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CHRONOLOGIE HISTORIQUE
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
DES
BARONS, COMTES, puis DUCS, D’ÉTAMPES.
Etampes, Stampae , vilîe située entre Paris et Orléans , ëst un composé de troîs villes , ou d’une ville jointe â
deux bourgs, l’un de S. Martin, et l’autre de S. Pierre. La premiere ville, ou le premier bourg du côté d’Orléans,
c’est Etampes les vieilles , où est l’Eglise de S. Martin qui lui donne son nom ; la seconde est Etampes
les nouvelles , dite aussi dans les anciens titres Etampes le Châtel ; et la troisieme , le bourg S. Pierre ,
àinsi nommée de sa piincipale Eglise. Ces trois parties néanmoins forment un tout d’assez petite étendue.
Etampes les vieilles existoit avant Ia premiere race de nos Rois. Elle faisoit partie du Royaume de Bourgogne
sous le R.oi Gonttari , et depuis la mort de ce Prince jusqu’à celle de ses petits neveux, Tliierri et Théode-
bert, laquelle rendit Clotaire II maître de toute la monarchie françoise. Etampes et ses dépendances firent
partie du Domaine de nos Rois jusqu’à S. Louis. Mais les prédécesseurs de ce Prince , au moins depuis
Philippe I , nommerent un Vicomte à Etampes pour y percevoir leurs droits et y exercer leur jurisdic-
tion. La Chronique de Morigni nous fait connoître deux Vicomtes d’Etampes sous les régnes de Philippe I
et de Louis le Gros. Gui , fils de Hugues du Puiset, dit-elle , devint Vicomte d’Etampes par son mariage
avec la fille de Marchis , qui possédoit cette dignité ; ce qui fait Voir qu’elle étoit héréditaire , et non pas
une simple commission. Gui, ajoute-t-elle , loin de suivre l’exemple de la plupart des Seigneurs qui se
révoltoient contre le Roi Louis le Gros , lui demeura fidélement attaché , et le suivit à travers les dan-
gers sans nombre auxquels ce Prince s’exposa pour réduire ces rebelles. ( Chr. de Morigni , 1 2 , p. 365. )
M. le Pr. Hénaut donne pour Comte d’Etampes , vers le même tem,s , un nommé Jean , dont il ne marque
point l’origine, et qu’il fait époux d’Eustadpe , fille naturelle , selon lui , du Roi Philippe I, de laquelle ,
dit-il , le P. Anselme ne fait pas mention. II seroit à souliaiter qu’il eût indiqué la source ou il a puisé
cette anecdote. Pour nous , elle nous paroîtra plus que suspecte tant que nous ignorerons dans quel monu-
ment elle se trouve. Nous regardons comme également douteuse l’histoire d'Eudes le Maire, dit Chalo ou
Chaillou de S. Mars , habitant d’Etampes , qui, s’étant acquitté , dit-on , pour le R.oi Philippe I d’un voeu
que ce Prince avoit fait dans une maladie d’aller en pélerinage au S. Sépulcre, obtint pour sa récompense
un privilege d’exemption de tous péages , tributs et autres droits, pour lui et pour toute sa race de l’un et
de l’autre sexe. Ce qu’il y a de certain , c’est qu’une famille très nombreuse qui se prétendoit issue de
cet Eudes le Maire , jouissoit anciennement ( mâles et femelles ) de ce privilege , que le Roi Jean confirma
l’an i36o , et que le Roi François I réduisit au droit de franchise à l’égard de tout ce que ceux de la
famille de Chalo leveroient sur leurs propres fonds , les assujettissant à tous les autres péages. Henri IV fit
plus : ii ordonna, l’an 1610 , que tous les descendans de Chalo de S. Mars paieroient la taille et autres
droîts.
L’an 1240, la Seigneurie d’Etampes fut assîgnée avec d’autres terres par S. Louîs à la Reine Blanche, sa
mere,pour la dédommager d’une partie de son douaire , qu’elle avoit cédée à Robert, son fils , en le ma-
ïiant, l’an 12^7, à Mathilde de Brabant. Blanche étant morte le x Dëcembre 1262 , la Seigneurie d’E-
tampes rentra dans le Domaine de la Couronne. Elle en fut détachée de nouveau quelques années après
pour composer le douaire de la Reine Marguerite , femme de S. Louis. La rnort de cette Princesse, arrivée
le 20 Décembre 1296, remit le Roi Philippe le Hardi, son fils, en possession de la Seigneurie d’Etampes.
L O U I S L
L’an 1007, Louis I, fils du Roi Philippe îe Hardi et
de Marie de Brabant, fut pourvu par le Roi Philippe le
Bel, son frere, de la Seigneurie d’Etampes , ainsi que
du Comté d’Evreux et d’autres terres , pour lui tenir
lieu d’une pension de i5 mille livres, qui lui étoit as-
signée par le testament de son pere. Louis mourut le
19 Mai i3iq, laissant, eiitre autres enfans, Charles,
qui suit. ( Voy. les Comtes d’Evreux. )
CHARLES.
1319. Charles, second fils de Louis , eutpour son
partage les Seigneuries d’Etampes, de Gien, et d’autres
Domaines dans la süccession de son pere, suivant le
testament que ce Prince avoit fait le 11 Juin i3i8.
Charles prit alliance , par contrat du mois d’Avrii
i325 (etnon i335), avec Marie , fdle de Ferdinand
d’Espagne, dit la Cerda, II e du nom , Seigneur de
Lara, et petite-fille d’Alphonse X, dit T'Astrologue,
Roi de Castille, et de Blanche, fille de S. Louis.
L’an 1^27 , le lloi Charles le Bel, par Lettres don-
nées, au mois de Septembre, à Paris, érigea la Baronie
d’Etâmpes en Comté : le P. Anselme ajoute en Pairie;
mais les Lettres ne le portentpoint. L’an 1333, Charles
fut un des Seigneurs françois qui marcherent au se- i
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
DES
BARONS, COMTES, puis DUCS, D’ÉTAMPES.
Etampes, Stampae , vilîe située entre Paris et Orléans , ëst un composé de troîs villes , ou d’une ville jointe â
deux bourgs, l’un de S. Martin, et l’autre de S. Pierre. La premiere ville, ou le premier bourg du côté d’Orléans,
c’est Etampes les vieilles , où est l’Eglise de S. Martin qui lui donne son nom ; la seconde est Etampes
les nouvelles , dite aussi dans les anciens titres Etampes le Châtel ; et la troisieme , le bourg S. Pierre ,
àinsi nommée de sa piincipale Eglise. Ces trois parties néanmoins forment un tout d’assez petite étendue.
Etampes les vieilles existoit avant Ia premiere race de nos Rois. Elle faisoit partie du Royaume de Bourgogne
sous le R.oi Gonttari , et depuis la mort de ce Prince jusqu’à celle de ses petits neveux, Tliierri et Théode-
bert, laquelle rendit Clotaire II maître de toute la monarchie françoise. Etampes et ses dépendances firent
partie du Domaine de nos Rois jusqu’à S. Louis. Mais les prédécesseurs de ce Prince , au moins depuis
Philippe I , nommerent un Vicomte à Etampes pour y percevoir leurs droits et y exercer leur jurisdic-
tion. La Chronique de Morigni nous fait connoître deux Vicomtes d’Etampes sous les régnes de Philippe I
et de Louis le Gros. Gui , fils de Hugues du Puiset, dit-elle , devint Vicomte d’Etampes par son mariage
avec la fille de Marchis , qui possédoit cette dignité ; ce qui fait Voir qu’elle étoit héréditaire , et non pas
une simple commission. Gui, ajoute-t-elle , loin de suivre l’exemple de la plupart des Seigneurs qui se
révoltoient contre le Roi Louis le Gros , lui demeura fidélement attaché , et le suivit à travers les dan-
gers sans nombre auxquels ce Prince s’exposa pour réduire ces rebelles. ( Chr. de Morigni , 1 2 , p. 365. )
M. le Pr. Hénaut donne pour Comte d’Etampes , vers le même tem,s , un nommé Jean , dont il ne marque
point l’origine, et qu’il fait époux d’Eustadpe , fille naturelle , selon lui , du Roi Philippe I, de laquelle ,
dit-il , le P. Anselme ne fait pas mention. II seroit à souliaiter qu’il eût indiqué la source ou il a puisé
cette anecdote. Pour nous , elle nous paroîtra plus que suspecte tant que nous ignorerons dans quel monu-
ment elle se trouve. Nous regardons comme également douteuse l’histoire d'Eudes le Maire, dit Chalo ou
Chaillou de S. Mars , habitant d’Etampes , qui, s’étant acquitté , dit-on , pour le R.oi Philippe I d’un voeu
que ce Prince avoit fait dans une maladie d’aller en pélerinage au S. Sépulcre, obtint pour sa récompense
un privilege d’exemption de tous péages , tributs et autres droits, pour lui et pour toute sa race de l’un et
de l’autre sexe. Ce qu’il y a de certain , c’est qu’une famille très nombreuse qui se prétendoit issue de
cet Eudes le Maire , jouissoit anciennement ( mâles et femelles ) de ce privilege , que le Roi Jean confirma
l’an i36o , et que le Roi François I réduisit au droit de franchise à l’égard de tout ce que ceux de la
famille de Chalo leveroient sur leurs propres fonds , les assujettissant à tous les autres péages. Henri IV fit
plus : ii ordonna, l’an 1610 , que tous les descendans de Chalo de S. Mars paieroient la taille et autres
droîts.
L’an 1240, la Seigneurie d’Etampes fut assîgnée avec d’autres terres par S. Louîs à la Reine Blanche, sa
mere,pour la dédommager d’une partie de son douaire , qu’elle avoit cédée à Robert, son fils , en le ma-
ïiant, l’an 12^7, à Mathilde de Brabant. Blanche étant morte le x Dëcembre 1262 , la Seigneurie d’E-
tampes rentra dans le Domaine de la Couronne. Elle en fut détachée de nouveau quelques années après
pour composer le douaire de la Reine Marguerite , femme de S. Louis. La rnort de cette Princesse, arrivée
le 20 Décembre 1296, remit le Roi Philippe le Hardi, son fils, en possession de la Seigneurie d’Etampes.
L O U I S L
L’an 1007, Louis I, fils du Roi Philippe îe Hardi et
de Marie de Brabant, fut pourvu par le Roi Philippe le
Bel, son frere, de la Seigneurie d’Etampes , ainsi que
du Comté d’Evreux et d’autres terres , pour lui tenir
lieu d’une pension de i5 mille livres, qui lui étoit as-
signée par le testament de son pere. Louis mourut le
19 Mai i3iq, laissant, eiitre autres enfans, Charles,
qui suit. ( Voy. les Comtes d’Evreux. )
CHARLES.
1319. Charles, second fils de Louis , eutpour son
partage les Seigneuries d’Etampes, de Gien, et d’autres
Domaines dans la süccession de son pere, suivant le
testament que ce Prince avoit fait le 11 Juin i3i8.
Charles prit alliance , par contrat du mois d’Avrii
i325 (etnon i335), avec Marie , fdle de Ferdinand
d’Espagne, dit la Cerda, II e du nom , Seigneur de
Lara, et petite-fille d’Alphonse X, dit T'Astrologue,
Roi de Castille, et de Blanche, fille de S. Louis.
L’an 1^27 , le lloi Charles le Bel, par Lettres don-
nées, au mois de Septembre, à Paris, érigea la Baronie
d’Etâmpes en Comté : le P. Anselme ajoute en Pairie;
mais les Lettres ne le portentpoint. L’an 1333, Charles
fut un des Seigneurs françois qui marcherent au se- i