HERMEREL
fice des compiles”)], Gdf 4,423b; TL 4,916; FEW
16,149b). — Môhren.
[HERLUIN m. L’article *HERLE-KING du
FEW comporte deux groupements principaux: I,
les descendants de *herle-king lui-même, II, les
descendants de anglolt. HERLEWINI ^‘compa-
gnons de Herla”. Le groupe I couvre deux bonnes
colonnes (v. HERLEQUIN et HERLOT), II com-
prend seulement deux att. isolées, l’une afr. et
l’autre tirée de Villon.
L’att. dans Villon est très problématique: la leçon,
arlouys, Jargon, Bail. IX, p. 132, n’est pas confir-
mée par la rime (: -in); la conjecture, *arlonyn
(éd. Vitu, Le jargon, 1883) ou *arlouyn n’a pas
été retenue par les éd. récentes (p. ex. Lanly 1971
p. 122); la discussion de Vitu et de Spitzer ZrP
42,192 (rapport avec it. arlotto, HERLOT,?),
aussi Spitzer MélHœpffner 108, n’a pas été re-
prise. Comme ni le sens du vers ni celui du mot
(*“souteneur”) ne sont assurés, tout rattachement
étymologique semble téméraire11 ’.
Reste, sous II, «afr. herluin m. “mari querelleur”
(hap. 13. jh., MLN 60,178)» (FEW 16,201b). TL
4,1088 donne la même déf. (“streitsüchtiger Ehe-
mann”), se référant au FEW. L’opinion sur le sens
vient de Livingston (MLN 60,178; GautLeuL2
p. 310 “un homme qui fait de tapage”; gloss, “ta-
pageurs”; > Spitzer MélHœpffner 108; cp. id.
NM 52,13s.) qui ne l’a pas déduit du contexte,
mais d’une identification étym. du mot avec herle
“bruit, tumulte”, herler etc. (trouvés dans Gdf).
Delbouille MélWartb* 1 178s. a relu le texte, rap-
proche 1 ^arlouyn, Villon, en déduit le sens de
“enjôleur” et signale sans discussion «l’existence
en a. fr. des mots suivants: (h)erlue que Gdf tra-
duit tantôt “folie” tantôt “chose frivole, futilité,
rêverie, hallucination” (à propos du seul texte
où on le trouve) et qui veut dire “illusion trom-
peuse”, “vision sans réalité”, “hallucination”... ;
(h)erlu(i)se... ; erluisier, yerluisier... ». Dans le
texte, GautLeuL2 (La veuve, pic. mil. 13es., ms.
fin 13es.), 580, il est dit avec sagesse que les ma-
ris du genre félon conbatant Qui les naisses vont
esbatant ont la vie plus difficile que ceux qui sont
auduïn Et gilleeur et herluin, bref, doux, souples
(1)Spitzer StPh 44,524 pense que ''Harlouyn
correspond à *Harl-ot (-► HERLOT) comme Bau-
douin à baudet “âne”. Delbouille MélWartb1 179
constate l’identité de [ ^arlouyn avec herluin sans
entamer une recherche sur l’att. de Villon.
et hypocrites(2). Ce sens s’oppose aux sens ren-
contrés dans les mots groupés autour de HER-
LOT. 11 faut donc trouver à herluin une autre case
étymologique. Delbouille avait visé juste en rap-
prochant le mot de herlue, etc., mais ces formes
se trouvent classées sous 1t. LÜX “lumière”, FEW
5,478b et 479a (cf., pour des confusions, ou rap-
ports ?, avec LÜNA, J.-P. Chambon MélMatoré
176,35(31). Le sens de herluin est alors “celui qui
trompe de façon folâtre en usant de dissimula-
tion”.] — Môhren.
HERMEREL m
[Etymologie inconnue. À hermerel, classé dans le
FEW parmi les mots d’origine inconnue (23,59a),
est à joindre harmerel, au sens au moins très
proche. Tous deux désignent des jeunes hommes,
prob. des serviteurs (ceux dont parle le doc. 1261
sont éventuellement des écuyers: à vérifier). Nous
joignons ci-dessous aussi hermeçon qui doit avoir
la même origine. - La forme en -arm- invite-
rait à un rattachement de ces dér. diminutifs à
1t. ARMA: cp. mfr. armerés adj. “qui a le goût
des armes; habile au maniement des armes”, FEW
25,240b'1), mfr. armeret m. “combattant”, FEW
25,240b; ou armerenge “soldat fanfaron”, ib.;
ou encore le groupe de mots autour de armo-
rie “signes héraldiques peints ou figurés sur l’écu
d’une ville, d’une famille” (FEW 25,241a: 1334,
etc.; le sens de harmerel serait alors d’abord *“ce-
lui qui porte les armoiries (ou couleurs) de son
seigneur”). La forme à her- s’expliquerait dans ce
cas plutôt comme forme hypercorrecte (normale-
ment er > ar) que comme influence de la famille
de heaume (FEW 16,192b; cf. FEW 25,252b n.
14; 15). - Le h- semble se retrouver aussi dans
mfr. harmeré (doc. 1395, homme harmerez de sa
mauvaistié, Gdf 4,425b'2)), mot qui se compare
avec armorier v. et sim. ( 16es. seulement, v. FEW
<2lLa trad. de R. Straub dans RossiStrFabl
p. 340,604, ‘Seigneurs, qui êtes des maris doux et
soumis, et trompeurs et tapageurs, ne vous laissez
pas troubler... ’ est erronée; note lapidaire: «Her-
luin est dérivé de herler “crier, faire du tapage”».
(3>Confusion aussi avec l’article LÜCËRE: FEW
5,431a, 1.8, nant. treluter et sim. correspond à
FEW 5,478b, 1. 3, poit. trelutter.
(l)On y identifie -és avec -ARÏCIUS, mais cf. ar-
meret, Froiss, DC 1,230c, à vérifier.
(2|Définit “plein, rempli”: peu approprié.
Manque dans GdfLex et par conséquent dans le
FEW. Cp. mfr. harmier “brandir [une arme]”, doc.
421
422
fice des compiles”)], Gdf 4,423b; TL 4,916; FEW
16,149b). — Môhren.
[HERLUIN m. L’article *HERLE-KING du
FEW comporte deux groupements principaux: I,
les descendants de *herle-king lui-même, II, les
descendants de anglolt. HERLEWINI ^‘compa-
gnons de Herla”. Le groupe I couvre deux bonnes
colonnes (v. HERLEQUIN et HERLOT), II com-
prend seulement deux att. isolées, l’une afr. et
l’autre tirée de Villon.
L’att. dans Villon est très problématique: la leçon,
arlouys, Jargon, Bail. IX, p. 132, n’est pas confir-
mée par la rime (: -in); la conjecture, *arlonyn
(éd. Vitu, Le jargon, 1883) ou *arlouyn n’a pas
été retenue par les éd. récentes (p. ex. Lanly 1971
p. 122); la discussion de Vitu et de Spitzer ZrP
42,192 (rapport avec it. arlotto, HERLOT,?),
aussi Spitzer MélHœpffner 108, n’a pas été re-
prise. Comme ni le sens du vers ni celui du mot
(*“souteneur”) ne sont assurés, tout rattachement
étymologique semble téméraire11 ’.
Reste, sous II, «afr. herluin m. “mari querelleur”
(hap. 13. jh., MLN 60,178)» (FEW 16,201b). TL
4,1088 donne la même déf. (“streitsüchtiger Ehe-
mann”), se référant au FEW. L’opinion sur le sens
vient de Livingston (MLN 60,178; GautLeuL2
p. 310 “un homme qui fait de tapage”; gloss, “ta-
pageurs”; > Spitzer MélHœpffner 108; cp. id.
NM 52,13s.) qui ne l’a pas déduit du contexte,
mais d’une identification étym. du mot avec herle
“bruit, tumulte”, herler etc. (trouvés dans Gdf).
Delbouille MélWartb* 1 178s. a relu le texte, rap-
proche 1 ^arlouyn, Villon, en déduit le sens de
“enjôleur” et signale sans discussion «l’existence
en a. fr. des mots suivants: (h)erlue que Gdf tra-
duit tantôt “folie” tantôt “chose frivole, futilité,
rêverie, hallucination” (à propos du seul texte
où on le trouve) et qui veut dire “illusion trom-
peuse”, “vision sans réalité”, “hallucination”... ;
(h)erlu(i)se... ; erluisier, yerluisier... ». Dans le
texte, GautLeuL2 (La veuve, pic. mil. 13es., ms.
fin 13es.), 580, il est dit avec sagesse que les ma-
ris du genre félon conbatant Qui les naisses vont
esbatant ont la vie plus difficile que ceux qui sont
auduïn Et gilleeur et herluin, bref, doux, souples
(1)Spitzer StPh 44,524 pense que ''Harlouyn
correspond à *Harl-ot (-► HERLOT) comme Bau-
douin à baudet “âne”. Delbouille MélWartb1 179
constate l’identité de [ ^arlouyn avec herluin sans
entamer une recherche sur l’att. de Villon.
et hypocrites(2). Ce sens s’oppose aux sens ren-
contrés dans les mots groupés autour de HER-
LOT. 11 faut donc trouver à herluin une autre case
étymologique. Delbouille avait visé juste en rap-
prochant le mot de herlue, etc., mais ces formes
se trouvent classées sous 1t. LÜX “lumière”, FEW
5,478b et 479a (cf., pour des confusions, ou rap-
ports ?, avec LÜNA, J.-P. Chambon MélMatoré
176,35(31). Le sens de herluin est alors “celui qui
trompe de façon folâtre en usant de dissimula-
tion”.] — Môhren.
HERMEREL m
[Etymologie inconnue. À hermerel, classé dans le
FEW parmi les mots d’origine inconnue (23,59a),
est à joindre harmerel, au sens au moins très
proche. Tous deux désignent des jeunes hommes,
prob. des serviteurs (ceux dont parle le doc. 1261
sont éventuellement des écuyers: à vérifier). Nous
joignons ci-dessous aussi hermeçon qui doit avoir
la même origine. - La forme en -arm- invite-
rait à un rattachement de ces dér. diminutifs à
1t. ARMA: cp. mfr. armerés adj. “qui a le goût
des armes; habile au maniement des armes”, FEW
25,240b'1), mfr. armeret m. “combattant”, FEW
25,240b; ou armerenge “soldat fanfaron”, ib.;
ou encore le groupe de mots autour de armo-
rie “signes héraldiques peints ou figurés sur l’écu
d’une ville, d’une famille” (FEW 25,241a: 1334,
etc.; le sens de harmerel serait alors d’abord *“ce-
lui qui porte les armoiries (ou couleurs) de son
seigneur”). La forme à her- s’expliquerait dans ce
cas plutôt comme forme hypercorrecte (normale-
ment er > ar) que comme influence de la famille
de heaume (FEW 16,192b; cf. FEW 25,252b n.
14; 15). - Le h- semble se retrouver aussi dans
mfr. harmeré (doc. 1395, homme harmerez de sa
mauvaistié, Gdf 4,425b'2)), mot qui se compare
avec armorier v. et sim. ( 16es. seulement, v. FEW
<2lLa trad. de R. Straub dans RossiStrFabl
p. 340,604, ‘Seigneurs, qui êtes des maris doux et
soumis, et trompeurs et tapageurs, ne vous laissez
pas troubler... ’ est erronée; note lapidaire: «Her-
luin est dérivé de herler “crier, faire du tapage”».
(3>Confusion aussi avec l’article LÜCËRE: FEW
5,431a, 1.8, nant. treluter et sim. correspond à
FEW 5,478b, 1. 3, poit. trelutter.
(l)On y identifie -és avec -ARÏCIUS, mais cf. ar-
meret, Froiss, DC 1,230c, à vérifier.
(2|Définit “plein, rempli”: peu approprié.
Manque dans GdfLex et par conséquent dans le
FEW. Cp. mfr. harmier “brandir [une arme]”, doc.
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