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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0788
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77o CHRONOLOGIE HISTORIQUE

aimoit aussi tendrement qu’il en étoit aimé. Etant parti,
l’an 1275, par ordre du lloi Phiiippe le Hardi , pour
aller réduire les Navarrois révoltés contre la Reine
Blanche, veuve de Henri I, il s’assura de Pampelune,
et rétablit le calrne dans le pays. L’an i282,ilpassadans
le Royaume de Sicile pour secourir le Roi Charles I,
son oncle , après les Vêpres siciliennes. Charles I
étantmortPan 1285, Robert gouverna, Pespace de
cinq ans,le Royaume de Sicile clurant la prison du Roi
Charles II. L’an 1287, le 20 Juin , ii perdit une
grande bataille navale sur les côtes de Sicile contre
Roger Doria , Amiral de la flotte des rebelles. ( Vil-
I lani. ) 11 revint en France , l’an 1289, vers le mois de
| Septembre , après la treve faite entre le Roi Charles II
et son rival. Envoyé, l’an 1296, en Guienne contre les
Anglois avec d’assez grandes forces , il reprend toutes
les places dont ils s’étoient rendus maîtres , leur défait
un corps de cinq à sixmille hommes,et echoue devant
le château de Bourg , qu’il avoit fait assiéger par le Sire
de Sulli. 11 revient, l’année suivante , en Flandre , où
il est joint par Philippe son fils , et par la Noblesse de
son Comté. 11 prencl Béthune , et remporte , au Pont-
à-Vendin, près de Furnes , le 13 Août, une victoire
éclatante sur le Comte de Flandre. Le Comte de Guel-
dre, Général del’armée ennemie, et plusieurs autres Sei-
gneurs saits prisonniers dans le combat, furent con-
duits à Paris , précédés de l’étendarcl du Comte cl’Ar-
tois , qu’on portoit devant eux , comme en triomphe.
Le Roi pour lors créa Pair de France Robert, ou pour
mieux dire érigea le Comté d’Artois en Pairie par Let-
tres clu mois de Septembre suivant.

Les querelles de la France et de l’Angïeterre duroient
toujours. Le Pape Boniface VIII voulut les faire cesser
en se portant pour arbitre entre les deux Puissances.
Mais iî fit pencher la balance en faveur de la derniere
avec une partialité cpie le Comte d’Artois ne laissa
pas impunie. A la lecture cjui fut faite par l’Fvêque de
Durham, en plein Conseil, de son jugement renclu le
28 Juin 1298 , Robert se leve, arrache la Bulle des
mains du Prélat, la déchire et la jette au feu , jurant
que le Roi ne souscrira jarnais aux conditions hon-
teuses que le Pape lui impose, et ne recevra la loi de
personne. Voilà ce que racontent Gilles de Roye et
Meyer. M. Sponde pense néanmoins que ce trait du
Comte d’Artois regarde plutôt cl’autres lettres du Pape
contre le Roi Philippe le Bel, qui lui furent apportées,
l’an 1001 , par l’Archidiacre de Narbonne , n’éfant
pas vraisemblable, dit-il, que Robert ait commis deux
fois un pareil acte de vivacité. Quoi qu’il en soit, on
ne voit point que, soit dans l’un, soit dans l’autre cas,
le Monarque en ait témoigné du mécontentement.
Nommé, l’an i3o2, Général de l’armée françoise en-
voyée contre les Flamands soulevés de nouveau, Ro-
bert livre, le 11 Juillet, la bataille de Courtrai, qu’il
perd avec la vie , après avoir été percé de trente coups
de pique. Malgré sa valeur il fut peu regretté , parce
qu’il avoit engagé cette funeste bataille contre les re-
gles de la prudence et contre le sentiment du Conné-
table de Nesle , qui, voyant les ennemis retranchés
dans un camp fortifié de toutes parts , jugea qu’il étoit
plus facile et plus sûr de les y affamer que de vouloir
îes y forcer. Le Comte ayant taxé cet avis de trahison,

comme si le Connétable, dont le fils étoit gendre du
Comte de Flandre , eût voulu épargner ce demier :
Je ne suis pas un traitre , répondit froidement de
Nesle : suivez-moi seuLement ; je vous menerai si
avant, que nous nen reviendrons ni l'un ni l'autre.
L’événement vérifia les vues et la prédiction du Con-
nétable. ( Voyez Gui de Dampierre, Comte de Flan-
dre.) Robert avoit épousé i°, l’an 1262, Amicie de
Courtenai, morte à Rome en 1275; 2 0, l’an 1277,
Agnès, fille d’Archambaud IX, Sire de Bourbon, dé-
cédée sans enfans l’an 1283; 3°, l’an 1298, Margue-
rite , fille de Jean d’Avesnes , Comte de Hainaut,
morte sans enfans le 18 Octobre 1342. Du premier
lit il eut Philippe, Seigneur de Conches, de Domfront
et de Mehun-sur-Yevre, par sa mere, marié, l’an 1280,
avec Blanche de Bretagne, fille de Jean, Comte de Ri-
chemont, et mort, le 11 Septembre 1298, des blessures
qu’il avoit reçues à la bataille de Pont-à-Vendin, et Ma-
haut, qui suit.

MAHAUT e t OTTON.

1 3o2. Mahaut , fille de Robert II, et femme d’OT-
ton IV, Comte de Bourgogne, succéda dans le Comté
d’Artois à son pere. Robert, son neveu, fils de Phi-
lippe son frere, né l’an 1287, prétendit à ce Comté
et intenta procès à sa tante pour l’obtenir. La loi cles
apanages, qui en excluoit les femmes, jointe à celle
de la Pairie, honneur réservé dès lors aux seuls mâles,
sembloit décider la querelle en faveur de Robert. Ce-
pendant il fut débouté de sa demande, l’an 1809, par
un jugement des Pairs de France, où Mahaut elle-
même opina comme les autres ; jugement fondé sur
ce que la représentation n’a pas lieu dans le Comté
d’Artois, et que les filles y succedent en ligne directe
aux Fiefs comme aux autres biens par préférence aux
mâles collatéraux. Ce jugement devint pour l’avenir
comme une loi générale dans le Royaume, et fit éva-
nouir Ia distinction des Fiefs masculins et des Fiess
férninins. Tous furent réduits, comme par une con-
vention tacite et universelle , à la seconde espece ;
ce qui sacilita merveilleusement , au moyen des al-
liances, la réunion des grands Fiefs au Domaine de
la Couronne. Robert d’Artois se plaignit hautement
de ses juges qu’il accusa de partialité. Le Roi Philippe
le Bel, pour l’appaiser et l’indemniser, lui donna le
Comté de Beaumont. Robert ne fut point content de
ce dédommagement ; et il revint à la charge sous le
régne de Philippe le Long. Mais ce fut alors les armes
à la main qu’il poursuivit son drcit. La Noblesse et
le peuple d’Artois se déclarerentpour lui, tant sa cause
paroissoit juste ou favorable. 3>La seuleville de S. Omer
» lui ferma ses portes, et demanda si le Roi l’avoit
« reçu à Comte. Les députés de Robert ayant répondu
» qu’ils 11’en savoient rien, adonc, répondirent ceux

3> de la ville, nousnesommes miefaiseursde Comtes.

» Mais si le Roy l’eust reçu à Comte, nous Vaimis-
» sions autant qu’un autre.... Philippe le Long, qui
» régnoit alors , s’arma pour Mahaut , qui étoit sa
a> belle-mere. Robert succomba, il fut même obligé
» de se constituer prisonnier au Châtelet ; on le récon-
» cilia comme on put avec sa tante, qui resta en pos.

C 0 M T E S I

1112, après Iui avoir fait promettre de laisser ce Monastere en
paisible jouissance des biens qu’il avoit reçus de ses ancêtres. Bau-
douin retint pour lui la garde d’Auchi, et châtia une 2<“foisGauthier
pour s’être jointà ses ennemis. Mais sous le gouvernement de Char-
îes le Bon, successeur de Baudouin , Gauthier revint à son caractere
inauiet et turbulent, et se ligua contre ce Prince avec Clémence,
Douairiere de Flandre , et les Comtes de Boulogne, de S. Paul,
de Louvain et de Hainaut. Charles s’étant saisi de lui, le priva du
Gomte d Hesdin. ( C/iron. de Fland. mss. du Roi, n° 101 p6.
ButKens, Trophées de Brabant, p. 97. ) Sensible au malheur de ce
vassal infidele, Charles voulut bien, peu de tems après, luiaccorder
quelques revenus pour vivre. ( Galterus Archid. vita CarolïBoni. )

VHESDIN.

Gauthier mourut l’an 1126 au plus tard. On ignore le nom de sa
femme et ceux de ses enfans, s’il en eut.

Anselme, après la déposition de Gauthier II, posséda le Comtë
d’Hesdin conjointement avec Charles le Bon,Avoué et désenseur in-
fatigable de l'Abbaye d'Auchi; ce sont les termes de ce Prince dans
une Charte originale de l’an 1126, où il assure à ce Monastere la
possession d’une terre sur laquelle Mahaut, veuve d’Enguerand,
avoit bâti une maison dont Gauthier II s’étoit emparé. ( Charte orig. )
Anselme souscrivit, I’annéesuivante, une Charte rapportée par Du-
chêne parmi les preuves de la Maison de Béthune, p. 20. On n’a
pas d’autres lumieres sur ce Comte.
 
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