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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 2): Historique — Paris, 1922

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https://doi.org/10.11588/diglit.41976#0037
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HISTORIQUE ET DESCRIPTION.

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datait alors que de cinq mois & qu’un certain nombre de pièces avaient été mises au jour anté-
rieurement; par la suite, on compléta la «lettre» en ajoutant la formule d’usage : Avec privi-
lège du Roi.
Pour l’annonce suivante, celle de février 1728, on ne peut que reproduire sans plus de
détails qu’elles n’en donnent, en attendant de voir comment suppléer dans une certaine
mesure à l’insuffisance du renseignement T, les lignes dans lesquelles Chereau avertit les
curieux de la mise en vente de «plusieurs estampes séparées, nouvellement gravées d’après
les tableaux» de Watt eau, «dont la diversité des objets & la parfaite exécution mérite [rie]
l’attention des meilleurs connoisseurs ».
«Le plaisir que font à tout le monde les estampes du célèbre Watteau, lit-on dans l’ordi-
naire de juin suivant, nous rend extrêmement attentifs à donner avis au public de tout ce
qu’on grave d’après les tableaux ou les desseins de cet habile maître. Il paroit depuis peu
plusieurs estampes nouvellement gravées par les plus habiles graveurs, que son ami continue
à mettre en lumière...» Les amateurs les trouveront, avec les deux volumes des dessins,
chez François-Chereau & chez Jean Audran; malheureusement, cette fois encore, elles ne
sont pas énumérées.
Mais voici la dernière de ces mentions globales. Elle date du mois de décembre de la
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même année 1728 & se recommande d’un détail précis dont il est superflu de souligner le
grand intérêt : « L’empressement que les curieux ont de posséder les estampes de feu Watteau
engage ses amis à faire continuer cette gracieuse Œuvre; le nombre des planches gravées d’après
les tableaux de cet excellent peintre va déjà à plus de yo, dont les estampes se vendent séparé-
ment, indépendamment de l’Œuvre de ses desseins & études d’après nature, ces deux
volumes grand in-foliocontenant 350 planches », &c. Et l’on annonce, pour paraître « dans
peu», plusieurs de ces estampes nouvellement gravées, «dont le goût satisfera les meilleurs
connoisseurs ».
Ainsi, à la fin de 1728, il existe déjà 70 estampes reproduisant des tableaux de Watteau,
c’est-à-dire près de trois fois le nombre de celles qui ont été détaillées au Mercure.
Dès lors, il ne se passera guère de trimestre sans que ce journal ne donne le titre des gra-
vures nouvelles à mesure que le public pourra les trouver dans la boutique des marchands
habituels : Gersaint, d’une part, qui se spécialise dans les ornements & les arabesques; &, de
l’autre, François Chereau, puis sa veuve, dépositaires des estampes publiées par Jullienne.
Les uns «Se les autres ont leur nom souvent accompagné de celui du graveur Louis Surugue
le père, — le même qui, après avoir suivi, tout jeune, son maître Bernard Picart à Amster-
dam, est revenu à Paris vers 1715 pour y fonder un commerce de marchand d’estampes
bien achalandé pour l’exportation.
Quant à dire pourquoi certaines des pièces annoncées au Mercure comme mises en vente
chez F. Chereau ou chez sa veuve portent gravée l’adresse de leur maison, alors que cer-
taines autres, en nombre un peu moindre, ne portent aucune adresse; pourquoi, bien que le
Mercure spécifie presque toujours, à partir d’avril 1727», que les estampes d’après Watteau
sont mises en vente chez la Vve Chereau & chez Surugue, on ne voit presque jamais le nom
de ce dernier sur les pièces ainsi annoncées; pourquoi Gersaint, au contraire, même quand il
est seul à annoncer certaines pièces, a le nom de Surugue presque toujours joint au sien, au
bas de ces mêmes pièces, — ce sont là autant de petits problèmes auxquels il est difficile de
(1) Voir plus loin, p. 65 & 68. — ^ Sic, pour «petit in-folio».

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