HA1
HA1 * interj.
[L’existence de l'interjection afr. ‘ha, avec h aspiré,
est à prouver. TL a établi un article A englobant a,
ha et ah, cette dernière forme sans att., et un article
HA sans att. mais avec renvoi à A. Le FEW n’a pas
d’article dans le 1.1; dans le t. 24 on trouve un article A
qui réunit curieusement l’interjection a"’ et la lettre
de l’alphabet A, les deux sans étymologie; dans le
t. 4, il y a bien un article HA dont la documentation
traite de formes considérées comme dérivés de ha (à
quelles époques?), mais qui omet l’interj. simple121.
Le FEW ne discute pas la qualité du /z-; la distinction
tacite de a(h) suggère que Wartburg était parti d’un h
aspiré.
Le fichier du DEAF fournit une cinquantaine de
fiches pour ha et autant pour a/ah, sans différences
majeures quant à la distribution chronologique ou
régionale et quant au sémantisme. Mais il semble
qu’on puisse affirmer qu’il y ait une haute probabilité
que le h- ne soit pas purement graphique: ‘ha
existe encore aujourd’hui, même en dehors des aires
classiques à ‘h initial (cp. -> H). L’interj. étant
primaire, l’attaque à ‘h est naturelle; sous cet aspect
le ‘h est aussi étymologique (v. la suite)13’.
Lt. HA n’est attesté que très tardivement et
rarement, v. ThesLL 63,2391<4>; l’interj. marque
surtout l’emphase du discours et de la plainte. C’est
pour cela que EM4 * * * * * * * * 287a dit que ha «n’est sans doute
qu’une graphie incorrecte de a(h)». WaldeHofm
(l)Afr. mfr. a “interjection indiquant qu’on va
exprimer quelque émotion vive de l’âme (joie,
tristesse, colère)”, ca. 1200 - 16es. [L’interj. est déjà
attestée dans fin lles. Alexis.]
(2,C’est dans le commentaire qu’on est renseigné
sur le fait que ha est attesté dep. le 12es. comme
‘expression d’étonnement, de surprise et comme
reproduction du rire, ce dernier déjà latin’, mais v.
ci-dessous.
<3)Carstensen 19 traite a et ha ensemble (19n2),
tandis que Schwentner 18 sépare nettement l’interj.
vocalique de l’interj. type consonne + voyelle.
i4)CIL VIII 27904 [ha ! evasi, effugi; spes et
fortuna valete: Nihil mihi vobiscu est, ludificate
alios] (à Theveste, Africa Procons., p.-ê. fin 3es.,
Mél. Éc. Rome 20, 1905, 78; cf. ILAlg 1,3550);
Coripp. Joh. (549/50); CG1L (peu : heu, vae, ha
(fin 9es.). Les att. dans la Vulgata (éd. de Rome),
1er l,6var.; 14,13; Ez 4,14; 20,49; loel l,15var.,
ne peuvent pas se trouver dans des mss. antérieurs
à 715/16 (date de l'Amiatinus); la Vêtus Latina
ne contient pas l’interjection (avec ou sans h)
[renseignement aimablement fourni par W. Thiele,
Vet.Lat.Inst., Beuron],
1,630 pense qu’il s’agit d’une forme réduite de lt.
hahahae et en partie d’une var. de aha. Mais hahahae,
qui marque et imite le rire (v. ThesLL 63, 2513:
interj. ridentis), est trop loin par son sémantisme
et il perd de sa vitalité à l’époque classique131; aha
(Plaute, Vulgate, etc.) est proche, mais une dérivation
serait difficile à prouver. Il vaut mieux comprendre ha
comme interj. primaire des langues indoeur. attestée
dès le lt. tardif. Une distinction entre cette interj. (et
de sa forme élargie HAI) et les interj. homonymes
ou homographes pourrait se baser sur leurs valeurs
sémantiques161. Le ‘h semble donner à ha une valeur
expressive qui peut marquer le début inattendu d’un
discours, de même qu’une surprise ou qu’une action
subite. L’interj. a(h) marque davantage l’émotion
vive et surtout la plainte; une séparation nette des att.
des deux est impossible, le h- pouvant être purement
graphique et les sémantismes respectifs sont trop
proches.
Rem.: La description lexicographique des interj.
dans les langues rom. n’est pas satisfaisante. Il
est probable que ha est assez répandu. Cp. occ.
ha, FlamencaG 4222171, it. ha, TomBel 4,1260b;
Battaglia7,185c;rhétorom. ha, DiczRGr 8,1a; [roum.
ha “Ausruf der Befriedigung”, TiktinMir 2,273a];
cat. ha, dep. fin 13es., AlcM 6,481a; [CoromCat
4,764aha (rire) seulement]; aesp. ha, lem. 13es. Faz.
Ultramar 165,4 [= Jer 1,6], fichier DEM. Mangl.
ha, att. dès ca. 1330 provient p.-ê. de l’afr., l'aangl.
ne connaissant pas cette interj. (MED 4,425a; cp.
aangl. ha ha [rire], BosTol); prob. confirmé par
anglolt. ha (dès 1126, LathamDict 1121a). — Les
éd. font souvent suivre ha d’un point d’exclamation.
‘"’HofmannUm 12 ne parle que de hahahae et se
réfère aux langues rom. pour postuler sa survivance
(sur la foi de Schwentner 19 qui ne fait que compiler
des formes trouvées dans des dictionnaires, sans se
soucier de leur sens): il songe à haha (imitation du
rire) plutôt qu’à notre ha.
16)Le commentaire du FEW t. 4 confond toutes
ces données; le renvoi à HofmannUm donne une
fausse impression; les groupements 2. et 4. sont
à extraire de cet article pour former une famille
distincte autour de haha (rire), car cette interj. est
absolument incompatible avec ha, objet du présent
article; 3. en est encore différent (cf. FEW 16,189a;
755a [corr. HAI en HA; hez, mis en rapport avec ha, se
trouve déjà sous HE, FEW 4,394b]); 5. concerne
HAI et HAÏ; 6. —>HAN (cf. ib. n.2); 3.a. et 5. contiennent
tous deux Lütt. soner hay, à biffer sous 5., ib. lütt.
hay à transférer à 3.b. Egalement à corr, : TLF 9,622a;
2,248b; LE1 1,1387.
(7)Cp. -> HAI, note 3: h aspiré ?
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[L’existence de l'interjection afr. ‘ha, avec h aspiré,
est à prouver. TL a établi un article A englobant a,
ha et ah, cette dernière forme sans att., et un article
HA sans att. mais avec renvoi à A. Le FEW n’a pas
d’article dans le 1.1; dans le t. 24 on trouve un article A
qui réunit curieusement l’interjection a"’ et la lettre
de l’alphabet A, les deux sans étymologie; dans le
t. 4, il y a bien un article HA dont la documentation
traite de formes considérées comme dérivés de ha (à
quelles époques?), mais qui omet l’interj. simple121.
Le FEW ne discute pas la qualité du /z-; la distinction
tacite de a(h) suggère que Wartburg était parti d’un h
aspiré.
Le fichier du DEAF fournit une cinquantaine de
fiches pour ha et autant pour a/ah, sans différences
majeures quant à la distribution chronologique ou
régionale et quant au sémantisme. Mais il semble
qu’on puisse affirmer qu’il y ait une haute probabilité
que le h- ne soit pas purement graphique: ‘ha
existe encore aujourd’hui, même en dehors des aires
classiques à ‘h initial (cp. -> H). L’interj. étant
primaire, l’attaque à ‘h est naturelle; sous cet aspect
le ‘h est aussi étymologique (v. la suite)13’.
Lt. HA n’est attesté que très tardivement et
rarement, v. ThesLL 63,2391<4>; l’interj. marque
surtout l’emphase du discours et de la plainte. C’est
pour cela que EM4 * * * * * * * * 287a dit que ha «n’est sans doute
qu’une graphie incorrecte de a(h)». WaldeHofm
(l)Afr. mfr. a “interjection indiquant qu’on va
exprimer quelque émotion vive de l’âme (joie,
tristesse, colère)”, ca. 1200 - 16es. [L’interj. est déjà
attestée dans fin lles. Alexis.]
(2,C’est dans le commentaire qu’on est renseigné
sur le fait que ha est attesté dep. le 12es. comme
‘expression d’étonnement, de surprise et comme
reproduction du rire, ce dernier déjà latin’, mais v.
ci-dessous.
<3)Carstensen 19 traite a et ha ensemble (19n2),
tandis que Schwentner 18 sépare nettement l’interj.
vocalique de l’interj. type consonne + voyelle.
i4)CIL VIII 27904 [ha ! evasi, effugi; spes et
fortuna valete: Nihil mihi vobiscu est, ludificate
alios] (à Theveste, Africa Procons., p.-ê. fin 3es.,
Mél. Éc. Rome 20, 1905, 78; cf. ILAlg 1,3550);
Coripp. Joh. (549/50); CG1L (peu : heu, vae, ha
(fin 9es.). Les att. dans la Vulgata (éd. de Rome),
1er l,6var.; 14,13; Ez 4,14; 20,49; loel l,15var.,
ne peuvent pas se trouver dans des mss. antérieurs
à 715/16 (date de l'Amiatinus); la Vêtus Latina
ne contient pas l’interjection (avec ou sans h)
[renseignement aimablement fourni par W. Thiele,
Vet.Lat.Inst., Beuron],
1,630 pense qu’il s’agit d’une forme réduite de lt.
hahahae et en partie d’une var. de aha. Mais hahahae,
qui marque et imite le rire (v. ThesLL 63, 2513:
interj. ridentis), est trop loin par son sémantisme
et il perd de sa vitalité à l’époque classique131; aha
(Plaute, Vulgate, etc.) est proche, mais une dérivation
serait difficile à prouver. Il vaut mieux comprendre ha
comme interj. primaire des langues indoeur. attestée
dès le lt. tardif. Une distinction entre cette interj. (et
de sa forme élargie HAI) et les interj. homonymes
ou homographes pourrait se baser sur leurs valeurs
sémantiques161. Le ‘h semble donner à ha une valeur
expressive qui peut marquer le début inattendu d’un
discours, de même qu’une surprise ou qu’une action
subite. L’interj. a(h) marque davantage l’émotion
vive et surtout la plainte; une séparation nette des att.
des deux est impossible, le h- pouvant être purement
graphique et les sémantismes respectifs sont trop
proches.
Rem.: La description lexicographique des interj.
dans les langues rom. n’est pas satisfaisante. Il
est probable que ha est assez répandu. Cp. occ.
ha, FlamencaG 4222171, it. ha, TomBel 4,1260b;
Battaglia7,185c;rhétorom. ha, DiczRGr 8,1a; [roum.
ha “Ausruf der Befriedigung”, TiktinMir 2,273a];
cat. ha, dep. fin 13es., AlcM 6,481a; [CoromCat
4,764aha (rire) seulement]; aesp. ha, lem. 13es. Faz.
Ultramar 165,4 [= Jer 1,6], fichier DEM. Mangl.
ha, att. dès ca. 1330 provient p.-ê. de l’afr., l'aangl.
ne connaissant pas cette interj. (MED 4,425a; cp.
aangl. ha ha [rire], BosTol); prob. confirmé par
anglolt. ha (dès 1126, LathamDict 1121a). — Les
éd. font souvent suivre ha d’un point d’exclamation.
‘"’HofmannUm 12 ne parle que de hahahae et se
réfère aux langues rom. pour postuler sa survivance
(sur la foi de Schwentner 19 qui ne fait que compiler
des formes trouvées dans des dictionnaires, sans se
soucier de leur sens): il songe à haha (imitation du
rire) plutôt qu’à notre ha.
16)Le commentaire du FEW t. 4 confond toutes
ces données; le renvoi à HofmannUm donne une
fausse impression; les groupements 2. et 4. sont
à extraire de cet article pour former une famille
distincte autour de haha (rire), car cette interj. est
absolument incompatible avec ha, objet du présent
article; 3. en est encore différent (cf. FEW 16,189a;
755a [corr. HAI en HA; hez, mis en rapport avec ha, se
trouve déjà sous HE, FEW 4,394b]); 5. concerne
HAI et HAÏ; 6. —>HAN (cf. ib. n.2); 3.a. et 5. contiennent
tous deux Lütt. soner hay, à biffer sous 5., ib. lütt.
hay à transférer à 3.b. Egalement à corr, : TLF 9,622a;
2,248b; LE1 1,1387.
(7)Cp. -> HAI, note 3: h aspiré ?
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