*HASER
braient Grant part de la cité destruient. Si malement
l’ont enhasee Qu’assez tostfu toute embrasee, Sanz
i lessier huis ne fenestres, gloss, de l’éd. W (RecHist
22,961) “haïr, maltraiter”], TL 3,422; Gdf 3,187b
[“maltraiter?”]; DCCarp 164c [“entourer?”]; FEW
16,125b); ♦ dans un image “allumer les ardeurs (de
qn)” (orl. mil. 13es., PoireM 2259 [Se je n’é trop
loing pris mon vol, Des or a Amors venir vol, Que
ge ci davant dit avoie Que ge en semblance verroie:
Amenee m'avoitma dame, Por destreindre moi de la
flame Ou tant fort m ’avoit enhasé Que cuer et cors ot
enbrasé Si que j’art], TL 3,422; FEW 16,125b [pic.
ca. 1255 = Poire; cf. ZrP 103,621]). — Stâdtler.
HASLER v
[Du 1t. vulg. *ASSULÀRE, dérivé à.' as s are “griller,
rôtir” (ThesLL 2,903), avec h- initial d’origine in-
certaine. Jean-Paul Chauveau FEW 25,582b donne
une description très détaillée de la discussion
étymologique qu’il ne semble pas utile de repren-
dre ici1". On notera cependant que, d’une part, la
famille qui est très vivante dans le domaine d’oïl,
ne se retrouve dans aucune autre langue romane, et
que, d’autre part, le h- initial se montre très stable.
La genèse de hasler reste donc à éclaircir. Cf. ->
HASER.
Rem.: TL 4,956 range, pour l’emploi transitif
de hasler, toutes les attestations sous la seule déf.
“braun brennen, rôsten, austrocknen, dôrren”; de
façon comparable, Gdf 4,405c “brûler, dessécher”.
Il nous semble, au contraire, que l’on peut et
doit essayer de séparer les champs sémantiques de
“brûler” et de “rendre sec”, même s’il peut y avoir
des cas douteux, v. ci-dessous12’. — Dans HemH
‘"Avaient été proposés frq. *HALLÔN (Gamill-
scheg, Dauzat) et 1t. vulg. *ARSULARE (H. Meier,
de Gelos). Pour l’explication de l’initiale on avait
avancé un croisement ou une influence d’un mot
germanique (néerl. hael, ou un représentant de la
famille de *hallori), un h- initial anorganiqueou anti-
hiatique (Greive; Eckhardt), ou une influence par un
autre mot fr. tel que haste. Mais «aucune hypothèse
ne s’imposant par elle-même, la question reste donc
à résoudre», Chauveau FEW 25,583a.
|21I1 n’en est pas de même pour les att. dans
des noms de personne, comme p.ex. 1267 Cens-
HerchiesM 95,8 Jehans Hallés Meurins', 98,21;
Taille 1296M p. 64 Jehan Halé', p. 132 Giefroi Halé,
peletier, Taille 1297M p. 61 Thomas Hallé, corratier
de vins (le même dans Taillel313M p. 63); 1295-
1302 ImpArtB 2044 Jakemes Harlés', 2747 Jehans H
Harlés', 3174 Pierot Harlé.
1487 il est question d’un homme magres et hallés',
dans le gloss., l’éd. définit hallés “décharné”, c’est-
à-dire il suppose une synonymie des deux adjectifs.
Puisque cette acception n’est pas attestée ailleurs et
5 que le contexte ne saurait l’assurer, nous rangeons
l’att. comme p.p. sous v.a. “rendre sec” (v. 1° ci-
dessous), sens qui convient bien ici, tout comme
au hiraus haléz et maigrez de BretTournD 3646
et le visage... un po megre Et tout hallé dans
io MirNDPersPXXXIV 1247. — Dans l’épisodeRoma
de SSagOctChS Janus, un des Sages, fait construire
une sorte d’épouvantail énorme pour faire peur aux
Sarrazins qui assiègent la ville. A un grand vêtement
il fait attacher plus de mille queues d’écureuil.
15 Le récit continue: Puis si fist faire .ii. visieres
Qui hideuses erent et fieres, Et les langues erent
vermoilles. Lors fu torné a grant mervoilles. Ainz
ice jour, c 'est vérité, Ne fu haie grieu esgardé (vv.
249-54), ce qui a amené l’éd. à la note suivante
20 «Could haie grieu “Greek sunshine”, i.e. the sunlight
flashing on Janus’s furred and mirrored garb and
on his swords, be a pun of “Greek Lire” ? I hâve
found no other example of this expression». Un
tel jeu de mots serait en effet assez insolite, et on
25 ne voit pas très bien pourquoi le hâle serait grec.
On pourrait être incliné à lire le dernier vers Ne fu
halegrie n ’esgardé et à traduire: Avant, il est vrai, on
n’avait pas considéré ce jour comme très joyeux. V.
sous -> ALEGRE. — FEW 25,577b: «afr. hallens adj.
30 “desséchant” (m. 13es., Gdf)» est à identifier avec
MaccabGautS 13662var., et la forme est à interpréter
plutôt comme participe présent que comme adjectif,
v. haslos adj. ci-dessous. — Le FEW 16,131b donne
sous *HALON comme seule att. afr. de dehaleret var.,
35 celle de HemH qui n’a rien à voir avec cette famille
et qui doit être rangée ici, v. ci-dessous. On ajoutera
un renvoi dans l’article haler DEAF H 99,42.]
(hasler fin 1 les. RaschiD1 53,173; BalJosChardK
859; MirourEdmAW 24,45; Pères43B 221; MaugisV
40 4750; MaccabGautS 13662var.; RutebElisF 633;
RenclMisH 43,1 var.; [mfr. GastPhébChasseT 35,14;
45,103; 50,26; 50,58], haler FierK 4837; RoseLLec
561; ArtusS 124,31; GlBNhébr302L 13,77; 56,43;
GlBNhébr301 LevyTrés; ViandValS 35; BretTournD
45 3646; Taillel296M p. 132; JCondM 23,267; Gl-
ParmePalE LevyContr 506; GilMuisK 1,223,16;
[mfr. DeschQ 5,50; MenagB 217,7], haller FolTrist-
OxfH 888; AntiocheD 4093; ChevCygneNaissM
175; ChevBarAnS 575; 668; RenclMisH 43,1;
50 SJérEp22N 526; CensHerchiesM95,8; 98,21; HemH
1487; BaudCondS 168,475; AncrRiwleTT 174,3;
ErecFr2 3977var.; etc. etc., harler RenContrR 40715;
RenclMisH 43,lvar.; [mfr. RoseLLangl 561 var.;
JFevRespH 3683; JFevLamentH I 217; MenagB
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braient Grant part de la cité destruient. Si malement
l’ont enhasee Qu’assez tostfu toute embrasee, Sanz
i lessier huis ne fenestres, gloss, de l’éd. W (RecHist
22,961) “haïr, maltraiter”], TL 3,422; Gdf 3,187b
[“maltraiter?”]; DCCarp 164c [“entourer?”]; FEW
16,125b); ♦ dans un image “allumer les ardeurs (de
qn)” (orl. mil. 13es., PoireM 2259 [Se je n’é trop
loing pris mon vol, Des or a Amors venir vol, Que
ge ci davant dit avoie Que ge en semblance verroie:
Amenee m'avoitma dame, Por destreindre moi de la
flame Ou tant fort m ’avoit enhasé Que cuer et cors ot
enbrasé Si que j’art], TL 3,422; FEW 16,125b [pic.
ca. 1255 = Poire; cf. ZrP 103,621]). — Stâdtler.
HASLER v
[Du 1t. vulg. *ASSULÀRE, dérivé à.' as s are “griller,
rôtir” (ThesLL 2,903), avec h- initial d’origine in-
certaine. Jean-Paul Chauveau FEW 25,582b donne
une description très détaillée de la discussion
étymologique qu’il ne semble pas utile de repren-
dre ici1". On notera cependant que, d’une part, la
famille qui est très vivante dans le domaine d’oïl,
ne se retrouve dans aucune autre langue romane, et
que, d’autre part, le h- initial se montre très stable.
La genèse de hasler reste donc à éclaircir. Cf. ->
HASER.
Rem.: TL 4,956 range, pour l’emploi transitif
de hasler, toutes les attestations sous la seule déf.
“braun brennen, rôsten, austrocknen, dôrren”; de
façon comparable, Gdf 4,405c “brûler, dessécher”.
Il nous semble, au contraire, que l’on peut et
doit essayer de séparer les champs sémantiques de
“brûler” et de “rendre sec”, même s’il peut y avoir
des cas douteux, v. ci-dessous12’. — Dans HemH
‘"Avaient été proposés frq. *HALLÔN (Gamill-
scheg, Dauzat) et 1t. vulg. *ARSULARE (H. Meier,
de Gelos). Pour l’explication de l’initiale on avait
avancé un croisement ou une influence d’un mot
germanique (néerl. hael, ou un représentant de la
famille de *hallori), un h- initial anorganiqueou anti-
hiatique (Greive; Eckhardt), ou une influence par un
autre mot fr. tel que haste. Mais «aucune hypothèse
ne s’imposant par elle-même, la question reste donc
à résoudre», Chauveau FEW 25,583a.
|21I1 n’en est pas de même pour les att. dans
des noms de personne, comme p.ex. 1267 Cens-
HerchiesM 95,8 Jehans Hallés Meurins', 98,21;
Taille 1296M p. 64 Jehan Halé', p. 132 Giefroi Halé,
peletier, Taille 1297M p. 61 Thomas Hallé, corratier
de vins (le même dans Taillel313M p. 63); 1295-
1302 ImpArtB 2044 Jakemes Harlés', 2747 Jehans H
Harlés', 3174 Pierot Harlé.
1487 il est question d’un homme magres et hallés',
dans le gloss., l’éd. définit hallés “décharné”, c’est-
à-dire il suppose une synonymie des deux adjectifs.
Puisque cette acception n’est pas attestée ailleurs et
5 que le contexte ne saurait l’assurer, nous rangeons
l’att. comme p.p. sous v.a. “rendre sec” (v. 1° ci-
dessous), sens qui convient bien ici, tout comme
au hiraus haléz et maigrez de BretTournD 3646
et le visage... un po megre Et tout hallé dans
io MirNDPersPXXXIV 1247. — Dans l’épisodeRoma
de SSagOctChS Janus, un des Sages, fait construire
une sorte d’épouvantail énorme pour faire peur aux
Sarrazins qui assiègent la ville. A un grand vêtement
il fait attacher plus de mille queues d’écureuil.
15 Le récit continue: Puis si fist faire .ii. visieres
Qui hideuses erent et fieres, Et les langues erent
vermoilles. Lors fu torné a grant mervoilles. Ainz
ice jour, c 'est vérité, Ne fu haie grieu esgardé (vv.
249-54), ce qui a amené l’éd. à la note suivante
20 «Could haie grieu “Greek sunshine”, i.e. the sunlight
flashing on Janus’s furred and mirrored garb and
on his swords, be a pun of “Greek Lire” ? I hâve
found no other example of this expression». Un
tel jeu de mots serait en effet assez insolite, et on
25 ne voit pas très bien pourquoi le hâle serait grec.
On pourrait être incliné à lire le dernier vers Ne fu
halegrie n ’esgardé et à traduire: Avant, il est vrai, on
n’avait pas considéré ce jour comme très joyeux. V.
sous -> ALEGRE. — FEW 25,577b: «afr. hallens adj.
30 “desséchant” (m. 13es., Gdf)» est à identifier avec
MaccabGautS 13662var., et la forme est à interpréter
plutôt comme participe présent que comme adjectif,
v. haslos adj. ci-dessous. — Le FEW 16,131b donne
sous *HALON comme seule att. afr. de dehaleret var.,
35 celle de HemH qui n’a rien à voir avec cette famille
et qui doit être rangée ici, v. ci-dessous. On ajoutera
un renvoi dans l’article haler DEAF H 99,42.]
(hasler fin 1 les. RaschiD1 53,173; BalJosChardK
859; MirourEdmAW 24,45; Pères43B 221; MaugisV
40 4750; MaccabGautS 13662var.; RutebElisF 633;
RenclMisH 43,1 var.; [mfr. GastPhébChasseT 35,14;
45,103; 50,26; 50,58], haler FierK 4837; RoseLLec
561; ArtusS 124,31; GlBNhébr302L 13,77; 56,43;
GlBNhébr301 LevyTrés; ViandValS 35; BretTournD
45 3646; Taillel296M p. 132; JCondM 23,267; Gl-
ParmePalE LevyContr 506; GilMuisK 1,223,16;
[mfr. DeschQ 5,50; MenagB 217,7], haller FolTrist-
OxfH 888; AntiocheD 4093; ChevCygneNaissM
175; ChevBarAnS 575; 668; RenclMisH 43,1;
50 SJérEp22N 526; CensHerchiesM95,8; 98,21; HemH
1487; BaudCondS 168,475; AncrRiwleTT 174,3;
ErecFr2 3977var.; etc. etc., harler RenContrR 40715;
RenclMisH 43,lvar.; [mfr. RoseLLangl 561 var.;
JFevRespH 3683; JFevLamentH I 217; MenagB
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