l’acfe de la fondation du
Monastere de S. Pé de Generez, S. Fetri de Generojo, au dio-
ccse de Tarbes, faite par ie Duc Sanche-Guillaume. (Gall.
Lhr. ibid.) II contribua lui méme à ia dotation de cettc Mai-
son par le don qu’il lui sit de la troisicme partie de son marché
de Lourde & de quelqucs tcrres au licu d’Ader, en présence dc
Fortaner, Vicomte de Lavedan, qu’il obligea de promettre avec
serment que jamais ii ne formeroit aucune demande sur ies
choses données, à raison de sa Vicomté. (Marca, Hiji. de
Eéarn., p. bo6.) Garcie-Arnaud mérite aussî place, ainsi quc
Garcie-Fort, fils de Fortaner & son succesieur à la Vicomté
de Lavcdan, parmi lcs bienfaiteurs de l’Abbaye de S. Savin,
dont ils augmenterent les rentes, dit M. de Marca, par les
donations qu’îls lui firent du tems de l’Abbé Bernard. ( Ibid. )
II paroît que Garcie-Arnaud ctoit un Seigneur équitable &
paciiique. Sur quelques diflicuités qui s’éleverent entre lui 8c
le Duc Sanche, touchant les hmites de la Gascogne 8c du Bi-
gorre, ils convinrentde visiter ensemble les iicux contentieux,
8c d’en reconnoître 8c renouvelier les bornes; ce qu’ils exécu-
terent en présence des Seigneurs & des Prélats de l’un 8c de
l’autre pays. ( Ibid. ) Garcie-Arnaud avoit ceilè de vivre en 103 6
sans laisser de lignée.
BERNARD-ROGER.
1036 au plustard. Bernard-Roger, Comte en partie de
Carcassonne 8c de Foix, étoit en possessîon du Comtéde Bigorre
en 10)6. II avoit dès lors de Gersende, sa femme, sœur de
Garcie-Arnaud, une fillenubiie, nommée en naissant Ermes-
iinde, 8c Gisbcrge après son baptéme, qu’ii maria cette année
avec Ramire I, Roi d’Aragon, nls de Sanche le Grand, Roi de
Navarre. Briz Martinez ( Hiji. Pinnat. 1. z, c. 3 z , ) nous a con-
servé dans son entier l’aèfce par lequei Ramire constitue à sa
future épouse à titre d’arrhes 8c de dot ses châteaux, terres &
domaines d’Atheres , de Senaque, de Loberes, d’Aries, de
Serra-Castel 8c de la valièe de Tena, avec toutcs leurs dépcn-
dances , pour en jotiir suivant la coutume du pays. « Or cette
« coutume, dit M. de Marca, étoit i’usagc introduit par les Ioix
« gothiques dans l’Espagne, de constituer à la femme, sur Ics
33 biens du mari, un douaire ou agencement qu’ils nommoient
33 arrhes ou dot, qui 11e pouvoit excèder néanmoins la valeur
33 de la dixieme partie des biens dumari, suivant la loi du
33 Roi Chindasvind : ladisposition de cesbiensou denicrsdotaux
33 demeurant libre à la femme, si elle n’avoit point d’enfans,
33 8c jretournant au mari en cas qu’elle dècédât sans faire testa-
33 ment. De sortc que les parens de la fille mariée n’étoient
33 point obligès de lui bailler sur leurs biens propres aucune
33 dot, sinon que ce fùt de leur bon grèj mais la dot se prenoir
.3 sur les biens du mari. 33 L’acfe dont il s’agit est daté du
zz Acut 1036 de l’Incarnation, & fut fait en présence de Ri-
chard, Evcque de Tarbes, de Garcie-Fort, Vicomte de Lave-
dan, & de Gielm-Fort, son frere utèrin. Le Comte Bernard-
Roger finit ses jours au plus rard en 1038 , laissant trois fils,
Bernard, Roger 8c Ficrre, avec la silîe dont 011 vient de parier.
( VoytT^ Bernard-Roger, Comtc dc Carcajfotine. )
B E R N A R D I.
1038 au plus tard. Bernard I, fils aînè de Bernard-Roger,
lui suecèda au Comtè de Bigorre. L’an io6z, il fit, avec Clé-
mence, sa fcmme, un pèierinage à N. D. de Puy en Velai,
où ii mit sa personne & son Comtè sous la protecfcion de Ia
Mere de Dieu, avec l’obligation d’unc rente annuelle de 60
sous morlas 5 de là vient ia suzerainetè que l’Eglise du Puy
prétend sur le Bigorre. Clèmence mourut la même annèe, 8c
Bernard, peu de tems après, prit en secondesnoces Etiennete.
L’an 1064, le zi Novembre , de conccrt avec Hèraclius,
Evéque de Tarbes, il soumit le Monastcre de S. Fèlix & de
S. Licer à l’Ordre de Cluni, pour y ècablir larèforme. ( GalL.
Chr.No. T. I, pr. p. 191.) Bernard mourut vcrs l’an 1065,
Iaissànt de sa prerniere fcmme un siis qui suit, 8c de Ia seconde
une fiile nommèe Bèatrix qui viendra ensuite. On trouvc dans
le Cartulaire de S. Pè de Gènerez, que ce Comte gouvernoit
ses terres avec bcaucoup de prudence.
RAYMOND I.
106) ou environ. Raymond I, fils & successeur de Ber-
nard I, mourut avant le mois d’Avril 1080, sans laissèr de pos-
tèrité. II paroît qu’il euc quelque différend avec Arnaud II,
Comte dc Comingcs, qu’il ravagea son pays, 8c qu’il lui fit
ensuite réparation des dommages qu’il lui avoit causès. ( Vais-
sete. )
B É A T R I X I.
1080. Béatrix I, fille de Bernard I, succe'da au Comte
Raymond, sonfrere, avecCentule I (IV), VicomtedeBèarn,
qu’elle avoit èpousé l’an 1078. De ce mariagc naquirent Ber-
nard, qui suit, 8c Centule. Leur pere mourut en 1088. Bèatrix
iu;