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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0153
BKESEKS
PRINCÏPES
D E L A CHRONOLOGIE CHINOISE.
La tradition ancienne & constante des Chinois , dit M. Freret qae nous abrégeons, (Mcm. de L'Acad. des
Infcrip. & B. L., T. XHIU,p. 178 & Juiv.) nous apprend que dès ie tems d’Yac, c’est-à-dire pius de
2000 ans avant J. C., il y a eu à la Chine deux années différentes , une année civile qui étoit lunaire, 8c
une année astronomique qui étoit solaire, 8c qui servoit à régier l’année civile. Cette année civile étoit com-
posée de douze lunes, auxquelles 011 en ajoutoit de tems en tems une treizieme. Dès letems même à’Yao,
î’annéesolaire étoit supposée de 365 jours 8c 6 heures, égales à notre année julienne, &chaque quatrieme
année étoit de 3 66 jours comme l’année bissextile 3 c’est un fait prouvé par ie Chou-king ; i’intercalation
d’une treizieme lune dans i’usage civii est encore un fait prouvé par le mème livre.
Les jours chezies Chinois, au rapport du P. Gaubil, étoient divisés en cent ké, chaque ké avoit cent mi-
nutes, chaque minute cent secondes. Cet usage a subststé jusqu’au dernier stecle, où ies Chinois, de l’avis
du P. Schall, Préstdent du Tribunal des Mathématiques, ont commencé à diviser chaque jour en 24
heures, chaque heure en 60 minutes, 8c chaque minute en 60 secondes, &c., de maniere que ie jour n’est
composé que de 96 ké 8c chacjue ké équivaut à 15 minutes ou un quart d’heure suivantnotre maniere de
compter. Au surpius le jour civil commence à minuit & ftnit à minuit suivant.
On partage la durée d’une révolution soiaire, depuis un soistice jusqu’à l’autre , en douze portions cgales,
chacune de 30 jours, 10 heures, 30 minutes^ on donne à chacunede ces portions le nom de T^é; 8c on ia
subdivise en deux parties distinguées par les noms de Tchong-ki 8c de Tjié-ki ( 1) : le Tchong-ki, ou le Kï,
placé au milieu cles deux Tfié qu’il sépare, répond, dans notre méthode astronomique, au premier degré de
chaque stgne. C’est ce Tchong-ki qui aétermine le nom de ia lune dans laquelle îl se trouve 3 ainsi la lune du
solstice est celle pendant ie cours de laquelle ie soieii se trouve au Tchong-ki, ou au premier degré de Ca-
pcr.
Depuis les Han (105 ans avant J. C. ) jusqu’à présent, les Chinois ont commencé leur année civile par
ie premier jour de la lune , dans ie cours de iaquelle ie soleii entre dans le signe qui exprime notre stgne des.
Poissons. Les douze lunes de i’année civile sont distribuées en quatre ciasses, qui portent ie 110m des
quatre saisons. La premiere iune a le nom de I ching, exprimé par un caraètere qui signifie ce qui est
juste, ce qui est conforme à la regle établie 3 8c on ajoute ordinairement à ce caraètere ceiui du printems :
Au printems lune Tching 8c au pnntems feconde ou troifieme Lune. Pour les troisautres portions , au nom de
la saison 011 ajoute queiquefois, du moins dans les anciens Livres, le iieu de cette lune dans la saison, pre-
miere ^fcconde ou derniere de L’été. Par exemple, queiquefois on désigne cette lune par le lieu qu’elle occupe
dans l’année civile 3 en étéquatrieme lune , zn automne jepdeme Lune , neuvitme en htver , dixieme Lune 8cc.
M. Freret observe que le détail des anciens Caiendriers est très peu connu , 8c qu’011 ignore , i° quei
étoit i’ordre des intercaiations par rapport aux années; 2 0 comment 011 distribuoit ies mois de 30 8c de 29
jours, ou les lunes grandes & petites , comme les nomment les Chinois. II ajoute ensuite que sous les Han ,
011 se servoit d’un cycle de 19 ans, dans lequel 011 intercaloit la s , la 6‘, la 9 e, la 1 s% la 14 e, la 17 e, &
la 1 9 e années 3 mais on n’a point de preuve que cet usage ait été suivi dans les tems plus anciens; onn’en a
pas non plus du contraire.
Les Astronomes du tems des Han disent que la lune intercalaire étoit toujours la 9 e de l’année civiie : iîs
ajoutent que les lunes étoient alternativement grandes 8c petites, c’est-à-dire de 30 8c de 29 jours,; mais
sur ce pied-là, le cycle de 19 ans auroit été plus court de 7 jours 18 heures que ies 235 iunaisons dont il est
composé. En effet îa révolution périodique de la lune se fait dans 27 jours, 3 2 ké. Or la lune fait 254 de ces
révoiutions, tandis que le soleil 11’en fait que 19, mais il ne se trouve que 235 conjondions de la lune 8c du
soleil, qui font 6939 jours 8c 7 5 ké. Cette révolution s’exprime par le caradere Tchang. üne année com-
mune a 12 mois lunaires, ainst 19 années communes ont 228 mois îunaires. Dans 19 ans solaires il y a cepen-
dant 235 mois lunaires (2), la différence de 228^235 est:73 donc ii doit y avoir dans un Tchangàe 19 ans
sept mois intercalaires de 30 jours. La lune intercalaire ne pouvoit pas non plus ètre toujours la 9" 3 la raison
en est simple. La différence du mois lunaire au mois solaire est de 90 ké, 66 minutes, 3 6 secondes. Prenez le
moment où commence le Tchang 011 cycle de xix ans 3 ensuite à chaque conjondion ajoutez 90 ké, 66 mi-
nutes, 3 6 secondes 3 quand vous trouverez un nombre égal ou supérieur à celui du mois lunaire, ii faut inter-
caler cette lune qui ne porte le 110m d’aucun Tchong-ki, mais s’appeile Jun. En suivantcette méthode les
lunes intercalaires sont, à la troisieme année , ^Tune^ à Ia sixieme année , 6 e iune 3 à la neuvieme année ,
3 e ou 2 e lune 3 à la onzieme année, 11 e lune 3 à la quatorzieme année, 7 e lune 3 à la dix-septieme année,
4 e lune 3 8c à la dix-neuvieme année , 1 z e lune. Ainst il y a plus d’apparence que l’intercaiation dépendoit
des Astronomes chargés de ia confeètion du Calendrier, comme le conjeârure M. Freret.
Les Chinois ont eu de très bonne heure, outre la distinction des Tchong-ki, ou signes dans l’année astrono-
mique, 8c des lunes dans i’année civile, une méthode singuliere pour déterminer les jours 8c pour en marquer
ie quantieme. Dans ieur Calendrier, les jours sont distribués par soixantaines, c’est-à-dire par des cycles de
(1) II y a eu aans la suite quelques changemens dans l'usage
de ces noms de Tchong-ki & de Tsié-ki, ce dernier ayant été
employé pour marquet la premiere partie du Tsi.
( 2) Les 19 révolutions solaires font 14 heures 32 minutes
au-delà du nomble des jours 3 les 23 5 lunaisons, 1 6 heures ,
3 2 minutes ; c’est une erreur de 2 hcures ou 2 heures 1 minute,
dont les 23 s lunaisons surpassent les 19 révolutions : différence
qui n’alloit qu’à 1 jour en 228 ans dans le lieu de la vraie Sy-
ziçie.
PRINCÏPES
D E L A CHRONOLOGIE CHINOISE.
La tradition ancienne & constante des Chinois , dit M. Freret qae nous abrégeons, (Mcm. de L'Acad. des
Infcrip. & B. L., T. XHIU,p. 178 & Juiv.) nous apprend que dès ie tems d’Yac, c’est-à-dire pius de
2000 ans avant J. C., il y a eu à la Chine deux années différentes , une année civile qui étoit lunaire, 8c
une année astronomique qui étoit solaire, 8c qui servoit à régier l’année civile. Cette année civile étoit com-
posée de douze lunes, auxquelles 011 en ajoutoit de tems en tems une treizieme. Dès letems même à’Yao,
î’annéesolaire étoit supposée de 365 jours 8c 6 heures, égales à notre année julienne, &chaque quatrieme
année étoit de 3 66 jours comme l’année bissextile 3 c’est un fait prouvé par ie Chou-king ; i’intercalation
d’une treizieme lune dans i’usage civii est encore un fait prouvé par le mème livre.
Les jours chezies Chinois, au rapport du P. Gaubil, étoient divisés en cent ké, chaque ké avoit cent mi-
nutes, chaque minute cent secondes. Cet usage a subststé jusqu’au dernier stecle, où ies Chinois, de l’avis
du P. Schall, Préstdent du Tribunal des Mathématiques, ont commencé à diviser chaque jour en 24
heures, chaque heure en 60 minutes, 8c chaque minute en 60 secondes, &c., de maniere que ie jour n’est
composé que de 96 ké 8c chacjue ké équivaut à 15 minutes ou un quart d’heure suivantnotre maniere de
compter. Au surpius le jour civil commence à minuit & ftnit à minuit suivant.
On partage la durée d’une révolution soiaire, depuis un soistice jusqu’à l’autre , en douze portions cgales,
chacune de 30 jours, 10 heures, 30 minutes^ on donne à chacunede ces portions le nom de T^é; 8c on ia
subdivise en deux parties distinguées par les noms de Tchong-ki 8c de Tjié-ki ( 1) : le Tchong-ki, ou le Kï,
placé au milieu cles deux Tfié qu’il sépare, répond, dans notre méthode astronomique, au premier degré de
chaque stgne. C’est ce Tchong-ki qui aétermine le nom de ia lune dans laquelle îl se trouve 3 ainsi la lune du
solstice est celle pendant ie cours de laquelle ie soieii se trouve au Tchong-ki, ou au premier degré de Ca-
pcr.
Depuis les Han (105 ans avant J. C. ) jusqu’à présent, les Chinois ont commencé leur année civile par
ie premier jour de la lune , dans ie cours de iaquelle ie soleii entre dans le signe qui exprime notre stgne des.
Poissons. Les douze lunes de i’année civile sont distribuées en quatre ciasses, qui portent ie 110m des
quatre saisons. La premiere iune a le nom de I ching, exprimé par un caraètere qui signifie ce qui est
juste, ce qui est conforme à la regle établie 3 8c on ajoute ordinairement à ce caraètere ceiui du printems :
Au printems lune Tching 8c au pnntems feconde ou troifieme Lune. Pour les troisautres portions , au nom de
la saison 011 ajoute queiquefois, du moins dans les anciens Livres, le iieu de cette lune dans la saison, pre-
miere ^fcconde ou derniere de L’été. Par exemple, queiquefois on désigne cette lune par le lieu qu’elle occupe
dans l’année civile 3 en étéquatrieme lune , zn automne jepdeme Lune , neuvitme en htver , dixieme Lune 8cc.
M. Freret observe que le détail des anciens Caiendriers est très peu connu , 8c qu’011 ignore , i° quei
étoit i’ordre des intercaiations par rapport aux années; 2 0 comment 011 distribuoit ies mois de 30 8c de 29
jours, ou les lunes grandes & petites , comme les nomment les Chinois. II ajoute ensuite que sous les Han ,
011 se servoit d’un cycle de 19 ans, dans lequel 011 intercaloit la s , la 6‘, la 9 e, la 1 s% la 14 e, la 17 e, &
la 1 9 e années 3 mais on n’a point de preuve que cet usage ait été suivi dans les tems plus anciens; onn’en a
pas non plus du contraire.
Les Astronomes du tems des Han disent que la lune intercalaire étoit toujours la 9 e de l’année civiie : iîs
ajoutent que les lunes étoient alternativement grandes 8c petites, c’est-à-dire de 30 8c de 29 jours,; mais
sur ce pied-là, le cycle de 19 ans auroit été plus court de 7 jours 18 heures que ies 235 iunaisons dont il est
composé. En effet îa révolution périodique de la lune se fait dans 27 jours, 3 2 ké. Or la lune fait 254 de ces
révoiutions, tandis que le soleil 11’en fait que 19, mais il ne se trouve que 235 conjondions de la lune 8c du
soleil, qui font 6939 jours 8c 7 5 ké. Cette révolution s’exprime par le caradere Tchang. üne année com-
mune a 12 mois lunaires, ainst 19 années communes ont 228 mois îunaires. Dans 19 ans solaires il y a cepen-
dant 235 mois lunaires (2), la différence de 228^235 est:73 donc ii doit y avoir dans un Tchangàe 19 ans
sept mois intercalaires de 30 jours. La lune intercalaire ne pouvoit pas non plus ètre toujours la 9" 3 la raison
en est simple. La différence du mois lunaire au mois solaire est de 90 ké, 66 minutes, 3 6 secondes. Prenez le
moment où commence le Tchang 011 cycle de xix ans 3 ensuite à chaque conjondion ajoutez 90 ké, 66 mi-
nutes, 3 6 secondes 3 quand vous trouverez un nombre égal ou supérieur à celui du mois lunaire, ii faut inter-
caler cette lune qui ne porte le 110m d’aucun Tchong-ki, mais s’appeile Jun. En suivantcette méthode les
lunes intercalaires sont, à la troisieme année , ^Tune^ à Ia sixieme année , 6 e iune 3 à la neuvieme année ,
3 e ou 2 e lune 3 à la onzieme année, 11 e lune 3 à la quatorzieme année, 7 e lune 3 à la dix-septieme année,
4 e lune 3 8c à la dix-neuvieme année , 1 z e lune. Ainst il y a plus d’apparence que l’intercaiation dépendoit
des Astronomes chargés de ia confeètion du Calendrier, comme le conjeârure M. Freret.
Les Chinois ont eu de très bonne heure, outre la distinction des Tchong-ki, ou signes dans l’année astrono-
mique, 8c des lunes dans i’année civile, une méthode singuliere pour déterminer les jours 8c pour en marquer
ie quantieme. Dans ieur Calendrier, les jours sont distribués par soixantaines, c’est-à-dire par des cycles de
(1) II y a eu aans la suite quelques changemens dans l'usage
de ces noms de Tchong-ki & de Tsié-ki, ce dernier ayant été
employé pour marquet la premiere partie du Tsi.
( 2) Les 19 révolutions solaires font 14 heures 32 minutes
au-delà du nomble des jours 3 les 23 5 lunaisons, 1 6 heures ,
3 2 minutes ; c’est une erreur de 2 hcures ou 2 heures 1 minute,
dont les 23 s lunaisons surpassent les 19 révolutions : différence
qui n’alloit qu’à 1 jour en 228 ans dans le lieu de la vraie Sy-
ziçie.