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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0697

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DES BARONS ET GOMTES D£ MONTFORT-L’AMAÜRI. 679

non 1219 comme le marque l’Abbé Velly. Ainsipérit
cet homme extraordinaire dont toute la conduite, dans
la Croisade où il coinmauda en qualité de Chef, fut un
mélange d liéroïsmè, de perhdie et de cruaùté; lè tout
inspirë pàr unc ambitio'n démesuréè, couverte du voile
imposant de la religion. Sa pompe funebre se ht avec
magnihcence à Carcassonne ; et son corps , porté au
1 Prieuré de Hautesbruyeres , près de Montfort , y fut
enterré au milieu de PEglise. Alix , fille deBouchard V,
Sire de Montmorenci , qu’il avoit épousée avant Pan
1191, morte le 22 Février 1221, et inhumée auprès de
lui, le ht pere de quatre fiis et de trois hlles. Les hls
sont Amauri, qui suit; Gui, Comte de Bigorre ; Ro-
j bert, mort sâns aliiance après l’an 1226 ; Simon, le-
! quel étant osfensé de ce que le Roi S. Louis et la
Reine sa inere l’avoient einpêché d’épouser Jeanne ,
Cointesse de Flandre et de Hain.aut, passa en Angle-
terre , où il devint Comte de Leycestre. Ardent répu-
blicain, il se rendit aussi fameux à la tête de la No-
blesse angloise , soulevée contre son Pvoi pour la dé-
fense de ia liberté publique, qùe son pere l’àvoit été
à la tête de la nation frànçoise , armée pour la défense
! cle la foi. Les hlles sont Amicie , femme de Gaucher
! de Joigni, Seigneur de Château-Renarcl ; Laure, 111a-
riée à Gérard , Sire de Pequigni ; et Péronelle , Preli-
gieuse de Saint Antoine-des-Champs, prè’s de Paris.
( Voy. ies Comtes cle Toulouse. )

À M A U R I V ï.

1218. Amauri VI, hls âîné de Simon IV etsonsuc-

Icesseur au Comté cle Montfort, commandoit un quar-
tier au siége de Tord'ouse lorsque son pere y fut tüé.
II voulut continuer la giierre contre les Âlbigeois ;
mais comnie il n’avoit ni le génie , ni le courage, ni
l’activité de celui qu’il rernplaçoit, les affaires de la
Croisade allerent toujours en décadence sous son com-
mandement. A la hn, se voyant hors d’état de résister
à ia valeur du jeune Raymond , il abandomia toutes
ses conquêtes au Roi Louis VIII par Traité fait à Paris
au mois de Février 1228 ( V. S. ) ; riiais ce Traité ne fut
que conditionriel, et n’eut pas sitôt son accornplisse-
rnent. On voit en effet des Lettres du rriois d’Août 1224,
et d’autres du mois de Novembre suivant, où il prend
encore les qualités de Duc de Narbonne et de Cornte

( i ) Amauri avoit uit cousin germain, Philippe, fils de Gui de
Montfort, son oncle, Scigneur delaFerté-Alais, à quilePioiS. Louis,
peu de jours après le fànreux Traité conclu par cè Monarque le
12 Avril 1229 avec le Comte de Toulouse , inféoda, sous le service
cle dix Chevaliers , la partie de l’Albigeois située à Ia rive gàuche
du Parn , excepté la ville d’Albï, que 'ce Monarqüe se réserva avec
le droit de régale et Ies autres droits seignsuriaux qu’il avoit dans
cette ville. On trouve ici, dit D. Vaissette, l’origine de la Seigneurie
de Castres, ches-lieu du pays qui fut inteodé à Phiiippe de Montfort.
Cette Seigneurie, qui passa aux descendans de Philippe, fut dans la
süite érigée en Conrté. Elle comprenoit presque tous les Domainès
qui avoient appartenu aux Trencavels en qualite de Vicomtes d Albi.
11 paroît que Sinron de Montfort avoit disposé de ce pays, après la
conquète, en faveüt dë Gui ; son frere : mâis les divers événemens
de la guerre n’avoient pas permis à celui-ci d’en jouir paisiblement ;
et ce n’est proprement que depuis cètte inféodation que cette bran-
i chc de la Maison de Montfort qui s’établit dans le pays , y posséda
un Domaine si considérable. Philippe, premier du nom, se qualifia
depuis Seigneur dè Câstres. II accoiilpagna, l’aa 1348, àyec Gui,

de Touiouse. (Hist. de Lang. T. III, p. 33y. ) L’an
i23i , il reçut du Roi S. Louis l’épée de Gonnétable.
Ayant été envoyé , l’an 1209 > avec un coips de troupes
au secours de la Terré-Sainte, il füt pris pàr les Irih-
deles dans un coinbat livré près dè Gaza , ét conduit
prisonnier à Babylone. Délivré l’an 1241, il se met en
route pour reveuir en brance ; mais une dyssenterié
l’ayant arrêté à Otrante , il y mourut la même année :
son corps, porté à Rome, y fut inhumé dans l’Eglise
de S. Jean de Latran ; et son coenr, envoyé à Hautes-
bruyeres , fut enfermé dans la statue qui lui fut érigée
en cette Eglise , vis-à-vis de celle de son pere. La dif-
férence étoit énorme entre le pere et le fils. Le second
n’avoit, comme 011 l’a dit, ni le génie , ni le courage ,
ni l’activité du prernier ; mais il fut nioins cruel, et ht
moins de malheureux. II avoit épousé , l’an 1214,
Béatkix , hlle de Guigues VI, Comte d’AIbon et de
Vienne , dont il laissa Jean , qui suit ; Marguerite ,
femme de Jean III, Comte de Soissons ; Laure , ma-
riée , 1° à Ferdinand de Castilie , Comte d’Aumale ,
2 0 à Henri VII, Comte cle Grandpré ; Aiix , femine de
Simon II de Clermont , Seigneur de Nesle et d’Ailli ;
et Péronelle, Abbesse de Port-Royal-des-Ghamps (1).

J E A N.

1241. Jean , hîs d’Amauri de Moiltfort et son suc-
cessèur, ayant accompagné, l’an 1248, le Roi S. Louis
dans son premier voyage d’outre-mer, mourut en che-
min dans Plsle de Chypre au commencement de l’an-
néè suivante, laissantde Jéanne, son épouse,hlle aînée
de Geofroi, Vicomte de Châteaudun, une fille , Bèa-
trix, qui porta en mariage le Comté de Montfort à Ro-
bert IV , Gomte de Dreux. Elle mourut le 9 Mars 1012
( N. S. ) , et donna le Comté de Montfort à Yolande ,
sa hlle , en la mariant, l’an 1286 , à Alexaridre lil,
Roi d’Ecosse , après la mort duquel, arrivée la méme
année, Yolande se remaria en Mai 1294 à Artur II,
Comte de Bretagne , qu’elle ht pere de Jean , dit de
Alontfoirt, qui disputa la Bretagrie à Charles de Blois,
et l’emporta. Dépuis ce tems le CorUté de Montfort
demeura uni à cette Principauté jusqu’à la réunion de
celle-ci à la Couro nne de France.

son frere., ,S. Louis dans son voyage d’Outremer, et fut du nbmbre
des cent Chevaliers que ce Monarque laissa en Palestine, l’an 12^4,
pour le secours des Chrétiens, lorsqu’il reprit la route de Frarice.
Philippe mourut à la Terre-Sainte entre l’an 1270 et l’an 1278.
D’Eléonore de Courtenai, sa femme, il avoit eu un fils de méme
nolri que lui, qui mourut devant Tünis le 28 Septehibre 1270 , avec
le titre de Comte de Squillace au Royaume de Naples, laissant de
Jeanne de Levis, sa femme, qui liii survécut, deux fils, Jean et
Simon, qui partagerent entre eux la Seigneurie de Castres. Leder-
nier étant mort, l’an 1274, au Royaume de Naples sans postérité,
là Seigneurie de Càstres irentra toute entiere dàris la inain de Jean,
so.ii frere. Celui-ci termina ses jours le 1 Décembre de l’an îooosans
laisser d’enfans de Marguerite de Chàumont, sa femine. Alors sa
successioi) fut disputée entre sà sœur Eléonore , femrrie de Jeari V,
Comte de Vendôme, et Bernard VI, Comte de Comminges, veuf
de Laure , autre sœur de Jean, agissant au norri des erifans qu’ii
avoit eus d’elle. Mais Eléonore l’emporta comme l’aînée, parce que
la représentation n’a point lieu dans le pays. Eléonore transmit ia
Seigneurie de Càstres aùx Comtes de Yendôme, ses descehdàns.
 
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