DES SIRES OU BARONS D E BEAUJOLOIS. 473
GHR.ONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
SIRES OU BARONS DE BEAUJOLOIS.
Le Beaujolois , Bellojocensis agcr, est borné au Septentrion par le Charolois et le Mâconnois, au Midi î
par le Lyonnois et le Forez, à l’Orient par la Saône qui le sépare de la Principauté de Dornbes, et à l’Oc- j
cident par le Fôrez dont il est presque séparé par la Loire. Son étendue est de 16 lieues de longueur sur I
12 de largeur. Ce pays , sous les Gaulois, faisoit partie de celui des Ségusiens , et peut-être un peu de
celui des Branoviens, qui étoient vraisemblableraent les habitans du Brionnois. Sous l’Empire romain il ne
fàisoit pas un pays particulier, mais il appartenoit en partie à la cité de Lyon et en partie à celle de Mâcon.
II n’existe même aucun monument ancien qu’on puisse regarder comine propre au Beaujolois. Enlevé aux
Romains par les Bourguignons , et à ceux-ci par les Francs , il passa des Rois Mérovingiens aux Carlo-
vingiens, et fut usurpé sur ces derniers par Boson , pour faire partie de l’Etat qu’il se forina sous le titre 1
de Royaume de Provence. Mais il est à remarquer que nul Flistorien de ses conquêtes n’a nommé le Beau-
jolois. Ce pays, étant revenu à la France après la mort de Boson, fut donné pour dot, du moins en partie,
l’an 955 , à Mathilde, soeur du Roi Lothaire, lors de son inariage avec Conrad, Roi de Bourgogne. Les
Comtes de Forez étoient dès lors en possession du château de Beaujeu et de son territoire. C’est de ce châ-
teau, et de la ville qui l’environne , nommés en latin tantôt Bellojocus, plus souvent Bellijocum, et quel-
quefois Belli ou Bellojovium, que le Beaujolois tire son nom. Villefranche est devenue dans la suite la capi-
tale de ce pays , l’une des principales et des plus anciennes Baronies du R,oyaume. Nota, dit le Grand-
Coutumier de France, édit. de 1698 , p. 182 , 1. 2, c. 27, quau Bioyaume de France ne souloib avoir que
brois Baronies ; cest à savoir Bourbon, Coucy et Beaujeu. On y ajouta ensuite Craon et Sulli lorsque Bour-
bon fut érigé en Duché. Item vrai qu’en ce Boyaume, ainsi qu’on clit communèment, a c/uatre Baronies
notables et principales, lesquelles sont Coucy, Craon, Sulli et Beaujeu. (Duchêne, hist. de la M. de Gui-
nes, p. 671. )
B E R A R D I.
JBérarb , ou Béraud , dit aussi Bernard , suivant le
P. Ménétrier, troisieme fds de Guillaume II, Comte de
Lyon et de Forez, eut en partage la Seigneurie de Beau-
jeu. On ne peut dire ni combien de tems il survécut à
son pere décédé yers l’an 890, ni s’il laissa de la pos-
térité.
B É R A R D II.
Bérard II, peut-être fds de Bérard I, Jfut/son suc-
cesseur, et mourut, suivant le P. Anselme et M. Clia-
zot, avant l’an 967. De Vvndelmode, sa femme , il
eut Guichard, qui suit ; Etienne , dont il est fait men-
tion dans une Charte de Guichard, son frere ; et Hum-
bert, pere d’unautre Etienne quidonna, vers l’an 1062,
un clos de vigne, appellé Moncuc, à l’Abbaye de Clani.
Dans l’ac.te qui renferme cette donation, Etienne rap-
pelle Gui, son cousin, fds de Hugues, et trois fds de
son autre cousin, Guichard II, qui viendra ci-après.
(Arch. cle Cluni. ) Hugues et Wautier , Evêque de Mâ-
con, appellés d’ailleurs oncles de Guichard II dans le
Cartulaire de l’Eglise de Mâcon ( fol. îbyjjétoient donc
deux autres hls de Bérard II, mais d’une autre mere,
qu’une Charte de Cluni nomme Tescende. A ces en-
fans de Bérard il faut encore ajouter trois autres fils,
Humbert, Bérard et Séguin. Mais on ne peut dire à
laquelle des deux meres ils appartenoient.
GUICHARD I.
Guichard,ou Wichard I, fds et successeur de Bë-
rard II, se montra libéral envers PAbbaye de Cluni par
diverses donations qu’il lui fit. De concert avec Ri-
coaire , sa premiere femme, il lui donna, par acte de
l’an 3o du régne de Conrad, Roi de Bourgogne ( 967 de
J. C. ), au mois d’Août, l’EglisedeS. Paul, située in
villa Laclerniaco, dans l’Auvergne. ( Arch. cle Cluni. )
Neuf ans après , au mois de Janvier, la 22 e année du
Roi Lothaire ( 976 de J. C. ) , Wichard , ayant perdu
Ricoaire , sa femme , prit, en secondes noces , Adel-
mode , du consentement de laquelle il donna les dimes
de la paroisse de S. George à Cluni pour le repos des
ames de Bérard, son pere, de Vandehnode, sa rnere, |
et de ses freres , Etienne et Humbert. La Charte qui §
contient cette donation est sans date. (Ibid. ) Gui-
cliard eut de son deuxieme rnariage un fds, qui suit,
et une fille nommée Venceline , qui mourut jeune.
G U I C H A II D II.
Guiciiard II, dans une donation qu’il fit,l’an io3o,
à l’Eglise de Mâcon , se dit fils de G uichard, et nomme
en meme tems sa femme conune sa mere Ricoaire,
qu’on croit avoir été Dame de Salornai,ses onclesHugues
etWautier, Evêque de Mâcon, avec ses fils, Humbert,
Guichard et Dalmace. ( Cart. Matisc. fol. 157-159.)
11 eut de plus une fille N., mariée à Liébaut, Seigneur
deDigoine. Vers l’an 1060, projettant un voyage à la
Terre-Sainte, il vint, pour s’y préparer, trouver le Pré-
lat, son oncle, dans la vue de réparer les torts qu’il
avoit faits à son Eglise. Wautier ayant assemblé ses
Cha’noines, Guichard, en leur présence, renonça, par 1
acte du 3o Janvier, aux coutumes qu’il avoit établies, g
à l’exemple de son pere, dans les terres de la Catlié- i
GHR.ONOLOGIE HISTORIQUE
D E S
SIRES OU BARONS DE BEAUJOLOIS.
Le Beaujolois , Bellojocensis agcr, est borné au Septentrion par le Charolois et le Mâconnois, au Midi î
par le Lyonnois et le Forez, à l’Orient par la Saône qui le sépare de la Principauté de Dornbes, et à l’Oc- j
cident par le Fôrez dont il est presque séparé par la Loire. Son étendue est de 16 lieues de longueur sur I
12 de largeur. Ce pays , sous les Gaulois, faisoit partie de celui des Ségusiens , et peut-être un peu de
celui des Branoviens, qui étoient vraisemblableraent les habitans du Brionnois. Sous l’Empire romain il ne
fàisoit pas un pays particulier, mais il appartenoit en partie à la cité de Lyon et en partie à celle de Mâcon.
II n’existe même aucun monument ancien qu’on puisse regarder comine propre au Beaujolois. Enlevé aux
Romains par les Bourguignons , et à ceux-ci par les Francs , il passa des Rois Mérovingiens aux Carlo-
vingiens, et fut usurpé sur ces derniers par Boson , pour faire partie de l’Etat qu’il se forina sous le titre 1
de Royaume de Provence. Mais il est à remarquer que nul Flistorien de ses conquêtes n’a nommé le Beau-
jolois. Ce pays, étant revenu à la France après la mort de Boson, fut donné pour dot, du moins en partie,
l’an 955 , à Mathilde, soeur du Roi Lothaire, lors de son inariage avec Conrad, Roi de Bourgogne. Les
Comtes de Forez étoient dès lors en possession du château de Beaujeu et de son territoire. C’est de ce châ-
teau, et de la ville qui l’environne , nommés en latin tantôt Bellojocus, plus souvent Bellijocum, et quel-
quefois Belli ou Bellojovium, que le Beaujolois tire son nom. Villefranche est devenue dans la suite la capi-
tale de ce pays , l’une des principales et des plus anciennes Baronies du R,oyaume. Nota, dit le Grand-
Coutumier de France, édit. de 1698 , p. 182 , 1. 2, c. 27, quau Bioyaume de France ne souloib avoir que
brois Baronies ; cest à savoir Bourbon, Coucy et Beaujeu. On y ajouta ensuite Craon et Sulli lorsque Bour-
bon fut érigé en Duché. Item vrai qu’en ce Boyaume, ainsi qu’on clit communèment, a c/uatre Baronies
notables et principales, lesquelles sont Coucy, Craon, Sulli et Beaujeu. (Duchêne, hist. de la M. de Gui-
nes, p. 671. )
B E R A R D I.
JBérarb , ou Béraud , dit aussi Bernard , suivant le
P. Ménétrier, troisieme fds de Guillaume II, Comte de
Lyon et de Forez, eut en partage la Seigneurie de Beau-
jeu. On ne peut dire ni combien de tems il survécut à
son pere décédé yers l’an 890, ni s’il laissa de la pos-
térité.
B É R A R D II.
Bérard II, peut-être fds de Bérard I, Jfut/son suc-
cesseur, et mourut, suivant le P. Anselme et M. Clia-
zot, avant l’an 967. De Vvndelmode, sa femme , il
eut Guichard, qui suit ; Etienne , dont il est fait men-
tion dans une Charte de Guichard, son frere ; et Hum-
bert, pere d’unautre Etienne quidonna, vers l’an 1062,
un clos de vigne, appellé Moncuc, à l’Abbaye de Clani.
Dans l’ac.te qui renferme cette donation, Etienne rap-
pelle Gui, son cousin, fds de Hugues, et trois fds de
son autre cousin, Guichard II, qui viendra ci-après.
(Arch. cle Cluni. ) Hugues et Wautier , Evêque de Mâ-
con, appellés d’ailleurs oncles de Guichard II dans le
Cartulaire de l’Eglise de Mâcon ( fol. îbyjjétoient donc
deux autres hls de Bérard II, mais d’une autre mere,
qu’une Charte de Cluni nomme Tescende. A ces en-
fans de Bérard il faut encore ajouter trois autres fils,
Humbert, Bérard et Séguin. Mais on ne peut dire à
laquelle des deux meres ils appartenoient.
GUICHARD I.
Guichard,ou Wichard I, fds et successeur de Bë-
rard II, se montra libéral envers PAbbaye de Cluni par
diverses donations qu’il lui fit. De concert avec Ri-
coaire , sa premiere femme, il lui donna, par acte de
l’an 3o du régne de Conrad, Roi de Bourgogne ( 967 de
J. C. ), au mois d’Août, l’EglisedeS. Paul, située in
villa Laclerniaco, dans l’Auvergne. ( Arch. cle Cluni. )
Neuf ans après , au mois de Janvier, la 22 e année du
Roi Lothaire ( 976 de J. C. ) , Wichard , ayant perdu
Ricoaire , sa femme , prit, en secondes noces , Adel-
mode , du consentement de laquelle il donna les dimes
de la paroisse de S. George à Cluni pour le repos des
ames de Bérard, son pere, de Vandehnode, sa rnere, |
et de ses freres , Etienne et Humbert. La Charte qui §
contient cette donation est sans date. (Ibid. ) Gui-
cliard eut de son deuxieme rnariage un fds, qui suit,
et une fille nommée Venceline , qui mourut jeune.
G U I C H A II D II.
Guiciiard II, dans une donation qu’il fit,l’an io3o,
à l’Eglise de Mâcon , se dit fils de G uichard, et nomme
en meme tems sa femme conune sa mere Ricoaire,
qu’on croit avoir été Dame de Salornai,ses onclesHugues
etWautier, Evêque de Mâcon, avec ses fils, Humbert,
Guichard et Dalmace. ( Cart. Matisc. fol. 157-159.)
11 eut de plus une fille N., mariée à Liébaut, Seigneur
deDigoine. Vers l’an 1060, projettant un voyage à la
Terre-Sainte, il vint, pour s’y préparer, trouver le Pré-
lat, son oncle, dans la vue de réparer les torts qu’il
avoit faits à son Eglise. Wautier ayant assemblé ses
Cha’noines, Guichard, en leur présence, renonça, par 1
acte du 3o Janvier, aux coutumes qu’il avoit établies, g
à l’exemple de son pere, dans les terres de la Catlié- i