Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0698
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
6So

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

D E S

COMTES D E VEXIN,

dressée surles Mémoires de M. Levrier, Lieutenant-Général du Bailliage de Meuleni.

Il faut dîstinguer trois époques dans la diyision du Vexin, Pagus Vulcassinus, habité anciennement par les
Veliocasses. Du tems de César le Vexin comprenoit non seulement les cantons appellés aujourd’hui Vexin
francois et Vexin normand, mais encore le Roumois. Rouen étoit la capitale ou cité de ces peuples. Par-
lant d’eux, Ptolémée dit expressément : Veneliocassü quorum civitas Rotomagus.

On ne sait pas en quel tems précisément la partie de Yexin qui environne Rouen, commença à prendre
le nom de Roumois : Pagus Rotomagensis, ou Rotomensis. II y a lieu de croire que ce fut du tems que

S. Mellon fonda la Chaire épiscopale de Rouen, c’est-à-dire au troisieme siécle. On rencontre souvent dans
les.Capitulaires de nos Rois etdans les Chartres de leur tems Pagus Rotomensis, ou Rot?nensis. A ceîte
deuxieme époque le Vexin se trouvoit donc réduit aux deux Vexins d’aujourd’hui ; ce qui dura jusqu’à l’éta-
blissement du Duché de Normandie.

La troisieme époque commence à Chaiies le Simple. Ce Prince ayant cédé, l’an 912, à Rollon la partie
de la Neustrie qui s’étendoit jusqu’à la riviere d’Epte, la partie du Vexin comprise dans cette concession prit
le nom de Vexin normand, et celle qui resta à la France fut appellée Vexin srancois. Cette double dénomi-
nation a toujours subsisté depuis l’extinction des Ducs, et sert à distinguer le gouvernement et la province.

Sous la premiere époque les peuples du Vexin, soumis à l’Empire romain, furent gouvernés comme les
autres peuples des Gaules jusqu’à Pétablissement de la Monarchie françoise.

Sous la seconde époque le Vexin fit partie du Domaine de la Couronne jusqu’à la donation qui en fut
faite à l’Abbaye de S. Denis par Dagobert I, suivant la plus commune opinion, ou par Pun de ses succes-
seurs dans le septieme siécle. On ne peut pas douter que le Vexin n’appartînt à cette Eglise avant l’an 690;
c’est-à-dire qu’outre les propriétés particulieres qu’elle y possédoit, elle n’en eût aussi la suzeraineté. Un Sei-
gneur du Vexin, dans son testament daté d’Artie, Artegia (au Vexin irançois), l’an 690, appelle l’Eglise
de S. Denis Iefscsacré (Felibien, Hist. de S. Denis, p. 10 ); ce qui prouve qu’on la reconnoissoit au
Vexin pour suzeraine et possédant la Seigneurie dominante.

Sous la troisieme époque la portion normande se trouva soumise aujç Ducs de Normandie, qui confirme-
rent quelques propriétés particulieres à l’Abbaye de S. Denis. Ils s’en déclarerent même les Avoués et les pro-
tecteurs sans lui laisser la Seigneurie universelle. Mais la portion françoise, inféodée à des Comtes qui, en
qualité de premiers vassaux, portoient la bannieredeS. Denis, demeura jusqu’à sa réunion à la Couronne
dans la suzeraineté de cette Eglise. C’est à cette réunion que se rapporte l’extinction des Comtes de Vexin
dont nous allons tracer Ia suite chronologique.

Leur origine et l’époque précise de leur établissement sont obscures comme celles de tous les Seigneurs
de cette espece. Lespremiers Comtes n’étoient, comme l’on sait, que de simples ( Commissaires royaux,
ambulans et amovibles. Tel étoit le Comte Riferus ou Riferon, qui fut départi dans le Vexin où il faiso.it
ses fonctions sous le régne de Charlemagne. (Mabilion, dere Diplom., p. 5oi. ) II tint des plaids ou assises en
y83, accompagné de ses assesseurs, et fit une enquête pour savoir à qui appartenoit un village du Vexin,
situé sur la riviere d’Epte. Ceux qui s’en étoient injustement emparés , s’en dessaisirent, et reconnurent,
par un acte fait en présence de ce Comte, que ces biens appartenoient à l’Eglise de S. Denis. (Bouquet,

T. V, p. 746.) Les Religieux de S. Denis avoient comparu à ce tribunal par l’entremise d’Adon, leur Avoué.
Ces défenseurs, bien disférens de ce qu’ils devinrent depuis, n’employoient alors d’autres armes que les loix
et leur éloquence.

Les Corntes, qui succéderent, le furent à titre de fief, et posséderent des Domaines à ce titre. Charles le
Chauve, qui fut Abbé de S. Denis, inféoda, ou plutôt donna en Bénéfice, selon le langage du tems , des
terres du Vexin, et entre autres Cormeilles,au Comte Regnaud; mais il y a apparence que ce fut à vie, et
qu’ellés revinrent au fisc après lui, puisque ce même Roi les donna de nouveau, mais à titre patrimonial et
héréditaire , en 848, à un Seigneur nommé Gailenus ou Geilinus, qualifié Comte, qui les transmit lui-
meme quelques années après à Louis, Prince du sang de Charlemagne et Abbé de S. Denis. II est fait mea-
tion de ce Geilin dans un ancien Obituaire de cetteEglise au xvi des Calendes d’Avril. (Mabil. de re Di-

plom. .
 
Annotationen