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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (H): H — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1997

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https://doi.org/10.11588/diglit.59355#0096
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HARA1

[jusqu’à ce que vouz criiez grâce/au secours'45’]
(agn./pic. déb. 13es., AudigierJ 2 [Tel conte conte
d’Audigier qui en set pou: Mais ge vos en dirai
trusqu’a ‘harou!’], TL 4,931,45 [Toc.’]); ♦ subst.
“cri d’alarme” (13es.; 1322, CoincyII17K 12 [La
fiertre (transportée) encore n’estait mie De la vile
Hue et demie Quant H clerc qui derrière estoyent
Trop grant hahai (var. harou) après auz oient]:
SJeanBaptOct'G 4207 [(les mauvais riches) chient
enfet de luxure; Puis commencent les grans contens;
... ont pour chose deshonneste Tousjours le harou en
la teste. Mais ne leur chaut de cors ne d'ame Fors
qu’ilz plaisent a aucune dame; texte de T Ouest146’]).
♦ 2° subst., t. de droit “cri d’appel à l’aide poussé par
une victime, rendant obligatoire l’intervention des
auditeurs, soit par les témoins d’un crime donnant
droit à chacun d’arrêter le coupable, soit pour donner
une certaine valeur légale à un acte” [cf. -> haro
2°] ([surtout norm.] ca. 1255 - Cotgr 1611, Summa
leg. 1t. dans CoutNormT 2,20; 62; 141, ch. 53
[(chapitre décrivant les conditions légales du cri)
De harou. Habet eciam dux Normannie curiam de
clamore illo qui vulgariter dicitur harou ..., var.
haro]; p. 179; 181; 197; doc. 1t. 1257 dans H. Pissard
La clameur 1911, 86 (l’att. concerne des droits
spéc. de l’Eglise147’); doc. 1t. 1276 DC; doc. anglolt.
1276 LathamDict; doc. 1t. orig. S. Pierre sur Dive
en Norm. 1280 DelisleCartNorm 240b [plaga cum
clamore et harou, de mehaignio, de muldro]; doc. 1t.
(Paris ?, concerne S. Pierre sur Dive) 1282 DC; doc.
1t. (Paris, concerne Étrépagny) 1283 OlimB 2,226,X
[clamoredeharou]; doc. 1t. Étrépagny 1286DC; doc.
anglolt. 1309 LathamDict, Gdf 4,427b; Li 2,1985b;
DC 4,170c; 171a; LathamDict 1136c; Hu 4,446b;
FEW 16,150b); ♦ id., par ext. “cause conditionnée
par le harou” (norm. [déb. 14es.], doc. S.Pierre sur
Dive [(les ‘clercs de l’Échiquier’) doivent prendre
les criz et les harouz et les doivent rendre a lours
seignours et les seignours les doivent garder nuit
et jour et sanz resplenir les et en après les doivent
rendre a la justice le roi, Pissard La clameur p. 54
avec note p. 34: texte non original, mais ancien]).
• hareu interj. ♦ 1° interj. destinée à at-
4 'L'éd. Lazzerini établit un rapport avec notre hare
3°, prob. à tort: harou n'est pas identique à hare et la
localisation et la chronologie s’y opossent.
<46,Gloss. a. le h. sur la t. au lieu de en la teste; déf.
“être généralement dénoncé” (avec renvoi à HARA,
FEW); corrigé dans ZrP 95,440 où “être sans cesse
plein du désir (de qqch.)” tient bien compte du sens
du contexte, mais le mot n’est pas défini. Le sens est
‘avoir le cri d’alarme en tête’.
(47’Même att. dans Gdf.

tirer l’attention (souvent sur qn en détresse) et
éventuellement à susciter du secours ; parfois destinée
à exprimer une émotion (plainte, amour) (lert. 13es.
- 2Lq. 15es., RomPast III 51,41 [hareu, hareu; = Jo-
celin; ms. lorr.; var. ms. Metz haroi, haro]; Coin-
cyI12K 68 (Hareu, hareu! A ce tirant Car acorez,
fait ele, tost; traits pic.]; CoincyII29K 403 [Lame
crie: Hareu, hareu! Hahai, hahai! le feu, le feu !
Fui t’en]; EustMoineF 558 (appel au secours; pic.);
RenM II 383 var. ms. mil. 13es.; ChansBem389B
201,1 (plainte amoureuse; Jac. d’Am., flandr., ms.
lorr.); RomPast III 35,68 (Jean de Neuville: art.);
RaynMotets 1,51,8; ManeFabW 15,33var. (mss. 13e-
14es.) ; VMortAnW 46,5 [(en enfer) crient hareu! Par
çou que peu de maus ont fais neu “nœud”)]; 47,9
[hareu, lasse!]; GilebBernF 33,51; AdHaleLexM
(aussi Boogaard p. 52); BibleMalkS 2398 [5a laingue
tout amplit le leu De dire: lasse moi, hareu!; texte
lorr.]; BretTournD 3316 (plainte d’amour; lorr.); etc.
etc.; [2eq. 15es. MistHagôS 190], TL 4,928; Gdf
4,426c; Boogaard p. 162; Espe 42; Lac 7,19b; FEW
16,150b); ♦ id., comme surnom (art. 1292, NecrArrB
63 [Hareu Baudes]); ♦ id., subst. “cri d’alarme”
(ca. 1196 - ca. 1350, VMortHélW 9,12 [cil te (la
Mort) set bien décevoir Qui povreté set recevoir Et
queurttoz nuz a ton hareu (: -eu); doc. (Lille ?) 1245
Gdf; Pères69B 376 [Chascun (pécheur) devrait...
corre, ausi corn a hareu (: leu), A confesse et a
pénitence14*']; CoincyII17K 12 var. [Trop grant ha-
hai (var. ms. 13es. haren, I. hareu) après auz oient];
GilMuisK 2,92,25 (criailleries; texte du Hainaut), TL
4,931,49; Gdf 4,427b; FEW 16,150b).
♦ 2° t. de droit, interj. sanctionnée par le droit
coutumier selon les conditions du cri de hareu (v.
la déf. suivante) (1283; 15es., BeaumCoutS 1571
[chascuns ait pouoir de prendre toutes maniérés de
maufeteurs ou de soupeçoneus de cas de crime et
tous cens qui s’en fuient, seurqui l’en crie hareu, tant
que l’en sache pour quoi li hareus fu criés; texte à
traits pic.]; 1956 [lafame... leva le cri et cria: hareu,
hareu! l’en me tue mon baron, ou 1° ?]; [prob. 15es.,
cp. ci-dessous]); ♦ subst., t. de droit “cri d’appel à
l’aide poussé par une victime, rendant obligatoire
l'intervention des auditeurs, soit par les témoins d’un
crime donnant droit à chacun d’arrêter le coupable,
soit pour donner une certaine valeur légale à un
acte” [cf. -+ haro 2°] (1283; 15es„ BeaumCoutS
(48)Monfrin R 92,280 commente «M. Bornas traduit
un peu vite: hareu “cri d’appel”» et rappelle le cri
de haro en Norm., dans BeaumCout et dans ‘divers
textes parisiens’ (< Pissard La clameur). Il peut y
avoir hésitation, aussi en ce qui concerne l’att. dans
VMortHél, mais 1° paraît plus plausible.

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