HARA
41 [amende pour haro crié sus luy]; 42; 46; 47
[Mortemer en amende pour che que il ne firent pas
leur devoir du haro d’entre Gilles...]', 72; 73; doc.
1321 ib. 99; 100; 107; 170; 177; 212; 225; 233;
doc. 1t. 1328 DC 4,170c; Sommait, dansCoutNormT
2,20 n° 7 [clamoris qui vulgariter dicitur harou, var.
mss. 1346 et av. 1469 haro]', 141 [titre, chap. 53: De
harou, var. mss. fin 14es. etav. 1469/zaro'3<”]; [emploi
dans un texte litt.: 1373 MirNDPersP 31,310], DC
4,170c; 171a; Lac 7,21b; Li 4,1985b; TLF 9,694a
[‘vieux’]; FEW 16,150b 3.a.1’71); ♦ fief de haro “fief
dont la juridiction connaît la clameur de haro et
qui en rapporte des droits et revenus” (?)(38) (norm.
13es. ?, cart. Jumiège DC [Nous avons ou dit lieu
(de Morville) ... deux demy fiefs de haro et deux de
liage]w\ DC 3,470c; Lac 6,206a).
• harou interj. (harou 4eq. 12es. RenM I 630; II
833; MeraugisF 3300; SGermer NotExtr 33,1,13a;
JErartN VI26; SegrMoine2N 767; NoomenFabl 2,11
A 163; C 46; QuatrePrestresR 49; CoincyII17K
12var.; etc. etc., agn. harrou NicBozAgnèsK 157,
orl. haroul MirNDChartrK XXVIII 16'35 * * * * 40) *, [s.l. haron
(36lChapitre spécial et explicite sur les conditions
légales du haro. Manque dans la coutume afr.
(CoutNormT), mais se trouve dans les versions du
15es (v. hareu) et dans la version fr. de 1585 dans
CoutGén 4.1,23, ch. 54 De haro.
(37’Section en désordre: plusieurs des renvois à
partir de “terme dont on se sert pour faire arrêt sur
qn” (Est 1549-Oud 1660) jusqu’à norm. crier harol
“pousser une interjection” (!), ib. 151a, sont à vérifier.
La forme harol, 16es. (150b et 151a, avec n.23), est
plutôt à rattacher à harou, v. ci-dessous [harol Palsgr
1530 f°200r°b elle s’escria harol (FEW < Gdf ?: éd.
Génin) se compare avec haro a l’arme Palsgr 1530
f°473r°a].
<38)Pour la possibilité de tirer profit du droit de haro
v. Pissard, La clameur, p. 51.
l39’Cart. non identifié, cf. Stein 1762-1765. Introu-
vable selon les archivistes des Arch. dép., Rouen.
,4'"La graphie haroul (texte orl. ca. 1262) est
motivée par une étym. populaire de l’interj. (qui
remonterait à Dudon de S.-Quentin, lerq. 1 1e s., selon
DC 4,171a, mais la chronique citée [éd. Lair p. 171]
ne contient pas de telle indication): Un tirant lors
(du temps de Charles III le Simple) de grant desroi
Vint en France, qui ot non Roui [= Rollon I, duc
de Normandie], Dom l’en crie oncore ‘Haroul’.
Cette légende se trouve aussi dans ca. 1307 GGuiB
4728 (également en rapport avec Chartres): Cis roys
iert Rouz; pour ce crioient Normanz, qui en son
temps fuioient Droit vers Chartres comme garons
De toutes parts: Ha, Rous, ha, Rous, Con tu nous
RomPast III 24,26 se lit mieux harou dans JErartN
VI 26(41’]; arou QuatrePrestresR 41 (= NoomenFabl
t. 8,137)142’; halou Ren[M] I 630 var. ms. déb. 14es.
TilNEtym91)
5 ♦1° interj. destinée à attirer l’attention (souvent
sur qn en détresse) et éventuellement à susciter du
secours; parfois destinée à exprimer une émotion
(plainte, amour) (4eq. 12es. - 3et. 14es.; RenM I 630
[A la vile s’en vient le cors. Harou, harou, fait il, a
io l’ors /; var. /za/cw TilNEtym 91]; II 833 (le cri appelle
l’aide); MeraugisF 3300 (plainte); SGermer NotExtr
33,1,13a; JErartN VI 26 [amour: Harou! quel jouer
Fet a la pastourele; gloss. “Dieu !”; RomPast III
24,26 haron à corr.; même refrain dans RomPast
15 III 35,68: hareu]; SegrMome2N 767 [Et vos criez,
quel part qu’il tort, Harou, harou, le segretain En
maine a force mon polein; ms. C haraou à corr.; var.
haro; hareu]; NoomenFabl 2,11 (Trois Dames) ms.
A 163 [la dame (agressée) a haute voiz crie: Harou,
20 aide, bone gent ! Et il i vindrent esraument; cp. 2°];
ib. ms. C ca. 1300 46; QuatrePrestresR 41; 49 (=
NoomenFabl t. 8,137); BouchAbevNms. A4eq. 13es.
541 [Harou, las (plainte); var. ms. déb. 14es. haro;
ms. ca. 1300 E, mi, las]; MarieFabW 15,33 var.
25 [Harou, harou, he, aidiez moi, ms. 1265, aussi mss.
ca. 1300 et 1428/29]; CleomH 5576 [Que cel home
vit si hideus Et qu’ele ert seule et il ert sens Que ele
moût haut s ’escria: Harou ! qu’est ce que je voi la ? ;
texte flandr., ms. francien]; SLouisPathMirF I 68;
30 XIX 24; etc. etc., TL 4,928 [sub HARO]; Gdf 4,426c
[sub haro]; Li 4,1985b'43’; DC 4,171a; Lac 7,21b'44) 45 * * * * 50;
FEW 16,150b); ♦ locution (?) diretrusqu’a ‘harou’\
35 mainnes malement ! Par quoy acoustumeement Celes
genz, quant aucun mal sentent, En criant ‘harou’ se
dementent. La Vie de S. Germer de Pierre (déb. 13es.,
ms. fin 13es.) analyse le mot comme composé de
Hasting (chef normand auquel fut concédé le comté
40 de Chartres) et de Rou (Meyer NotExtr 33,1,13a):
De Hauten mut donc et de Rou Que la gent crièrent
harou. De là aussi la graphie harol, mal classée par le
FEW avec haro, v. la note 37. Cf. encore DC 4,171ab.
(4lEspe 41s. pense qu’il s’agit d’une forme
45 nasalisée; c’est peu probable. Il imprime par erreur
harou.
(42)Le vers, Arou, ribaut, que m’as tu fet, revient
huit lignes plus loin sous la forme de Harou, ribaut,
or m’as tu morte. Comme un arou n’existe pas
50 autrement, il semble indiqué de considérer cette var.
comme une graphie accidentelle.
l43)Cite harou Berte XIII, mais BerteH 376 donne
haro avec var. hareu.
(44lAtt. à vérifier.
169
170
41 [amende pour haro crié sus luy]; 42; 46; 47
[Mortemer en amende pour che que il ne firent pas
leur devoir du haro d’entre Gilles...]', 72; 73; doc.
1321 ib. 99; 100; 107; 170; 177; 212; 225; 233;
doc. 1t. 1328 DC 4,170c; Sommait, dansCoutNormT
2,20 n° 7 [clamoris qui vulgariter dicitur harou, var.
mss. 1346 et av. 1469 haro]', 141 [titre, chap. 53: De
harou, var. mss. fin 14es. etav. 1469/zaro'3<”]; [emploi
dans un texte litt.: 1373 MirNDPersP 31,310], DC
4,170c; 171a; Lac 7,21b; Li 4,1985b; TLF 9,694a
[‘vieux’]; FEW 16,150b 3.a.1’71); ♦ fief de haro “fief
dont la juridiction connaît la clameur de haro et
qui en rapporte des droits et revenus” (?)(38) (norm.
13es. ?, cart. Jumiège DC [Nous avons ou dit lieu
(de Morville) ... deux demy fiefs de haro et deux de
liage]w\ DC 3,470c; Lac 6,206a).
• harou interj. (harou 4eq. 12es. RenM I 630; II
833; MeraugisF 3300; SGermer NotExtr 33,1,13a;
JErartN VI26; SegrMoine2N 767; NoomenFabl 2,11
A 163; C 46; QuatrePrestresR 49; CoincyII17K
12var.; etc. etc., agn. harrou NicBozAgnèsK 157,
orl. haroul MirNDChartrK XXVIII 16'35 * * * * 40) *, [s.l. haron
(36lChapitre spécial et explicite sur les conditions
légales du haro. Manque dans la coutume afr.
(CoutNormT), mais se trouve dans les versions du
15es (v. hareu) et dans la version fr. de 1585 dans
CoutGén 4.1,23, ch. 54 De haro.
(37’Section en désordre: plusieurs des renvois à
partir de “terme dont on se sert pour faire arrêt sur
qn” (Est 1549-Oud 1660) jusqu’à norm. crier harol
“pousser une interjection” (!), ib. 151a, sont à vérifier.
La forme harol, 16es. (150b et 151a, avec n.23), est
plutôt à rattacher à harou, v. ci-dessous [harol Palsgr
1530 f°200r°b elle s’escria harol (FEW < Gdf ?: éd.
Génin) se compare avec haro a l’arme Palsgr 1530
f°473r°a].
<38)Pour la possibilité de tirer profit du droit de haro
v. Pissard, La clameur, p. 51.
l39’Cart. non identifié, cf. Stein 1762-1765. Introu-
vable selon les archivistes des Arch. dép., Rouen.
,4'"La graphie haroul (texte orl. ca. 1262) est
motivée par une étym. populaire de l’interj. (qui
remonterait à Dudon de S.-Quentin, lerq. 1 1e s., selon
DC 4,171a, mais la chronique citée [éd. Lair p. 171]
ne contient pas de telle indication): Un tirant lors
(du temps de Charles III le Simple) de grant desroi
Vint en France, qui ot non Roui [= Rollon I, duc
de Normandie], Dom l’en crie oncore ‘Haroul’.
Cette légende se trouve aussi dans ca. 1307 GGuiB
4728 (également en rapport avec Chartres): Cis roys
iert Rouz; pour ce crioient Normanz, qui en son
temps fuioient Droit vers Chartres comme garons
De toutes parts: Ha, Rous, ha, Rous, Con tu nous
RomPast III 24,26 se lit mieux harou dans JErartN
VI 26(41’]; arou QuatrePrestresR 41 (= NoomenFabl
t. 8,137)142’; halou Ren[M] I 630 var. ms. déb. 14es.
TilNEtym91)
5 ♦1° interj. destinée à attirer l’attention (souvent
sur qn en détresse) et éventuellement à susciter du
secours; parfois destinée à exprimer une émotion
(plainte, amour) (4eq. 12es. - 3et. 14es.; RenM I 630
[A la vile s’en vient le cors. Harou, harou, fait il, a
io l’ors /; var. /za/cw TilNEtym 91]; II 833 (le cri appelle
l’aide); MeraugisF 3300 (plainte); SGermer NotExtr
33,1,13a; JErartN VI 26 [amour: Harou! quel jouer
Fet a la pastourele; gloss. “Dieu !”; RomPast III
24,26 haron à corr.; même refrain dans RomPast
15 III 35,68: hareu]; SegrMome2N 767 [Et vos criez,
quel part qu’il tort, Harou, harou, le segretain En
maine a force mon polein; ms. C haraou à corr.; var.
haro; hareu]; NoomenFabl 2,11 (Trois Dames) ms.
A 163 [la dame (agressée) a haute voiz crie: Harou,
20 aide, bone gent ! Et il i vindrent esraument; cp. 2°];
ib. ms. C ca. 1300 46; QuatrePrestresR 41; 49 (=
NoomenFabl t. 8,137); BouchAbevNms. A4eq. 13es.
541 [Harou, las (plainte); var. ms. déb. 14es. haro;
ms. ca. 1300 E, mi, las]; MarieFabW 15,33 var.
25 [Harou, harou, he, aidiez moi, ms. 1265, aussi mss.
ca. 1300 et 1428/29]; CleomH 5576 [Que cel home
vit si hideus Et qu’ele ert seule et il ert sens Que ele
moût haut s ’escria: Harou ! qu’est ce que je voi la ? ;
texte flandr., ms. francien]; SLouisPathMirF I 68;
30 XIX 24; etc. etc., TL 4,928 [sub HARO]; Gdf 4,426c
[sub haro]; Li 4,1985b'43’; DC 4,171a; Lac 7,21b'44) 45 * * * * 50;
FEW 16,150b); ♦ locution (?) diretrusqu’a ‘harou’\
35 mainnes malement ! Par quoy acoustumeement Celes
genz, quant aucun mal sentent, En criant ‘harou’ se
dementent. La Vie de S. Germer de Pierre (déb. 13es.,
ms. fin 13es.) analyse le mot comme composé de
Hasting (chef normand auquel fut concédé le comté
40 de Chartres) et de Rou (Meyer NotExtr 33,1,13a):
De Hauten mut donc et de Rou Que la gent crièrent
harou. De là aussi la graphie harol, mal classée par le
FEW avec haro, v. la note 37. Cf. encore DC 4,171ab.
(4lEspe 41s. pense qu’il s’agit d’une forme
45 nasalisée; c’est peu probable. Il imprime par erreur
harou.
(42)Le vers, Arou, ribaut, que m’as tu fet, revient
huit lignes plus loin sous la forme de Harou, ribaut,
or m’as tu morte. Comme un arou n’existe pas
50 autrement, il semble indiqué de considérer cette var.
comme une graphie accidentelle.
l43)Cite harou Berte XIII, mais BerteH 376 donne
haro avec var. hareu.
(44lAtt. à vérifier.
169
170