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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0439

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DES ROIS D E BOURGOGNE.

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CHRON OLOGIE HISTORIQUE

D E S

ROIS D E BOURGOGNE.

ORIGINE DES BOURGUIGNONS.

L’Auteur de la nouvelle liîstoire de Bourgogne, après avoir solidement réfuté disférentes opinions sur l’ori-
gine des Bourguignons, préfere, comme le mieux établi, le sentiment de ceux qui croient que les Bourgui-
gnons, dans leur premiere origine, ont fait partie de ces plus anciens peuples de Germanie quon ap-
pelloit Vandales, c’est-à-dire, comme D. Plancher le dit ailleurs, que les Bourguignons ètoient limitrophes
des Vandales. Ils habiterent d’abord sur la Vistule, dont ils occupoient apparemment les deux rivages, où
sont à présent la Prusse royale et la Prusse ducale : ils furent chassès de cette premiere demeure, l’an 245,
par Fastida, Roi des Gépides. La seconde habitation des Bourguignons fut en-deçà de l’Elbe, où Procope les
place, un peu au-dessous des Thuringiens. De là, s’étant avancés vers le Rhin, ils le passerenten 275, et sé
rendirent maîtres de plus de 70 villes en-deçà de ce sseuve. Mais, l’an 277, l’Empereur Probus les contraignit
de le repasser après les avoir défaits en plusieurs batailles. L’an 287, ils rentrerent dans les Gaules, d’où ils
furent encore chassés par Maximien Hercule. Ils occupoient alors les bords du Rhin; et dans cette nouvelle
demeure ils eurent de fréquens démêlés avec les Allemands, leurs voisins, dont ils n’étoient séparés que par
le Mein. Cette contrée étant moins âpre que les forêts qu’ils avoient quittées, ils commencerent à prendre des
mœurs plus douces etplus sociales. Au lieu de la chasse, qui avoit fait jusqu’alors leur unique exercice et
d’où ils tiroient leur nourriture et leurs vêtemens, ils s’adonnerent à l’agriculture et aux arts qui en dépendent.
Les Allemands ayant faît à leur tour, l’an 070, des incursions sur les terres des Ptomaîns, l’Empereur Valen-
tinien appella les Bourguignons à son secours pour les repousser. Ils vinrent au rendez-vous en grand nom-
bre ; mais, n’y ayant point trouvé i’armée romaine à laquelle ils devoient se joindre, ils s’en retournerent, après
l’avoir long-tems attendue, fort mécontens de ce manque de parole. Ils auroient bien voulu se venger par une
nouvelle irruption dans les Gaules ; mais la vigilance et la valeur des Généraux romains les en empêcherent. Ils
vivoient tranquilles depuis 36 ans sur les bords du Rhin, ou du moins ils n’étoient occupés qu’à se défendre
contre les Allemands, lorsque le perfide Stilicon leur ouvrit cette barriere, et les invita, ainsi que les autres
barbares du Nord, à venir s’établir dans les Gaules, dans le dessein où il étoit de les faire servir à l’élévation
de son fils Eucher qu’il vouloit placer sur le trône impérial. Ce fut sur la fm de l’an 406 qu’ils se disposerent
à passer pour la derniere fois le Rhin, sous la conduite de Gondicaire, leur Ilendin; c’est ainsi qu’ils nom-
moient le Chefde la nation, qui se gouvernoit en République la plus libre qui eùt jamais été. Tel ëtoit en ef-
fet l’amour de la liberté chez les Bourguignons, qu’ils avoient peint un chat sur leurs enseignes pour la figu-
rer. Cette nation étoit dès lors Chrétienne. C’est l’Historien Socrate, 1. 7, c. 3o, qui l’atteste, etvoici comment
il faitle récit de ce qui occasionna la conversion des Bourguignons. » Je raconterai, dit-il, une chose bien ad-
mirable qui arriva vers ce tems-là (la fn du quatrieme siécle. ) 11 y a au-delà du Rhin une nation qu’on ap-
« pelle vulgairement les Bourguignons. Les Pluns entroient souvent à main armée dans leur pays, ravageoient
5) leurs champs, et en massacroient un grand nombre. Dans la détresse où ils se trouvoient, ils ne s’adresserent
» à aucune puissance humaine pour lui demander du secours, mais ils résolurent de recourir à quelque puis-
« sante Divinité; et, ayant appris que le Dieu des Romains donnoit un secours effcace à ceux qui l’adoroient
« etle craignoient, tous d’un commun accord se porterent à croire en J. C. Dans ce dessein ils se rendirent
33 dans une cité des Gaules (Mayenceou Treves probablement) et demanderent à l’Evêque d’être baptisés.
33 Le Prélat, après leur avoir prescrit un jeûne de huit jours, pendant lesquels il les instruisit, leur conféra le
33 Sacrement de la régénération, et les renvoya en paix dans leur pays. Pleins de confiance, à leur retour ils al-
33 lerent droit à leurs ennemis pour les combattre, et ne furent point frustrés de leur espérance. Car le Roi
33 des Huns, nommé Uptanus, étant mort dans ces entrefaites d’un excès de vin, les Bourguignons les attaque-
33 rent comme ils étoient sans Chef; et, quoiqu’en moindre nombre, n’etant que mille contre dix mille, ils se
33 ruerent sur eux avec tant d’impétuosité, qu’ils en frent un grand carnage et remporterent une glorieuse vic-
33 toire. Depuis ce tems cette brave naiion cultive la religion chrétienne avec une grande ferveur 33. Ce que
Socrate dit ici des Bourguignons a été copié par Nicéphore dans son histoire ecclésiastique. Ces deux Flisto-
riens ajoutent que les Bourguignons, à leurentrée dans les Gaules, étoient la plupart Charpentiers,métierqui

Tome II.

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