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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0694

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; 6?'

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

cî; couverts seulement d’une chemise bien mouillée au
vent de bise, jus;|u u cc s|ue Ia gelce eut entieiement
roidi sur leur corps ce vêtement. Enfin au bout ues
trois rnois , Ricliard lubmèine , touché de coinpassion,
s’intéressa avec d’autres Seigueurs pour la délivrance
de ces inibrtunés. La récouciliation se frt entre Goel
et Guillaume de Breteuil, moyennant une rançon de
inille livres, rnonnoie de Dreux, que ceiui-ci promit
de payer, outre des chevaux, des armes et d’autres
effets qu’ii donna, et à condition qu’il donneroit à
Goel sa fdle Isabêlle en mariage avec. le chuteau d’ Yvri
pour sa dot. Mais cette paix ne fut pas de longue
durée. La même année , nouvelles brouilleries entre
Gocl et le Baron de Breteuil , qui occasionnent de
jrouvelles hostiiités. Le second ayant mis garnison dans
le Monastere d’Yvri pour attaquer le château, Goel
vint l’y assiéger, et, l’ayant forcé dans ce retranche-
rnent vers le teins de la Pentecote, il lui laissa a peine
le tems de s’échapper, fit prisonniers dix Ghevaliers
de marque , et mit le feu à l’Eglise et aux bâtimeiis
réguliers. Nous ignorons si Richard prit part à ces
nouvelles hostilités ; mais nous voyons que la mêine
aunée étant allé avec le Baron de Breteuil au secours
de Guillaume, Gomte d’Evreux, qui faisoit le siége
de Gonches , défendu par Raoul , frere utérin du
Cornte , et Seigneur de la place , il y fut tué dans le
mois de Novembre. (Ordéric Vital, pp. 685-688-yo5.)
On ne voit pas qu’il ait été marid.

S I M O N II.

1092. Sriuoisr II, surnommé le Ieune , fut le suc-
cesseur de lîichard , son frere , dans la Baronie de
Montfort. 11 ne paroît pas qu’à l’imitation deson frere
il ail pris couleur dans la querelle de Goel et de Guil-
Iaume de Breteuil, qui duroit toujours. Ge dèrnier,
après avoir employé trois ans, clit Ordéric Vital, à
racheter les prisonniers que son ennemi lui avoit faits,
et à réparcr les dégâts c]u’il avoit commis sur ses terres ,
engagea le lloi Philippe I et le Duc de Normandie ,
moyennant une somme considérable qu’il leur promit,
à se joindre à lui ponr assiéger le cliàteau cle Breherval.
Robert, Comte de Bellème , ennemi clepuis long-tems
de Goel, se init aussi de la partie , et le sic'ge fut com-
mencé dans le Garême de l’an 1095. II eût ëté sort
long, et peut-être n’eût-il point réussi sans l’habileté
d’un Charpentier qui inventa une machine portée sur
des roulettes (la nicme qui fut depuis employée au
siége de Jcmsalem ) pour jetter des quartiers de pierres
dans la place. Elle ht un esfet si terrible, que Goel,
ne pouvant plus y tenir, denranda la paix à son beau-
pere. Mais pour Pobtenir il fallut qu’il lili rendît le
ehâteau cl’Yvri. Si le JJaron de Montfort demeura
spectàteurde ces hostilitès, ce fut la prudencc qui en-
chaîna sa valeur , dont il donna cîes preuves écla-
tantes en d’autres occasions. Les Ghroniquës cle Saint-
Denis nous apprennent cju’il servit utilernent lePrince
Louis, depuis Roi de France , dans les guerres qu’il
eut avec Guillaume le Roux. Ce dernier, accompagné
du Comte cle Poitiers et conduit par Amauri, frere
puîné de Simon , étant venu attaquer les places cle
Montlort et d’Epernon , Simon les défendit avec tant
de bravoure , qu’il obligea les agresseurs à se retirer.

(Ordèr. p. 767.) Mais clans nire autre occasion il fut
pris en coinbattant pour la France. ( Chr. de S. D.)
11 étoit libre en 1101 , puisque cette année il aida
Louis le Gros, Roi désigné de France , à réduire Bou-
chard IV de Montmorenci, et d’autres Seigneurs qui
s’étoient révoltés. Les troupes cju’il commandoit en
cette expédition n’éioient pas les siennes , mais celles
d’Adele, Comtesse de Blois , qui les lui avoit conhées
eu l’absence d’Ètienne, son époux, qui étoit parti pour
la Terre-Sainte. Sirnon hnit ses jours vers l’an iiq3
ou 1104, sans laisser de postérité. Ordéric Vital dit
j cl u>a * a guerre il inspiroit par sa gaieté du courage aux
j plus tiinides.

-nrr îrnr'riin-^»- ^ .,r-, ^

A M A U Pc I IV.

1 io3 ou 1104. Amauri IV, fils de Simon I et d’A-
gnès d’Evreux, devint Baron de Montfort par la mort
cie Simon 11, son frere, avec lequel il avoit été brouillé
pendant un certain tems , comme on vient de le voir,
uu point d’engager des Princes étrangers à venir le dé-
! pouiller. L’an 1108, après la rnort du Roi Philippe I,
il entra dans la conjmation formée par la Reine Ber-
trade , sa soeur, pour enlever la Couronne à Louis ie
Gros , et la mettre sur la téte de Philippe de Mantes,
fils de cette Princesse et clu feu Roi. ( Voy. Gui Trous-
sel, Sire de Montlhéri. ) Guillaume , Cornte d’E-
vreux, son oncle inaternel, étant mort le 18 Avrilde
l’an 1118, sans enfans , il prétendit, cornme héritier, 1
lui sucéder à ce Comté. Ivsais Flenri 1, Roi d’Angle- 1
terre , par le conseii d’Àudin, Evéque d’Evreux, lui 1
enleva de sorce cette ville , et i’obligea de lui céder ie |
chàteau. 11 est vrai c]u’il ies lui renclit clans la suite. d
Amauri, malgré cette restitution , n’en ressentit pas j
moins l’injure c]u’il lui avoit faite , et n’en chercha pas !
moins les occasions de se venger. Ordéric Vitai ,
sur l’année 1119 , raconte de lui un trait afïreux
de méclianceté qui fut l’effet cle son ressentiment
contre ce Monarque. Eustache cle Paci, bâtard de Guii- I
lauinc de Breteuii, et gendre du Roi d’Angieterre par !
Julienne , sa fdle natureile, lui redemandoit son clià- j
teau d’Yvri, qu’il retenoit. Henri promit de le rendre I
dans un tems plus favorable, et, pour sûreté de sa pa- s
role, il donna ie fris de liaoul Fiarenc en ôtage à Eus- I
taclre , c]ui, de son côté , lui rernit ses cieux hiies pour 1
gage de sa hclélité. Mais Eustache , par le coiiseil d’A- |
nrauri, et à l’appât des promesses fiatteuses qu’il iui ht, I
traita indignement l’enfant qui lui étoit conhé, jusqu’à 1
iui arracher les yeux et ies envoyer à son pere. Ee Roi |
d’Angleterre , irrité de cette barbarie , livra les deux s
hlles d’Eustache à Raoul pour exercer sur elles sa ven-
geance. Gelui-ci, non content de faire subir à ces inno-
centes la peine du taiion, leur hf encore couper le nez,
et les frt reconduire ainsi maltraitées dans la maisonpa-
ternelie. Ges atrocités rëciproques furent une des causes
du renouvellemént de la guerre entre la France et i’An-
gleterre. Lainêrne année, sedonnalabataillede Brenue-
viile , où le Roi Louis le Gros fut obligé de prendre la
fuite. Amauri n’étoit point à cette journée ; mais en
ayant appris l’issue, ii vint trouver le Roi de France ,
et l’engagea , par ses remontrances , à lever une nou-
velle armée plus forte que la premiere, pour réparer ce
revers. 11 la conduisit sui-même , sous les ordres de ce
Prince, devant le château de Breteuil, que le lloi d’An-
gleterre avoit conhsqué sur Eustache ainsi que toutes
ies autres terres qu’ii possédoit en Norinandie. Mais
cette expédition n’eut pas le succès dont Amauri, avoit
flatté le Monarque françois ( Ordér. pp. 855-857- )

Ge fut encore hd qui, l’an 1122, conseilla à Foulques
le jeune , Comte d’Anjou, son neveu , de donner sa
hlle Sibylle en mariage à Guillaume Cliton , hls du
Duc Robert et neveu de Henri. S’étant abouché la
merne année a la Croix S. Leufroi, dansle mois de Sep-
teinbre, avec Waleran, Cornte de Meulent, Hugues IV,
Baron de Montsort-sur-Ilisle , et d’autres Seigneurs , il
forma une ligùe avec eux pour rétablir ce jeune Prince
dans le Duché de Normandie. Le Roi d’Angleterre ne
tarda pas d etre informé du complot. Ce Monarque
ayant fait venir en 1120 Hugues IV à Rouen, lui com- j
'manda de lui reinettre son château de Montfort. Hugues ■ j
fit semblant d’y consentir. Le Monarque envoya aussi- j
tôt un détachement pouraller prendre possession cle Ja jj
place. Mais Hugues, s’étant échappé clandestinement, jj
dcvança la troupe , et ëtant arrivé le premier au châ-'j
teau, avertit sa femrne qu’elle eût à se prémunir con- !
tre les gens du Roi d’Angleterre, c]ui venoient pour en (
recevoir les clefs ; après c]uoi il alla joindre le Gomte j
de Meulent à Brionne. La résistance imprévue que Ia j

treiipe
 
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