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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0346

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CHRONOLOGIE HISTORIQUE

CHRON OLOGIE HISTORIQUE

DES COMTES DE ROUSSILLON.

Le Roussillon , dont l’ancien Comté de ce nom, Comitatus Rnscinonenjîs, ou Rofcilionensîs > ne faisoit
qu’une partie , est une province longue de 2.0 iieues sur 9 de largeur 5 bornée à i’Orient par laMédi-
terranée , à l’Occident par la Cerdagne , au Septentrion par ie bas 'Langtiedoc, 8c au Midi par la Cata-
loane dont les Pyrénées la séparent. Eile comprend aujourd’hui dans son étendue le Vallespir, ie Con-
flant 8c la Cerdao-ne francoise. Cette contrée s’appelloit autrefois Regio Sardonum , vraisembiabiement
à cause d’une colonie que les Romains y avoient transportée de Sardaigne. Mais ies Sardons , ou Sardes,
n’occupoient que ia côte depuis Saices jusqu’à Cervera 8c au promontoire de Vénus. L’intérieur de ia
province, formé par le Conssant 8c le Vaüespir, étoit habité par les Consuarans, suivant Ie témoignage
de Pline ( L. 3 , c. 4. ) C’est la ville de Rufcino , colonie romaine , qui a donné son nom au pays dont
elle étoit anciennement capitaie. Ce fut là que les Voices s’asfembierent, l’an 5 36 ae Rome , pour dé-
libérer sur ies moyens d’empêcher Annibal de traverser leur pays pour aller à Rorne , dans ia crainte
qu’il n’attentât à leur liberté. Mais ii paroît que cette viüe fut détruite ou du moins ruinée pas les Van-
dales à îeur entrée en Espagne. ( Marca Hispan. p. 20 8c 83.) Nuile mention en effet de Ruscino dans
l’histoire de l’expédition du Roi Vamba contre ie Duc Paul, écrite sous le régne de ce Prince par Ju-
lien , Evêque de Tolede, quoi qu’ii y soit parié d’Elne 8c de totites les forterestês du pays. Même stience
dans ie jugement rendu alors contre les séditieux , qui contient un récit abrégé de cette expédition. En
retournant en Espagne, après i’avoir terminée, Vamba séjourna deux jours à Elne , qui devoit être sans
doute alors la principale ville du pays. lpse quoque, dit Julien, Helenam perveniens duorum ibi dierum
immoraticne detentus eft. L’Eglise qui, dans i’ére&ion des Evèchés, a toujours suivi i’ordre civil 8c
placé Ies Siéges épiscopaux dans ia principale viile du cliocèse, piaça dans le yr - siecie ceiui de Roustîilon,
en l’érigeant , à Eine comme Ia capitale du pays , ainst que ie reconnoistsent Adrien de Valois. ( Notit.
GaJl. p. 1 Z6-186 ), le Cointe ( Ann. ad an. 5 24, n. 5 ), M. de Marca ( Marca Hispan. p. 24-81-444 ),
D. VaissTete ( Hift. de Lang. T. I, n. 28 ) 8c les Auteurs du nouveau Gall. Christ. (T. VI, col. 103.1.)
Mais Elne n’a pas totijours porté le mème nom. C’est l’ancienne liliberis (1), connue sous les Ro-
mains , comme i’a prouvé M. de Marca ( Marca Hisp. p. 22 ), suivi par Baluze , Vaistete 8c ie nouveau
Gallia Christiana. Constantin en rétablstsant cette ville iui donna le nom d’Elne , Helena , en mémoire
de l’Impératrice Helene, sa mere. ïi n’est donc pas surprenant qu’elle soit devenue la capitale du Rous-
sillon après la ruine de Ruscino, dont i’histoire ne parle plus sous ia dornination des Vistgoths. il est vrai
qtsau ix c siécle on appelloit Roussîllon la viiie d’Elne de même que le pays dont eiie etoit capitale. La
souscription d’Audesinde, Evêque d’Eine , apposée au Concile de Tusey , porte : Audeftndus RoJ'cellen-
Jîum Epifcopus. ( Concil. T. VIII, p. 735.) La Buile du Pape Romain , accordée à Riculfe, Evêque ,
aux Ides d’Ostobre de la vi= année de l’Empire de Lambert, c’est-à-dire l’an 897, qualifie ce Prélat Evê-
que de l’Eglise de Roiiliîllon (2).

A la ville d’Elne a succédé dans la dignité de capitale celle de Perpignan 1, dont le nom ne paroît point
avant le x e stécle. On connoît trois monumens de ce siécle où ii en est fait mention. Ils n’en parlent pas
même comme d’une ville fermée. Le premier est une vente faite à Wadalde, Evêque d'Elne, l’an xxx ,
du régne de Charles le Simple ( 922 ), de deux alleuds cîont les limites sont ainsi marquées : Ajsrontant...
de alio latere in ipj'o tcrmino Caveftagnio ( hameauprès de Perpignan ) & de tertïo latere in termino de villa
Perpiniano. ( Cartul. d'Elne > fol. 28. ) Le second est une donation faite au même Prélat la v e année du
régne de Raoul (928), qui exprime cette désignation , de quarto vero latere in via quœ. pergit Per-
piniano. ( Ibid. fol. 229. ) Le troisieme enfin est le testament de Raymond I, Comte de Rouergue 8c
Marquis de Gothie, de l’an , où il legue aux Eglises Cathédrales d’Elne 8c de Gironne & à i’Abbaye
de S. Pierre de Rodes, dans l’Ampourdan, l’alleud de Perpignan, qu’il avoit acquis d’Atton : Alode
de Perpiniani quod de Attone acquifvit. ( Mabil. de re Diplom. p. £72.) L’ancienne Eglise de S. Jean de
Perpignan ne fut érigée en parostfe qu’en 1025. sMarca Hisp. p. 1040.) Les trois autres parostfes ne
datent leur éredtion que du tems de ia domination de Jacques I, Roi de Majorque en RoussîIIon.
( On voit le Diplcme de ce Prince, du 4 Janvier 1300, aux Archives de la ville de Perpignan , livre verd mss.
sol. 85,6* celui du VI des Ides de Mai 1301, aux Archives de la Marguillerie de S. Jean. )

Les peuples du Roussîllon étoient compris parmi les Voices Te&osages lorsqu’iis furent subjugués par
les Romains qui ies enclaverent dans la Gaule narbonnoise. Ils passerent, i’an 461, avec toute cette
province sous la domination des Visigoths, 8c tomberent, l’an 720, sous ceüe des Sarazins qui se
rendirent maîtres du pays. Ceux-ci en furent chasses à letir tour, vers l’an 760 , par Pepin le Bref, qui
ies obligea de repaiser les Pyrénées. Ce Prince en unissànt le Roussîllon à ia Couronne le renferma dans
le gouvernement d’Aquitaine.

GAUCELIN, o« GAUCELM.

Gaucelin, ou Gaucelm , fîls de S. Guillaume, fondateur
de Geilone & frere de Bernard, Duc de Septimanie, gouver-

noit déjà, suivant Eginhart, l’Ampourdan, ou Ie Comté d’Am-
purias, depuis l’an 811. ( Marca Hisp. p. Z97. ) Accusé , l’an
830, d’avoir trempé dans la conspiration de son frere contre
l’Empereur Louis ie Débonnaire, ii fut, à ce qu’on croit, dc-

(1) Et non pas Elvire, au Pioyaume de Grenade, comme on l’a
ditci-devant (T. I, p. 138, col. 2) d’après Baudrand, la Martiniere
et d’autres Modernes.

(2) Baluze, ( Marca Hispan. Tit. L. VIII) rapporte à l’an 900
cette Bulle dont la daLe 11e peut se vérifier qu’en 897 : ImpcraLore
D. N. piissimo pp. Aug. Lamberto à Deo coronato.

pouiiié
 
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