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CHRONOLOGIE HISTORIQUE
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Roi. Quoiqu’il en soit, il patoît certain qu’il ne quitta le titre
de Corate de Bourges qu’en 871. ( Vaiisete, T.I, p. 578.)
B O S O N.
871. Charles le Châuve, ayant envoye dans 1 Aquitaine, I an
871, son fils, Louis le Begue, qui en étoit Roi depuis 6 ans,
noraraa Ton. beau-frere , le Duc Boson , Grand-Charabellan
de ce Prince, & le revêtit en mêrae tcms des dignités du Comte
Gérard 5 par là Boson devint Comte de Bourges : il étoit déjà
Comte de Provence, dont il devint ensuite Roi. L an 878, il
fît sa paix avec le Roi Louis Je Begue, contre lequel il s etoit
révolté avec plusieurs Seigneursj mais la meme annee il perdit
le Comté de Bourges. ( Voy. Boson, Roi dc Provence. )
B E R N A R D.
878. Beunard, Marquis de Septimanie, puis Corate de
Poitiers, I er du nom, fîls d’un autre Bernard & de Blichilde,
& parent d’Egfrid , mis à mort par Ies gens du Corate Gérard,
se trouvant en forces lorsque Boson fit sa paix avec Louis le
Begue, revendiqua sur lui, Ies armes à la main, le Comté de
Bourges à titre d’hérédité. II engagea dans son parti Gotfrid,
Comte du Maine, son oncle maternel, Gaussin , ce fameux
Abbé de S. Germain-des-Prés, depuis Evêque de Paris, son
oncle paternel, & d’autres Seigneurs, avec le secours desquels
il s’empara de Bourges. Maître de la ville, il en défendit l’en-
trée à Frotaire, qui en étoit alors Archevêque, aprèsavoir oc-
cupé successîvement les Siéges de Poitiers & de Bordeaux. II
usurpa les biens de l’Eglise de Bourges, & exigea des habitans
un serment de fîdélité contraire à celui qu’il devoit lui-même
au Roi. Le reste du Berri suivit l’exemple de la capitale en se
soumettant àBernard. La même année 878 , il est cxcommunié
par le Concile de Troyes, où il avoit refusé de comparoître
pour répondre aux plaintes de Frotaire. Louis le Begue fait mar-
cher, l’an 879, une armée contre lui sous les ordres de Bo-
son que Bernard avoit supplanté, de Bernard, Comte d’Au-
vergne, 6c de Hugues, Duc ou Marquis d’Outre-Seine, qui
vinrent l’attaquer dans le Comté d’Autun , où il s’étoit retiré.
Déja ils avoient pris la capitaie du pays, lorsqu’ils apprirent ia
mort de Louis le Begue, Boson se rendit maître de tout Ie
Comté; rnais bientôt après il se réconcilia avec Bernard , & lui
donna le Comté de Mâcon, dépendantde sonnouveau Royaume
de Provence, pour s’en faire un appui contre les deux P.ois,
Louis & Carloman. Bernard fut assîégé dans Mâcon vers la fin
de 879 , par les deux Rois , qui le prirent, 6c vraiserablablement
punirent sa révolte du dernier supplice. ( Vaissete. ) Du moins
l’histoire ne fait plus mention de lui depuis cetems. ( Voy. Ber-
nard II, Marquis de Septimanie. )
G U I L L A U M E I.
Guiilaume I, surnommé le Pieux , Comte d’Auvergne,
étoit pourvu du Comté de Bourges en 88 <5, suivant une Charte
de l’année suivante. L’an 889 , le Roi Eudes, contre lequel il
s’étoit déclaré, l’en dépouilla pour le donner à un Seigneur
nommé Hugues. Ce présent coûta cher à celui qui le reçut.
Guillaume , la même année , le poursuivit, le prit, 6c le tua de
sa main. II se raccommoda ensuite avec le Roi, qui lui rendit
ses dignités. L’an 918, Guillaume mourut le 6 Juillet, sans
laisser d’enfans, ( V. Guillaume lc Pieux, Comte d‘ Auvergne. )
GUILLAUME II.
918. Guillaume II, surnommé le Jeune, neveu,parsa
mere , de Guillaume le Pieux, 6c son héritier, éprouva de la
difficulté pour se mettre en possessîon du Berri. La vi’Ie de
Bourgesrefusadese soumettrea lui, 8c ce ne fut que par Ia voie
des armes qu’il vint à bout de s’en rendre maître. Cette con-
qucte lui échappa presque ausiîtôt par une nouvelle révoite des
habitans. Guillaume l’ayant reprise, se la vit encore ravir,
l’an 91 z , par Raoul, Duc de Bourgcgne, 6c P.obert, Duc de
France. Elle lui fut rendue, l’an 914, par ce même Raoul, de-
venu Roi de France , qu’il avoit gagné par ses soumissicns.
Bientôt après ils se brouillerent, 6c leurs démêlés durerent jus-
qu’à la mort de Guillaume, arrivée l’an 916 ou 917. ( Voy.
Guillaume le Jeune, Comte d‘Auvergne. )
YICOMTES D E BOURGES.
Apres la mort de Guillaume le Jeune, le Comté ou Gouvernement général du Berri fut supprimé par le
Roi RaouL Ce Prince donna la propriété de Bourges au Vicomte de cette ville , <Sc ordonna qu’à
l’avenir ce Vicomte , le Seigneur de Bourbon , le Prince de Déols , & les autres Seigneurs du Berri,
releveroient immédiatëment de la Couronne.
G E O F R O I.
927. Geoproi , dit Papabos , fut nommé Vicomte hérédi-
taire de Bourges par Ie Roi Raoul, en récompense des services
qu’il avoit rendus à ce Prince. Lc Roi Louis d’Outremer, qu’il
servit avec le même attachement, lui donna en fîef, ou com-
mende perpétuelle, i’Abbaye de S. Gondon-sur-Loire, qui
passa à ses héritiers jusqu’aü Vicomte Etienne. L’an 935 , Jes
Normands, ayant pénétré dans le Berri, furent défaits par les
Berruyers réunis aux Tourangeaux, dans une bataiile où périt
Ebbon, Seigneur de Déols, qui avoit fondé, l’an 917, le Mo-
nastere de Bourg-Dieu, queRaoul, sonfîls, acheva. Onignore
le tems de la mort du Vicomte Geofroi.
G E O F R O I I r.
Geofroi II, dit Bosberas, fîls de Geofroi Papabos, fut
son successeur dans la Vicomté de Bourges. La chose est cer-
taine par le Cartulaire de Vierzon. Il eut deux fîls, Geofroi
le Noble, qui suit, 6c Roger, qui fut Doyen de l’Eglise de
Bourges.
G E O F R O I III.
Geofroi III, surnommé le Noble, succéda dans la Vi-
comté de Bourges à Geofroi II, son pere, l’an 1012 au plus
tard. Une Gharte de cette année, par laquellc Geofroi 6c son
épouse Edelburge, fille de Raoul, Prince de Déols, donnent
difterens biens à l’Abbaye de S. Ambroise de Bourges, en four-
nit la preuve. Geofroi s’étant ligué avec Aymon , Archevêque
dc Bourges, contre Eudes , Seigneur de Château-Roux , Iui fit
une rude guerre, dans laquelle Ebles, fils d’Eudes, fut tué par
le Vicomte. La Chronique de Déols met cet événement en
1033 , la même année, dit-elle, que périt Eudes , Comte de
Champagne; mais ce dernier ne fut tué qu’en 1037. Le Sei-
gneur de Château-Roux eut sa revanche, 8c battit à son tour le
Vicomte 8c l’Archevêque. Geofroi laissa de sa femme deux fîls,
Geofroi, qui suit ; 8c Madalbert.
GEOFROI IV.
Geosroi IV, dit Ie Meschins , Vicomte de Bourges après
Geofroi ie Noble, son pere, laissa un fîls, Etienne, qui suit ;
6c une fillc, Edelburge, qui épousa GiIon,Sire de Sully.
É T I E N N E.
Étienne , fîls de Geofroi IV, étoit Vicomte de Bourges l’an
1061, z e année du Roi Philippe I, comme le prouvc une
Charte qu’il expédia cette année en faveur du Chapitre de
S. Urfîn. Dans une autre Charte de cette année il est qualifié
Proconsul. L’an 1092 , Étienne fît don à cette Eglise de l’Ab-
baye de S. Gondon, qui étoit comme en fîef héréditaire dans
sa Maison depuis Geofroi Papabos, son 4 e aïeul. Étienne mou-
rut sans enfans, laissant pour héritiere sa niece, Maitaut de
Sully.
EUDES-ARPIN.
Eudes-Arpin , fîls de Humbaud , Seigneur de Dun, depuis
appellé Dun-le-Roi, ayant épousé Mafiaut , fîlle de Gilon,
Seigneur de Sullv , 6c d’Edelburge, sœur du Vicomte Etienne,
devint par cette alliance Vicomte de Bourges avec son beau-
pere, qui ne se dessaifît point en mariant sa fîlle, mais se con-
tenta d’associer son gendre à sa dignité de Vicomte. C’est ce que
nous voyons par une Charte rapportée par le P. Labbe ( ELoge
de la viile de Bourges, p. 192), où ils prennent tous deux ie
titre de Seigneur de Bourges : Egû Gilo miles Soliacenfis casiri
atque Haiensis, nec non sub Rege Francorum cum Odone Ar-
pino Dominus Bituricenfis. Gilon étant mort l’an 1098 au plu-
tôt, Arpin demeura seul Vicornte de Bourges. L’an 1100 ou
iici , se disposant à partir pour Ia Terre-Sainte avec le Duc
d’Aquitaine, il vendit au Roi Philippe I sa Vicomté pour 60
mille sous d’or. II est à remarquer qu’une partie de cette Vi-
comté relevoit du Comte de Sancerre ; mais il n’est pas vrai
que le Roi ait fait rendre hommage au Comte de Sancerrepour
cette partie, comme l’avance un iilustre Moderne. Arpin servit
avec honneur dans les armées de Ia Terre-Sainte. II fut pris
dans une bataille que Baudouin I, Roi de Jérusalem, donna
contre son avis, 6c conduit à Bagdad. Pendant sa captivité, qui
fut longue , il fît vœu de prendre l’habit monastique. Ayant re-
couvré sa liberté par Ies soins de l’Empereur de Constantinople,
il revint en France, &c se retira à l’Abbaye de Cluni. Une
Charte de Hugues de Lusignan prouve qu’il étoit Profès de cette
Maison en n 09. ( Archiv. de Cluni. )