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https://doi.org/10.11588/diglit.41975#0123
ANTOINE WATTEAU.
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marié, où ses trois premiers entants étaient nés, où son propre père mourut, et où sa
mère devait s’éteindre l’année suivante.
Un portrait du Père de Watt eau, coiffé d'une cal lotte, gravé par Boucher, d’après
Watteau, a été signalé par Huber, en 1787, dans ses Notices générales des Graveurs... et
des Peintres, p. 657 ; Gault de Saint-Germain (Les trois siècles de la peinture en France,
p. 162), en copiant Huber, n’a fait que propager une erreur. Ce portrait est, à n’en pas
douter, le Nn 198 des Figures de différents caractères ; il représente, non pas le père de
Watteau, mais le comédien Ea Tourilère.
1720. Le Naufrage, N° 182. — Contrairement à l’opinion généralement admise, ce ne
fut pas à la suite de pertes dans le système Law
que Watteau prit la résolution de passer en An
gleterre pour rétablir ses affaires; c'est bien pour
essayer de mieux vendre ses tableaux, à l’exemple
de Desportes qui, après un séjour de quelques
années, avait trouvé dans ce pays gloire et profit.
En 1719, la Banque était en belle posture, les
actions montaient; ce ne fut qu’en 1720 que la
baisse entraîna le cours forcé des billets et que
les renseignés réalisèrent.
C’est donc en 1720 que Jullienne, au courant
des affaires de Watteau, lui sauva les 6000 livres
montant de sa mise, qu’il retrouva intacte à son
retour de Londres.
Le dessin du Naufrage doit donc être contem-
porain du retour, et non du départ de Watteau
pour l’Angleterre.
Fig. 38.
Watteau, dans le Naufrage.
1720. Le système Law. — Plusieurs artistes
furent ruinés par le système; Jacques Autreau
peintre et poète (1659-1745), qui avait amassé
quelques économies dans ses deux métiers, ter-
mina sa vie aux Incurables, avec une petite pen-
sion due à la libéralité du Cardinal Fleury, dont
il avait fait le portrait.
René Fremin, sculpteur, ne fut pas plus heureux.
Nicolas de Largillière, peintre de portraits, ainsi que Hyacinthe Rigaud, autre por-
traitiste renommé, Jean-Louis Lemoyne, sculpteur, perdirent leur patrimoine et le fruit
de leurs économies.
Claude Gillot, pour se venger de sa déception, grava plusieurs estampes satyriques.
Nattier, peintre, vendit ses dessins de la Galerie du Luxembourg pour la somme de
18 0001’ payés en billets, qui, au bout de deux mois, perdaient déjà moitié de leur valeur
et tombèrent à rien dans la déroute du système.
Grâce à Jullienne qui lui sauva quelques épaves du Naufrage, Watteau ne fut pas
ruiné, comme plusieurs de ses confrères.
1720, Départ pour les îles. — La peinture attribuée à Watteau et gravée par Dupin,
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marié, où ses trois premiers entants étaient nés, où son propre père mourut, et où sa
mère devait s’éteindre l’année suivante.
Un portrait du Père de Watt eau, coiffé d'une cal lotte, gravé par Boucher, d’après
Watteau, a été signalé par Huber, en 1787, dans ses Notices générales des Graveurs... et
des Peintres, p. 657 ; Gault de Saint-Germain (Les trois siècles de la peinture en France,
p. 162), en copiant Huber, n’a fait que propager une erreur. Ce portrait est, à n’en pas
douter, le Nn 198 des Figures de différents caractères ; il représente, non pas le père de
Watteau, mais le comédien Ea Tourilère.
1720. Le Naufrage, N° 182. — Contrairement à l’opinion généralement admise, ce ne
fut pas à la suite de pertes dans le système Law
que Watteau prit la résolution de passer en An
gleterre pour rétablir ses affaires; c'est bien pour
essayer de mieux vendre ses tableaux, à l’exemple
de Desportes qui, après un séjour de quelques
années, avait trouvé dans ce pays gloire et profit.
En 1719, la Banque était en belle posture, les
actions montaient; ce ne fut qu’en 1720 que la
baisse entraîna le cours forcé des billets et que
les renseignés réalisèrent.
C’est donc en 1720 que Jullienne, au courant
des affaires de Watteau, lui sauva les 6000 livres
montant de sa mise, qu’il retrouva intacte à son
retour de Londres.
Le dessin du Naufrage doit donc être contem-
porain du retour, et non du départ de Watteau
pour l’Angleterre.
Fig. 38.
Watteau, dans le Naufrage.
1720. Le système Law. — Plusieurs artistes
furent ruinés par le système; Jacques Autreau
peintre et poète (1659-1745), qui avait amassé
quelques économies dans ses deux métiers, ter-
mina sa vie aux Incurables, avec une petite pen-
sion due à la libéralité du Cardinal Fleury, dont
il avait fait le portrait.
René Fremin, sculpteur, ne fut pas plus heureux.
Nicolas de Largillière, peintre de portraits, ainsi que Hyacinthe Rigaud, autre por-
traitiste renommé, Jean-Louis Lemoyne, sculpteur, perdirent leur patrimoine et le fruit
de leurs économies.
Claude Gillot, pour se venger de sa déception, grava plusieurs estampes satyriques.
Nattier, peintre, vendit ses dessins de la Galerie du Luxembourg pour la somme de
18 0001’ payés en billets, qui, au bout de deux mois, perdaient déjà moitié de leur valeur
et tombèrent à rien dans la déroute du système.
Grâce à Jullienne qui lui sauva quelques épaves du Naufrage, Watteau ne fut pas
ruiné, comme plusieurs de ses confrères.
1720, Départ pour les îles. — La peinture attribuée à Watteau et gravée par Dupin,