Clément, François [Hrsg.]: L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) (Paris, 1784) [Cicognara, 2479-II-1-2]

DES COMTES DE S. PAUL.

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CHRONOLOGIE HISTORIOUE

D E S

COMTES D E S. PAUL.

Le Comté de S. Paxjl, ou de S. Pol, comme on écrivoit dans les bas tems, situé dans le Ternois, entre
l’Artois et la Picardie, et mouvant, non du Comté de Boulogne ni du Comté d’Artois, comme le préten-
dent quelques modernes, mais ducomté de Flandre, tire sonnom de sa capitale, qui dans son origine étoit
une forteresse composée de deux châteaux très élevés et séparés par un fossé large et profond. Son étendue
est de i5 lieues , et 36o villages ressortissent à sa jurisdiction.

R O G E R.

M.oger, dont l’origine n’est point certaine, est celui
auquel on doit remonter pour avoir une suite non in-
terrompue des Comtes de S. Paul. La premiere trace
de son existence se rencontre, suivant le P. Turpin ,
dans une Charte de l’an 1020, par laquelle Warin,
Evêque de Beauvais, établit une confraternité entre
les Chanoines de sa Cathédrale etles Moines de S. Wast
d’Arras. L’un des souscripteurs s’y nomme à la vérité
Roger , mais il ne prend point la qualité de Conite.
(Miræus, Diplom. Beig. T. I, p. i5o. ) On ne sau-
roit également se méprendre sur ie Roger qui donna,
l’an 1001 , l’Abbaye de Blangis à celle de Fécam pour
y mettre la réforme, puisque , dans la Charte qu’ii fit
expédier à ce sujet, il se nomme lui-même Comte de
S. Paul. (Turpin, p. 26; Martenne, Anecd., T. I,
col. i55 ; Gall. Chr. no. T. XI, col. 2O7. ) On y voit
aussi dénommés sa femme, Hadwide , et ses deux
fils , Manassès et R.obert. Roger , ayant usurpé sur
l’Abbaye de S. Bertin la terre de Heuchin (de Hir-
liaco ), à deux lieues de S. Paul, y exerçoit une ty-
rannie si insupportable, que la plupart des Coions ,
pour s’y soustraire, avoient pris la fuite. Touché de
repentir ensuite, il fit, l’an 1 o51, avec l’Abbé Bovon,
ou Bavon, un Traité d’acconnnodement par lequel 011
lui laissa pour sa vie la jouissance de la moitié de cette
terre, à condition qu’après sa mort elle retourneroit
toute entiere à l’Abbaye de S. Bertin. Dans cet acte,
il est dit formellement que Roger tenoit son Comté
de Baudouin (de Lille), Comte de Flandre : Comita-
tum et cætera forensia jura idem Comes Rodgerius
in beneficio tenebat de seniore nostro Comite Bcd-
duino. Manassès est le seul des fils de Iloger dont le
nom soit exprirné dans les souscriptions ; ce qui donne
lieu de croire que Robert, son autre fils, n’existoit
plus. On peut en dire autant d’Hadwide, sa femme,
attenclu qu’elle n’est point nommée dans cette Charte.
( Cartul. deS. Bertin, T. IX, fol. 126.) Le P. Tur-
pin, d’après le Nécrologe de la Collégiale de S. Paul et
d’autres monumens qu’il ne rapporte point, met lamort
du Comte Roger au 13 Juin 1067. II paroît que Manas-
sès,son fils aîné, l’avoit prëcédé au tombeau, puisque
ce fut un autre de ses fils qui lui succéda. Roger avoit
fondé dans son château de S. Paul l’Eglise de S. Sau-
veur , que plusieurs de ses successeurs enrichirent.
(Duchêne, Maisonde Chdtiüon, p. 52.)

I-I U G U E S I.

1067. Hugues , surnommé Candavene, Candens
avena'yzs: les uns,etCiiAMP d’Avêne, Campus avenæ,
par les autres , fils de Pvoger et son successeur au

Comté de S. Paul n’en jouit que l’espace cl’environ
trois ans, étant niort vers l’an 1070. II avoit èpousé,
l’an 1060, Clémence, dont il eut trois fils, Gui,Hugues
et Eustache. (Lambert. Ardens. Chron.)

G U I L

1070. Gui I, fds aîné de Hugues ï, lui succéda
sousla tutele de Clémence, sa rriere. Cette Darne s’é-
tant remariée avec Arnoul, Baron cl’Ardres, l’un des
plus grands Capitaines de son tems, associa ce nouvel
époux à la régence du Conrté de S. Paul, qu’il défen-
cüt avec vaieur contre les attaques de ses voisins. Après
la niort de Clémence, arrivée l’an 1078 au plus tard,
Arnoul se retira dans sa Baronie d’Ardres , et laissa le
gouvernement du Comté à Gui, son beau-Iils. Nous
avons une lettre du Pape Grégoire VII, écrite le 25 No-
vembre de cette annëe aux trois freres, Gui, Hugues et
Eustache, qu’il quaiisie tous trois du titre de Corntes
cle S. Paul, touchant le village de Reseque, en latin
Reseca, que les Chanoines ue S. Paui, appuyés de
leur autorité , avoient usurpé sur ceux de S. Ümer,
suivant les allëgations de ces derniers. Cette contesta-
tion ayant déja été agitce dans plusieurs Conciles sans
avoir pu y être terminée, Grégoire enjoint aux trois
freres de se représenter dans quarante jours devant le
Légat Hugues de Die pour déduire leurs moyens et
répondre à ceuxdeleurs adversaires. On reconnoîtdans
cette lettre le style ordinaire de ce Pape , c’est-à-dire
qu’elle est pleine de hauteur et de menaces. L’asfaire
toutefois ne finit qu’en îoqzRsous le successeur de Gui,
par une transaction qui maintint le Chapitre de S. Paul
dans la jouissance de l’objet du procès, moyennant le
cens annuel d’un rnarc d’argent payable au Chapitre
de S. Oiner. (Turpin, ylnnal. Com. S. Pauli, p. 44.)
Le Comte Gui mourut, l’an io83 , sans avoir été
marié. (Lambert, Hist. Domin. Ard.)

H U G U E S II.

ro83. Hugues II de Champ-d’Avene fut Ie succes-
seur cle Gui, son frere, au Comté de S. Paul. Ayant
accompagné avec Enguerand , son fils, l’an 1096,
Robert, Duc de Normandie, à la Croisade, il se dis-
tingua au siége d’Antioche, et monta des premiers à
l’assaut de Jérusalem. Mais, entre ces deux événemens,
il perdit son fils, qui fut tué devant Marra. ( Albert
Acjuens. ) A son retour , il prit les armes pour le
Comte cle Hainaut contre Robert, Comte de Flandre.
II eut aussi la guerre avec Baudouin à la Hache,
successeur de Robert, qui lui enleva , l’an 1115, le
château d’Encre, dont il fit présent à Charles cle Da-

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