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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0290
i7z CHRONOLOGIE HISTORIQUE
cilc d’Auch, tenu l’an 1068, pour mettre le Monastere de
S. Orens ou de la Ruellc, au diocèse de Tarbes, sous Ia con-
duite de S. Hugues de Cluni. L’an 1087 (V. S.), voyant le
Monastere de S. Lourci, dont Bernard-Otton, lon bisaieul,
étoit, comme onl’a dit, lefondateur, tombe dans le relache-
ment, ily rétablit la Régle, en le mettant pareillement sous la
crolse de l’Abbé de Cluni. (Mabil. Ann. T. IV, p. 141-) Ce
Comte épousa Bxverne ou Bivare , dite ausli Aviek.ne , cjui
avoit déjà d’un premier mari, suivant Oihenhart, deux nls,
i’un nommé Raymond , Moine de S. Orens , puis Archeveque
d'Auch, & l’autre, Arnaud-Aymeri, qui fut Prevôt de la
même Eglise. Le premier tint le Siége d’Auch depuis l’an 1096
jusqu’en 1110. On ne peut également fixer le tems de la mort
du Comte Aymeri. Mais clle n’arriva pas plus tard que 1 an
1097. De s° n manage il laissa un fils , qui suit.
ASTANOVE II.
Astanove II, fils d’Aymeri-Forton, fut de la grande As-
semblée des Seigneurs gascons, qui se tint, l’an 1096, à l’Ab-
baye de S. Pé de Génerez, pour la dédicace de l’Eglise, après
quoi l’on confirma les privileges accordés au Monastere par
son fondateur, le Duc Sanche-Guillaume. 11 partit l’année sui-
vante pour la premiere Croisade, d’où l’on ne voit pas qu’il
soit revcnu. Ï1 ne laissa qu'une fille, qui suit.
A Z A L I N E.
Azaline, dite aussi Adalmur, fille & héritiere d’Astanove,
porta le Comté de Fezenzac dans la Maison d’Armagnac par
son mariage avec le Comte Arnaud-Bernard. Ellc en eut une fille
nomméeBÉATRix , qu’Oihenhart conjedure avoir été femme
deGastonV, Vicomte de Béarn. Quoi qu’il en soit, Béatrix
xnourut vers l’an 1140, & cette Dame n’ayant point laisse de
postérité, Géraud III, Comte d’Armagnac, comme plus pro-
che héritier, se mit en possesslon du Fezenzac qu’il réunit à son
domaine. ( Pour la suite, voye^ les Comtes d‘Armagnac. )
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
DES COMTES D’ARMAGNAC.
L’Armagnac, ( Traclus, ou Provïncia Arminïaansis ) dont la capitale est Auch, ( Augufla Aufciorum)
faisoit autrefois partie du Fezenzac, & se trouvoit compris avec ce Gomté dans le Duché de Gascogne.
Le Duc, Garcie-Sanche le Courbé, ayant donné le Comté de Fezenzac à Guillaume Garcie , son
2 e jfils , celui-ci, dans le partage qu’il fit à ses enfans, donna le Fezenzac à l’un d’eux, lequel à son tour
en détacha l’Armagnac pour en faire la part de son second fils , qui suit.
BERNARD, dit LE LOUCHE.
960. Bernard I, ditleLoucHE, i e fils de Guillaume-Gar-
cie, Comte de Fezenzac, reçut en héritage de son pere, l’an
960, l'Armagnac, qui fit un Comté particulier dont les limites
ne furent pas toujours les mêmes. On le divise en deux parties,
le haut ou le blanc Armagnac, dans lequel est situé la ville
d’Auch, & le bas ou le noir Armagnac qui a pour chef-Iieu No-
garo. En y comprcnant tout ce que ses Comtes y réunirent de-
puis, savoir l’Astarac, le Brulhois, l’Eausan, Ie Gavre, le pays
de Verdun & de Riviere-basse, la Lomagne, &c. la longueur
de l’Armagnac étoit de 3 6 iieues sur 13 de large. Maintenant
il se réduit à i; lieues sur 10 ou environ. On ignore l’année
de la mort du Comte Bernard, ainsi que le nom de sa femrne
dont il laissa un fils qui suit.
GÉRAUD, dit TRANCALÉON.
Géraud, dit Trancaleon , ou Tranhe-lion, succéda,
au Comté d’Armagnac, à Bernardl, son pere. Son surnom
désigne sa hardiesse & sa force; on neconnoît point les exploits
où il exerça ces qualités. 11 laissa de N. sa femme, un fils, Ber-
nard, qui suit, avec deux filles, dont la deuxieme, nommée
Adéiaïde, épousa Gaston III, ou Centule Gaston, Vicomte de
Béarn, &, après l’avoir perdu, se remaria au Vicomte Roger.
BERNARD II.
Bernard 11, dit Tumapaler , fut le successeur de Géraud
Trancaléon, son pere. On le voit avec sa qualité de Comte
d’Armagnac parmi ceux qui souscrivirent, vers l’an 1010, Ia
Charte de fondation de l'Abbaye de S. Pé de Génerez. C’est
l’époque la plus ancienne que l’on connoisse de son gouverne-
ment. Aidé par ses vassaux & ses amis, il se rendit maître du
Duché de Gascogne & du Comté de Bordeaux, après la mort
d’Eudes, Comte de Poitiers , arrivée le 10 Mars de l’an 10x9.
Bernard ne garda pas cette conquête. 11 en traita forcément avec
Gui-Geofroi, Duc d’Aquitaine, pour la somme de is mille
sous, comme il le déclare lui-même dans une Charte dont il
marque ainsi la date : H&c descriptio sacîa eji iv non. Maii ,
lunâ primâ, seriâ fecundâ. Indiciione xv, temporibus Papce
Leonis IX, Guidone, Duce Picîaviens Aquitaniam, & totam
Guasconiam regente per commutationem venditionis nojlrs. sci-
Licet Guasconid, &c. ( Gall. Chr. Nov, T. I, intru. p. 167,
col. 1. ) tous ces caradleres , à l’exception de l’Indidion qui est
fautive & qui doit étre v au lieu de xv , se rapportent à l'an de
J. C. ioyz. On voitpar là l’erreur de ceux qui mettent en 1070
l’acquisition que fit Gui-Geofroi du Duché de Gascogne. Nous
apprenons de plus, par cet acfte & par un autre qui le renferme,
daté de l’an 1061, que le Comte Bernard ayantdessein de réta-
blirle Monastere du S. Mont, sur l’Adour, asiembla rous les
Chevaliers de son Comté pour aviser avec eux aux moyens
d’exécuter cette bonne œuvre; mais qu’il fut traversé par Aus-
tinde, Archevêque d’Auch, à Ia manse duquel cette Abbaye
étoit réunie ; que s’étant ensuite accommodé avec le Prélat, il
fit venir S. Hugues , Abbé de Cluni, pourremettre la Régle en
vigueur dans cette Maison, après lui av.oir fait & procuré dif-
férentes donations. Lui-même, du vivant de sa femme, & de
son consentement, s’y retira peu de tems après, & y finit ses
jours. On pourroit oppofer à l’ordre chronologique que nous
suivons, une Charte d’un Seigneur nommé Dodon, qu’on
croit étre Qdon, Vicomte de Lomagne, en faveur du S. Mom,
dont la dateporte, Mense Marcio, feriâ v, lunâ vii, In-
dici. 1. anno lncarn. Dom. mxlti , regnante H nrico Rege,
patrocinante Armeniacam provinciam Bernardo Comite Mo-
nacho ejsecio, & siliis suis Geraudo Comite b Arnaldo Bernardo.
( lbid. p. 166, col. 1.) Mais Dom Mabillon a observé avant
nous que cette date est corrompue, & que les caraèieres qui la
composent ne s’accordent pas. En efFet l’Indidion de l’an 1042
etoit x & non pas 1, & le 7 e jour de la lune en Mars tomboitun
Mercredi 3 dc ce mois, & non pas un Jeudi. Une Charte de
S. Mont nous apprend que parrni les Seigneurs qui suivirent
Bernard dans sa retraitc, un nommé Forto-Brasco , ayant fait
avec son frerc, qui resta dans le monde, une donation en fa-
1 veur de ce Monastere, celui-cirefusa ensuite de l’exécuter. Ce
qui étant revenu long-tems après à Forto, il vint de Cluni, où
il demeuroit alors, accompagné de Bernard, trouver son frere
pour le contraindre de tenir sa parole, avec menace, s’il y
manquoit, de quitter son habit & de reprendre le bien qu’il lui
avoit laissé. ( Cartul. S. tsoan. de Monte, JpL. 26.) Bernard
vivoic
cilc d’Auch, tenu l’an 1068, pour mettre le Monastere de
S. Orens ou de la Ruellc, au diocèse de Tarbes, sous Ia con-
duite de S. Hugues de Cluni. L’an 1087 (V. S.), voyant le
Monastere de S. Lourci, dont Bernard-Otton, lon bisaieul,
étoit, comme onl’a dit, lefondateur, tombe dans le relache-
ment, ily rétablit la Régle, en le mettant pareillement sous la
crolse de l’Abbé de Cluni. (Mabil. Ann. T. IV, p. 141-) Ce
Comte épousa Bxverne ou Bivare , dite ausli Aviek.ne , cjui
avoit déjà d’un premier mari, suivant Oihenhart, deux nls,
i’un nommé Raymond , Moine de S. Orens , puis Archeveque
d'Auch, & l’autre, Arnaud-Aymeri, qui fut Prevôt de la
même Eglise. Le premier tint le Siége d’Auch depuis l’an 1096
jusqu’en 1110. On ne peut également fixer le tems de la mort
du Comte Aymeri. Mais clle n’arriva pas plus tard que 1 an
1097. De s° n manage il laissa un fils , qui suit.
ASTANOVE II.
Astanove II, fils d’Aymeri-Forton, fut de la grande As-
semblée des Seigneurs gascons, qui se tint, l’an 1096, à l’Ab-
baye de S. Pé de Génerez, pour la dédicace de l’Eglise, après
quoi l’on confirma les privileges accordés au Monastere par
son fondateur, le Duc Sanche-Guillaume. 11 partit l’année sui-
vante pour la premiere Croisade, d’où l’on ne voit pas qu’il
soit revcnu. Ï1 ne laissa qu'une fille, qui suit.
A Z A L I N E.
Azaline, dite aussi Adalmur, fille & héritiere d’Astanove,
porta le Comté de Fezenzac dans la Maison d’Armagnac par
son mariage avec le Comte Arnaud-Bernard. Ellc en eut une fille
nomméeBÉATRix , qu’Oihenhart conjedure avoir été femme
deGastonV, Vicomte de Béarn. Quoi qu’il en soit, Béatrix
xnourut vers l’an 1140, & cette Dame n’ayant point laisse de
postérité, Géraud III, Comte d’Armagnac, comme plus pro-
che héritier, se mit en possesslon du Fezenzac qu’il réunit à son
domaine. ( Pour la suite, voye^ les Comtes d‘Armagnac. )
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
DES COMTES D’ARMAGNAC.
L’Armagnac, ( Traclus, ou Provïncia Arminïaansis ) dont la capitale est Auch, ( Augufla Aufciorum)
faisoit autrefois partie du Fezenzac, & se trouvoit compris avec ce Gomté dans le Duché de Gascogne.
Le Duc, Garcie-Sanche le Courbé, ayant donné le Comté de Fezenzac à Guillaume Garcie , son
2 e jfils , celui-ci, dans le partage qu’il fit à ses enfans, donna le Fezenzac à l’un d’eux, lequel à son tour
en détacha l’Armagnac pour en faire la part de son second fils , qui suit.
BERNARD, dit LE LOUCHE.
960. Bernard I, ditleLoucHE, i e fils de Guillaume-Gar-
cie, Comte de Fezenzac, reçut en héritage de son pere, l’an
960, l'Armagnac, qui fit un Comté particulier dont les limites
ne furent pas toujours les mêmes. On le divise en deux parties,
le haut ou le blanc Armagnac, dans lequel est situé la ville
d’Auch, & le bas ou le noir Armagnac qui a pour chef-Iieu No-
garo. En y comprcnant tout ce que ses Comtes y réunirent de-
puis, savoir l’Astarac, le Brulhois, l’Eausan, Ie Gavre, le pays
de Verdun & de Riviere-basse, la Lomagne, &c. la longueur
de l’Armagnac étoit de 3 6 iieues sur 13 de large. Maintenant
il se réduit à i; lieues sur 10 ou environ. On ignore l’année
de la mort du Comte Bernard, ainsi que le nom de sa femrne
dont il laissa un fils qui suit.
GÉRAUD, dit TRANCALÉON.
Géraud, dit Trancaleon , ou Tranhe-lion, succéda,
au Comté d’Armagnac, à Bernardl, son pere. Son surnom
désigne sa hardiesse & sa force; on neconnoît point les exploits
où il exerça ces qualités. 11 laissa de N. sa femme, un fils, Ber-
nard, qui suit, avec deux filles, dont la deuxieme, nommée
Adéiaïde, épousa Gaston III, ou Centule Gaston, Vicomte de
Béarn, &, après l’avoir perdu, se remaria au Vicomte Roger.
BERNARD II.
Bernard 11, dit Tumapaler , fut le successeur de Géraud
Trancaléon, son pere. On le voit avec sa qualité de Comte
d’Armagnac parmi ceux qui souscrivirent, vers l’an 1010, Ia
Charte de fondation de l'Abbaye de S. Pé de Génerez. C’est
l’époque la plus ancienne que l’on connoisse de son gouverne-
ment. Aidé par ses vassaux & ses amis, il se rendit maître du
Duché de Gascogne & du Comté de Bordeaux, après la mort
d’Eudes, Comte de Poitiers , arrivée le 10 Mars de l’an 10x9.
Bernard ne garda pas cette conquête. 11 en traita forcément avec
Gui-Geofroi, Duc d’Aquitaine, pour la somme de is mille
sous, comme il le déclare lui-même dans une Charte dont il
marque ainsi la date : H&c descriptio sacîa eji iv non. Maii ,
lunâ primâ, seriâ fecundâ. Indiciione xv, temporibus Papce
Leonis IX, Guidone, Duce Picîaviens Aquitaniam, & totam
Guasconiam regente per commutationem venditionis nojlrs. sci-
Licet Guasconid, &c. ( Gall. Chr. Nov, T. I, intru. p. 167,
col. 1. ) tous ces caradleres , à l’exception de l’Indidion qui est
fautive & qui doit étre v au lieu de xv , se rapportent à l'an de
J. C. ioyz. On voitpar là l’erreur de ceux qui mettent en 1070
l’acquisition que fit Gui-Geofroi du Duché de Gascogne. Nous
apprenons de plus, par cet acfte & par un autre qui le renferme,
daté de l’an 1061, que le Comte Bernard ayantdessein de réta-
blirle Monastere du S. Mont, sur l’Adour, asiembla rous les
Chevaliers de son Comté pour aviser avec eux aux moyens
d’exécuter cette bonne œuvre; mais qu’il fut traversé par Aus-
tinde, Archevêque d’Auch, à Ia manse duquel cette Abbaye
étoit réunie ; que s’étant ensuite accommodé avec le Prélat, il
fit venir S. Hugues , Abbé de Cluni, pourremettre la Régle en
vigueur dans cette Maison, après lui av.oir fait & procuré dif-
férentes donations. Lui-même, du vivant de sa femme, & de
son consentement, s’y retira peu de tems après, & y finit ses
jours. On pourroit oppofer à l’ordre chronologique que nous
suivons, une Charte d’un Seigneur nommé Dodon, qu’on
croit étre Qdon, Vicomte de Lomagne, en faveur du S. Mom,
dont la dateporte, Mense Marcio, feriâ v, lunâ vii, In-
dici. 1. anno lncarn. Dom. mxlti , regnante H nrico Rege,
patrocinante Armeniacam provinciam Bernardo Comite Mo-
nacho ejsecio, & siliis suis Geraudo Comite b Arnaldo Bernardo.
( lbid. p. 166, col. 1.) Mais Dom Mabillon a observé avant
nous que cette date est corrompue, & que les caraèieres qui la
composent ne s’accordent pas. En efFet l’Indidion de l’an 1042
etoit x & non pas 1, & le 7 e jour de la lune en Mars tomboitun
Mercredi 3 dc ce mois, & non pas un Jeudi. Une Charte de
S. Mont nous apprend que parrni les Seigneurs qui suivirent
Bernard dans sa retraitc, un nommé Forto-Brasco , ayant fait
avec son frerc, qui resta dans le monde, une donation en fa-
1 veur de ce Monastere, celui-cirefusa ensuite de l’exécuter. Ce
qui étant revenu long-tems après à Forto, il vint de Cluni, où
il demeuroit alors, accompagné de Bernard, trouver son frere
pour le contraindre de tenir sa parole, avec menace, s’il y
manquoit, de quitter son habit & de reprendre le bien qu’il lui
avoit laissé. ( Cartul. S. tsoan. de Monte, JpL. 26.) Bernard
vivoic