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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0350

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CHRONOLOGIE HISTORIQÜE

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

D E S

COMTES DE CERDAGNE ET DE BÉSALU,

DreJJee fur les Mémoires de M. de Fojfa.

La Cerdagne, Centania y dont Puycerda , dans le diocèse d’Urgel, est la capitale ; Bésalu , Bïsuldinum„
vüle sttuée dans l’Ampourdan, sur la riviere de Fluvia j Fenouillede , Feniculetum, ou Fenicultnsis
auer ; Conssant, Confluentes, dans le Roussillon, 8c le Valespir dans la même province , furent donnés,
chacun avec titre de Comté, ainss que Pierre-Pertuse, Saut 8c Donazan , dans le Rasez , par Miron,
Comte de Barcelone, vers l’an 918 , à son fils puîné Oliba, surnommé Cabreta. Ce n’est pas néan-
moins que chacun de ces Comtés ait été créé pour lors en faveur d’Oiiba, Nous voyons en eftet que la
Cerdagne étoit possedée à ce titre par Salomon vers l’an 86^3, que Humphrid étoit qualifié Comte de
Bésalu avant de succéder à Odalric dans le Marquisat de Septimanie , que le Conssant avoit Béra pour
Comte en 846, 8c Raoul en 8 88 ; mais nous n’avons point de suite non interrompue des Comtes de
Cerdagne avant l’an 980. Naturellement inquiet 8c querelleur, Oliba se voyant maître d’un grand pays ,
se rendit extrèmement redoutable à ses voissns. Celui avec lequel il eut les plus vifs démèlés fut Roger I,
Comte de Carcassonne. L’histoire 11e marque pas le sujet de leur querelle. D. Vaissete conjedure que
ce fut le Comté de Rasez , que les Comtes de Carcassbnne, après i’avoir possedé par indivis avec ceux
de Barcelone, partagerent ensuite avec eux, versla fin du ix e iiécie. Oüba, dit-ii, qui. descendoit cles
anciens Comtes de Rasez, disputa sa portion à Roger qui étoit d’une famille difterente. Quoi qu’il en
soit, étant entré dans ce pays à main armée, il y fit le dégât. Roger ne sousfrit pas impunément ces vio-
lences. Ayant levé des troupes, il marcha à l’ennemi qui le reçut fierement, 8c commença lui-mème le
combat. 11 étoit sur le point de remporter la vi&oire lorsque Roger , tout-à-coup ranimant son courage,
la fit passer de son côté. OÜba, suivant un habile Moderne, fit ensuite la paix avec Roger, qui lui céda,
par ie Traité qu’üs firent ensemble, le Capcir compris dans le Rasez. ( Marca Hisp. col. 8 6.) L’Abbaye
de Cuxa dans le Roussiüon étoit alors ssoriîsante par la régularité , sous ie gouvernement de FAhbé Gué-
rin. S. Romuald, qui étoitvenu d’Itaüe pour s’y retirer, en faisoit le principal ornement. Oliba, dont
la vie licencieuse cotnmençoit à lui causer des remords , vint trouver le saint personnage pour savoir de
lui le parti qu’il avoit à prendre. Romuald n’héssta pas à lui conseiiier la retraite. II suivit ce conseil, 8c
après avoir mis ordre à les aftaires, 8c cédé tous ses biens 8c ses dignités à sesenfans, il partit, l’an 988,
accompagné de l’Abbé Guérin, pour se rendre au Mont-Cassin , oii il embrassa la vie monastique. Sa
pénitence ne fut que de deux ans, 8c finit par sa mort arrivée l’an 990. D’Ermengarde , sa femme ,
qui eut après sa retraite l’administration de les biens , il laissà quatre fils. Bérenger , qui paroît avoir été
l’aîné, succéda , vers l’an 990 , à Suniarius dans l’Evèchéd’EIne , &mourutversran 1000. Bernard, lese-
cond , eut les Comtés de Bésalu, de Valespir 8c de Fenouillede. Oliba, le troisseme , s’étant fait Moine
à Riupoll, en devint Abbé l’an 1009 , 8c le fut aussî de Cuxa la mème année. A ces deux Abbayes il
joignit, l’an 1 o 1 9 , l’Evèché d’Ausonne, 8c mourut l’an 1047. Wifred, le dernier fils de Cabreta, eut
pour sa part les Corntés de Cerdagne , de Berga 8c de Conssant, avec le Caocir 8c le Donazan en - decà
des Pyrenées.

COMTES D E BÉSALU.

BERNARD TAILLEFER.

988. Bernard, suraommé Taillefer, fils d’Oliba Cabreta, lui
succéda, comme on l’a dit, dans les Comtcs de Bésalu, de Vales-
pir, de Fenouiilede, de Saut & de Pierre-pertuse. Ce qu'il fit pen-
dant son gouvernement, qui fut de 31 ans, ess: resté dans l’oubli.
Ses adions mériteroient néanmoins de passer à la postérité, puis-
qu’on l’honora du glorieux titre de Prince , de pere de La patrie,
& de celui de Tailleser, que ses exploits militaires lui acquirent.
Nous savons seulement que vers la fin de iox 6, ayant entrepris
le voyage de Rome avec ies fils Guillaume & Guifred, il y obtint
du Pape Benoît VIII l’éredion d’un nouvel Evêché dans ses do-
maines, & présenta son fils Guifred pour le rcmplir; queBenoît
ayant acquiescé à sa demande, sacra le sujet proposc, & donna
une Bulie datée du 16 Janvier, Indidlion 15, ou l’an 1017 , por-
tant permishon d’établir un Evêché dans l’un des trois Monasteres
que Bernard lui avoit désignés, & que S. Geniez de Bésalu fut
celui que le Comte choisît pour le Sicge épiscopal. Sa mort fut
tragique & causa des regrets universels dans le pays. II avoit en-
trepris un voyage en Provence pour y négocier le mariage de
Guiilaume , son fils, iorsqu’à son retour, ayant voulu tenter, le
16 Novembre 102.0, de passcr le Rhône à la nage sur son cheval.

CQMTES D E CERDAGNE.

VIFRED, ou GUIFRED.

988. Wisred, ou Guifred, quatrieme filsd’Oliba Cabreta,
lui succeda, comme on Pa dit, aux Comtés de Cerdagne ,
de Berga, de Conssant, ainsi qu’au Capcir & au Donazan.
L’an 1001 , il signala en apparence sa piété par la fondation
du Monastere de Canigou dans Ie Conssant. Mais il étoit si
peu instruit des regles de l’Eglise, que, l’an 1016, l’Arche-
vêché de Narbonne étant venu à vaquer par Ia mort d’Er- |
mengaud, ii proposa son fils Guifred, qui n’avoit encore |
que dix ans, pour le remplir, & l’emporta sur d’autres con- I
currens par la simonie la mieux caradérisée. Cent mille sous I
qu il compta au Vicomte de Narbonne Sc au Comte de
Rouergue, Marquis de Septimanie, furent le prix de cette
Çréférence. ( Vailsete. ) La conduite du jeune Prélat répondit
à l’irrégularité de son entrée. II punit Ie Vicomte Raymond
de 1 avoir favorisé, par les procédés violens qu’il eut à son
égard. Ses diocésains ne furent pas pius ménagés. II remplit
son Archevêché de troubles & de meurtres, pîila son Eglise
P ouÇ récompenser les ministres de ses fureurs , & acheta
1 Eveche d Urgel pour Guillaume son frere, moyennant cent
mille sous qu il se procura en vendant les vases sacrés à des

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