HANCHE
♦ 2° “boîte osseuserenfermantl'encéphale, crâne”’71
(2et. 12es. - 1453, CourLouisLe 1119 [Et fiert le
roi, ne le volt espargnier, Par mi son hiaume,
qui fu a or vergié Que fleurs et pierres en a jus
trebuchié, Et li trancha le mestre chapelier; La bone
coiffe covint il empoirier Que plaine paume li fent
le hanepier]', MonGuill'C 387; MonGuilfiC 1470;
1513; AlexParA I 1263; GerbMetzT 12733; 12735;
12822; etc.; SaisnAB 280; MonRaincB 1627; 2590;
FloovA 408; JerusH 4404; ChevCygnePropN 2763;
HerbCandS 87; FetRomF1 385,7; 419,15; 525,12;
etc.; etc. etc., Lac 7,14b; TL 4,874; Gdf 4,411b; FEW
16,214b).
• hanepier2 m. (hanepier ca. 1210 NecrArrB
14b; BanMetzW 1269,441 [même personne aussi
1275,54; 1279,71]; 1275,52; 1279,463; doc. 1324
Mahaut407; [hanapier GILilleS 122b], [hannapier
doc. 1417, pièces inéd. de Charles VI, éd. p.Douët
d’Arcq, 2,199], agn. hanaper doc. 1279 MED; doc.
1332 MED; [doc. 1386/87 Gdf], lorr. hainepier
BanMetzW 1293,44b; 91, agn. haneper doc. 1319
MED, [hennapier doc. 1387 DouëtNArg 225], agn.
hanyper doc. 1327 MED, heneper doc. 1327 MED,
heniper doc. 1327 MED, henyper doc. 1327 MED)
♦ “artisan qui fabrique des hanaps” [dans la plupart
des att. comme nom de personne] (ca. 1210 -
15es., NecrArrB 14b [Hanepier Johans]; BanMetzW
1269,441 [même personne aussi 1275,54; 1279,71];
1275,52; 1279,463; doc. 1279 MED; BanMetzW
1293,44b; 1293,91; doc. 1319 MED; doc. 1324
Mahaut 407 [A Jehan le hanepier, de Pontalié, pour
.xl. qualliers, .vi. I. .x. s.]; doc. 1327 MED; doc.
1332 MED; [doc. 1387 DouëtNArg 225; doc. 1417
pièces inéd. de Charles VI, éd. p. Douët d’Arcq,
2,199]; GILilleS [cipharius : hanapier]], TL 4,875;
Gdf 4,41 le; MED 4,469a; FEW 16,214b).
• *hanepiere f. (henepiere 1195 NecrArrB 8a)
♦ “femme qui fabrique des hanaps ou femme
d’un hanepier' [dans la seule att. comme nom de
personne] (1195, NecrArrB 8a [Maroie Henepiere]].
— Dôrr.
HANCHE f
[A rattacher à un germ. *HANKA, étymologie dont
la justification est célèbre: «La diffusion de *hanka
dans presque toute l’étendue du domaine roman mon-
tre que ce mot a dû être adopté... sous L’Empire,
1 'Dans nombre de glossaires (p.ex. TristNantS,
DoonRocheM) hanepier est défini par “casque”. Bien
que les att. n’excluent pas un tel sens, nous préférons
définir par “crâne”, sens qui est bien attesté et qui
convient à tous les contextes.
peut-être au IIIe ou au IVe siècle. Or en dehors de titta
“sein de femme” aucun nom de partie du corps n’ a été
emprunté au germain [= germanique] à cette époque
primitive. Cette raison est à chercher dans l’impasse
5 où se trouvait le latin:/emMr était devenu homonyme
de fîmus “fumier”, celui-ci s'étant transformé, sous
l’influence de stercus, enfemus, -oris. Pour éviter
fémur, devenu par là impossible, on eut recours à
l’appellation de la partie du corps la plus voisine,
io coxa, qui désigna dès lors le domaine [= la zone]
s ’ étendant de la hanche au genou. Et comme cette ex-
tension conduisait fatalement à des obscurités, on eut
recours, en cas de besoin, au germanique hanka, que
l’on entendait quelquefois dans la bouche des merce-
15 naires ou des colons germains.» (Wartburg/ Ullmann,
Problèmes et méthodes...,31969, p. 175s.; de même
FEW 16,142b'1’). WemrichZrP 77,140 n'est pas con-
vaincu de la collision de fémur et fimus («... reine
Gedankenkonstruktion»), et explique la chute defe-
20 mur comme conséquence de son emploi euphémique
pour désigner les parties sexuelles: «So dürfte in
diesem Fall fémur als Normalwort zur Bezeichnung
des Schenkels ausgefallen sein, weil es seit dem
Bibellatein Euphemismusfunktionen zur Bezeich-
25 nung der Geschlechtsorgane wahrzunehmen hatte
(Eccli 47,21: Et inclinasti femora tua mulieribus;
vgl. auch Gen. 24,2) [...] Das Ersatzwort *hanka
gibt dann ein instruktives Beispiel für eine struk-
turale Wortgeschichte. Denn offenbar stammt das
30 Wort aus der Reitersprache. Die Bezeichnungen der
Kôrperteile bei Mensch und Tier befinden sich je-
doch wegen des aufrechten Ganges des Menschen
nicht in Deckung. Der menschlichen Zweiteilung
Hüfte - Schenkel entspricht beim Tier eine Drei-
35 teilung Kruppe - Hüfte (“Hanke”) - Schenkel, so daB
sich bei der Übertragung einer Bezeichnung vom Tier
auf den Menschen die interessantestenFeldprobleme
ergeben» (ib.). Ces problèmes sont traités avec beau-
coup de soin dans GreiveH 27Iss. qui constate, pour
40 la plupart des langues romanes, un glissement de la
désignation de la hanche, de la cuisse et de la j ambe en
général. Ses réserves contre un étymon germanique
pour des raisons chronologique et dialectologique'2’
peuvent cependant être considérées comme dissipées
45 par l’ensemble des formes rassemblées dans Pokorny
1,930 sub *(S)KENG “boiter”, “oblique, incliné”'31,
11'Pour l’implication théorique de cette explication,
cf. Baldinger CAIEF ll,238ss.
50 ,2'Par défaut de témoins anciens dans les langues
germ., il considère mnéerl. hanke comme provenant
du fr., ib. 285.
l31Reprises par Genaust VRo 31,390 dans son
compte rendu de GreiveH.
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♦ 2° “boîte osseuserenfermantl'encéphale, crâne”’71
(2et. 12es. - 1453, CourLouisLe 1119 [Et fiert le
roi, ne le volt espargnier, Par mi son hiaume,
qui fu a or vergié Que fleurs et pierres en a jus
trebuchié, Et li trancha le mestre chapelier; La bone
coiffe covint il empoirier Que plaine paume li fent
le hanepier]', MonGuill'C 387; MonGuilfiC 1470;
1513; AlexParA I 1263; GerbMetzT 12733; 12735;
12822; etc.; SaisnAB 280; MonRaincB 1627; 2590;
FloovA 408; JerusH 4404; ChevCygnePropN 2763;
HerbCandS 87; FetRomF1 385,7; 419,15; 525,12;
etc.; etc. etc., Lac 7,14b; TL 4,874; Gdf 4,411b; FEW
16,214b).
• hanepier2 m. (hanepier ca. 1210 NecrArrB
14b; BanMetzW 1269,441 [même personne aussi
1275,54; 1279,71]; 1275,52; 1279,463; doc. 1324
Mahaut407; [hanapier GILilleS 122b], [hannapier
doc. 1417, pièces inéd. de Charles VI, éd. p.Douët
d’Arcq, 2,199], agn. hanaper doc. 1279 MED; doc.
1332 MED; [doc. 1386/87 Gdf], lorr. hainepier
BanMetzW 1293,44b; 91, agn. haneper doc. 1319
MED, [hennapier doc. 1387 DouëtNArg 225], agn.
hanyper doc. 1327 MED, heneper doc. 1327 MED,
heniper doc. 1327 MED, henyper doc. 1327 MED)
♦ “artisan qui fabrique des hanaps” [dans la plupart
des att. comme nom de personne] (ca. 1210 -
15es., NecrArrB 14b [Hanepier Johans]; BanMetzW
1269,441 [même personne aussi 1275,54; 1279,71];
1275,52; 1279,463; doc. 1279 MED; BanMetzW
1293,44b; 1293,91; doc. 1319 MED; doc. 1324
Mahaut 407 [A Jehan le hanepier, de Pontalié, pour
.xl. qualliers, .vi. I. .x. s.]; doc. 1327 MED; doc.
1332 MED; [doc. 1387 DouëtNArg 225; doc. 1417
pièces inéd. de Charles VI, éd. p. Douët d’Arcq,
2,199]; GILilleS [cipharius : hanapier]], TL 4,875;
Gdf 4,41 le; MED 4,469a; FEW 16,214b).
• *hanepiere f. (henepiere 1195 NecrArrB 8a)
♦ “femme qui fabrique des hanaps ou femme
d’un hanepier' [dans la seule att. comme nom de
personne] (1195, NecrArrB 8a [Maroie Henepiere]].
— Dôrr.
HANCHE f
[A rattacher à un germ. *HANKA, étymologie dont
la justification est célèbre: «La diffusion de *hanka
dans presque toute l’étendue du domaine roman mon-
tre que ce mot a dû être adopté... sous L’Empire,
1 'Dans nombre de glossaires (p.ex. TristNantS,
DoonRocheM) hanepier est défini par “casque”. Bien
que les att. n’excluent pas un tel sens, nous préférons
définir par “crâne”, sens qui est bien attesté et qui
convient à tous les contextes.
peut-être au IIIe ou au IVe siècle. Or en dehors de titta
“sein de femme” aucun nom de partie du corps n’ a été
emprunté au germain [= germanique] à cette époque
primitive. Cette raison est à chercher dans l’impasse
5 où se trouvait le latin:/emMr était devenu homonyme
de fîmus “fumier”, celui-ci s'étant transformé, sous
l’influence de stercus, enfemus, -oris. Pour éviter
fémur, devenu par là impossible, on eut recours à
l’appellation de la partie du corps la plus voisine,
io coxa, qui désigna dès lors le domaine [= la zone]
s ’ étendant de la hanche au genou. Et comme cette ex-
tension conduisait fatalement à des obscurités, on eut
recours, en cas de besoin, au germanique hanka, que
l’on entendait quelquefois dans la bouche des merce-
15 naires ou des colons germains.» (Wartburg/ Ullmann,
Problèmes et méthodes...,31969, p. 175s.; de même
FEW 16,142b'1’). WemrichZrP 77,140 n'est pas con-
vaincu de la collision de fémur et fimus («... reine
Gedankenkonstruktion»), et explique la chute defe-
20 mur comme conséquence de son emploi euphémique
pour désigner les parties sexuelles: «So dürfte in
diesem Fall fémur als Normalwort zur Bezeichnung
des Schenkels ausgefallen sein, weil es seit dem
Bibellatein Euphemismusfunktionen zur Bezeich-
25 nung der Geschlechtsorgane wahrzunehmen hatte
(Eccli 47,21: Et inclinasti femora tua mulieribus;
vgl. auch Gen. 24,2) [...] Das Ersatzwort *hanka
gibt dann ein instruktives Beispiel für eine struk-
turale Wortgeschichte. Denn offenbar stammt das
30 Wort aus der Reitersprache. Die Bezeichnungen der
Kôrperteile bei Mensch und Tier befinden sich je-
doch wegen des aufrechten Ganges des Menschen
nicht in Deckung. Der menschlichen Zweiteilung
Hüfte - Schenkel entspricht beim Tier eine Drei-
35 teilung Kruppe - Hüfte (“Hanke”) - Schenkel, so daB
sich bei der Übertragung einer Bezeichnung vom Tier
auf den Menschen die interessantestenFeldprobleme
ergeben» (ib.). Ces problèmes sont traités avec beau-
coup de soin dans GreiveH 27Iss. qui constate, pour
40 la plupart des langues romanes, un glissement de la
désignation de la hanche, de la cuisse et de la j ambe en
général. Ses réserves contre un étymon germanique
pour des raisons chronologique et dialectologique'2’
peuvent cependant être considérées comme dissipées
45 par l’ensemble des formes rassemblées dans Pokorny
1,930 sub *(S)KENG “boiter”, “oblique, incliné”'31,
11'Pour l’implication théorique de cette explication,
cf. Baldinger CAIEF ll,238ss.
50 ,2'Par défaut de témoins anciens dans les langues
germ., il considère mnéerl. hanke comme provenant
du fr., ib. 285.
l31Reprises par Genaust VRo 31,390 dans son
compte rendu de GreiveH.
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