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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0699

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j| D E S C O M T E S

D E V E X I N. 681

| ploîii., p. 5^8; Bouquet, T. VIII, p. /pi-, du Boucliet, preuv., p. 233.) Soit que ces deux Seigneurs,

1 Regnaud et Geilin, n’eussent que quelques terres particulieres dans le Vexin, soit qu’ils en fussent réelle- ;

1 ment Comtes, il est certain qu ils n’étoient pas aussi indépendans que le devinrent leurs successeurs. L’état

1 de ces premiers Comtes est incertain, et l’on ne peut en parler avec assurance qu’à commencer à celui qui
suit. Toüt ce que 1 on sait de bien positif, c’est que dès l’origine les Comtes de Vexin étoienl Avoués ou
dèfenseurs de l’Âbbaye de S. Denis, et qu’en cette qualité , coinrne preiniers vassaux de cette Eglise, ils en
portoient la banniere dans les guerres qu’elle avoit à soutenir. On a dit que cette banniere s’appelloit l’Ori-
liannne , parce qu’elle étoit mêlée d’or et de soie couleur de feu. Elle devint ensuite l’une des bannieres de
France, et prit la place de la chappe de S. Martin, que nos Ilois faisoient porter à la tête de leurs armées. Ils j
n’ont pas eux-mêmes dédaigné cette fonction.

1

NIVELON,

NiVELon , ou Nebelong , Ile de son nom , fds de
Childebrand 11 et descendant au 6° degré de S. Ar-
noul, étoit Comte de Vexin en 853. Nos Rois à cette
époque , comme on l’a dit, députoient des Commis-
saires dans ies provinces et les Comtés pour sïnformer
des abus , en iaire le rapport à leur Coirseil, et les ré-
former. C’étoit dans l’Urdre ecclésiastique et parmi
les principaux Comtes qu’on les choisissoit ; rnais
comme ces Corntes 11e pouvoient pas se réformer eux-
mêmes , 011 croisoit leurs départeinens en les envoyant
les uns chez les autres. Ainsi tandis que Charles le
Chauve , en 853 , envoya dans le Vexin lngelevin et
j Gautcehn , Seigneurs laïques , avec Louis, Abbé de
j S. Denis, et Irinenfroi, Evêque de Beauvais , Nivelon j
jj de son côlé fut envoyé avec deux autres dans le Ni- |
1 vernois. ( Bouquet, T. VII, pag. 608 , et suiv. ) Ce
! Comte , l’an 864, consentit à la donation que Charles
le Chauve ht à l’Abbaye de S. Denis d’un Domaine
situé dans le Vexin, près de Pontoise. Rien ne prouve
mieux qu’il étoit Comte propriétaire et enquelquesorte
indépendant, que la nécessité où le Roi se trouva
d’obtenir son consentement pour disposer de quelques
j petits fonds situés dans son Comté : Quasdam nostri
j juris reculas, dit ce Monarque, consentiente Nioelongo

i Comite contulimus.in pago Vilcassino , in Loco

qui dicitur Pontisara, quae noscuntur hactenus atti-
nuisse comitatui Vilcassinensi. (l élibien ,Mist. 5 . Id.
preuv. n. 96; Bouquet, T. VIII. p. 58p.) L’espece d’in-
8 dépendarice dont jouissoient ces Comtes, n’empêchoit
| pas cependant nos Rois de se maintenir dans la pos-
session du droit qu’ils avoient d’accorder aux Egîises
des immunités , qui consistoient dans l’exemption.de
la jurisdictionde ces mêmesComtes. Charlesle Chauve
accorda lui-même à l’Eglise de S. Denis , en 869 , la
faculté d’établir un marché à Cormeilles, avec exemp-
tion de tout droit et jurisdiction du Comte , du Vi-
comte et de ses autres Officiers , absque ullius Co-
mitis.... participatione, s 'we Vicecomids aut judicis
introductione , vel edam cujuscurnque rern publi-
8 cam administrantis respectu. ( Doublet , Hist. de
] iS. Den. pag. 804; Bouquet, ibid. p. 616.) Nous ap-
! prenons par là qu’il y avoit dès lors des Vicomtes de
S Vexin.

1 Nivelon souscrivit en 868 avec le Comte Aledran

! un Diplôme de Charles le Chauve. Nous avons marqué
! ci-devant sa mort vers l’an 875, et nommé Terric,
| son fils : mais il faut ajouter à celui-ci Adémar dont
! fait mention le testament d’Eccard : Terrico fdio Ni-
\ belungi et Adernaro fratri ejus. 11 faut de plus pro-
! longer les jours de Nivelon au moins jusqu’en 878,
8 conlormément à une Charte du Comte Aledran, qui
| viendia ci-après , datée du 1 Mai de la 2 e année du

régne de Louis ( leBegue), laquelle se trouve souscrite
par Nivelon. ( Du Bouchet, de l’Orig. de la Maison
roy. pr.y iepar. pp. 235 et 236. )

ALEDRAN,

878. Aledran , ou Aletran , fut le successeur de
Nivelon au Vexin , quoiqu’il eutlaissé deux lils dont
on vient de parler ; cequifaitcroirequecesfilsn’étoient j
point encore en âge de faire le service militaire. Ale-
dran étoit proche parent de Louis le Begue, comme
ce Monarque le reconnoit dans unDiplôme du 1 Jan-
vier de l’an 879 , où il dit, en parlant de lui : Caris-
simus Comes.... et dilectus propinquus noster Ale-
dramnus. (Doublet, Hist. de S. Den. p. 782; Bou-
quet, T. IX, p. 1414- 3 F es Normands ne le laisserent
pas en paisible jouissance de son Gomté. Ces barbares
étant entrés, l’an 885 , dans la Neustrie, les François,
par son conseil, se préparerent à leur résister, non pas
en combattant, mais en construisant des Forts pour leur
ferrner le passage des rivieres. Ils en éleverent un entre
autres sur l’Oise , dans un lieu appellé Fontoise , qu’A- 1
ledran se chargea de garder. Pdais les Norinands, étant 8
venus devant ce Fort, l’investirent de maniere qu’ils 8
empêcherent ceux qui étoient dedans de puiser de l’eau i
à la riviere. La soif contraignit ceux-ci de demander à
capituler : ils rendirent la place après avoir obtenu la vie
sauve. Alors Aledran seretiraàBeauvais. ( Gest. Nonn.
ante Roll. Duchêne, Hist. de Norm., p. 5 ; Bouquet,

T. VIII, pp. 84-96.) Aledran se distingua l’année sui-
vante contre les mêrnes barbares àladéfense de Paris.
Abbon, dans son poëme du siége de Paris, fait ainsi
l’éloge des deux freres, Aledran et Théodoric :

Namque triumphantes fratrum prompsit geminorum

Fama fuisse Thcotlorici procerum et Aledramni.

Aledran mourut sans enfans 011 ne sait en quelle
année. .11 est fait mention de lui dans l’Obituaire de

S. Denis au 11 e des Ides de Juillet et au 11 e des Nones
d’Octobre. (Félib. Hist. de S. Denis, preuv. p. 2i3
et 216.)

HUGUES LE GRAND,

EÏügues le Grand , pere de Hugues Capet, recueil-
lit la succession d’AIedran comme son plus proche
héritier. C’est ce qu’il nous apprend lui-même dans
une Charte de l’an q38,où, disposant de quelques biens
en faveur de l’Eglise cle S. Martin de Tours dont il
étoit Abbé, il déclare que ces biens avoient appartenu
au Comte Aledran par concession du Roi Carloman,
et étoient revenus à lui donateur par succession de ce
même Aledran, velut haeres illius idoneus. Mais EIu-
gues étoit-il héritier d’Aledran du chef de son pere ou
du chef de sa mere? c’est ce qu’on ignore ( 1 ).

( 1 ) Si ce fut du chef de son pere , Hugues n’a pu succéder à
Aledran qu’autant que celui-ci a survécu à Robért, pere de Hugues;
car Robert, s’il eût survécu à Aledran, auroit été son héritier piutôt
queHugues, son fils; etalorsHuguesauroitsuccédéauxbiensd’Ale-
dran comme héritier de Robert, son pere , qui l’auroit été d’Ale-
dran , et non pas connne héritier immédiat de ce dernier, ainsi que

Hugucs déclare l’être. Or, Robert, pere deHugues, n’étantmort
qu’en 923 , il est hors de duute qu’Aledran a vécu au moins jusqu’à
cette époque. Mais si Hugues a recueilli cet héritage du chef de Béa-
trix de Vermandois, sa mere, toute date disparoît; car on ignore
l’année de la mort de cette Princesse.

K S

Toa.t II.
 
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