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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0695

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DES BARONS ET COMTES DE MONTFORT-L’AMAÜRL é77

troupe de Henri éprouva devant Montfort-sur-Risle,
l’obligea de s’en retourner. Henri, se voyant joué ,
monte aussitôt à cheval, et marche à la tête d’une
armée pour aller faire le siége de cette place. La ville
fut prise-et brûlée dans l’espace de deux jours, et au
bout d’un mois les assiégés, réduits à l’extrémité, ren-
dirent la citadelle. Cet échec néanmoins , et d’autres
que le lioi d’Angleterre fit subir aux confédérés, ne
purent dissoudre la ligue. Amauri sut la maintenir par
son crédit et par les ressources que son génie lui four-
nissoit. L’an 1124, comme il revenoit de la tour de Va-
teville avec ses alliés, ils furent rencontrés, le 26 Mars,
par Ranulfe de Bayeux', Châtelain d’Evreux , à la tête
de 000 Chevaliers et d’un nombre considérable d’ar-
chers et d’autres gens de pied. Amauri, qui avoit de
l’àge et de l’expérience, étoit d’avis d’éviter le combat
par la retraite ; mais Waleran , Comte de Meulent,
jeune homme qui ne cherchoit qu’à signaler son cou-
rage, rejetta ce conseil et engagea l’action. La victoire
se déclara pour les Iioyalistes , qui mirent les enne-
mis en déroute, et firent prisonniers environ 85 Che-
valiers. Amauri, entrainé par les fuyards, futpoursuivi
par Guillaume cle Grand-Cour , fds de Guillaume,
Comte d’Eu, qui, l’ayant arrêté, le désarma. Mais,
touché de compassion , dit Ordéric Vital, pour un
Seigneur de ce mérite, et prévoyant que, s’il le retenoit
prisonnier, le lloi ne le relâeheroit jamais ou du mcins
qu’à des conditions très dures, il prît leparti généreux
de s’exiler avec lui hors des terres de la domination
angloise, plutôt que de l’exposer au danger d’une éter-
nelle prison. L’ayant conduit jusqu’à Beaumont, de
là il se rendit avec lui à la Çour de Louis le Gros,
qui les reçut avec joie et les employa dans ses expédi-
tions. ( Ordéric Vital. ) Cette même année 1124, dans
le mois d’Août, Louis, prêt à se mettre en marche
avec la sseur de la Noblesse françoise pour aller re-
pousser l’Einpereur Henri V, qui menaçoit d’une in-
vasion la Champagne, chargea Arnauri de la défense
du Vexin françois contre le Roi d’Angleterre, à qui la
conjoncture paroissoit favorable pour s’emparer de ce
pays. Amauri, avec les troupes du pays , arrêta ses
entreprises , et l’empêcha de faire aucun progrès.
(Suger, Vita Luci, Gros.) L’an 1126, Amauri suivit
ce Monarque dans son expédition contre le Comte
d’Auvergne , et contribua beaucoup par son expé-
rience et sa valeur à la prise de Montferrand. (Ibid.)
Mais sa fidélité envers ce Monarque se démentit quel-
que tems après à l’occasion suivante. Etîenne de Gar-
lande , après avoir exercé la charge de Sénéchal de
France pendant environ sept ans, chassé de la Cour
aux instances de la Reine qu’il avoit offensée, se vit
obligé d’abdiquer; mais regardant cette dignité comme
un bien héréditaire , parceque ses deux freres , An-
seau et Guillaume, l’avoient possédée avant lui, il s’en
démit, l’an 1127 ou environ, en faveur d’Amauri de
Montfort, son héritier présomptif, par l’alliance qu’il
avoit prise avec sa niece. Le Roi, sans l’avis duquel
cette démission s’étoit faite , entra dans une grande
colere, somma le Sire de Montfort de renoncer au
bénéflce cle la résignation, et sur son refus prit les
armes pour l’y contraindre. Amauri trouva bientôt
des alliés qui prirènt sa défense. Le R.oi d’Angleterre,
toujours prêt à soutenir les rebelles de France, et le
Comte de Blois, vassal non moins brouillon, lui ame-
nerent des troupes, Le seul événement connu de cette
guerre est le siége de Livri , place appartenant au
Sire de Montfort, qui fut emportée d’assaut par le
Roi de France, accompagné de Raoul, Comte de Ver-
mandois , qui perdit un œil dans cette expédition.
Etienne et Ainauri, craignant des revers plus fàcheux,
remirent au B.oi la charge qui faisoit l’objet de la que-
relle, et rentrerent à ce moyen dans ses bonnes graces.
(Suger, ibid.) II paroît que le Sire de Montfort vécut
en paix depuis ce tems-là jusqu’à sa mort arrivéel’an
1137. De Richilde, fille de Baudouin II, Comte de

Hainaut, dont il fut obligé de se séparer l’an 1118,
il eut Luciane, mariée à Hugues de Créci, fils de Gui
le Rouge, Comte de Rochefort. D’Agnès , sa seconde
épouse, fdle d’Anseau de Garlande et Dame de Ro-
chefort et de Gournai, il Iaissa trois fils, Amauri,
Simon et Robert, avec une fille nommée comme sa
mere et femme de Waleran II, Comte de Meulent,
auquel elle porta en dot 1 a Seigneurie de Gournai sur
Marne. ( Voy. Amauril, Cornte d’Evreux ? et Wa-
leran II, Comte de Meulent. )

A M A U R I V.

1137. Amauri V succéda à son pere Amauri IV
dans Ia Baronie de Montsort, et à sa mere Agnès dans
les Seigneuries de Rochefort et de Gournai. II mourut
sans avoir été marié l’an 1140. ( Voy. Amauri II,
Comte d’Evreux.)

SIMON III, dit LE CHAUVE.

1140. Simon, frere d’Amauri V et son successeur,
mourut l’an 1181 au plus tard. ( Voy. Simon le Chauve,
Comte d’Evreux. ) Ce fut lui qui dota sa sœur Agnès
enla mariantavec Waleran, Comte de Meulent. 11 lui
donna entre autres biens la terre de la Haye-de-Lintot
avec toutes ses dépendances, et des rentes à prendre
sur celle de Cravent, comme on l’apprend d’une Charte
de l’Abbaye de Préaux. Elle eut aussi la terre de Gour-
nai, puisqu’011 voit son époux Waleran en jouir en
l’an 1157 , et faire un Traité cette année avec le Roi
Louis le Jeune au sujet des habitans de cette ville;
car Waleran ne la possédoit pas de son chef. (Voy. les
Comtes d’Evreux. )

S I M O N IV.

1181. Simon IV, 2 e fils de Simon III, iui succédaen
laBaronie de Montfort. II fut de la Croisade oùl’onentre-
prit, à la priere des Vénitiens, l’an 1202, le siége de Zara
en Dalmatie. Mais lorsque le Pape Innocent III eut fait
signifler par PAbbé de Vaux-Cernai défense aux Croisés
de continuer cette e^pédition, il déclara hautement
qu’il ne vouloit plus y prendre part : cette déclaration ,
qu’ilfit avec d’autres Seigneurs, mit en fureur les Vé-
nitiens pour le compte desquels on agissoit , contre
l’Abbé de Vaux-Cernai, qu’ils eussent mis en pieces si
le Baron de Montfort n’eût pris sa défense. Le siége
continua cependant, et la pîace fut prise le 24 No-
vembre. Les Croisés ayant délibéré l’année suivante
d’aller rétablir l’Empereur Isaac l’Ange, détrôné par
son frere , Simon de Montfort se sépara d’eux avec
son frere Gui etd’autres Seigneurs, et passa au service
du Roi de Hongrie. ( Villehardouin, p. 42. ) Ce Prince
étant mort cette même année, le Baron de Montfort
et ceux qui l’avoient suivi se rendirent en Palestine,
où ils signalerent leur valeur par des exploits moins
utiles que brillans. Simon, de retour en France au bout
de cinq ans, entra, l’an 1208, dans une espece de
Croisade qui fut publiée contre les Albigeois. Son
mérite reconnu le iit choisir pour chef de cette expédi-
tion sous le commandement général de l’Abbé de Cî-
teaux, Légat du Pape. Le Baron de Montfort justifla
ce choix par la valeur et l’habileté qu’il flt paroître
dans les occasions. Le siége de Carcassonne fut la plus
rude entreprise des Croisés , et celle oîi Simon dépîoya
ses talens militaires avec plus d’éclat. Cette ville ayant
été emportée le i5 Août 1209 , l’Abbé de Cîteaux, de
concert avec les chefs de la Croisade , lui offrit la Sei-
gneurie des terres que les Croisés avoient conquises ou
qui leur restoient à conquérir sur les hérétiques. Simon
accepte Posfre au refus du Duc de Bourgogne et des
Comtes de Nevers et de S. Paul, à qui on s’étoit ^ucces-
sivement adressé avant qu’on pensât à lui. il y a bien
de l’apparence que ce fut alors qu’on lui déféra le titre

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Tome 1L
 
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